Les Seigneurs de Rochefort par Eugène Trinquier, 1852 . Le roi, devenu seigneur de Rochefort, reçut
des habitants une reconnaissance générale, le 6 des calendes de décembre
1261. Le règne de Philippe III ne fournit rien de remarquable dans
l'administration consulaire de cette époque. Voici maintenant à quel propos
eut lieu l'aliénation de la terre de Rochefort. Philippe-le-Bel
L'an 1295, Philippe-le-Bel,
voulant éviter que les deux puissants seigneurs de Lunel, qui s'en
disputaient la baronnie, eussent recours aux armes, ordonna au sénéchal de
Beaucaire de la saisir sous sa main. Ces seigneurs prétendaient succéder à Rousselin, mort depuis peu sans postérité de son mariage
avec Beatrix de Genève, sa femme, qui lui survécut. Rousselin.
avait institué pour son héritier Raymond Gaucelin,
seigneur d'Uzès qui descendait de Guillemette, fille de Raymond Gaucelin, seigneur de Lunel, aïeul paternel du même Rousselin. Giraud Amie, compétiteur de Raymond, fondait
au contraire son droit sur le testament du même Raymond Gaucelin,
seigneur de Lunel, qui l'avait substitué. Enfin, ils convinrent de partager les biens
de. l'hoirie, et d'échanger chacun leur portion de la baronnie de Lunel avec
Philippe le bel. Le sénéchal de Beaucaire régla les conditions de l'échange,
que le roi ratifia, par des lettres données à Vincennes, le samedi après la
Saint-Denis de la même année. La cession faite au roi comprit tous
les pays dépendant de la baronnie de Lunel,
voici leurs noms tels qu'ils figurent dans l'acte : Villa Marsellanicarum,
Villæ de saneto Nazario, de Obione
, de sancto Dionisio , de
Clausaniis, de Molina, de sancto
Bricio, de Varenicii, de Monticiis de sancto Erigio, de Villaletta , de Sadurnaciis, de Benraiticis de Brugueria, Territorium de Portu, dominium feudi villae sanc ti Justi,
et dimidia pars juridictionis
Gastri Galla sanicarum. Le seigneur de Castelnau, de la maison de Sabran, Giraud Amie, outre le territoire de Rochefort,
reçut en contre échange les possessions dont les noms suivent : Villa de Strazanicis
et de Domazano, castrum et villa Sancti Hilarii , et tenementum de Sadons, castrum et lui-pis de Valleaquaria, dominium castri et villa de Fornesio, dimidia pars juridictionis villae de Tavellis. Pedagia de Rupeforti, de Cabana
et de Tavellis, pedagium
de Podio-allo, cum dimidia
pard pedagii de Saranaco et traversa de Clausona. Raymond d'Uzès obtint d'autres domaines et
reconnut au roi, comme l'avait fait Giraud, le service de trois chevaux
armés. L'an 1359, Giraud passa une transaction avec
les consuls qui l'avaient attaqué pour ses exactions ; le sixième article de
l'acte porta : Convenerunt quod idem nobilis
non possit per se nec ejus gentes possint nec debeant accipere nec capi facere pullos , gallinas , nec alia vectigalia, nec lems, nec paleas, nec alias res personarum dicti loci , nisi de eorum proprià procéderet voluntate. Le même seigneur rendit hommage de sa terre le
18 mai 1353 et fit un dénombrement l'an 1376. Nous ferons observer que le
premier acte était le titre de renouvellement de l'investiture primitive, et
le second la déclaration de la consistance du fief. Raymond de Laudun,
seigneur de Rochefort, produisit des écrits semblables le 28 juin 1390 et le
12 janvier 1395. Louis d'Albaron
dénombra toutes ses propriétés au roi le 25 avril 1485. (Voir notre premier
mémoire, page 82.) La hiérarchie des seigneurs du château de Montfrin est étroitement liée à celle de Rochefort. Les droits de ce fief, passés par alliance aux
comtes de Suze, furent vendus par eux à de Mesmes, président au parlement de Paris, qui les céda à
Henri de Porcelets seigneur de Baye, le 4 mai 1668. Après les Porcelets, figure, dans les actes,
Henri Raymond césar hyacinthe de Brancas-Laudun.
Henri transféra sa terre à Joseph Laurent de Robert, secrétaire du roi, le 28
avril 1750, s'engageant à le faire jouir de tous les avantages que lui et ses
prédécesseurs avaient possédés. Les consuls contestèrent à Robert certains
droits de propriété ; celui-ci actionna donc en garantie l'héritier de
Hyacinthe de Brancas, représenté par le marquis Dorméa
époux de Marie-Virginie-Balbis de Berton de Crillon
tous les deux demeurant à Turin. De Robert paya pour l'acquisition de Rochefort la somme de 148,500 livres. Nous devons constater ici le fait suivant :
Dans les nombreux débats portés devant les différents cours et tribunaux, les
habitants contestèrent toujours à leur seigneur le droit de baronnie, dont il
s'était, disaient ils, arrogé le titre de lui-même, et, par conséquent, sans
l'appui d'aucun acte authentique. La banalité du four, souvent attaquée, fut néanmoins maintenue par plusieurs arrêts. Les droits atteignaient également et les pains du pays et ceux de la campagne. Le bail de l'année 1674 s'éleva à la somme de 160 livres, et la taxe du pain à un sur quarante.
La charge de consul exemptait de certaines impositions locales ; mais il n'en était pas de même pour ce qui avait trait au service du roi : Universalitas hominum dicti castri debent exire et facere cavalcatas cum domino rege nostro, et ipsum sequi in dictis cavalcatis per quadraginta dies ad expensas proprias hominum, quandoquidem per ipsum dominum regem seu per dominum senescallum fuerunt requisili.
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