NOTRE DAME DE ROCHEFORT
Violences des Albigeois.


Extrait de Notre-Dame de Rochefort-du-Gard
depuis Charlemagne jusqu'à nos jours.
Récit du Chanoine J. -B. Petitalot, 1910


Avertissement : Le livre du Chanoine de Notre-Dame de Rochefort, Jean Baptiste Petitalot, doit être abordé comme un livre pieux écrit par un homme partagé entre la rigueur de l'historien et la foi de l'homme d'église. Il n'en reste pas moins très intéressant et incontournable.   G.M.


V

La paix dont jouissait le pieux sanctuaire fut trou­blée par l'hérésie des Albigeois.

Ces sectaires,non contents de répandre leurs fausses doctrines, parcouraient le pays à main armée, dévas­taient les bourgs et les cités, massacraient les religieux et les prêtres, pillaient ou renversaient les églises et les monastères.

Vers l'année 1208, ils s'emparèrent du Mont Saint-­André et firent de là de fréquentes incursions dans le voisinage, promenant le pillage et le meurtre. Ces im­pies en voulaient principalement à la dévotion envers la Sainte Vierge, et aux temples qui lui étaient con­sacrés. À ce titre, le sanctuaire vénéré de Notre-Dame-­la-Brune était désigné d'avance à leurs sacrilèges fu­reurs ; il ne fut pas épargné, non plus que les fidèles gardiens et leur monastère.

En se livrant à ces dévastations, les Albigeois sui­vaient l'exemple de leur protecteur, le comte de Tou­louse, Raymond VI, indigne héritier de ses illustres prédécesseurs. Ce prince avait été le premier à persé­cuter les religieux de Saint-André et de Notre-Dame. En 1198, il donnait aux habitants de Rochefort, à perpétuité, toute la partie de l'étang voisine de leur village, avec des terres environnantes, notamment les vastes forêts qui appartiennent encore aujourd'hui à la commune ; donation qui frustrait l'abbaye de Saint-André et le monastère de Notre-Dame de la pos­session de plusieurs terres, et de leur droit de pêche dans cette partie de l'étang.

Les Bénédictins réclamèrent, et firent valoir les chartes antérieures ; mais les consuls de Rochefort, s'appuyant sur l'acte de Raymond VI, refusèrent de rendre les propriétés usurpées et défendirent aux moines de prendre aucun poisson dans les eaux de la localité. Deux papes intervinrent en cette circonstance, pour protéger les droits lésés des religieux; ce fut en vain. Justice ne fut faite que quand le pays passa sous la bienfaisante domination de saint Louis.
-oOo-

Nota GM : Désolé, mais on ne peut pas éditer un tel  texte sans apporter quelques éclaircissements, les témoins et historiens de l'époque ne donnent pas du tout la même version. Des croisades ont été menées contre les Albigeois avec la volonté du pape et du roi de France pour "hérésie", ils ont été massacrés pour la pratique pacifique de leur religion. Avant ces croisades, il n'y avait eu aucun soulèvement armé de leur part. Voir extrait de l'Histoire Générale de Languedoc, écrite par Dom Claude Devis et Dom Joseph Vaissete, 1730-1745, religieux Bénédictins de la congrégation de St Maur.


Tableau Mairie de Rochefort
Représentation du Comte Raymond VI, honoré par la Commune de Rochefort

Quant  au comte Raymond VI, dans le cas de Rochefort, il a distribué des biens à des familles qui élevaient des enfants et procréaient pour que "les enfants de dieu" puissent se perpétuer. Les moines vivaient de prières et n'avaient pas de charge de famille, donc pas d'enfants et de mères à nourrir. 

- Quelle est la valeur morale de ce fameux droit antérieur réclamé par les moines Bénédictins ? 
- Quel avenir représentaient-ils pour l'humanité avec pour seule doctrine un mode vie stérile ?
 

> Document référence en Latin - Donation du Comte de Toulouse, Raymond VI en 1198
> Histoire Générale de Languedoc, années 1206-1211


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