Donation de la Région au Roi Français en 1229
Louis IX - St Louis
VERSION 1 - Dom Vaissette - Histoire Générale du Languedoc, 1730 Le roi St Louis réunit à la couronne, par le traité de l’an 1229 le domaine médiat ou immédiat de plus du tiers de la province. Car le comte Raymond VII lui céda tous les droits qu’il avait depuis les limites du diocèse de Toulouse ou de la province ecclésiastique de ce nom, et la rivière du Tarn, jusqu’au Rhône. Or ces droits comprenaient :
1) Le duché de Narbonne, dignité que les comtes de Toulouse possédaient depuis plus de trois siècles, et qui leur donnait une autorité supérieure dans la province ecclésiastique de Narbonne. 2) Les comtés particuliers de Narbonne, Béziers, Agde, Maguelonne ou Melgueil, Nîmes, Uzès (dont la baronnie de Rochefort) et Viviers. 3) Les protections qui leur pouvaient rester sur les anciens comtés de Velay, de Gévaudan et de Lodève. 4) La partie du Toulousain qu’on appelait «la terre du maréchal (de Lévis), et qui s’étendait dans les diocèses modernes de Mirepoix et de Pamiers vers le midi. 5) Plus de la moitié du comté d’Albigeois, c’est à dire tout ce qui est compris aujourd’hui dans le diocèse de Castres, et dans la partie de celui d’Albi située sur la rive gauche du Tarn. 6) Enfin le vicomté de Gévaudan ou de Grézès que Raymond tenait en engagement du roi d’Aragon.
On compte que les domaines cédés par Raymond au roi S. Louis valaient dans ce temps la six mille Livres Tournois de rente. Somme alors très considérable. Sans parler de ceux qui avaient appartenu à Trencavel et à divers autres seigneurs, qui demeurent unis au domaine royal, et qui comprenaient les vicomtes de Béziers, Carcassonne, Razès, Albi, etc.…
Le roi après la réunion de tous ces pays à la couronne, les partagea sous l’autorité et l’administration des deux sénéchaux royaux que le roi Louis VIII son père avait déjà établis dès l’an 1226 l’un à Beaucaire et l’autre à Carcassonne. Le premier qui se qualifia sénéchal de Beaucaire et de Nîmes eut dans sa juridiction les diocèses de Maguelonne, aujourd’hui Montpellier, Nîmes, Uzès, Viviers, Mende et le Puy, avec la partie de ceux d’Arles et d’Avignon qui est en deçà du Rhône. Le ressort de l’autre qui prit le titre de sénéchal de Carcassonne et de Béziers, fut composé de deux diocèses de ce nom, de ceux de Lodève et d’Agde, du diocèse de Narbonne, qui comprenait ceux d’Alet et de S. Pons. De la partie de l’Albigeois situé à la gauche du Tarn et de la terre du maréchal Lévis dans le Toulousain. Ces deux sénéchaussées, avec celle de Toulouse qui demeure au comte Raymond, formèrent ce qu’on appela dans la suite plus particulièrement La Languedoc.
L’église romaine ne profita guères moins des dépouilles de Raymond. Outre le comté de Melgueil ou Maguelonne qu’elle avait confisqué sur lui et sur le comte son père, et qu’elle avait donné en fief aux évêques de Maguelonne, elle s’appropria par ce traité de paix, le marquisat de Provence situé à la gauche du Rhône entre l’Isère et la Durance, que Raymond lui céda.
On prétend, et c’est à ce qu’il paraît, avec quelques fondements, que le pape pour s’assurer la possession de ce grand domaine et se faire un appui, ne se réserva que la partie qui fut nommé comté Venaissin, et qu’il disposa alors, s’il ne l’avait fait auparavant, du reste du pays, qui comprenait 73 ou 76 châteaux, en faveur d’Aymar de Poitiers comte de Valentinois à qui il le donna en fief, à condition qu’il servirait l’église romaine dans le Venaissin, avec cent chevaliers et quatre cents fantassins. Mais le pape Grégoire IX eut honte enfin de s’être prévalu de la situation violente où se trouvait le comte Raymond, pour s’enrichir à ses dépends, et il lui rendit en 1234 le marquisat de Provence, que ce prince avait cédé d’ailleurs à l’église Romaine sans la participation et l’autorité de l’empereur Frédéric souverain du pays.
Une paix si désavantageuse à Raymond a donné lieu à un historien du temps de remarquer, qu’un seul des articles du traité, par exemple, de ceux par lesquels ce comte s’oblige à ne pouvoir disposer du comté de Toulouse en faveur d’aucun de ses héritiers, de payer vingt-sept mille Marcs d’argent, etc. aurait suffit pour sa rançon. Je passe sous silence, ajoute cet auteur, les autres dures conditions auxquelles il se soumit, et qui auraient paru très onéreuses quand bien même il aurait été détenu en prison. En sorte qu’on croit que c’est à dieu, et non aux hommes qu’on doit attribuer ce traité.
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VERSION 2 - Histoire générale de la commune de Rochefort, par M. A. Laget, 1907. La baronnie de Rochefort a appartenu successivement à plusieurs familles. La plus illustre est celle des Comtes de Toulouse, qui la possédèrent jusqu’en 1228. A cette époque, Raymond VII accepta la paix que la reine Blanche lui offrit par l’entremise du Comte de Champagne, et cette partie du Languedoc fut réunie au domaine royal par le traité de Paris.
Trois rois furent seigneurs de Rochefort, Louis IX ou saint Louis, Philippe III le hardi, Philippe IV le bel. Cette époque fut une ère de bonheur et prospérité pour les habitants.
La reconnaissance ou hommage rendu à la date de 1261 au roi Saint Louis alors seigneur de Rochefort de la part des habitants, énumérait les diverses redevances dont ils étaient tenues envers le roi, savoir: «onze livres melgoriennes, deux lièvres, trois muids d’avoine, une charge de bois pour chaque habitant ayant bête à bat, 12H10 sols tournois d’albergue, 1es deniers melgoriens pour chaque bateau de pêche de l’étang et une livre de poivre à Pâques, le tout payable annuellement.
VERSION 3 - Notre-dame de Rochefort - Le chanoine J. B. Petitalot - Supérieur du sanctuaire, 1910 C’est en 1229 que Raymond VII fit cession à la France de tous les domaines du comté de Toulouse, situé sur la rive droite du Rhône. Alors l’abbé de Saint-André profita des circonstances pour terminer la dispute (voir année 1208). Il recourut l’arbitrage de Pierre de Alhies, sénéchal pour le roi de Beaucaire et de Nîmes.
Ce dernier, ayant examiné mûrement l’affaire, la termina par sentence du 28 février 1238. Les limites des terres appartenant au monastère furent reconnues et fixées définitivement, telles que les religieux les avaient toujours réclamées. Quant au droit de pêche, il fut statué d’une part, que les habitants du village pourraient prendre du poisson dans la partie de leurs eaux possédée par Saint-André, mais à la condition que les Bénédictins jouissent trois fois l’an, pendant le carême, de la levée entière des filets, aux jours de leur choix, et à trois différentes semaines.
D’autre part, les moines furent autorisés à avoir perpétuellement une barque et à pêcher dans tout l’étang de Rochefort, et de plus, quand il se desséchait, à faire paître leurs troupeaux dans leurs terres, jusqu’aux limites assignées à l’abbaye.
Saint Louis était devenu le seigneur du pays, à la place des comtes de Toulouse, dès lors le village de Rochefort eut ses lieutenants et ses notaires royaux. D’un autre côté, l’histoire nous montre le saint roi, pendant tout son règne dans le Midi, appliqué à pacifier l’église, à éteindre les restes de l’hérésie, à réparer les désastres causés par elle, et à faire refleurir partout la religion et ses saintes pratiques. Il donna personnellement à nos populations les plus beaux exemples de piété, lorsqu’il descendit pour les deux croisades dont il prit la direction. De plus, par la création du port d’Aigues-Mortes, il attira des milliers de pieux croisés venus du nord et de l’est de la France. (suite 1295)
Ce fut sous le règne du fils et successeur de ce prince, que les marchands de Nismes et de Beaucaire commencèrent à concevoir le projet d’un canal qui unirait ces deux villes entre elles et irai se jeter à la mer, mais qui ne fut point exécuté. Ce fut aussi dans ce temps, en 1330, que Guillaume Roland, sénéchal de Nismes, envoya à la reine, femme de Philippe de Valois, comme un présent rare, douze livres de soie du pays, qui avait coûté 76 sous la livre.
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VERSION 4 - Histoire des révolutions des villes de Nismes et d’Uzès, par Adolphe de Pontécoulant - 1820 La ville de Nismes sous la domination du comte de Toulouse, Raymond VII, fut cédée à Saint Louis, roi de France, à l’issue d’une guerre que la secte des Albigeois occasionna, et qui fit partager à cette partie du Languedoc les désastres qu’avait éprouvé le reste de la province. L’administration publique prit à Nismes et dans son territoire, ainsi que dans les villes voisines, plus de régularité sous l’autorité des rois de France, qu’elle n’en avait eu sous les comtes et les vicomtes. Philippe le Hardi protégea le commerce; il y était déjà florissant à l’époque du changement de domination; les fabriques d’étoffes de laine y étaient si nombreuses, que les manufacturiers demandèrent la permission de les exporter à l’étranger.
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