- Réalisation
- Marc Khanne
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- Production
- Patrice Forget
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Intentions de l'auteur réalisateur, Marc Khanne, à propos
du sujet du film.
Toulousain d’adoption, j’ai eu en septembre 2001 à subir
l’explosion de l’usine AZF. La détonation a t’elle réveillé
en moi le désir de faire des films sur l’environnement ?
Il est vrai qu’après un reportage fait le jour même, je
récidivais en 2002 avec le naufrage du Prestige en Galice
où je suivais des volontaires au travail. Ces deux films
traitaient de l’impuissance de l’homme face aux catastrophes
qu’il peut déclencher. En les projetant de salles en festivals,
j’ai senti la nécessité de continuer à travailler sur nos
rapports avec la nature, mais de façon plus positive. C’est
alors qu’on m’a parlé de deux hommes qui avaient reboisé
une montagne pelée, le mont Aigoual…
Après trois ans d’enquêtes régulières sur le terrain,
de rencontres et de collectes d’archives éparpillées, guidé
par des gens formidables, j’ai pu cerner tout le potentiel
de cette histoire qui dépasse la déjà complexe question
du reboisement. C’est son exemplarité tant qu’humaine qu’environnementale
que j’ai envie de faire partager.
- Le sujet du film, cette nécessité de trouver un équilibre
entre les activités humaines et la nature est de plus en
plus d’actualité. En détaillant le combat mené par Georges
Fabre et ses collaborateurs, je veux proposer de façon vivante,
et avec un zeste de souffle spectaculaire, un film aux vertus
pédagogiques :
- Découverte d’un pan de notre histoire civile (pour
une fois cette bataille n’a pas fait de morts !)
- Découverte de personnes qui ont réussi malgré des difficultés
inouïes à mener une oeuvre de bien.
- Catalogue enfin de ce qu’il faudrait faire encore aujourd’hui
pour réussir dans d’autres pays des opérations de ce type.
"Aigoual, la forêt retrouvée" veut être un outil
au sens large qui puisse étonner, émouvoir, et donner envie
de croire qu’il est encore possible de faire bouger les choses.
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"L'Aigoual ...reboisé à la
fin du XIXème siècle par deux héros..."
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- Georges
Fabre
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- Charles
Flahault
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- L’Aigoual,
montagne des Cévennes lozériennes et gardoises, devenue
désertique du fait du surpâturage, a été "reboisé à la
fin du XIXème siècle par deux héros" dont on peut encore
trouver la stèle au milieu des arbres. "Quand on compare
les anciens paysages pelés et la majesté de la forêt
d’aujourd’hui, on imagine le travail !" Soixante huit
millions d’arbres : c’est après celui des Landes, le
deuxième reboisement de France.
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- "Le
seul hêtre survivant de ce grand déboisement est aujourd’hui
visité comme une curiosité." Il est actuellement entouré
d’une jeune forêt magnifique. A travers son histoire, quelques
amis nous introduisent le récit des évènements qui ont jadis
marqué la région : faute d’arbres, l’érosion a provoqué
des inondations de plus en plus violentes dans les vallées.
Les alluvions de l’Aigoual ont participé également à l’ensablement
du port de Bordeaux.
Des lois difficilement votées ont rencontré sur le terrain
des oppositions farouches
car elles bousculaient les habitudes économiques d’une société
principalement agropastorale.
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- Sorti
majeur de sa promotion à l’école forestière de Nancy, le
forestier Georges Fabre va pendant
trente ans consacrer son énergie à reconstituer dans la
région des forêts dont le but
est à la fois de stabiliser les sols, mais aussi fournir
du travail à une population qui était
toute entière condamnée à l’exode rural. On lui doit aussi
la construction d’un observatoire
qui draine encore chaque été 300.000 visiteurs. Ses méthodes
efficaces mais
peu orthodoxes lui vaudront au final d’être renvoyé.
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Botaniste
mondialement connu, Charles Flahault, de Bailleul, en passant
par Montpellier va
seconder Fabre. Curieux de tout, il va l’aider à créer des
arboretums, où sont expérimentés
des végétaux qui pourront permettre de stabiliser le sommet,
dont les pluies
et les vents glacés sont d’une brutalité extrême. Après
trois échecs, le ravin de l’Hort
de Dieu, sur le flanc sud de l’Aigoual est enfin reboisé.
Il devient le symbole de la réussite
du travail de forçat mené par ces deux hommes.
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Les
derniers témoignages des vieux du pays qui ont participé
aux reboisements du XXème siècle
viennent compléter l’épopée. Les conditions de travail sont
inimaginables pour notre
époque. Des ami(e)s de l’Aigoual, professeurs d’histoires,
hommes politiques, botanistes
ou agent de l’ONF interviennent tout au long du film, nous
faisant comprendre les
préoccupations d’alors et l’évolution vers le bilan positif
d’aujourd’hui. En
établissant le parallèle entre les surpâturages de moutons
ou d’automobiles, le film qui adopte
le ton d’une lettre adressée à Georges Fabre et Charles
Flahault se conclue sous la
forme d’une question posée vers l’avenir : dans une prise
en compte de la nature de plus
en plus menacée globalement, quel pourrait être à notre
tour notre engagement ?
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Les
effets du déboisement
"Quand on compare
les anciens paysages pelés et la majesté de la forêt
d’aujourd’hui, on imagine le travail !"
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- Effets
de l'érosion, le Lion de Balsièges en 1880
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- Le
Lion de Balsièges 100 ans plus tard après reboisement
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"Le
seul hêtre survivant de ce grand déboisement est aujourd’hui
visité comme une curiosité." -
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- Photos
du tournage
- Photos Sophie Miranda da Silva
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