Du groupe scolaire Hubert Rouger
au
Lycée Technique Régional Dhuoda
 
Vue aérienne 1936. (archives municipales)
 
Lors de la séance du 8 mars 1926, M. Hubert Rouger, Maire de Nîmes présente au Conseil Municipal un projet de construction d'une nouvelle Ecole Pratique de Commerce et d'Industrie. Il rend compte des démarches qui ont été officiellement engagées avec le ministère de la guerre pour obtenir cession des terrains et immeubles de la caserne Montcalm, il précise que cet emplacement conviendrait parfaitement.
 
"Considérant que l'école pratique située place de la Calade est insuffisante pour recevoir tous les élèves qui désireraient en suivre les cours. Cette école datant de 1836, ne correspond plus aux besoins actuels. Les ateliers sont trop à l'étroit pour recevoir de nouvelles machines, tours, forges, imprimeries, etc... avec toutes les garanties de commodité et sécurité indispensables à un tel établissement." Suite à ce rapport, le Conseil approuve les démarches entreprises.
 
Lors de la séance du 17 janvier 1927, le maire précise les innombrables démarches qu'il a pu avoir avec les administrations et services divers, la direction de l'enseignement public, les représentants du département du Gard et le ministère de la guerre.
 
Ce dernier précise dans sa réponse, "que la caserne Montcalm étant occupé en totalité pour les besoins de la garnison aucune disponibilité dans la ville ne permettant de transférer les occupants de la ladite caserne. Ce site ne pourrait être cédé qu'à la condition que des mesures d'échange soient prises pour mettre à disposition des locaux nécessaires à la réinstallation des troupes et des magasins. Cette proposition restant subordonnée à l'étude détaillée de ces propositions, dédommagement pour le déménagement, emplacement, surface du terrain surface couverte et moyens
d'accès.
 
Ces propositions chiffrées à 2000 000 frs, non compris l'achat de 10 000 mètres carrés de terrain, étant trop onéreuses,
il fallait rechercher une autre solution et de nouveaux moyens financiers pour la construction d'une école neuve.
 
Un nouveau projet d'Ecole Nationale permettant d'obtenir d'importantes subventions de l'Etat est envisagé; Cela représente quelques inconvénients, les élèves seraient admis par concours et ce dernier étant ouvert aux candidats de toutes les régions il pourrait se faire que des candidats de Nîmes ou du département soient évincés et que par la suite l'école professionnelle nationale leur soit fermée. Pour éviter cette dérive dommageable pour les enfants du pays, il suffirait d'adjoindre à l'Ecole Nationale une section de métiers de la ville et d'artisanat rural qui recevrait, tout comme l'actuelle école de la Calade, les enfants qui auraient échoué au Concours National.
 
Avec les deux sections, il y aurait dans ce nouvel établissement deux degrés d'apprentissage : le premier s'adressant aux meilleurs élèves de la région du Sud-Est, et le second réservé aux enfants de Nîmes et du département destiné à la formation des ouvriers qualifiés de la ville et des artisans ruraux."
 
Suite a ces nouvelles orientations, le Conseil demande que l'école actuelle qui compte 330 élèves soit transformée en Ecole Professionnelle Nationale, comprenant, si c'est possible, outre une section industrielle et une section commerciale, une section de métiers, serrurerie, machines agricoles, cordonnerie; etc... cette dernière section se rapprochant de l'ancienne école pratique.
 
M. le Maire indique que pour la construction d'une Ecole pratique communale, la participation financière de l'Etat est d'environ 30 à 40 pour cent, pour une école nationale de 60 à 80 pour cent.
Ce projet est adopté à l'unanimité.
 
Le projet d'occupation de la caserne Montcalm, pour loger la nouvelle Ecole Pratique de Nîmes, étant définitivement abandonné, le choix d'un terrain reste à déterminer. 
 Construction en 1935, vue de la cour intérieure (archives Philippe Ritter)
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Construction en 1935, vue rue Dhuoda (collection Philippe Ritter)
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Façade rue Dhuoda en 1936 (archives municipales)
 
Lors de la séance du 17 janvier 1927, M. Hubert Rouger Maire de Nîmes, donne les détails de ses multiples démarches pour trouver un terrain, qui conviendrait parfaitement à cette installation. Un terrain d'environ 19 000 mètres carrés, qui confronte les rues de Générac et Dhuoda, offre largement toutes les commodités désirables dans le présent et pour l'avenir.
 
En l'état des pourparlers avec le propriétaire, un accord de vente devrait se faire sur la base de 21 francs le mètre carré, prix correspondant, à peu près, à ceux pratiqués pour les terrains avoisinants.
 
La question d'achat du terrain étant ainsi exposé le Maire invite le Conseil à en délibérer.
 
MM. Dugas et Sentupery, trouvent ce terrain trop couteux, ils préfèreraient l'achat d'un terrain à meilleur prix dans la plaine au de là du viaduc de chemin de fer. L'école serait plus éloignée, mais en raison du jeune âge des élèves cela ne représenterait pas de grands inconvénients.
 
MM. Cabiac, Dugas et Cabiac regrette que le précédent Conseil n'est pas cru devoir installer l'école pratique sur l'emplacement de l'hôpital 35 (actuellement Lycée D' Alzon), le Docteur Lafon n'est pas contre ce projet, mais il demande avant tout que soit dressé des devis réalistes et non pas sous-estimés, comme ceux de l'hôpital rue Hoche.
 
M. Angelras préfèrerait voir cette construction sur un terrain appartenant à la Mairie, route de St-Césaire, destiné précédemment à la construction de l'hôpital Général.
 
M. le Maire déclare "qu'il n'est pas question de revenir sur des décisions prises dans la précédente assemblée, il rassure M. Lafon sur la crédibilité des futurs devis et demande au Conseil à revenir sur l'objet de la discussion. La question de l'Ecole Pratique, poursuit-il, est posée depuis 20 ans, il faut aboutir et il convient de se prononcer d'abord sur le choix d'un terrain." La discussion étant close, le projet mis aux voix est approuvé.
 
Le projet du bâtiment sera élaboré en 1931 par Jean Christol, Léonce Salles et Dufour.
 
Le bâtiment est organisé autour d'une cour centrale. Des ateliers d'ajustage, de forge et serrurerie, menuiserie, plomberie, électricité, automobile, cordonnerie, lithographie sont regroupés autour d'une autre cour située au Nord.
 
La façade donnant sur la rue Dhuoda concentre tous les décors. L'entrée est sculptée par André Méric ; les trois bas-reliefs sous le porche sont d'Henri Calvet. Dans la salle des fêtes, on trouve les peintures de Paul Christol, André Vidal et Armand Coussens. Les vitraux sont de Georges Janin. Le parloir, peint de scènes bucoliques est d'Henri Pertus, et la grille grille d'entrée sera réalisée par les élèves.
 
C'est l'entreprise Jean Fraisse d'Albi qui remportera l'adjudication. La première pierre sera posée le 10 juin 1933. Le 17 septembre 1936, inauguration du "Groupe Scolaire Hubert Rouger", (nom du maire de l'époque). Il accueillera 800 élèves en internat et externat.
 
Cet établissement dispensera un enseignement primaire supérieur, un enseignement technique, et des cours professionnels municipaux.
 Dans les années 1960, sous la municipalité Tailhades, un second bâtiment sera construit à l'arrière du premier.
 
Après la guerre l'établissement prendra le nom de "Collège Technique et Moderne de Nîmes et Centre d'Apprentissage Annexe".
 
Actuellement, avec sa nouvelle appellation, le "Lycée Technique Régional Dhuoda", compte un peu plus de 1600 élèves. C'est aussi le siège du GRETA Nîmes-Camargue et de la Plate Forme Technologique du Gard et du CFA DHUODA ( Centre de Formation des Apprentis)
 
Ecole Pratique de la Calade en 1930
 
Historique du bâtiment de la Calade.
En 1835, quatre classes de primaire furent ouvertes dans le local de la Calade.
Le 1er février 1837, (décision municipale de 1836) création de l'école de fabrication de la Calade. Les cours de fabrication étaient donnés par M. Rigollet de Lyon, la classe de dessin de la fabrique était confiée à M. Flaissier de  Nîmes et l'on plaçait à la tête de l'Ecole de musique élémentaire et de chant choral, M.  A. Grimal, et bien sur, le bâtiment continuait à abriter une école primaire.
En 1876 ce bâtiment est occupé par les écoles communales gratuites pour les garçons. Ecoles des frères. Ecole de fabrication. Ecole de musique et Laboratoire de chimie.
En 1881, agrandissement par l'acquisition d'immeubles riverains, pour créer l'école Pratique de Nîmes qui demeura place de la Calade, jusqu'à l'année scolaire 1935-36, ensuite elle déménagera rue Dhuoda, l'immeuble de la Calade deviendra « Foyer communal ».
Après l'incendie du Grand Théâtre en 1952, le foyer sera aménagé en Théâtre Municipal.
La ruelle de la Calade s'appelait autrefois rue Buade.
 
 
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Photos de l'établissement Dhuoda en 1936.
collection archives municipales de Nîmes
 
 
 Hall d'entrée
 
Salle des fêtes
 
Grand dortoir
 
Cuisines
 
Atelier ajustage, tours, machines-outils
 
Atelier automobiles
 
Atelier cordonnerie
 
Atelier électricité
 
Atelier forges, serrurerie
 
Atelier lithographie, typographie
 
Atelier menuiserie, ébénisterie
 
Atelier plomberie, zinguerie

Georges Mathon, mise à jour novembre 2016

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