BOULEVARD
DES CALQUIERES (AMIRAL-COURBET) Allant
de la place des Carmes au boulevard de l'Esplanade.
Extrait de Nîmes et ses rues de Albin Michel, 1876 "Lors
de la délibération du Conseil Municipal de juillet 1885, le nom de
Boulevard Amiral-Courbet sera donné au Boulevard des Calquières." N.D.L.R. Les Cauquières ou Tanneriès étaient situées hors de la ville dans des terrains bas et marécageux qui recevaient toutes les eaux de la Fontaine et des égouts, et comme elles étaient toutes groupées dans ce quartier, celui-ci en reçut sa dénomination . M. Germer-Durand, dans son étude sur les murs de Nîmes, nous donne sur cette partie de l'enceinte fortifiée du moyen âge, les détails suivants que je crois intéressant de reproduire en leur entier : "Les tours qui se trouvaient à cet endroit avant de porter le nom de Tour-des-Boeufs à cause du marché aux boeufs qui se tenait dans l'intérieur de la ville vers le collège actuel et la place de la Salamandre, formaient avec les ruines d'une porte romaine qui s'y trouvait et l'arceau pour le passage des eaux, le Castellum Morocipium dont il est question dans le cartulaire du chapitre de Nîmes. Entre la Tour-des-Boeufs et la Tour-du-Temple, il existait une échauguette ancienne bâtie sur les restes de la seconde tour de la porte romaine. Elle était défendue par quelques arbalétriers et la Tour-des-Boeufs par huit hommes, dont trois arbalétriers. Deyron et Poldo d'Albénas ne parlent pas de cette porte romaine, mais ils indiquent cependant les trois arceaux qui se trouvaient en cet endroit. Lorsqu'après la bagarre de 1790 on eut démoli la Tour-de-Froment et les remparts, on retrouva le reste de la Porte-des-Eaux. Dans la Topographie de Nîmes, par Bames et Vincens, ouvrage composé en 1790, mais qui reçut un supplément et fut imprimé en 1802, l'auteur dit qu'on retrouva trois arceaux de construction romaine , dont deux servaient de passage et le troisième laissait les eaux s'écouler dans la fossé. Dans un essai publié en 1849, M. Auguste Pelet dit avoir vu cette porte vingt-ans auparavant, lors des réparations faites à cette partie du lycée. Elle se composait, dit-il, de deux arcades sans ornements séparées par un piédroit. La place de la Couronne qui termine ce boulevard était autrefois bien loin de ressembler á ce qu'elle est aujourd'hui. Située sur l'emplacement de l'ancien cimetière des Augustins , elle était moins spacieuse que le square actuel ; de vieilles maisons l'entouraient et á côté du Luxembourg se trouvait une auberge avec grande remise qui fermait presque l'entrée de la rue Notre-Dame ; au milieu il existait une grande fontaine la plupart du temps sans eau et c'était de cette place que partaient généralement toutes les diligences. Aujourd'hui un très beau square arrosé par une eau abondante qui retombe en gerbe dans un grand bassin animé par un couple de cygnes, vient donner á tout ce quartier l'ombre et la fraicheur si nécessaires aux Nîmois. C'est sous l'administration de M. Duplan, maire de Nîmes que cette transformation a eu lieu." L'Amiral Amédée
Courbet
"
Il se
montrait très avare de ce sang français. Ses batailles étaient
combinées, travaillées d'avance avec une si rare précision que le
résultat, souvent foudroyant, s'obtenait toujours en perdant très
peu des nôtres; et ensuite, après l'action qu'il avait durement
menée avec son absolutisme sans réplique, il redevenait un autre
homme, très doux, s'en allant faire la tournée des ambulances, avec
un bon sourire triste. Il voulait voir tous les blessés, même les
plus humbles, leur serrer la main, et eux mouraient plus contents,
plus réconfortés par sa visite
"Pierre
Loti (qui fut son enseigne de vaisseau) D'après
l'agenda Marine de 1997 (Edition Coeur de France 29, rue de Versailles 78150 Le Chesnay) Né à Abbeville le 26 juin 1827, le futur amiral Courbet entra dans la Marine à sa sortie de Polytechnique en 1849, après avoir été secrétaire d'Annand Marrast pendant la Révolution de 1848. Aspirant sur la Capricieuse, il fit campagne dans les mers de Chine, l'océan Indien et dans le Pacifique. Enseigne de vaisseau en décembre 1852, il fut remarqué par l'amiral Jacquinot et promu lieutenant de vaisseau en novembre 1856. ll leva le plan de la rade de Biarritz où Napoléon III songeait à créer un grand port. Embarqué en 1858 sur le Suffren puis en 1860 sur le Montebello, il fut instructeur à l'école de canonnage et s'attacha à perfectionner les matériels d'artillerie et les méthodes de tir. Capitaine de frégate en août 1866, chef d'état-major de la division cuirassée de la Manche, il commanda en 1870 le Talisman aux Antilles et donna la chasse aux navires ennemis. Revenu en France, il fut chargé de rédiger un cours de tactique navale. Capitaine de vaisseau en août 1873, il commanda en 1874 l'école des torpilles de Boyardville dans l'Ile d'Oléron et se passionna pour cette arme nouvelle. Membre du Conseil des travaux, chef d'état-major de l'escadre de Méditerranée, il fut nommé en juin 1880 gouverneur de la Nouvelle-Calédonie et en septembre contre-amiral. Son passage à Nouméa fut marqué par une oeuvre administrative importante; il s'efforça de développer l'agriculture en luttant contre la spéculation foncière ; il lutta aussi contre la spéculation minière en obligeant les concessionnaires à exploiter leurs découvertes au lieu de les revendre avec profit. Commandant, à son retour en France, une division navale d'essais constituée à Cherbourg, il fut nommé en 1883 à la tête de l'escadre des mers de Chine, renforcée à la suite de la mort de Francis Garnier. Il allait, dans ce poste, donner la mesure de son énergie et de son audace. En août 1883, il bloqua Hué et emporta d'assaut la citadelle, obligeant l'empereur d'Annam à la paix (Traité de Hué, août 1883). Commandant en chef interarmées, il battit les Pavillons Noirs et occupa Son-Tay et une partie du delta du Tonkin. Promu vice-amiral en mars 1884, il dirigea les opérations décidées contre la Chine à la suite de l'affaire de Langson, attaqua les forts de Fou-Tchéou, força les passes de la rivière Min et fit détruire par ses torpilleurs une partie de la flotte chinoise (février 1885), puis débarqua à Formose et s'empara de Kelung, de Makung et en mai de l'ensemble des îles Pescadores. Epuisé physiquement, et sans doute aussi moralement, par une campagne dont il n'avait pas tenu à lui qu'elle fut plus intelligemment menée et qu'elle aboutit à de meilleurs résultats, Courbet mourut à bord de son navire-arniral, le Bayard, en rade de Makung, le 11 juin 1885. Le sabre de l'amiral Courbet fut déposé dans la chapelle "Marine" de la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre. Dans son testament, il léguait "ses économies en espèces et ses valeurs mobilières" à la Société de sauvetage en mer en baie de Somme La France, avec la participation du Souvenir Français, entretient deux lieux de mémoire de cette épopée à Taiwan. Le premier est le cimetière de Keelung, ou ont été transférés en 1947 les restes de 6 à 700 marins français, morts tant des combats que des fièvres. Ce cimetière est entretenu par la communauté française de Taiwan, qui s'y rend régulièrement. Le second est une stèle "à la mémoire de l'amiral et des marins français", qui se trouve à Makung. Cette stèle, en centre ville, est régulièrement entretenue.... -oOo- L’Amiral Amédée Courbet au Tong-Kin Par
Edouard Petit, professeur
au Lycée Janson de Sailly, 1892. L'amiral Courbet dirige seul les opérations au Tong-Kin. – Prise de Son-Tay en décembre 1883. La baie d'Halong L'amiral Courbet avait besoin de tout son talent et de toute son énergie pour lutter contre les ennemis qui surgirent au Tong-Kin, plus acharnés après le traité de Hué qu'auparavant. Le 25 octobre, l'amiral Courbet avait pris en main tous les pouvoirs civils et militaires. Il n'eut pas à goûter un long repos après sa nomination. Le 12 novembre, Haï-Dzuong fut attaqué par les Chinois. Le 17, la ville fut envahie par les Pavillons-Noirs (1). La canonnière la Carabine fut obligée de reculer devant les balles ennemies. Sans l'arrivage du Lynx qui dégagea la garnison, la citadelle aurait été prise. Enfin le 17 novembre l'amiral Courbet apprenait que le marquis Tzeng, ambassadeur de Chine à Paris, se décidait à déclarer officiellement la présence des forces impériales au Tong-Kin. Il fallait combattre les Chinois en même temps que le parti dissident de l'Annam. M. Rollet de l'Isle,
dans son récent ouvrage : Au Tonkin et dans les
mers de Chine (1), résume la prise de Son-Tay en quelques lignes qui ont un
relief tout militaire.
« 29 décembre, à bord du Bayard. – Baie
d’Halong. – Quelques détails complémentaires sur Ton-Tay, qui fait ici le fond de toutes les conversations. À
l'attaque des forts du Phu-Sa, à l’angle des deux digues, le 14, les turcos ont donné avec tant d'impétuosité que leurs officiers n’ont pu les retenir. Aussi
se sont-ils fait ramener une fois ;
mais en voyant l'infanterie de la marine qui allait les dépasser, ils sont
repartis comme des fous. Il y a eu dans cette première attaque 250 hommes hors
de combat, sur 358 dans les deux affaires, et surtout une forte proportion
d’officiers. De plus quand, après avoir été repoussé, les turcos sont pénétrés
dans les retranchements ennemis, ils se sont livrés à un carnage effroyable,
exaspérés en voyant décapités les cadavres de ceux de leurs camarades qui
étaient tombés dans la première attaque. La Légion étrangère s’est
admirablement conduite ; et l’on a beaucoup remarqué le calme et la
bravoure du bataillon des tirailleurs annamites. Sous le feu des remparts, il a
exécuté une série de feux de salve qui a frappé nos officiers.
La prise de Son-Tay fut un admirable fait
d'armes, que nos troupes accomplirent glorieusement. Le détail de la journée
est donné avec une grande précision par
le correspondant du Temps. Il est intéressant
de connaitre le récit de la mémorable victoire remportée par l'amiral
Courbet : L'amiral Courbet félicita aussitôt les
troupes de leur belle ,conduite : Les forts
de Phu-,Xa et la citadelle de Son-Tay sont
désormais illustrés par votre vaillance. Vous
avez vaincu un ennemi redoutable et montré
une fois de plus, au monde entier que
la France peut toujours compter sur
ses enfants. Soyez fiers de vos succès, ils annoncent la pacification du Tong-Kin. Au quartier
général de Son-Tay, 17 décembre l883. Courbet. » M. Paul Bourde, l'auteur de Paris au Tonkin, visita Son-Tay, au mois de février 1884. Il a tracé la description
suivante de la ville telle que
l'avait faite la guerre : La citadelle de Hanoï, porte de Son-Tay (1) La prise de Son-Tay eut un retentissement
considérable dans tout l'Orient. La cour de Hué, qui venait d'être le théâtre de
graves désordres, rentra dans le calme. L'empereur Hap-Hoa, successeur de
Tu-Duc, avait été empoisonné parce que nous le protégions ; il fut remplacé par
un parent du ministre des finances dans l'Annam, un certain Kien-Phuoc ou Taï-Phu,
qui, se hâta d'obéir aux conseils du résident français, M. de Champeaux, des que
Son-Tay se fut rendu. La Chine fut plus malaisément
soumise. Il fallut deux années de succès ininterrompus pour l'amener à une
complète soumission. Il n'entre pas dans le cadre d'un exposé relatif au Tong-Kin
de suivre les marins et les fusiliers de la flotte dans leurs brillantes
campagnes et de les raconter dans le détail. Mais, en raison de l'influence que
les exploits de l'amiral Courbet ont exercée sur l'expédition
même et sur la conquête définitive du Tong-Kin, il convient de les résumer en
quelques traits, dans leur héroïque ensemble.
-oOo-L'amiral Courbet s'était proposé un double but : s'emparer de Kélung et de Tam-Sui, ports situés au nord de l'île Formose, importants à cause de leurs mines de houille ; mettre la main sur l'arsenal de Fou-Tchéou, à l'embouchure de la rivière Min. Il se chargea de la seconde opération. Il franchit tout d'abord les passes du Min, laissant derrière lui les fortifications établies par les Chinois, pour interdire l'accès de la rivière. Il était contraint ou de périr ou de vaincre. Le 23 août, il ouvrit le feu sur les 23 bâtiments chinois, en rade de Fou-Tchéou ; à 2 heures de l'après-midi, torpilleurs et corvettes, agirent simultanément; une demi-heure plus tard, 22 navires chinois avaient coulé à fond, ainsi que 42 jonques de terre : 2000 marins et officiers environ avaient péri. Le 24 l'amiral bombarda l'arsenal. Le 26 il descendait la rivière, détruisait les batteries de la passe Mingan, qui n'étaient pas construites en vue d'empêcher la sortie d'une flotte victorieuse. Le 27 et le 28, le reste des passes était franchi, le reste des défenses détruit. Le 29, les navires français avaient regagné la haute mer, après avoir causé à la Chine une perte de 30 millions. A l'île de Formose, le succès était moins complet. Le 5 août, l'amiral Lespès avait bombardé Kélung et détruit une partie des fortifications ennemies. Quand les bâtiments de l'amiral Courbet, après la destruction de l'arsenal de Fou-Tchéou, rallièrent les navires de l'amiral Lespès, l'on agit avec vigueur. Le 2 octobre, l'amiral Courbet s'empara des fals qui dominent Kélung, et enleva la place. Il est vrai que, le même jour, l'amiral Lespès échouait devant Tam-Sui. Il fallut se contenter de garder Kélung, malgré de fréquentes attaques, malgré les épidémies, malgré la mousson du nord-est. Bien que les Anglais, inquiets de nos succès dans les mers d'Orient, eussent promulgué le Foreinq enlistment act, loi qui empêchait Français et Chinois de se ravitailler en vivres, munitions et charbons dans les dépôts des ports britanniques, l'amiral Courbet put continuer de lutter, car on lui envoya du charbon d'Obock, de Mahé et de Pondichéry. Le 13 janvier 1885, il rejoignit une division navale chinoise sortie du Yang-tsé-Kiang. Trois navires sur cinq parvinrent à s'échapper, les deux autres se réfugièrent dans le port de Sheipou. Dans la nuit, deux canots porte-torpilles, commandés par le capitaine de frégate Gaudon et le lieutenant de vaisseau Duboc, et conduits par le lieutenant de vaisseau Ravel, qui connaissait l'entrée de la rade, s'élancèrent sur les navires chinois et les firent sauter. Il ne restait plus rien au Céleste-Empire de sa magnifique flotte. La Chine ne céda pourtant pas. L'amiral Courbet conçut alors l’ingénieuse idée d'empêcher dans le nord de l'immense- empire arrivée du riz qui nourrit ces formidables agglomérations humaines et que l'on tire du sud. Affamer les habitants, c'était, terminer la guerre. Il commença le blocus de la côte et le conduisit avec un rare talent. De plus, entre le 29 et le 31 mars, il les îles Pescadores, situées à l'avant de Formose, qui devaient fournir une excellente base d'opération à la flotte. L'effet des nouvelles opérations ne tarda pas à se faire sentir. La Chine, qui avait dédaigné les attaques tentées contre son territoire soit continental, soit insulaire, trembla quand ses intérêts vitaux furent en jeu. Elle demanda à traiter. Le 4 avril, les préliminaires d’une paix sérieuse furent signés. Le 16 avril, l'amiral Courbet dut lever le blocus, puis évacuer les Pescadores, sa dernière conquête. Le 9 juin, la seconde paix de Tien-Tsin était signée. Malheureusement l'homme qui avait le plus contribué à l'imposer à la Chine, le vainqueur de Fou-Tchéou et de Kélung, l'amiral Courbet était mort le 10 juin, enlevé par la maladie sur son vaisseau le Bayard. C'était le troisième grand marin qui succombait pour la patrie après Garnier, Rivière ; après Rivière, Courbet : glorieuse , trinité de héros ! BOULEVARD AMIRAL-COURBET Collection de Cartes Postales anciennes de J.P. Descout - G. Taillefer - G. Mathon Café Peloux, ensuite magasin nouveautées Bloch puis meubles Renvier, actuellement fast-food Quick Nouveautées Bloch, bâtiment de type néo-hausmanien construit dans les années 1920. Actuellement à droite à l'emplacement du coiffeur, le café du Printemps Ce bâtiment du Café Tortoni sera démoli en 1929, il deviendra plus tard un Prisunic et ensuite le Monoprix. Bâtiment réalisé par l'architecte nîmois, Max Raphel. Actuellement au 9, à la place du Bar Français, Le Mazurier La Galerie Jules-Salles, architecte Max Raphel.. Le café de France, au 21 boulevard Amiral-Courbet. Le bar de la porte Auguste, au 25 boulevard Amiral-Courbet Actuellement de part et d'autre du passage Guérin, l'établissement Lacour. -oOo- |