Rochefort de 1595 à 1688.
par André Laget, instituteur à Rochefort en 1910
M.
de Suze, seigneur du lieu, ayant besoin d’argent pour le service du roi
et pour lui-même, demande à la communauté d’emprunter pour lui 6000H (1)
ce qui est fait. L’emprunt n’étant pas suffisant, un nouvel emprunt de
1800H est contracté. Les
fossés de l’étang ont besoin d’être réparés, la commune emprunte 8000H
à ce destinées. . (1)
La livre tournois (H) valait 0F987 – le sou (s) 0F0493
– le denier (d) 0F0041 . La
communauté doit contribuer à l’entretien de la campagne de Cornillon,
des gendarmes du Sénéchal Perrault, des compagnies du capitaine
Lavisclède, du régiment du marquis de Portes. Elle doit payer 340H par
mois, à la compagnie de Sabran. Le
capitaine Lavisclède part pour le siège de Montauban : il requiert la
communauté de lui fournir huit bêtes de somme pour porter ses bagages. . M.
Duallid et ses chevaux léger sont logés à Saint Laurent des Arbres :
ils exigent 1000H que la communauté emprunte. La
garnison de la Bastide de Goudargues a besoin d’argent : M. de
Montmorency ordonne à la communauté de contribuer à la fourniture de la
somme et permet d’imposer 2000H sur les habitants. Les
capitaines Malaval et Genêt, logés à Montfrin ont besoin d’argent : ils
chevauchent vers Rochefort poursuivent à la course le bétail qui paît
sur les terres le saisissent, et ne le restituent que moyennant 300H. La
communauté veut se défendre. Elle emprunte 3000H aux chartreux pour
pourvoir à la garde du lieu. Les
compagnies d’Entraygues et de Lédignan doivent venir loger à Rochefort.
Le logement est évité moyennent 4 écus par jour ; ce qui ne
les empêche pas de venir malgré leurs promesses et de faire subir aux
habitants des violences et de mauvais traitement. Les soldats prennent
le bétail et l’emmènent à Beaucaire. On
fortifie Castillon (du Gard), Saint Hippolyte (de Montaigue). Rochefort
doit payer 300H pour les pionniers de Castillon, et fournir un char
attelé de 4 bœufs pour les travaux de Saint Hippolyte. On
démolit les forts et bastions de Nîmes, ceux d’Uzès (1): la communauté
de Rochefort est chargée d’une partie du travail (2) que l’on fait
effectuer avec le produit d’un emprunt de 1100H. Un
régiment de Normandie vient loger à Rochefort ; ordre est donné de
fournir 51H par jour à l’état major des 6 compagnies du régiment, plus
le pain nécessaire aux soldats et 4 sols par jour chacun. On emprunte
750H. La
cavalerie de la Roque-Massebrun est dans le voisinage ; le maréchal De
La Force ordonne de payer 30H par jour à la dite cavalerie ;
7H par jour aux fantassins de De-Louds ; 4H par jour au fort
Saint André. On emprunte 4000H à ce destinées. . Les
soldats du régiment d’Empuis sont logés à Aramon. Ils se livrent à une
course de bétail et prennent 1400 bêtes ovines et 19 bovines. M.
d’Empuis est bien condamné à payer le dit bétail, mais Mgr De la
Beaume, évêque de Viviers, et tuteur du comte de Suze, seigneur de
Rochefort, promet de faire arranger l’affaire, qui se termine au
détriment des propriétaires du bétail saisi. . Le
duc d’Aluyn, frère du comte de Suze, forme en vertu d’un ordre du roi,
un régiment composé de 20 compagnies à pied. Le comte de Suze doit
commander une compagnie et promet l’exemption du logement de guerre à
la communauté, pourvut qu’elle fournisse deux mulets pour porter ses
bagages. Rochefort
de 1688 à 1715 . Une
compagnie bourgeoise est créée entre Rochefort et Saze à raison de 25
hommes pour
chaque lieu. La communauté achète 20 fusils, deux justaucorps et un
tambour. La
communauté est obligée de participer à la construction sur la
Valliguières, au territoire de Remoulins. Un
soldat a déserté. La commune est imposée d’une amende de 150H. Des
réparations sont faites à l’église et au cimetière ; la communauté paie
les réparations avec le produit d’un emprunt aux religieuses du verbe
incarné de Roquemaure. Nous
arrêtons là notre liste, volontairement incomplète, mais suffisamment
longue pour prouver que, sous l’ancien régime, le pauvre peuple était
bien « Taillable à merci.» André
Laget. . |