BOULOGNE.
 Extrait de l'Album du Vivarais, Albert Dubois, 1842.
 
Le Château de Boulogne en 1842
 
Boulogne est à deux lieues d'Aubenas, dans la direction de Privas.
 
Les ruines du château de Boulogne sont au nombre des plus grandioses et des plus intéressantes du Vivarais; elles occupent un mamelon situé au centre d'un défilé à l'entrée d'une vallée qui se prolonge jusqu'au col de l'Escrinet.

 

On remarque parmi ces ruines une grande tour à mâchicoulis et à créneaux, qui est une des parties les mieux conservées du fort, et qui est en même temps, dit-on, la plus ancienne.

 

Boulogne a été un fief des Valentinois et, par conséquent, de Diane de Poitiers; puis il a appartenu aux Lestrange, ces illustres seigneurs catholiques qui en faisaient le centre de leurs courses guerrières et le dépôt de leur butin. Boulogne fut érigé pour eux en baronnie; c'était une baronnie de Tour, revêtue de tous les privilèges attachés à ce titre.

 

Enfin cette terre passa aux Faï-Gerlande, et, de ces derniers, aux Faï-la-Tour-Maubourg; les la Tour-Maubourg, branche cadette des Faï, semblèrent vouloir racheter leur droit d'aînesse à force d'illustration. Arthaud-de-Faï de la Tour-Maubourg fut l'émule des Saintrailles et des Dunois, Charles VII l'arma chevalier sur le champ de bataille. Dans le dix-huitième siècle, Hector de la Tour-Maubourg gagna, par plus de cinquante années de glorieux services, le bâton de maréchal de France (1).

 

De nos jours, nous avons eu encore un général de la Tour-Maubourg qui a obtenu aussi presque tous ses grades sur le champ de bataille, pendant les guerres de l'empire, et qui, ensuite, fidèle au malheur comme il l'avait été à la gloire, a consacré sa noble vieillesse au culte d'une royauté proscrite.

 

(1) Il fut fait Maréchal de France en 1757. Voir l’article sur le château Payraud, où se trouve la généalogie des Faï, qui suivant M. de Fortia remonte à Saint Louis. (Louis IX)

 

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