PLACE
DE LA BELLE-CROIX
Limitée par les rues Saint-Castor, Xavier-Sigalon - de l'Ancienne Poste, Curaterie et Grand'Rue. Extrait de "Nîmes et ses rues" de Albin Michel, 1876 Place Belle-Croix 1830 Au XVIe siècle, il existait au quartier de la Curaterie une croix â laquelle la superstition populaire prêtait la faculté de faire des miracles; s'il faut même en croire l'historien Ménard, il s'en produisait un chaque jour. Les voisina ayant résolu de faire couvrir cette croix, demandèrent cependant le concours de la ville. Cette requête ayant été accueillie dans un conseil de ville en date du 27 septembre 1528, une somme de vingt-cinq livres fut votée pour cet objet. Cette croix ayant été détruite á l'époque des troubles religieux de 1561, ne fut rétablie qu'en 1661 à la demande de l'évêque Cohon et par les soins des consuls et des chanoines. La bénédiction en eut lieu le 2 octobre 1661, en présence des deux consuls catholiques : Jean Rozel, seigneur de Sauzette, et Antoine Lombard ; du chapitre, des ordres religieux, du présidial et des officiers de la cour royale ordinaire. La croix de marbre blanc fut placée sur un piédestal de pierres de taille, sur les quatre faces duquel on grava les armoiries de l'évêque, du chapitre, de la ville et de ses deux consuls, avec une inscription latine ; une grille en fer doré, ornée de fleurs de lys aux quatre coins, fut mise tout autour. Autrefois, un aqueduc romain dont les traces existent encore traversait cette place et allait déverser ses eaux dans l'égout de la Grand'Rue qui, à son tour, sortait de la ville par ce qu'on appelait la Porte du Eaux on Castellum Morocipium, en face de la rue des Greffes. Un certain moment, l'évêché se trouvait sur cette place puisqu'il avait été question d'y transférer l'Hôtel de Ville, à l'époque où la maison de ville, située près de l'Horloge, devint un refuge. Ce n'est qu'en 1685 que l'évêque Séguier, qui avait fait reconstruire l'évêché sur le même emplacement qu'occupait l'ancien, détruit pendant les troubles religieux, alla occuper la nouvelle maison épiscopale, place de la Cathédrale. À cette époque, le service de l'ancien monastère et de l'église de Saint-Baudile, abandonné depuis longtemps à cause des difficultés survenues entre le prieur de ce monastère, Arthus de Lyonne, et les religieux du monastère de la Chaise-Dieu, dont celai de Saint-Baudile était une dépendance, fut transféré dans la ville, précisément dans le local qu'abandonnait l'évêque Séguier. En 1745, les Pénitents-Blancs s'entendirent avec les chanoines de la cathédrale pour prendre d'eux, à titre d'inféodation, les locaux de la place Belle-Croix pour y construire une chapelle sous une albergue perpétuelle de 300 livres de cire blanche évaluées à vingt sols la livre, payable à la Saint-Martin de chaque année. Les travaux de cette chapelle furent terminés l'année suivante, et l'office divin y fut célébré le 3 décembre 1746. Le réfectoire des chanoines, que ceux-ci cédèrent aux Pénitents-Blancs, était établi sur l'emplacement de la Poissonnerie actuelle. Cette chapelle existait encore en 1789 ; à cette date, les dignitaires étaient l'abbé Clavière, aumônier; sieur Tempié, prieur ; et Vidal, sous-prieur. En jetant les yeux sur l'ancien plan de Nîmes, on voit que prés de l'entrée de la rue Xavier-Sigalon, autrefois rue des Esclafidous, il y avait un puits public appelé "Puits de la Curaterie", dont les rebords occupaient un espace assez large. En 1745, sur la plainte des propriétaires des maisons voisines, le conseil de ville ordinaire, réuni le 17 septembre, décida de faire fermer ce puits avec de grandes pierres plates munies d'anneaux de fer pour les enlever au besoin et de recouvrir le tout de terre. Ménard cite deux inscriptions lapidaires trouvées dans les maisons de MM Cotelier et Pierre Novi, chanoine. On remarque au-dessus de la maison de M. Duclap un bas-relief représentant un Saint-Georges (voir photo ci-dessus). On sait en effet que, suivant la légende, saint Georges , jeune prince de Cappadoce, souffrit le martyre sous Dioclétien. On en fait le Persée chrétien et on en rapporte mille prodiges. Il tua un redoutable dragon et sauva la fille d'un roi que le monstre allait dévorer. Aussi, comme dans le bas-relief en question, est-il représenté armé d'une lance et pourfendant le dragon, tandis que la jeune princesse, agenouillée sur un rocher adresse sa prière à Dieu. J'ignore le motif pour lequel ce bas-relief se trouve sur cette maison ainsi que sur celle qui est à l'entrée de la rue de l'École-Vieille. -oOo- Ecole Belle-Croix et bar Le Mal Assis -oOo- La Place Belle-Croix en 1870 La Place Belle-Croix en 1903 La Place Belle-Croix en 1908 La Place Belle-Croix en 1930 -oOo- |