CARMEN
AUX ARÈNES DE NÎMES Historique : C'est
le 3 mars 1875 à l'Opéra Comique de Nîmes, que fut représenté pour la
première fois "Carmen" de Bizet, d'après la nouvelle de Mérimée. Carmen avec corrida le 12 mai 1901 de Louis Feuillade, 1901. Carmen en 1901 dans les arènes, avec mise à mort. Ce n'est point un cartel déplaisant pour les aficionados : qu'on donne l'œuvre intégrale de Bizet dans le cirque millénaire où tant de fois son rythme initial préluda aux jeux magnifiques de la corrida, me paraît fort louable pensée et comme un pieux témoignage de notre particulière reconnaissance. Mais j'entends ici murmurer le cœur indigné des aficionados intransigeants. J'y reconnais la voix de vieux aficionados mais que je vénère et que j'aime, et de vieilles barbes du Toril, s'insurgent - en révolte ! d'aucuns penseront, peut-être que Le Torero n'est point fait pour plaider de telles choses. Louis Feuillade
(l'auteur de Fantomas) Hebdomadaire "Le Torero" 12 mai 1901
Carmen en 1901 Carmen en 1901 -oOo- Carmen aux arènes de Nîmes en 1960
Extrait de « Le Moniteur municipal », ville de Nîmes, N° 7, 1960. Carmen avec mise à mort, le 22 juillet 1972 La Féria 1960 a été marquée par une représentation exceptionnelle de "Carmen", dans notre amphithéâtre. À première vue de telles soirées avaient déjà eu lieu, cependant celle que nous avons eu l'occasion de voir comportait la mort effective du taureau au 4e acte. Et c'est ce qui fait l'intérêt de notre "Carmen". Il ne nous appartient, pas d'évoquer ici le côté artistique disons tout de suite cependant qu'il fut parfait. Mais il convient de revenir d'une manière très particulière sur ce genre de spectacle unique surtout dans un cadre comme nos arènes. Certes ces dernières n'ont pas été prévues pour des spectacles lyriques ou théâtraux. On a tendance à oublier que les Romains avaient construit un théâtre à l'intérieur du jardin de la Fontaine. Et depuis des années un parle de notre petit théâtre antique, alors que ce dernier arrivait à un rang enviable immédiatement après ceux de Lyon et d'Arles. De vieux Nîmois se souviennent encore d'avoir aperçu les derniers gradins où se trouve maintenant une pelouse. Nous aurons d'ailleurs,
par la suite, dans de prochains numéros l'occasion de revenir sur cette question
de notre histoire locale. Cependant si nos arènes ne se prêtent pas à tous les
spectacles, une judicieuse organisation permet de grandes
réalisations. C'est ainsi que l'on se souvient encore de la représentation
d'Aïda qui a eu lieu il y a quelques années. Ce fut une réussite totale, et les
amateurs de "bel canto" souhaitent des soirées
analogues. Ce qui d'ailleurs amènerait à notre ville un élément touristique
supplémentaire. Mais il nous faut souligner dans la dernière représentation de "Carmen", non pas une innovation, mais plutôt une judicieuse reprise, la mort effective du taureau. En pleine Féria, au moment où le taureau forme comme le thème principal de nos fêtes, une telle réalisation est donc digne d'intérêt. D'ailleurs, bon nombre de journaux français ont souligné son opportunité. Car tout ce qui se fait sous le signe de l'aficion est, "à priori", digne d'intérêt pour notre ville. Et, au cours de la réunion de la Commission des festivités qui a eu lieu quelques semaines plus tard, M. le docteur Baillet a fort judicieusement souligné ce fait : nous avons là une sorte de thème qu'il nous appartient de reprendre. Ainsi que le faisait remarquer M. le docteur Baillet, on saura qu'une représentation de a Carmen n d'un genre particulier a lieu à limes pendant les fêtes de la Féria. On voit dès lors toutes les possibilités que nous offre une telle réalisation surtout dans le domaine de la propagande touristique. Car il ne faut jamais oublier ce point qui est en l'occurrence d'une importance capitale. C'est donc dans ce sens que nous pouvons utiliser nos arènes, car l'amphithéâtre a été construit surtout pour des ,jeux, et, non pour des spectacles et théâtre pur. Il offre donc de nombreuses possibilités, mais il convient de bien discerner ces possibilités et de les exploiter au maximum dans l'intérêt, de notre ville et de sa Féria de Pentecôte. Car une représentation de "Carmen" est susceptible de devenir le sommet de cette dernière avec les grandes corridas. Cela, il nous appartient de le faire dans le courant de l'année, sans oublier pour autant le Jardin de la Fontaine qui reste le grand méconnu. Carmen est donc un succès pour les organisateurs de notre Féria, il faut donc poursuivre l'effort qui nous n'en doutons pas sera fructueux. Louis Boyer . Ce genre de spectacle perdurera jusqu'en juillet 1979 avec la participation de Niméno II. (Christian Montcouquiol) Carmen avec mise à mort, le 26 juillet 1979 Carmen dans les Arènes avec Niménio II, le
26 juillet 1979 - Photo Michel Pradel, collection Alain Montcouquiol |