LES SQUARE DE LA COURONNE
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RUE
DE LA COURONNE.
Extrait de "Nîmes
et ses rues" de Albin Michel, 1876.
Allant
de la place de la Salamandre au boulevard de l'Esplanade.
Parmi
les portes de la ville, celle qui se trouvait à l'extrémité de la
rue dont nous nous occupons était une des plus importantes et des
plus anciennes, car dès 1270 nous la voyons mentionnée dans un acte
réglant la hauteur et la largeur des tables d'étalage. Elle portait
alors le nom de Portail de Posquières (la
route de Vauvert partait en effet de là);
plus tard, au XIVe siècle, elle fut désignée sous le nom de
Porte-Neuve du Mûrier, Portale
Novum de Morerio,
à cause d'une maison voisine servant de prison et dans la bâtisse
de laquelle un murier parasite avait poussé.
Enfin,
elle prit le nom de Porte de la Couronne, à cause d'une hôtellerie
à la porte de laquelle pendait l'enseigne de la Couronne.
Cette hôtellerie était placée en dehors des murs de la ville, tout
pré de l'angle saillant des remparts où se trouvait une tour
romaine.
On
lit dans l'ouvrage de M. Germer-Durand fils les curieux détails
suivants :
«
Il
est dit, en 1356, dans un différend survenu entre Pierre de Caseton,
sénéchal, et les consuls, que cette porte est ouverte depuis peu,
dans un état insuffisant pour la défense, et que, au lieu de fermer
la porte des Arènes, on devait murer celle-ci.
Un
règlement des consuls en 1357, prescrit de faire à la brèche qui
est entre la tour du Marché aux bœufs et le portail nouveau de la
Couronne, à l'emplacement d'une très-ancienne tour, une nouvelle
tour saillant d'une canne sur le parement du mur, de la largeur de la
brèche du mur antique ; de faire cette tour de douze pans plus
élevée que les créneaux des murs, munie de mantelets (cadasalsi,
échaffauds, hourds.) avec un chemin de ronde en pierre tout autour.
Il
est aussi prescrit de faire une ouverture au milieu de la hauteur de
la tour, avec porte et serrure, ainsi qu'un petit escalier de pierre
pour aller de cette porte au chemin de ronde. De même qu'il soit
fait an plancher au-dessus de la tour nouvelle avec une toiture en
tuiles par dessus et qu'il y soit mit des mantelets (houds) ; que,
dans la tour existant au-dessus du portail neuf, il y ait deux
arbalétriers avec deux autres hommes, et dans la tourelle de l'autre
côté deux arbalétriers avec deux hommes.
En
1363 le consul Jean Ponchet paya une somme de trois florins au
charpentier Bernard Salelle pour la construction d'une palissade et
d'une barrière au devant du portail.
À
cause du voisinage de l'hôtellerie, où bon nombre d'étrangers
venaient loger, ce point des remparts prit une grande importance et
nécessita de fréquentes réparations ; ainsi le pont de bois fut
remplacé plus tard par un pont en pierre de deux arcs, construit
par Pierre de Peyrière, maçon, pour la somme de deux livres
tournois.
Au
XVe siècle, les portes de la ville furent plusieurs fois murées à
cause des Tuchins et des Routiers; on garda seulement dans ces
circonstances deux portes, et ce sont toujours celle de la Couronne
au midi et celle des Prêcheurs au nord.
Comme
toutes les autres, elle fut décorée, en 1489, des armes royales,
sculptées sur le mur de la tour du côté extérieur et soutenues
par deux anges ; mais en 1524, elle prit une importance y
particulière au point de vue archéologique, et Jacques Albenas,
consul, faisant construire une plateforme au-devant de la porte de la
Couronne, y rassembla un grand nombre de débris romains,
inscriptions ou sculptures qu'il encastra dans le mur du petit
boulevard qu'on y construisait. On y remarquait entre autres la
statue dite des Quatre-Jambes qui a été transportée plus tard sur
la façade du midi de la maison de M. Massip, avocat du roi,
aujourd'hui maison Jalaguier, rue de l'Aspic. (et du parking du
tribunal, face aux Arènes)
La
plate-forme de la Couronne fut faite pour les besoins de l'artillerie
qui y était installée tantôt pour la défense de la ville, tantôt
pour la réception des personnages á qui étaient dues les salves
d'honneur.
»
C'est
en effet par la porte de la Couronne que François Ier en 1533, Henri
II en 1544, et Louis XIII en 1629 firent leur entrée solennelle dans
la ville de Nîmes.
En
1630 sur l'ordre de la cour et après l'édit de pacification, appelé
la Paix de Nîmes, d'après lequel l'exercice des deux religions dans
Nîmes fut autorisé, les fortifications de la ville durent être
démolies ; le conseiller Caudiac délégué pour surveiller cette
opération ne conserva que le ravelin de la porte de la Couronne et
un pan de muraille qui servait au jeu de ballon.
En
1666 les consuls firent réparer convenablement l'emplacement de
l'ancien jeu de ballon et unir toute la partie irrégulière et
inégale de l'Esplanade qu'ils ornèrent de rangées d'arbres.
C'est
à la porte de la Couronne que se tenait au XVIe siècle le marché
des chèvres et brebis.
En
1747, le conseil de ville s'occupe de l'affermissement des foires
franches et publiques établies à Nîmes. Il y en avait trois, celle
de la Saint-Michel, accordée par le roi Charles VI, celle du 16 août
accordée par le roi Henri IV, et enfin celle du 8 février accordée
par le roi Charles IX. Les deux premières seules se tenaient
régulièrement ; mais sur la demande les consuls, il intervint, à
la date du 2 juillet 1748, un arrêt du conseil d'État du roi qui
accorda de nouveau à la ville la foire franche du 8 février pour
durer jusqu'au 22 du même mois et être tenue dans la rue de la
Couronne jusqu'à la place de la Belle-Croix, avec tous les droits et
prérogatives des foires franches accordées aux autres villes de
France.
En
1678, on avait placé sur la porte de la Couronne du côté de la
ville une statue de la Vierge. Cette statue en marbre blanc a été,
parait-il, conservée et serait encore dans la nouvelle église
Sainte-Perpétue. En dehors de la ville et sur les terrains qui sont
occupés aujourd'hui par le square de la Couronne se trouvait
autrefois un cimetière appartenant aux protestants, mais à la suite
des persécutions ordonnées par Louis XIV, tous leurs biens furent
saisis et leurs cimetières cédés aux catholiques.
Place de la Couronne en 1766. (Cliquer sur l'image pour agrandir)
La
bénédiction de ce cimetière eut lieu le 24 février 1688 et ce fut
le curé Novi qui en prit possession au nom de l'Église. Jusqu'à la
Révolution, les inhumations se firent sur cet emplacement.
Cette
place qui s'appelait, il y a peu de temps encore, place de
l'Hôtel-du-Midi, était ornée au milieu d'une fontaine monumentale,
mais qui n'avait rien de remarquable. Alors que les diligences
étaient les seuls moyens de transport à la portée du public,
c'était sur cette place que se trouvaient les principales
entreprises. Il y avait à l'entrée de la rue Notre-Dame, en face de
l'hôtel du Luxembourg, une ile composée de trois maisons qui
rendaient le passage très étroit et diminuaient considérablement
l'espace libre ; c'est à M. Duplan, maire, que l'on doit la création
du square de la Couronne.
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Inauguration du Monument d'Alphonse Daudet
au Square de la Couronne
Dimanche 8 avril 1900, dès le matin, la foule, maintenue par un cordon
de sapeurs-pompiers, se presse autour du jardin de la Couronne,
hermétiquement clos.
A dix heures, les portes sont ouvertes aux invités. Une tribune
réservée aux autorités est dressée en avant du bassin sur la gauche ; en face
et à droite, deux rangées de fauteuils pour la famille ; de ci, de là,
longeant les pelouses, des groupes de sièges pour la presse et les
privilégiés qui ont reçu des cartes d'entrée.
A dix heures trois quarts, le cortège officiel apparaît, salué
par la Marseillaise qu'exécute la musique des pompiers.
C'est, d'un côté, M. Reinaud, maire, suivi du Conseil municipal
et des membres du Comité ; de l'autre côté, M. Roujon, directeur des
Beaux-arts, délégué du ministre de l'instruction publique, accompagné par M.
Maitrot de Varenne, préfet du Gard, revêtu de ses insignes.
A ces Messieurs se joignent toutes les autorités civiles et
militaires, M. le premier Président, M. le Procureur général, les Conseillers
de préfecture en uniforme, M. le général Balaman, l'Académie de Nîmes, M.
Silhol, sénateur ; les députés Delon-Soubeyran, de Nîmes ; Pascal, d'Uzès;
Jourdan, de la Lozère, etc…
Tandis que le cortège prend place sur l'estrade officielle, la
famille d'Alphonse Daudet occupe les fauteuils de face, Mme Alphonse Daudet,
ses fils Léon Daudet et Lucien Daudet, M. et Mme Ernest Daudet et leur fils,
M. et Mme Fère Daudet, gendre et fille.
Une fois l'assistance installée, la musique joue de nouveau la
Marseillaise et le voile qui recouvre le monument tombe aux applaudissements
de la foule.
L'oeuvre de Falguière est charmante, gracieuse, enveloppée d'une
mélancolie presque douloureuse. Alphonse Daudet est assis sur le roc, dans
une pose méditative, légèrement affaissée; sa tête fine et rêveuse, ombragée
d'une longue chevelure, se penche vers l'eau du bassin. Il y a dans
l'attitude l'abandon de la rêverie et de la tristesse. Ainsi devait être
l'élégant ironiste, lorsqu'il fermait le livre commencé pour songer au beau
ciel natal et aux sourires de notre soleil.
L'ensemble du monument, dans ce cadre riant, au milieu de ces
peupliers longs et sveltes, au centre de ce bassin où se jouent les cygnes,
est d'un effet plein de poésie.
Inauguration
de la statue d'Alphonse Daudet, dimanche 8 avril 1900. Document P. Ritter
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LE SQUARE DE LA COURONNE
Collection de photos et Cartes Postales anciennes
de J.P. Descout - G. Taillefer - G. Mathon
Café Le Tortoni, la Couronne - Disparu dans les années 1930 et remplacé par le Prisunic.En 1914, dans cet hôtel, face à la statue d'Alphonse Daudet, Guillaume
Apollinaire aima Louise de Coligny Chatillon.Il y trouva l'inspiration d'une
partie de son œuvre : Les Poèmes à LOU
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Extrait
de « Auberges
et Logis d'Autrefois à Nîmes », par
Jules Igolin
1938
Les
Logis autour du square de la Couronne
Le
Logis de la Couronne.
Le premier logis dont le nom et le souvenir soient arrivés jusqu'à
nous est celui de « La
Couronne », situé hors et
vis-à-vis de la porte de ce nom. C'est cette hôtellerie, déjà
existante lors de la construction des remparts du Moyen-Age, qui
aurait donné son nom à la Porte de la Couronne, la plus importante
de celles de la ville. Comme l'enceinte de Nîmes, d'après des
documents certains étaient complètement terminés en 1270,
il faut en déduire que le logis de la Couronne existait déjà au
XIIIe siècle.
Dès
son origine, ce logis dût être des plus fréquentés à cause de sa
situation en face de la Porte de la Couronne et surtout parce qu'il
se trouvait à l'arrivée, dans notre ville, de la route d'Avignon à
Montpellier.
C'est
dans cette hôtellerie que descendirent, en 1404,
le comte de la Marche, prince de sang de la Maison de Bourbon,
visitant Nîmes, et, en 1434, les représentants du Parlement de
Toulouse, venus dans notre ville signer un accord avec nos consuls,
accord qui fut signé dans l'hôtellerie même de la Couronne.
Au
XVIe siècle, ce logis existait encore, mais il avait perdu beaucoup
de son importance de jadis, si nous en croyons son propriétaire
d'alors, le Juge-mage de Nîmes qui, en 1563 demanda la réduction de
l'impôt auquel il était soumis , « parce
que ce logis, dit-il dans sa requête, n'avait plus comme autrefois
vingt à trente lits, alors que la dite maison était le logis à
l'enseigne de la Couronne, plus grand et de plus grande réputation
que tout aultre logis, pour le bon traictement qu'on y fesait et pour
le peuple qui y affluait. »
Dans
la liste des membres de la confrérie de Saint-Jacques, publiée par
M. E. Bondurand, on relève, au XIVe siècle, les noms de trois
hôteliers : les « alberguiers,
» Bedel Boireau, P. Peguola et Guirart d'Irlanda, mais sans
indication de l'enseigne de leur logis.
Il
faut songer, d'autre part, que la plupart des logis cités ci-dessous
n'étaient que de toutes petites auberges, comprenant seulement
quelques lits, deux, parfois quatre, bien souvent, comme nous le
verrons plus loin, et que les hôtelleries comme celle de la
Couronne, possédant de 20 à 30 lits, étaient l'exception.
En
1351,
nous trouvons le logis « le
Lion », dans lequel fut
passé, cette année-là, un exploit d'ajournement au Parlement de
Toulouse, de trois citoyens nîmois.
Vers
la même époque, nous relevons le nom du logis de « la
Pomme » qui donna asile,
le 2 août 1362, aux
Espagnols chargés des otages, en vertu du Traité de Clermont du 23
juillet 1362.
Le
logis « les Deux Pommes »
situé hors la Porte de la Couronne, et signalé encore existant en
1596.
En
1454,
le logis « Saint-Jacques »
sur l'emplacement du Square de la Couronne actuel. Ce logis a fait
l'objet d'une étude de la part de M. F. Rouvière :
L'Hôtellerie Saint Jacques à
la fin du XVe siècle.
Voici, vers la fin du XVe siècle, une
hôtellerie que nous devons considérer comme une des meilleures de
l'époque : le logis de Saint Jacques, situé sur l'emplacement
actuel du Square de la Couronne, en un des lieux des plus fréquentés
de Nîmes. Ce logis a fait l'objet d'une petite brochure de la part
de M. F. Rouvière et c'est dans celle-ci que nous puisons les
renseignements ci-après :
À la fin du XVe siècle, le logis de
Saint Jacques est baillé à loyer moyennant cent florins payables
par quarts, tous les trois mois. Le bail nous apprend que
l'hôtellerie Saint Jacques avait conservé quelque chose des «
mansiones
» romaines puisque les voyageurs pouvaient y trouver des chevaux
frais. L'inventaire de ce logis permet de se rendre compte de ce
qu'était une hôtellerie de cette époque, troublée par les «
Routiers
» et les « Tuchins
», où à Nîmes, la plupart des maisons étaient construites en
bois.
À la porte, une lanterne.
Un premier corps de logis comprenant
deux pièces : une salle, où on mangeait et couchait et une chambre.
Le corps principal est composé d'un
.rez-de-chaussée et d'un premier étage. Au rez-de-chaussée, on
trouve : 1° la cuisine ; 2° la cuisine « basse
» ou office, servant aussi de buanderie ; 3° une salle basse ou
salle à manger des voyageurs ; 4° un « mangeur-bas
» ou salle à manger des valets ; 5° la chambre des valets à côté
; 6° une chambre donnant sur le jardin, au fond duquel se trouvaient
les écuries, chambre dans laquelle on mangeait au besoin ; 7° une
arrière-chambre ; 8. une quatrième chambre, celle de l'hôte.
Au premier étage. on trouvait six
chambres : 1° la chambre « hardée
» ainsi désignée parce que les autres n'étaient pas dallées ; 2.
la chambre de l'Ange : 3° la grande chambre sur la salle ; 4°
l'arrière-chambre ; 5° la chambre sur la rue ; 6° une autre
arrière-chambre, dite de Saint-Christophe, donnant aussi sur le
jardin.
« Les
noms de « l'Ange » et de « Saint-Christophe», donnés aux deux
chambres ci-dessus, viennent probablement d'images qui les
décoraient, suivant une coutume assez générale à cette époque ».
L'ameublement du logis est des plus
confortables pour l'époque : les meubles sont en sapin, noyer ou
cerisier et en chêne.
Grands, moyens et petits, les lits
sont généralement à marche-pied de sapin formant ou non ,« caisse
», entourés de rideaux à franges, garnis de couettes, de matelas
et de traversins de plume, de couvertures blanches ou bigarrées. Une
caisse ou coffre servant à la fois d'armoire et de siège, une
table, un ou deux tréteaux ou tabourets de bois complètent
l'ameublement d'une chambre. Si elle comporte une cheminée, l'âtre
est garni de chenets à torsades ou à « col
de poyre ». Enfin « la
grande chambre » est ornée
d'un candélabre, ou plutôt d'un lustre en corne de cerf.
À la salle à manger, on prouve des
tables, des bancs, un buffet et une caisse ou coffre à serrer les
nappes. La décoration de la cheminée comprend des chenets « à
la grande sorte » et «
rudelle
» et un candélabre de fer « pandu
là-dessus ». La vaisselle
: plats, écuelles, pintes, aiguières, est d'étain ; les bassins et
les chandeliers, de cuivre et de laiton.
En
1495,
le logis « le
Dalfin
» - le Dauphin – année au cours de laquelle il hébergea des
soldats suisses se rendant à Narbonne. Il était situé à cette
date « dans
la rue qu'on
va à la Porte de la Couronne »
indication bien vague. Par contre, nous le trouvons plus tard dans la
rue de la Carreterie, vis-à-vis l'Hôpital Vieux.
Le
logis « Saint-Jacques
», près de la Porte de la Couronne, hors les murs, avoisinant, avec
le logis Saint Christol, un Jeu de Paume. L'enseigne
de ce logis fut vendue 10 livres en 1648 ;
le
logis « les Trois Couronnes », dans la rue allant de la
Porte de la Couronne à la Trésorerie, devant la « calade »
(la place) de la Salamandre, confrontant le logis de la
Souque. En 1586, trois gentilshommes de la suite de M. de
Montmorency logèrent aux Trois Couronnes où ils firent une dépense
de 3 livres 1 sou. En 1610, son hôte est autorisé à vendre du vin
au détail à pot et à pinte moyennant 3 livres de rente annuelle.
En 1654, ce logis est signalé comme un des mieux achalandés de la
ville ;
le
logis de « Saint Pierre
», hors la Porte de la Couronne,
à
proximité du grand cimetière des Augustins ou de Saint-Thomas, sur
l'emplacement de l'église Sainte-Perpétue actuelle. Ce logis, sur
lequel nous reviendrons plus loin, existait encore en 1632 ;
le
logis « le Navire ». rue Notre-Dame, entre le Square de la
Couronne et la rue Roussy ; loué 48 livres en 1609 et 132
livres en 1616.
En
1616, le logis « le Cheval Vert » et celui du « Lion
d'Or », tous deux situés non loin et en face de la Porte de la
Couronne, dans la rue Notre-Dame. En 1788, le Lion d'Or existait
encore, puisqu’à cette date, son propriétaire, le sieur Noé, fut
condamné à 60 livres d'amende pour avoir fait jouer clandestinement
chez lui, en son logis.
En
1624, le logis Saint
Georges, que nous avons signalé au XVe siècle près de la Porte de
la Couronne, disparaît, mais il est bientôt remplacé par deux
autres logis, que nous croyons être celui du « Parc
» et des « Quatre Rois
», tous les deux situés au-devant de la Porte de la Couronne, celui
des quatre Rois confrontant le logis du Lion d'Or.
Ainsi,
à cette date, nous trouvons à l'entrée de la rue Notre-Dame quatre
logis : le Cheval Vert, le
Lion d'Or, le Parc et
les Quatre Rois.
Le
logis du Luxembourg. Ce
logis, dont l'enseigne est encore celle du grand hôtel situé à
côté de l'église Sainte Perpétue, en face de l'Esplanade, dut
être construit en 1647.
Nous lisons, en effet, dans nos archives : « Le
19 mars 1647, Claude Couret, hôte du Lion d'Or, acheta de M. de la
Broche un jardin avec casal, au faubourg de la Couronne, dans lequel
il fit construire un logis, le logis du Luxembourg ».
Cet
achat fut, dans la suite l'objet d'un long procès entre le Chapitre
cathédral et M. le marquis de Montfrin.
«
L'année suivante
(lisons-nous encore dans nos archives) Suzanne Bourrellv, veuve de
Claude Court, hôte du Lion d'Or, elle-même hôtesse du Luxembourg,
donne hypothèque pour 1000 livres sur l'immeuble qui a coûté 4705
livres et qui porte l'enseigne du Luxembourg ».
L'hôtel du Luxembourg, tel qu'il existe aujourd'hui, date de 1846 ;
il est très probable qu'à cette époque l'hôtel du Louvre, qui se
trouvait attenant au Luxembourg, ait été annexé à ce dernier.
Ainsi
au milieu du XVIIe siècle ,nous trouvons en face la Porte de la
Couronne et à l'entrée de la rue Notre-Dame cinq hôtels, logis ou
auberges, les quatre signalés plus haut et l'hôtel du Luxembourg,
qui seul devait survivre jusqu'à nos jours.
Au
sujet de l'hôtel du Luxembourg, nous lisons dans « Les
Rues de Nîmes », d'Albin
Michel, les lignes suivantes :
«
la rue Notre-Dame s'appelait
autrefois « rue du Luxembourg », à cause de la présence dans
cette rue du logis du Luxembourg ; dans la suite, une hôtellerie
plus importante, peut-être, ou plus achalandée, dut détrôner
l'ancien logis et donner son nom de « Notre Dame » à cette voie de
communication, l'une des plus fréquentées. »
L'Hôtel
Notre Dame, dont il est
question ci-dessus, nous le trouvons en 1789, Place des Calquières,
non loin du logis du Luxembourg par conséquent, et servant de point
d'arrivée et de départ du Service des Messageries d'Alès (service
qui avait lieu tous les mercredis et samedi).
«
L'Hôtel du Louvre ». Cet hôtel qui dut être annexé,
avons-nous dit, au logis du Luxembourg, doit avoir pour origine un
cabaret. Nous lisons en effet, toujours dans nos archives « qu'en
1672, permission fut donnée au sieur Claude de la Farelle,
avocat, de prendre, pour le cabaret qu'il loue, proche le logis du
Luxembourg, sur la Place de la Couronne, l'enseigne « Le Louvre »
». Ce cabaret, proche le Luxembourg, dut être un jour transformé
en hôtel, l'Hôtel du Louvre, dont la façade se dresse encore face
au Square de la Couronne. Signalons qu'en 1704, il existait à côté
du Luxembourg un cabaret, « le Cabaret de la Poste », c'est,
d'après le docteur Doumergue (voir son ouvrage : Les Assemblées du
Désert), dans ce cabaret, que Jean Cavalier alla prendre son repas,
en sortant du jardin des Récollets, après son entrevue avec le
maréchal Villars.
-
Architecture Hôtel du Louvre - La volonté d'ordre et de rigueur
dans l'organisation de la façade, l'harmonie des proportions, le
raffinement du répertoire décoratif, la qualité des sculptures et
des ferronneries font de cet hôtel un des plus beaux exemples du
style Louis XVI à Nîmes, II apparaît tout à fait caractéristique
de la production architecturale de la fin du XVIIIe siècle et peut,
à ce titre, être rapproché de l'hôtel Baudon de Mauny, construit
à Montpellier en 1777 sur les plans de Jean-Antoine Giral
(renseignement fourni par Josette Clier). Outre ses qualités
architecturales, il constitue un des rares témoignages de
l'architecture hôtelière de cette période, laquelle a pour une
large part disparu. Cette typologie connaît une transformation
majeure au XVIIIe siècle l'édifice gagne en richesse et en
monumentalité, de sorte qu'à la modeste auberge ou au logis
malcommode se substitue le véritable hôtel, nouveau palais des
voyageurs. Avec ses proportions amples et son décor d'un luxe
inédit, celui du Louvre illustre parfaitement cette évolution. En
dépit de l'installation ancienne d'un cinéma dans la partie ouest,
le bon état de conservation des façades mérite d'être relevé.
Cependant, l'état de déshérence dans lequel se trouve l'édifice
depuis quelques années à la suite d'un incendie, ainsi que le
projet actuel de réaménagement et d'extension du cinéma existant
constituent autant de menaces sur la conservation de ce monument.
le logis de « Saint
Pierre », hors la Porte de
la Couronne,
à proximité du grand cimetière des
Augustins ou de Saint-Thomas, sur l'emplacement de l'église
Sainte-Perpétue actuelle. Ce logis, sur lequel nous reviendrons plus
loin, existait encore en 1632 ;
Le logis « Saint-Jacques
», près de la Porte de la Couronne, hors les murs, avoisinant, avec
le logis Saint Christol, un Jeu de Paume.
L'enseigne de ce logis fut vendue 10
livres en 1648.
le logis « le
Cheval Vert » et celui du
« Lion d'Or
», tous deux situés non loin et en face de la Porte de la Couronne,
dans la rue Notre-Dame. En 1788, le Lion d'Or existait encore,
puisqu’à cette date, son propriétaire, le sieur Noé, fut
condamné à 60 livres d'amende pour avoir fait jouer clandestinement
chez lui, en son logis.
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