Roca-Fortis au fil du temps
Avertissement aux lecteurs : Ceci est un document référence, point de verbes et de belles phrases vides de renseignements. Seulement une suite de faits complétés par un minimum de textes explicatifs. Ce document est réalisé en collaboration avec l’association « Aïgo I Font »
Les travaux du TGV ont mis à jour, au niveau de la grange des Merveilles située dans la commune de Rochefort, des traces d’habitat datées de plus de 11000 ans, cela faisait plus de 50 ans que les scientifiques n’avaient pas découvert, dans la régions, des traces de vie humaines aussi anciennes. Côté historique les connaissances actuelles sur la vie à Rochefort débutent à l’époque de Charlemagne, le premier grand personnage à s’intéresser à notre village sera Guillaume d’orange. Les gens, à l’époque, ne portaient pas de nom de famille, pour les différencier on leur donnait des pseudonymes, Guillaume en aura plusieurs, Guillaume de Toulouse, Guillaume le grand, Guillaume au courb-nez, (il aura le nez coupé par l’épée d’un Sarrazin dans un combat singulier sous les remparts de Rome) et enfin St Guillem, il sera le fondateur de St Guillem le désert, monastère où il finira sa vie après avoir reçu la tonsure de moine. La mémoire de ce personnage mythique, fondateur de Notre Dame de Rochefort sera perpétuée par les troubadours qui en feront une chanson de geste, « le cycle de Guillaume d’Orange » (tout comme Rolland, autre compagnon de Charlemagne, avec la chanson de Rolland) L’histoire de Rochefort côtoie aussi la grande histoire ! ! !
Déclinaisons du nom de Rochefort Origine dictionnaire topographique Germer Durand, 1868 ROCA-FORTIS apparaît pour la première fois, dans le cartulaire de Franquevaux en 1169, c’est la première déclinaison du nom d’un lieu fortifié, devenu aujourd’hui : ROCHEFORT DU GARD. - Roca-Fortis, 1169 (cartulaire de Franquevaux). - B., prior Rupis-Fortis, 1292 (Ménard I, preuves page 117, colonne 1) - Castrum de Rupe-Forti, 1312 (archives communales de Valliguière) - Terra et baronia Ruppis-Fortis, 1329 (archives communales de Valliguière.) - Locus de Ruppe-Forti, 1384 (dénombrement de la sénéchaussée.) -Rochefort, 1551 (archives départementales du Gard C. 1331) - Le prieuré de Roquefort, 1620 (insinuations ecclésiastique du diocèse d'Uzès) - La communauté de Rochefort, 1633 (archives départementales du gard C. 1296) - La communauté de Rochefort, 1736 (archives départementales du gard. C. 1307) - Podium-Raynaudi ; Pech-Reynaud ; Notre-Dame-de-Grâce ; Notre-Dame de Roque-Vermeille (Dom Chantelou, Historia monasterii Beatœ-Mariœ de Rupe Forti)
- Rochefort du Gard, 1890, (Afin d’éviter toute confusion dans la transmission des dépêches télégraphiques dans la commune avec les autres localités portant le nom de Rochefort, le conseil est d’avis : d’ajouter au nom de Rochefort le dénominatif de « du Gard » en sorte que la dénomination officielle de la commune serait Rochefort du Gard)
- Les armoiries de la commune de Rochefort sont : d'azur, à une bande losangée d'or et de gueules.
Histoire de Rochefort des origines à la révolution Avant le Xe siècle, représentons-nous la vie locale comme essentiellement centrée sur un grand domaine (approximativement le canton de Villeneuve) canto et la villæ (probablement Tavel), survivances socio-économiques d'importance. Ce monde rural est menacé par la mise en place de la seigneurie. Au cours des siècles qui suivent la romanité, et cela jusqu’à la révolution, la terre et les habitants de Roca-Fortis auront une tutelle seigneuriale de plus en plus présente. Le but de ce chapitre et de vous présenter l’évolution de la pression du droit seigneurial, qui au début, s’il reste lointain et discret, deviendra au fil des siècles de plus en plus présent et contraignant. Au début de l’histoire de Rochefort, point de seigneurs locaux, seulement un souverain régional, le pouvoir local après les invasions barbares sera détenu par les religieux qui progressivement seront écartés du pouvoir dit temporel. Les détails de la mise en place du pouvoir, (droit régalien) de la période Romaine aux comtes de Toulouse reste, pour l’heure, une énigme. Une partie de l’énigme est résolue, en 585, Nicétius duc d’Auvergne, reçoit en charge le commandement du pays d’Uzès, cette région était précédemment sous contrôle du préfet ou duc de Marseille ou de Provence.
Les seigneurs de l’Uzège
Pépin le Bref reconquit la Septimanie en 759. Uzès, était alors la plus petite capitale (Uzège) de la Septimanie. Le territoire du futur Rochefort était compris dans l’uzège Bernard de Septimanie, (802-844), comte de Barcelone, duc de Septimanie, Bernard épousera la princesse Dhuoda à Aix la Chapelle en 824, Bernard de Septimanie était le fils de Guillaume (Guillem) de Toulouse, compagnon de Charlemagne au même titre que Roland, fondateur de St Guillem le désert et aussi de nombreux édifices religieux dédiés à Marie, exemple Notre Dame de Grâce de Rochefort du Gard. Guillem, compagnon de Charlemagne est le héro du « Charroi de Nimes » inspiré d'une chanson de geste, cette Chanson dont l'héroïne est la cité de Nîmes. Au Moyen Age, elle était aussi célèbre que la Chanson de Roland. Les universités dans le monde continuent à l'étudier... mais les gardois l'ont oubliée.
Sunifred succédera en 844 à Bernard dans le duché de Septimanie sous le titre de marquis de Gothie. Les marquis de Gothie successeurs de Sunifred gouvernèrent jusqu'en 865 la Septimanie.
Rochefort appartiendra successivement à plusieurs familles, la maison de Rouergue et ensuite les Comtes de Toulouse.
Guillaume IV, devient Comte de Toulouse en 1061. Fils de Pons lll, bien que le comté ne soit pas héréditaire, il succèdera à son père. En 1066, suite à l’extinction de la maison de Rouergue, il prend possession du diocèse d’Uzès qui comprend la terre, qui deviendra plus tard, la seigneurie de Rochefort. Une preuve existe sur cette possession, sa donation au monastère de St André, du droit de pêche sur l’étang et terres attenantes. Nous recueillerons plus de détails sur la confirmation de cette même donation faite par son frère qui lui succèdera en 1088. Cette donation se limite à l’usufruit, (la confirmation de cette donation à chaque génération des comtes de Toulouse nous le confirme) le comté conserve tous ses droits et le titre de comte devenant héréditaire à partir de Raymond IV, le comté deviendra la propriété de ses seigneurs.
Raymond IV (1042-1105) fils de Pons III, comte de Toulouse 1088-1105, Il succède à son frère, Guillaume IV décédé en 1088 et devient Comte de Toulouse. Il s'est marié avec sa cousine qui était fille du Comte de Provence qui s'appelait Bertrand. Il était batailleur comme beaucoup de seigneurs. On pense qu'il a refusé de se battre contre les Normands, et pour le punir le pape Grégoire VII l'a excommunié, c'est à dire qu'il lui a interdit de recevoir la communion dans toutes les églises. Parti en croisade pour se racheter, il meurt en 1105 au siège de Tripoli après avoir légué ses états de Palestine à son neveu, Guillaume-Jourdain. Par la charte de 1088, Raymond IV, (comte de Toulouse de 1088 à 1105) confirme la donation que son frère Guillaume IV (comte de Toulouse de 1061 à 1088) a faite au monastère de Saint André, elle porte, entr’autres choses, sur les limites des terres données aux religieux, et sur leurs droits de pêche dans l’étang : « Et ex illa roca (aquileria), usque ad ripam stagni de Privaderiis ; et per medium ipsius stagni transeundo, terminantur ultra ad caput de nemore de Manica. In toto autem illo stagno dono et laudo Deo et Sancto Andreœ piscare cum duabus naviculis ipsius monasterii, et cum duabus naviculis de Angulis ; et quicumqur homines ibi piscaverint, in omnibus septimanie omnium annorum, in unaquaque die, quam magis voluerint, omnes pisces captos ibi a piscatoribus habeant in perpetuum. » Les historiens, Germer-Durand et Dom Chantelou, nous précisent que le nom de Privaderiis cité dans cette donation et bien celui de l’étang. A cette époque, il n’était pas découpé administrativement. (en 1712, les experts déclarent qu’ils n’ont trouvé aucune limite, l’acte de plantement des bornes, entre Pujaut et Rochefort, fut passé à Saint Anthelme, le 13 Avril 1737). Privaderiis, ce nom latin pourrait être d’origine Gallo-romaine, et bien sur, ce n’est qu’une hypothèse, celui de la grande propriété Gallo-romaine qui couvrait le territoire actuel des localités, Pujaut, Saze, Rochefort, Tavel… Quand un père Mariste de Notre Dame, dans un livre écrit en 1861, nous donne cette indication « l’ancien village, appelé probablement Privaderia, le nom de l’étang », il tire là, une conclusion qui n’engage que lui. Ce livre nous donne quelques détails intéressants, mais sa foi prend trop souvent le pas sur une rigueur d’historien, de plus sa documentation reste approximative. Voici deux exemples, dans la même page il nous écrit : « en 1075, Raymond II donna de vastes propriétés… ». Raymond II vivait entre 861 et 923 et à cette époque le comte de Toulouse était Guillaume IV, plus loin : « en 1088 par Raymond III, le même qui, en partant pour la première fois aux croisades… ». Il s’agit là de Raymond IV, frère et successeur de Guillaume IV, comte de Toulouse de 1088 à 1105 !!!
Bertrand, (1066-1112), comte de Toulouse de 1105 à 1112, fils de Raymond IV, comte de Toulouse et duc de Septimanie et marquis de Provence, comte de Rouergue, comte de Quercy, comte de Nîmes, comte d'Albi et comte du Gévaudan 1105-1112, comte de Tripoli 1109-1112. Bertrand laisse le comté de Toulouse à son frère Alphonse-Jourdain lors de son départ en croisade. Alphonse 1er Jourdain, (1103-1148) Comte de Toulouse de 1112 à 1148, Fils de Raymond IV et Elvire de Castille. On l'appela Alphonse en mémoire du roi de Castille son aïeul, et Jourdain car il reçut le baptême dans les eaux du fleuve Jourdain. (Alphonse Jourdain a succédé à Bertrand sur le comté de Toulouse. Alphonse Jourdain fut aussi comte de Saint-Gilles. A sa mort Alphonse II fut rapidement remplacé par Raymond V (1148-1194). Alphonse Jourdain qui était le fils de Raymond IV de Saint -Gilles voulut reconquérir le comté de Tripoli sur Guillaume II (1137-1152), son neveu, petit-fils de Bertrand, demi-frère d'Alphonse. Alphonse trouva la mort en 1148 à Césarée du Liban lors de la deuxième Croisade (1147-1149) .) Raymond V, (1134 - 1194) Comte de Toulouse de 1148 à 1194. Fils d'Alphonse-Jourdain, il épousa Constance, sur ordre du roi de France Louis Vll. C’est sous Raymond V, en 1169, que l’on voit apparaître pour la première fois le nom de Roca-Fortis dans le cartulaire de Franquevaux Raymond Vl, (1156-1222) Comte de Toulouse de 1194 à 1222. Fils de Raymond V et de Constance, dit Le Vieux. Il épousa en troisième noce Jeanne, soeur de Richard Coeur de Lion, veuve de Guillaume ll Roi de Sicile.
Raymond Vll, (1197-1249) Comte de Toulouse de 1222 à 1249, fils de Raymond Vl, fut marié à 14 ans à Sancie, soeur de Pierre Roi d'Aragon. Durant son règne, en 1229, il dut subir l'inquisition contre les Cathares. Les comtes de Toulouse possédèrent Rochefort jusqu’en 1228. A cette époque, Raimond VII accepta la paix que la reine Blanche lui offrit par l’entremise du Comte de Champagne, et cette partie du Languedoc fut réunie au domaine royal par le traité de Paris.
Trois rois furent seigneurs de Rochefort : - Louis IX ou Saint Louis Cette époque fut une ère de bonheur et de prospérité pour les habitants. La reconnaissance ou hommage rendu à la date de 1261 au roi Saint Louis alors seigneur de Rochefort de la part des habitants, énumérait les diverses redevances dont ils étaient tenues envers le roi, savoir : onze livres melgoriennes (valent chacune 1F50), deux lièvres, trois muids d’avoine, une charge de bois (3 quintaux) pour chaque habitant ayant bête à bat, 12H1O sols tournois d’albergue, 12 deniers melgoriens pour chaque bateau de pêche de l’étang et une livre de poivre à Pâques, le tout payable annuellement.(1) (1) Cet hommage fut renouvelé en 1339. Il fut dit que le seigneur recevrait cent dix salmées de terre à l’étang en cas de dessèchement, qu’il aurait le droit du 20e et du 7e dans l’autre
Rappel, en 1198, Raymond VI donnait aux habitants de Rochefort, à perpétuité, toute la partie de l'étang voisine de leur village, avec des terres environnantes, notamment les vastes forêts qui appartiennent encore aujourd'hui à la commune ; donation qui frustrait l'abbaye de Saint-André et le monastère de Notre-Dame de la possession de plusieurs terres, et de leur droit de pêche dans cette partie de l'étang. Les Bénédictins réclamèrent, et firent valoir les chartes antérieures ; mais les consuls de Rochefort, s'appuyant sur l'acte de Raymond VI, refusèrent de rendre les propriétés et défendirent aux moines de ne prendre aucun poisson dans les eaux de la localité. Deux papes intervinrent en cette circonstance, pour protéger les droits lésés des religieux ; ce fut en vain. Justice ne fut faite que quand le pays passa sous la domination de Louis IX. C'est en 1229 que Raymond VII fit cession à la France de tous les domaines du comté de Toulouse situes sur la rive droite du Rhône. Alors l'abbé de Saint-André profita des circonstances pour terminer la dispute. II recourut à l'arbitrage de Pierre de Alhies, sénéchal pour le roi de Beaucaire et de Nimes. Pierre de Alhies, ayant examiné mûrement l'affaire la termina par sentence du 28 février 1238 Les limites des terres appartenant au monastère furent reconnues et fixées définitivement, telles que les religieux les avaient toujours réclamées. Quant au droit de pèche, il fut statué d'une part, que les habitants du village pourraient prendre du poisson dans la partie de leurs eaux possédées par Saint-André, mais à la condition que les Bénédictins jouiraient trois fois l'an pendant le carême, de la levée entière des filets, aux jours de leur choix, et à trois différentes semaines. D’autre part, les moines furent autorisés à avoir perpétuellement une barque et à pêcher dans tout l'étang de Rochefort, et de plus, quand il se desséchait, à faire paître leurs troupeaux dans leurs terres, jusqu'aux limites assignées à l'abbaye. Louis IX était devenu le seigneur du pays, à la place des comtes de Toulouse ; dès lors le village de Rochefort eut ses lieutenants et ses notaires royaux. Dans ce jugement, le roi Louis IX, maintient l’essentiel de la donation du comte de Toulouse, ce dernier a donc forcé le destin en mettant fin à une injustice qui attribuait tous les revenus fonciers à une poignée de religieux célibataires, au détriment de familles avec femmes et enfants. - Philippe III le Hardi, né à Poissy, 1245-1285 Roi de France de 1270 à 1285, fils et successeur de St Louis. - Philippe IV le Bel, Roi de France de 1285 à 1314 C’est sous ce roi que le Pape Clément V, ancien archevêque de Bordeaux, s'établit à Avignon en 1309, ses successeurs y resteront jusqu'en 1376. Philippe le Bel qui est toujours à cours d’argent, va intenter un procès en sorcellerie aux templiers. Le 10 octobre 1307, tous les Templiers du royaume sont arrêtés, Jacques de Molay, le grand maître de l’ordre y compris. Leurs biens et leurs livres de comptes sont confisqués. C’est la que commence une suite d’accidents et de morts brutales des têtes couronnées du trône de France, ce sera la malédiction des Templiers.
A sa mort le roi laisse trois fils adultes en parfaite santé. Ses trois fils se succèdent sur le trône. Quand le dernier des frères meurt, la loi Salique qui lui a permis de monter sur le trône interdit à ses filles de lui succéder. L'héritier le plus proche est le dernier petit-fils vivant de Philippe le Bel, fils d'Isabelle et ce petit fils est Edouard III le roi d'Angleterre ! Les pairs de France préfèrent donner la couronne à la branche cadette des Valois, c'est-à-dire au cousin plutôt qu'au neveu… Edouard d’Angleterre maintiendra ses prétentions à la couronne de France ce sera le début de la guerre de cent ans.
Les Seigneurs de Rochefort. (le droit Régalien)
En 1295, Philippe le Bel donne la baronnie de Rochefort à : - Gérard de Lunel, en échange de la moitié de la baronnie de Lunel ou se trouvait Aigues-Mortes, ce dernier l’avait hérité de son père, Giraud Amic IV, décédé l’année précédente, il n’avait pas vingt ans, il décèdera en 1298, son frère lui succèdera. « Présentation du père de Gérard de Lunel et Giraud Amic V, Giraud Amic IV (1208-1263) Seigneurs de Châteauneuf et il avait par moitié la baronnie de Lunel, où se trouvait le port d’Aiguesmortes. Il avait épousé Thérèse Gaucelin d’Uzès, fille de Raimond V de Sabran, seigneur pour 1/4 d’Uzès et de Guillemette de Lunel, Giraud Amic IV décèdera en 1263. »
- Giraud Amic V, succède à son frère Gérard de Lunel, il épouse Roseline d’Agoult Pontevès en 1300, il décèdera en 1319. Titres : Seigneur du Thor, Coseigneur de Robion, Coseigneur de Châteauneuf, Seigneur et Baron de Rochefort. Ce seigneur de Rochefort fut une calamité par les vexations dont il accablait les habitants de Rochefort et tous ses autres vassaux qu’il leur prenait tout jusqu’à leur lit. En 1307, le 9 Juin, Gérard Amic V signa un acte où il était accordé dit et ordonné aux consuls, manants et habitants du dit Rochefort que si l’étang dudit lieu se mettait à sec, il serait payé par les dits consuls et habitants au dit seigneur baron, la 7eme partie des fruits provenant des terres desséchées. - Giraud Amic VI, succède à son père, seigneur du Thor, épousera en 1341 Margueritte Adhémar de Monteil. Pas de descendance connue pour ce couple. Titres : Seigneur du Thor, Seigneur et Baron de Rochefort. En 1361, le seigneur de Rochefort est Capitaine de la tour de Villeneuve, à ce titre il reçoit le roi Jean qui rend visite au Pape, alors en Avignon en 1362 et en 1363. C’est le roi Jean qui confirmera à Géraud d’Amic VI par lettres patentes du mois de Janvier 1362, l’échange du roi Philippe le Bel, avec son aïeul, Géraud Amic V. En 1365 Bertrand Duguesclin stationnera à Villeneuve avec une armée de 30 000 soldats. Aux seigneurs de Amici succèdent comme propriétaires de la terre de Rochefort les : - Raimond de Laudun, décès en 1398 - Titre : Seigneur de Montfaucon - Union avec Des Baux Catherine en 1381, il recevra la baronnie de Rochefort de son grand père paternel. son fils - Des BAUX Guillaume De LAUDUN, titre : Seigneur de Rochefort - Union en 1400 avec De Roquefeuil Catherine, cette dernière est la fille et héritière de la veuve de Jean Roquefeuil « la dame de Montfrin » nous retrouvons son fils dans certains actes Catherine de Rochefort, probablement leur fille, sera Abesse du Couvent de Saint-Sauveur-de-la-Font en 1430, établi alors à Nîmes à l’emplacement du Temple de Diane à coté de la Fontaine de Nîmes
- Albaron de Laudun des Baux, seigneur de Sérignan, et Montfrin. La baronnie de Rochefort et de Montfrin auront le même seigneur. Il aura une fille - Clémence de Laudun des Baux Albaron, dame de Montfrin, Lers et Rochefort, vivant en 1463, laquelle épousa : - Guillaume Allemand, Gorgias, seigneur de Mevillon, en Dauphiné. Guillaume et Clémence auront deux enfans, - Louis Allemand et Jacques Allemand. Louis fit un dénombrement au roi, le 10 février 1480, et nomma pour son procureur Jean de Lacroix. Il inséra dans cette pièce les lettres patentes que lui avait accordées le roi Louis XI. Le 25 octobre 1480, Louis prêta hommage et serment de fidélité entre les mains de Monseigneur le chancelier pour les baronnies de Montfrin et de Rochefort. Les lettres patentes de Charles VIII, données a Evreux, le 22 mars 1484, firent mention de cet hommage. « Je, Louis de Albaron, dit Allemand, chevalier, seigneur » de Lers et des baronnies de Montfrin et de Rochefort, jure sur les saints Évangiles sur lesquels je tiens mes mains, que de cette heure en avant et jusqu'au dernier jour de moire, serai loyal à notre seigneur le roi Charles el à ses successeurs rois de France, et que jamais à mon escient ne ferais en conseil aide ou en faute, par quoi il perde la vie ou aucun membre, ou prenne aucune lésion, injure, contumélie ou déshonneur, ou qu'il perde aucunes seigneuries que de présent a, ou par avant possédait, ou après possédera. El si je sais, ouis quelqu'un que veuille faire aucune de ces choses ou autres contre lui, de mon pouvoir donnerai empêchement ; et si ne puis donner empêchement, le plus tôt que pourrai je lui ferai savoir, et le mieux que pourrai lui donnerai secours et aide. Et si advient que justement, ou par cas de fortune, il perdit aucune chose qu'il a de présent ou ses successeurs rois de France auraient pour le temps à venir, à le recouvrer lui aiderai de mon pouvoir, et icelle recouvrée semblablement lui aiderai à la conserver et tenir. Et si je sais que veuille aucun injustement offendre, si j'en suis généralement ou spécialement requis, tout le meineur secours, aides et conforts que je pourrai lui donnerai. Et s'il advient que en secret aucune chose m'eût été manifestée ou dite, sans licence à aucun ne les dirai, ni aussi ne ferai, si ce n'est par lesquels lesdits secrets puissent être retenus. Et s'il me demande conseil, je lui donnerai le meilleur et le plus expédient que pourrai. Ne jamais de ma personne sciemment ne ferai chose qui soit à la sienne ou des siens injure ou contumélie. Ainsi Dieu me veuille aider et ses saints.» Le 25 avril 1485, Louis donna procuration à M. Simonet, chevalier notaire de Roquemaure, pour remettre son dénombrement, lequel fut remis le dernier du même mois. Celte pièce trahit assez bien l'orgueil des anciens seigneurs qui voulaient toujours rehausser leur puissance en exagérant leurs titres, ou même en s'arrogeant ceux qu'ils n'avaient pas. En voici un extrait : « Louis d’Albaron seigneur de Lers, du château, ville et forteresse de Rochefort avec ses dépendances ; Du château et ville de Tavel, avec la moitié de la juridiction; De la ville et château d’Estézargues et juridiction entière ; Du château et tour de Valliguières, avec la moitié de la juridiction ; Du château et ville de St Hilaire d’Ozilhan, et juridiction entière; La moitié du péage de Sernhac, et la moitié du port de Remoulins; Du château et ville de Montfrin, avec la haute et basse justice, son port avec ses droits et appartenances. De la tour de Bassargues ; Du château de Meynes et dépendances; Du château de Théziers et Volpellières, avec droit de chasse et des forêts sur tous ces pays. » Louis étant mort sans postérité, son frère hérita - Jacques Alleman de Laudun de Baux-Albaron, seigneur de Lers, de Montfrin, de Rochefort, il épousera Marguerite de Clermont, (le mariage sera célébré dans la Palais des Papes d’Avignon. Marguerite était la fille de Tristan Il, fils aîné de Pons Guilhem, de son mariage avec Catherine d'Amboise, fille de Pierre Seigneur de Chaumont, chambellan des Rois Charles VIII et Louis XII.) ils auront quatre enfans, Clément-Georges d'Albaron, Béatrix-Louise, Catherine et Madeleine. - Béatrix-Louise Alleman de Laudun de Baux Albaron, dame de Lers, Montfrin et Rochefort sera mariée en 1525 avec - Bertrand d’Arpajon, vicomte de Lautrec, seigneur de Montredon - Antoine d'Arpajon leur fils épousa le 31 janvier 1531 Marguerite de Lévi. Il construisit en 1553, le moulin à vent sur la roque du Peyron Antoine mourut et laissa en bas âge Laurent d'Arpajon. Le 21 février 1555, Noé Albert, écuyer, seigneur de St Alban, tuteur de Laurent, se rendit au bureau de la sénéchaussée de Beaucaire, pour rendre hommage et prêter serment de fidélité au roi, par devant M. Égrégé personne messire Gaillard de Montcamp, docteur en droit, seigneur de Tresques et juge-mage, lieutenant général en la sénéchaussée de Beaucaire, commissaire députe par le roi et monseigneur le trésorier de France. « Noé Albert, à genoux, nu-tête, épée et ceinture ôtées, tenant les mains jointes posées dans celles du seigneur le juge-mage commissaire, jura sur la sainte Passion de Dieu, figurée, d'être bon et loyal vassal du roi, de conserver garder et améliorer ses fiefs. Laurent, parvenu à l'âge viril, se distingua par la sagesse de ses avis dans un conseil tenu à Avignon, l’an 1561. II fut nommé par le roi gouverneur d'Orange, ou il ne se plut point; deux mois après, Dampville lui donna pour successeur St-Géran, fils du comte de Guiche. » - Laurent d’Arpajon, il se mariera avec Françoise de Galléans Episode des guerres de religions - Le baron des Adrets, avait échoué devant les remparts d’Avignon, mais s’était emparé de Saint Laurent des Arbres, où il avait son quartier général. D’un autre côté Jacques de Crussol, surnommé Dacier, occupait Montfrin avec une forte garnison. De ces deux centres, les Huguenots faisaient d’incessantes excursions dans toute la contrée, pillant, brûlant, ravageant les villes et les bourgs. Rochefort fut quelque temps protégé par son seigneur, Laurent d’Arpajon, qui exerçait un commandement important dans les armées catholiques du Midi, et plus tard gouverneur de la ville d’Orange. L’année 1567 fut tout spécialement désastreuse. Les villes d’Aramon, Beaucaire, Nîmes, sont prises; tous les environs sont livrés au pillage. Uzès, Bagnols, Viviers, Saze, Rochefort, Barjac, Montpellier, n’ont pas un meilleur sor; leurs églises sont rasées ou saccagées, les prêtres et autres catholiques sont massacrés. Les années suivantes, à plusieurs reprises, Rochefort fut encore ravagé. Ils furent repoussés par Henri de Montmorency; mais en 1575, les Calvinistes reprirent Rochefort, et obligèrent les habitants à contribuer à l’entretien de la garnison de Montfrin. Après tant d’assauts, l’ancienne église paroissiale et le château de Rochefort n’offraient guère que des ruines; pour en sauver les restes, les habitants invoquèrent la protection du roi et du maréchal de Montmorency, gouverneur du Languedoc, Il sera enseveli dans l'église des Célestines d'Avignon, n’ayant pas d’enfants, par testament il lègue la baronnie de Rochefort à son cousin Germain le comte de Suze. Sa mère Margueritte Lévi hérita de la baronnie de Montfrin, elle meurt en l’an 1604, Antoine Cardalhac son neveu hérite, mais là l’histoire de Montfrin poursuit un autre chemin…
- François de la Baume et Comte de Suze Il recevra le blason de Chevalier du St Esprit le 31 décembre 1581. (ce blason figurera dans l’édition définitive) Le siège de Montélimar en I587 - Du I6 Août au 22 Août les troupes catholiques, commandées par le Comte de Suze et Guillaume de Balazuc profitent de l'absence de du Poët pour se faire ouvrir la porte Saint-Martin. Les 400 soldats protestants se réfugient alors dans le château en attendant les secours qui arrivent le 22. Pendant que leurs hommes pillent la ville, Suze et Balazuc se disputent le commandement. Une attaque combinée entre les troupes réfugiées dans le château et celles de l'extérieur de la ville prend les forces catholiques en étau. Celles-ci se retrouvent bloquées devant la porte Saint-Gaucher et se font massacrer. Le carnage dure plusieurs jours. Blessé mortellement, François de la Baume prononça à sa jument, elle-même blessée, cette phrase devenue légendaire: « Allons la Grise, allons mourir à Suze ». son fils : - Annet de Labaume, qui devient comte de Suze en 1622. - Louis François de Labaume, qui épousa Paule Hippolyte de Moustier Merinville, mariage sans enfants. - Louis François de Labaume, le neveu du ci-dessus. Le dessèchement de l’étang eut lieu pendant que cette famille possédait la terre de Rochefort.
Après la famille de Labaume Suze, la propriété de Rochefort passera aux mains des seigneurs : Messire Antoine de Mesmes. (1640-1709) Comte d'Avaux, Chevalier, Seigneur d'Irval et de Roissy. Prévôt et Maître des Cérémonies de l'Ordre du St Esprit de 1684 à 1703. (il a son propre blason de Maître des Cérémonies, il figurera sur la version définitive) Il est le fils de Jean Jacques de Mesmes, comte d’Arvaux, vicomte de Neuchâtel, il se rendra acquéreur du comté de Rochefort le 31 juillet 1666. Un de Mesmes est Président au parlement de Paris, le 6 mai 1668, il vend la terre de Rochefort à :
Henry des Porcellets-du-Baye, marquis de Sernier, comte de Laudun Le 16 mai 1683, ce dernier décède, sa fille aînée Madeleine Ursule reçoit le comté. Le 5 août de la même année elle se marie avec André Joseph de Brancas. Anecdote : Sous ce seigneur, la banalité du four (le pain est à cuire dans le four seigneurial moyennant paiement des droits du four) fut souvent attaquée, mais néanmoins elle sera maintenue par plusieurs arrêts. Les droits atteignaient également et les pains du pays et ceux de la campagne. Le bail de l'année 1674 s'éleva à la somme de 160 livres, et la taxe du pain à un sur quarante.
André Joseph Brancas marquis de Courbons, prend le titre de comte de Rochefort après son mariage. Il est institué Maire perpétuel du lieu, par ordonnance du 6 Juillet 1693. Il sera nommé gouverneur de Beaucaire en 1697, il meurt en 1709. Anecdote : De retour d’Espagne, M. le duc de Bourgogne, frère du roi d’Espagne Philippe V, logera à Beaucaire le 2 mars 1701, dans la maison de M. de Brancas-Rochefort (comte de Rochefort), cette maison appartiendra à M. de Clausonnette en 1829 (famille des derniers seigneurs de Rochefort). L'hôtel de Clausonnette, 21 rue de la République, sera reconstruit vers 1745, c'est une très grande demeure dont la façade porte des têtes sculptées qui représente les saisons.
- Louis André de Brancas fils de André Joseph, devient seigneur en 1707, avant la mort de son père. Il sera aussi gouverneur de Beaucaire en décembre 1709. Pour la communauté l’année 1709 sera dure, un froid rigoureux tua les oliviers et tous les fruits. Louis André, meurt en le 27 octobre 1748, alors âgé de 60 ans et sans postérité.
- Madelaine Ursule des Porcellets d’Ubaye, épouse de Louis-André de Brancas, conservera l’usufruit de ses biens et titres jusqu’à sa mort. - Henry César Raymond Hyacinthe de Brancas comte de Laudun, héritait des biens de la comtesse, mais pour purger des droits et dettes sur son héritage emprunte 60 000 livres, pour réaliser cette somme, il vend immédiatement le comté de Rochefort le 28 avril 1755, à : - Messire Joseph Laurent de Robert, secrétaire du roi, le 28 avril 1750 De Robert paya pour l'acquisition de Rochefort la somme de 148,500 livres. qui à pour légataire, le dernier baron du lieu : - Messire Joseph Gabriel Jean Baptiste de Barbier de Rochefort Ce dernier recevra le Comté par donation entre vif en date du 16 mars 1763. Il fut Maire dans cette ville le 6 Nivôse an XIII (décembre 1805). Ce barbier avait pris le titre de comte. Les habitants lui contestaient l’authenticité de ses titres de noblesse, arguant qu’il avait pris le titre de comte pour se faire octroyer des frais de voyage plus élevés qu’il n’y avait droit. Il soutint contre la communauté représentée par M.M Granet et Sicard, un long procès de 1763 à 1783 et dont l’issue définitive n’est pas bien établie. Tout d’abord, la cour des aides permit d’imposer cent dix salmées de terres à l’Etang, et le moulin à vent situé sur la Roche du Peyron et appartenant au seigneur. Ensuite la même cour permit d’imposer la totalité des biens de Barbier, semblant nier par-là, la nobilité des biens du seigneur. Mais plus tard Barbier réussit à obtenir : 1- Le 19 Juin 1772, un arrêt de la cour des Aides, l’autorisant à percevoir le droit de tasque dans l’étang. 2- En 1778, un arrêt de la même cour l’autorisant à jouir, en présomption de Nobilité, de la tour ou prison de l’aire, de la forêt de Malmont et de celle de la Rouvière. 3- En 1782, un autre arrêt l’autorisant à jouir noblement du tènement de la forêt de la Bégude. Il prétendait en outre : 1) Avoir le droit de Tasque ou de Champart sur les foins, luzernes et barjlades. 2) Exiger que, comme pour ses prédécesseurs, chaque habitant lui portât une charge de bois, à cause de l’asile qu’ils trouvaient dans le château en temps de guerre ; ce à quoi les habitants répondaient : « le château étant démoli, point d’abri pour la guerre, donc point de bois. » 3) Empêcher la construction d’un four communal que les habitants projetaient pour se soustraire aux vexations des fourniers du seigneur. 4) Avoir en sa possession les archives de la communauté que lui refusaient M. M. Granet et Sicard consuls. On ne connaît pas de suite à ces affaires, qui n’étaient que des corollaires du procès de roture. Aucun acte ne fournit, à notre connaissance, l’indication d’un jugement définitif. Il est probable que la solution en fût à la fois suspendue et donnée par les évènements qui accompagnèrent la Révolution. Le Conseil Municipal de Rochefort, par une délibération en date de 1789 demande à l’assemblée nationale de décréter que tous les procès et jugements en fait de dîmes soient suspendus. M. de Barbier s’est démis de son titre du Comté de Rochefort à la veille de la Révolution en faveur de son cousin : - Monsieur de Roques, seigneur de Clausonnettes, comte de Rochefort, qui présida l’Assemblée des députés des trois ordres qui eut lieu à Uzès en 1789, et où furent députés Roch Granet et Sicard.
GOUVERNEMENTS (le pouvoir temporel)
Conquise par les Wisigoths, la Septimanie fut ensuite occupée ou plutôt ravagée par les Sarrasins. Les Barbares y avaient respecté l'organisation gallo-romaine, se contentant de se substituer aux fonctionnaires romains dans l'exercice du pouvoir. Pépin le Bref reconquit la Septimanie en 759. Dès le IXe siècle, les comtes ou vicomtes, gouverneur amovibles de certaines portions de territoire sous l’autorité des rois se transformèrent en possesseurs héréditaires à peu prés indépendants. Un vicarius était chargé d'administrer et de rendre la justice en leur nom. C'est en 1258 que la vicomté de Nîmes fut vendue à saint Louis et incorporée au domaine royal, et en 1270 qu'eut lieu la réunion complète du pays de Languedoc. C'est aussi à partir de cette époque que sous l'influence de la royauté chaque jour plus affermie, les diverses parties des pays réunis à la couronne reçurent une organisation générale et d'ensemble. La sénéchaussée de Beaucaire et de Nîmes, créée dès 1215 par Simon de Montfort, devint en 1270 une sénéchaussée royale; elle comprenait, outre les deux diocèses de Nîmes et d'Uzès, ceux de Mende, de Maguelonne, du Puy-en-Velay et de Viviers. - Le diocèse de Nîmes se composa dès lors de huit vigueries, d'importance fort inégale : Aiguesmortes, Alais, Anduze, Beaucaire, Lunel, Nîmes, Sommières, le Vigan-et-Meyrueis - Le diocèse d'Uzès comptait cinq vigueries : Bagnols, Roquemaure (dont dépendait Rochefort), Saint-André-de-Villeneuve, Saint- Saturnin-du-Port et Uzès La plupart de ces vigueries royales reproduisent, sous des dénominations parfois différentes, mais en conservant presque les mêmes circonscriptions, les vigueries féodales qui les avaient précédées. Chacune des vigueries de la sénéchaussée avait â sa tête un viguier, administrant sous l'autorité du sénéchal et rendant la justice, sauf les cas royaux. Cette organisation générale fut modifiée au XVIIe siècle pour le gouvernement civil et militaire. Pour la police et les finances, les trois diocèses de Nîmes, d'Uzès et d'Alais appartenaient â la généralité de Montpellier, où résidait l'intendant. Cet intendant était représenté, dans chacun des trois diocèses, par des subdélégués.
DIVISIONS ECCLÉSIASTIQUES. (le spirituel)
A l'époque où il fut fondé, en 393, l'évêché de Nîmes comprenait tout le pays des Volces Arécomiques, c'est-à-dire qu'il embrassait, outre le département du Gard, une assez grande partie du département de l'Hérault. En 419 on en détacha le diocèse d'Uzès, et il dut même céder une partie de son territoire pour la formation des diocèses de Maguelonne et de Lodève. En 798 il s'augmenta du petit diocèse d'Arisitum, qui, démembré de l'évêché d'Uzès en 526, revint alors, comme une compensation, à celui de Nîmes, en 1694, il fut de nouveau restreint par l'érection de l'évêché d'Alais. La circonscription de l'évêché d'Uzès, depuis 419 jusqu'en 1790, ne subit pas de modification importante que celle que nous venons de signaler; c'est-à-dire qu'il fut, en 526, diminué du pagus Arisitensis, qui, deux siècles et demi plus tard, fut incorporé au diocèse de Nîmes. Il y eut bien, au commencement du XVe siècle, entre ces deux diocèses, quelques échanges de paroisses faisant limite. - Dans le diocèse d'Uzès, 10 villages de la viguerie, de Roquemaure dépendaient, pour le spirituel de l'archevêché d'Avignon, c'étaient : Lirac, Montfaucon, Pujaut, Rochefort, Roquemaure, Saint-Geniès-de-Comolas, Saint-Laurent-des-Arbres, Sauveterre, Saze et Tavels. La viguerie de Saint-André-de-Villeneuve, composée seulement de Villeneuve-lez-Avignon et du village des Angles, relevait aussi d'Avignon. (Extrait du dictionnaire Topographique - Germer-Durand, 1868 - L’intégralité de cet article dans NEMAUSENSIS.COM, pages gardoises))
La Communauté de Rochefort
Dénombrement
- En 1384, Rochefort comptait 25 feux. A cette date Beaucaire avait 160 feux, Valabrègue 43, Aramon 42, Fourques 8, Théziers 10, Montfrin 52, Bellegarde 8.
- En 1802, Rochefort comptait 172 chefs de familles.
- Liste de 172 habitants de la commune datée du 14 prairial de l’an 10 (4 juin 1802)
En 1866, Rochefort comptait 1164 habitants, 626 femmes et 538 hommes, les Rochefortais aux armées ne sont pas comptés. Les métiers à Rochefort : 2 charpentiers, 1 tonnelier, 1 fabriquant de briques ou tuiles et ses 5 ouvriers, 9 maçons, 1 ébéniste, 1 tailleur, 2 couturières, 2 modistes, 6 cordonniers, 3 coiffeurs, 4 boulangers, 2 bouchers, 5 aubergistes, 4 cafetiers, 6 maréchaux-ferrants, 3 cantonniers, 4 épiciers, 1 marchand de bestiaux, 1 portefaix, 1 marchand de tabac, 1 fossoyeur, 1 huissier, 1 médecin, 1 sage-femme, 1 instituteur, 1 garde champêtre, 4 religieux, 2 religieuses, 1 curé. -- Animaux existants dans la commune : 49 chevaux, 111 mules, 37 ânes, 1 vache, 2394 moutons, 95 cochons, 47 chèvres, 143 ruches.
En 1908 Rochefort comptait 837 habitants. répartition par quartiers : Agglomération, 618 h - quartier Notre Dame, 53 h - quartier de la Bégude 55 h - quartier de l’étang, 10 h - quartier de la Fayssette, 9 h - quartier de la Rouvière, 9 h - quartier de Bel Air, 5 h - quartier de Montibuis, 2 h - quartier de Belly, 8 h - quartier de Panissière, 2 h - quartier du Four à chaux, 6 h. Depuis le précédent recensement en 1901, le village a perdu 5 habitants. - Animaux existants dans la commune en 1906 : 121 chevaux, 92 mulets et mules, 11 ânes, 4 vaches, 1765 moutons, brebis ou agneaux, 70 porcs et 30 chèvres.
- En 1999, Rochefort comptait, de sources INSEE, 5821 habitants et 2083 logements (feux), soit moins de 3 personnes par logements, avec seulement 692 emplois sur la commune, c’est vraiment une ville dortoir.
Le village de Rochefort avant la grand’guerre.
Une Arlésienne sous la troisième République Quand l’instituteur public, André Laget, édite en 1909, sa monographie d’une commune rurale, Rochefort du Gard, il émet un vœu pieux, la réalisation du projet des Canaux du Rhône, voici un extrait de son livre: «Aussi, la fertilité du sol serait-elle considérablement accrue si les pouvoirs publics faisaient passer dans le domaine de la réalité l’un quelconque des projets de canal latéral au Rhône; projets qui tous comprennent dans leur tracé le territoire de la Commune. Il n’y aurait plus alors de sécheresse à craindre, et on ne verrait plus se renouveler des années de pénuries, comme celle de 1906.» …le jeudi 8 juillet 1909 aura lieu, au grand théâtre de Nîmes, sous la présidence de M. le maire de cette ville une conférence sur les canaux... En effet cette année là, le projet des canaux du Rhône véritable Arlésienne et remis sur les rails, mauvais jeu de mots si on connaît un tant soit peux la chronologie de ces évènements: (les premiers projets des canaux du Rhône sont navigables, ils rentrent donc en concurrence avec les PLM, Etat dans l’Etat sous la troisième République). C’est en 1879 que la loi déclarant les canaux du Rhône d’utilité publique a été votée, une loi desdits canaux sera votée par la chambre en 1881. A cette date le grand projet dit « Dumont » verra le jour. Il prévoyait entre autre au niveau local, des surfaces à irriguer, gérées par 21 Syndicats, Rochefort fera partie du huitième avec : Roquemaure, Lirac, St Geniès, Montfaucon, Sauveterre et Tavel. De tous les projets envisagés un seul sera réalisé dans les années 1950 par Philippe Lamour, le canal du Bas Rhône. (vous trouverez le développement de cet article sur ROCA-FORTIS.COM)
Description et anecdotes
Ce chapitre mérite votre attention, j’ai besoin de vous pour le corriger et l’enrichir, n’hésitez pas à m’écrire. MERCI.
Nous remercions, particulièrement Antoine Paoli « le doyen », 98 ans, qui nous a donné ces renseignements précieux, qui vont nous permettent d’aborder avec une meilleure compréhension, la vie à Rochefort au début du siècle dernier. Merci Antoine. Nous remercions aussi : Sylvette Bourret, Francis Boulaire, Roger Guigue, Pierre Carret, André Roux, Marcel Jacoby, Robert Paoli… cette liste n’est pas clause. Les textes présentés avec la "Police de caractères AGENCY" sont tirés du livre d'André Laget écrit en 1908. Les renseignements donnés par les anciens de Rochefort sont encadrés, ils peuvent être différents, un recoupement est en cours.
Renseignements et anecdotes sur les associations, fonctions, métiers, commerces, loisirs et origines des propriétés dans la commune de Rochefort du Gard, couvrant la période comprise entre 1900 et 1940 :
En associatif - Orphéon Républicain : « Les amis réunis de Rochefort » et Société musicale : « Les enfants de Rochefort »
Les fonctions Le Maire : Roux Richard
- L’adjoint : Baume Germain - Le Curé, Bascoule - Le vicaire de Notre Dame : Petitalot
- L’instituteur : Laget, Mme Laget, adjointe - L’institutrice : Mme Laurent
- Le brigadier des eaux et forêts : Christophe - Le secrétaire de mairie : Laget - Le receveur buraliste : Fontaine
- Le garde : Coussin
- Les cantonniers : Coulomb, Leydier, Clavel, Fauque
- Postes et Télégraphes : Me Perrin, né Jouve
Les métiers et propriétaires - Les Marchands de bois : Charmasson V., X ; Th., J.
- Les facteurs : Piquet, Velay, Granier (Télégraphe).
- Les bouchers : Savonne et Martin
- Les boulangers : Fauque, Lamblard J, A Lamblard et Paoli
- Les bourreliers/sellier : Gizard et Sipoly
- Les cafés : Marin, Vve Piquet, Paoli, Savonne, Vve Durand
- Les charrons/forgerons : Béchet
- Les coiffeurs : Fauque, Laurent, Brunel et Béchet
- Les Cordonniers : Coulomb, Brunel, Girard et Roux - Les épiciers : Abrieu G, Abrieu C, Boulaire, Vve Clavel, Vve Gervais et Roux
- Hôtels restaurants : Fauque, Pécout, Marin
- Les Jardiniers : Cappeau, Clément, Beaucuse, Mébout, Granier, Quiot, Fauque, Brun Labourel - Les Maréchaux ferrants : Boulaire et Verchières
- Le menuisier : Héraud - Les moulins à huile : Boulaire et Fauque
- Nouveautés, Toilerie, Bonneterie : Boulaire, Gayte, Fauque - Les principaux propriétaires et propriétés : De Casteljan, Pallejay, Le Château de la Rouvière, Le Hameau de la Bégude.
- Messagers de Remoulins à Avignon, d’Uzès à Avignon.
Dans son descriptif André Laget oublie les Berger, il est vrais qu’il n’a pas compris dans cette liste, les exploitants, les travailleurs agricoles, les bûcherons (bouscatiers), les charroyeurs, les négociants. Etant aussi secrétaire de Mairie, il a probablement pris la liste des patentés pour documenter ce chapitre, il est vrai, qu’il ne pouvait, et cela même s’il les connaissait, donner la liste des braconniers, pourtant à cette époque pour certaines familles c’était le revenu principal.
Les fêtes et loisirs
Cette rubrique est en cours de documentation ; les rochefortais vivaient culturellement en autarcie, ils avaient développés dans le passé de nombreuses activités, qui ne faisaient appel qu’à des compétences locales. Le jeu de paume en est un exemple, même la balle était fabriquée par un artisan du village ; de nombreuses associations existaient, des groupes de musique, des troupes théâtrales ; les évènements laïques ou religieux, leur donnaient l’occasion de faire la fête : le carnaval, le premier mai, la fête de dieu, le passage au conseil, le feu de la St Jean, la fête Votive, la kermesse, les nombreux pèlerinages à Notre Dame ou bien des rochefortais se rendaient, la messe de minuit avec sa pastorale…cette liste n’est pas close croyez moi !!!
- Un jeu oublié, le jeu de paume - Les jours de fête, les rochefortais jouaient, sur la placette, devant le café de France, ils mettaient un bâton en travers pour séparer le terrain ; il y avait 5 joueurs d’un côté cinq de l’autre, la balle était confectionnée par le bourrelier, c’était un plomb garnis de bourre et recouverte de cuir, le tout était d’assez petite taille, le comptage des points se faisait comme au tennis, à Rochefort on jouait avec un gant. La règle du jeu joué à Rochefort est tirée du jeu de paume Provençal, mais elle a été adaptée au conditions locales, la balle trop dure ne pouvant rebondir le lancé était différent, de plus, il fallait se protéger la main, le terrain occupait toute la place, donc 5 joueurs par équipe au lieu de 4, le reste du jeu est conforme aux règles de la région. On y jouait aussi à Remoulins, St Hilaire d’Ozilhan, Valliguières, Tavel…Un grand nombre de joueurs ayant disparus au cours de la guerre de 14, ce jeu périclitera rapidement, les derniers grands joueurs Rochefortais, seront Edmond Laurent, Benjamin Camroux, Gilles… Une carte postale ancienne représente la place du jeu de paume.
Le patrimoine de Rochefort
Le Castelas description. L'ancienne église paroissiale a la forme d'une croix latine ; elle fait partie de l'enceinte féodale et domine toutes les constructions de Rochefort. L'architecture en est pauvre et grossière; l'abside, unique débris épargné par les guerres du XVIe siècle, présente seule une certaine élégance et offre les caractères dont sont empreints les premiers monuments du christianisme. Elle fut dédiée à saint Bertulphe (en patois, Bardoux), abbé du monastère de Bobbio, en Italie. Comme nous l'avons déjà dit dans notre dernière notice sur Tavel, Rostaing, évêque d'Avignon, donna St-Bertulphe à St André de Villeneuve, l'an 1189. La chapelle qui touche la sacristie était consacrée au culte de saint Alzias, et celle de face à la Vierge. Son cimetière occupait l'éminence placée près de la source qui fournit les eaux au pays ; on y voit encore au milieu des vignes, les restes mutilés d'un oratoire témoin muet, mais pourtant éloquent, des grandes vicissitudes de la contrée. L'an 1602, le 4 juin, les consuls protestèrent contre le pitancier de l'abbaye du monastère St André, de ce qu'il ne leur faisait point reconstruire leur église, et souffrait que le service divin eût lieu dans le cellier de la maison claustrale. L'affaire traîna en longueur jusqu'au 5 juin 1634, époque à laquelle on s'occupa des travaux ; l'érection du clocher fut comprise dans les réparations. En 1623, nous trouvons une série d’ordonnances de Richelieu qui donnent l’ordre de démolir les fortifications des villages de la région ; l’ordonnance de la démolition des remparts de Rochefort reste introuvable ; après les guerres de religion, les fortifications de Rochefort, en état de ruines, n’ont certainement pas été relevées, l’ordonnance devenait inutile, par la suite il est fort probable que la majeure partie des ruines de l’ancien rempart finiront dans le clocher en 1650. Historique des restaurations du Castelas En 1586, suite aux guerres de religions l'église paroissiale et le château lui-même n'offraient guère que des ruines. Pour en sauver les restes, les consuls, conseillers,.bailhes, et principaux habitants dudit lieu, se virent contraints d'invoquer la protection du roi et de Montmorency, promettant, par acte passé devant notaire, le 13 août 1586 : « fidèlement garder et maintenir le fort et église du dit Rochefort, en l'obéissance du roy, soubs le commandement de monseigneur le duc de Montmorency, pair et maréchal de France, gouverneur et lieutenant général, pour sa Majesté, au présent pays de Languedoc, sans y recevoir les ennemis, à peine de rébellion et de désobéissance au roy et à y être punis comme rebellés, et selon que le cas le reconnaîtra, et les conseillera ont obligé leurs personnes et leurs biens pour l'exécution de la présente promesse que partage généralement toute la communauté de Rochefort soumise aux ordres du présidial . » Visiblement les démarches précédentes n’ayant pas aboutis, en 1595, l’église paroissiale tombe toujours en ruines à cause de son ancienneté et des guerres de religion. Elle ne tarde pas à s’écrouler en partie. On projette de la reconstruire, et on demande au sieur Scipion Raybaud, prieur de Saint André et pitancier de Rochefort, de participer à la dépense. Scipion Raybaud fait la sourde oreille. Les consuls et les habitants se font de plus en plus pressants. Raybaud s’obstine, refuse le prédicateur qu’il est tenu de fournir pendant le carême. Les habitants, pour l’en punir, exercent des représailles sur la dîme des raisins et défense est faite à qui que ce soit de charger les bêtes de somme des décimateurs. Un procès s’en suit ; Raybaud assigne les consuls et les habitants à propos de la dîme, ceux-ci demandent, à propos de l’église l’assistance de l’Archevêque d’Avignon, qui en 1600 rend visite à Rochefort, et ordonne au prieur de faire plusieurs réparations de l’édifice. Rien n’est fait pendant plus de douze ans. En 1613, l’Archevêque revient à Rochefort, le 1er consul de l’époque, Gervais, proteste auprès de lui contre la conduite de Raybaud. Le 21 Janvier 1616, le prieur est assigné à comparaître .le jour même, devant l’official forain, pour être contraint à faire les réparations à l’église. Mais ce n’est que le 2 Mai 1618 qu’on obtient l’ordonnance nécessaire. En 1620, l’église menace de s’ébouler complètement car rien n’a encore été fait. Enfin, Raybaud signe une convention par laquelle il s’engage à payer un tiers des réparations à faire. Mais il ne s’exécute pas et l’église croule en 1625, le 8 Décembre. Le 20 Décembre, l’Archevêque d’Avignon enjoint à l’official de choisir un lieu pour célébrer l’office divin. On désigne une maison étroite. En 1633, on vend des herbages à Rouvière Pelade pour le prix être employé à rétablir l’église, et l’on fait établir un devis. M. Raybaud s’excuse toujours, ne s’exécute jamais ; il n’a que de belles paroles sans effet. En 1634, le propriétaire retire la clé de la maison destinée au culte, et le service divin est interrompu. Alors les consuls sont autorisés par l’intendant de Machaut à saisir, à leurs risque et périls les fruits de la pitance à défaut de paiement du tiers de l’église. Le bail est enfin passé vers 1640, pour la reconstruction de l’église et la réédification de la voûte, à Claude Maigret, maçon, au prix de 950 livres. Vers 1650, on construit le clocher. (L’église fut réparée encore en 1787, et on proposa alors de construire une tribune, qui, au reste, ne le fut jamais). En 1766, les 2 cloches de la vieille église, qui datent de la construction du clocher, sont refondues par M. Barbandy, fondeur à Nîmes. Celle du sud, fêlée, sera refondue en 1954, les parrains et marraines seront Maurice Fraysse et Bertille Langlade.
La chapelle St Joseph, 1734. (la Mairie) Cette chapelle transformée en 1825 en hôtel de ville, servira d’école et de logement pour l'instituteur communal jusqu’au début de la troisième république. Sa construction date que de l'an 1734, époque à laquelle Pierre Palejay, bourgeois du pays, la fit bâtir, en remplacement de la veille église (Castelas) devenue vétuste et peut commode d’accès. On utilisera des pierres de l’ancien château pour la construire. Le milieu de la voûte de la salle des délibérations porte une pierre qui constate sa fondation. Elle représente un petit écusson ayant deux lettres PP placées en sautoir sur une petite croix, et tout autour les quatre chiffres formant 1734, au dessus l’ancienne porte d’entrée de la chapelle, on remarque les deux lettre PP sur la grille en fer forgé Le 23 février 1779, adjudication est donnée au sieur Bernard pour construire dans les trois mois une tribune dans l’église de la communauté, « la chapelle St Joseph ».
L’église actuelle, 1849. Cet élégant édifice, inauguré le 11 avril 1849, appartient à l'architecture gothique ; aigu de forme, hardi d'attitude, il montre avec orgueil son portail tout déchiqueté de sculptures. La grande rosace centrale est d'une ténuité charmante. La porte, avec ses colliers d'arabesques que couronne un gracieux chevron entouré de flammes, est flanquée de deux fenêtres et de deux niches taillées dans les angles de la façade. Cette partie possède, en outre, deux tourelles légèrement saillantes ; elles se composent d'un stylobate d'environ quatre mètres de hauteur, surmonté de deux étages hexagones, percés de fenêtre sur chaque face, au travers desquelles l'on découvre l'arête sinueuse d'un escalier à vis. L'intérieur n'est pas moins remarquable; il renferme trois nefs. La voûte de la principale, ornée d'entrelacs losangés, s'appuie sur douze colonnettes, terminées par des pendentifs finement ciselés. Dix fenêtres occupent les entre colonnes. Dix portiques, élevés sur douze colonnes, communiquent aux bas-côtés, convenablement éclairés par des fenêtres à rosaces. Trois autres portiques, placés près de l'entrée, soutiennent une tribune ourlée d'une capricieuse bordure. Les côtés du sanctuaire possèdent deux niches parallèles dont les encadrements sont pleins d'élégance et de légèreté. Trois autels en marbre décorent le fond des nefs. Parmi les peintures, nous citerons les douze stations de la Passion douloureuse; les lignes des personnages en. sont sévères et les couleurs fortement senties. La boiserie de la chaire attire également une attention particulière, c'est un véritable chef-d'œuvre artistique. (cette chaire sera supprimée en 1988) Nous sommes disposé à considérer cette église comme une des plus complètes et des plus harmonieuses de toutes celles qui existent dans le département. Dans cette oeuvre, M. Bourdon a fait preuve du goût qui le caractérisait. L’église sera entièrement réalisée avec des pierres extraites de carrières de la région, pas de récupération locale. En 1931 l’église se lézarde, les murs s’écartent sous la pression de la toiture, de grosses modifications sont envisagées, le maçon Vidal de Beaucaire place des tirants sur les murs latéraux et rehausse ceux-ci, (à l’extérieur, on peut remarquer cette reprise, des cartes postales anciennes la représentent sous son ancien aspect), cela permet de poser la toiture sur des poutres, et ainsi supprimer la poussée latérale. Le sol dallé en pierre sera refait en carrelages, à cette époque, l’abbé Hébrard officiait alors la paroisse, il fera enterrer sous la chaire, un seau de maçon plein de pièces de un sou, elles étaient démonétisées. Les dates de la construction ainsi que celles des différentes restaurations sont gravées sur le premier pilier de gauche. (1849 - 1931 - 1988) En 1954 une cloche neuve sera installée dans le clocher côté droit. Elle sera bénie le même jour que celle du Castelas.
L’aqueduc de Signargues En 1867, après huit ans de formalités administratives le projet de percement de l'aqueduc de Signargues est en bonne voix. Un descriptif précis des travaux nous éclaire sur la façon dont ces derniers se sont réalisés. A partir de Vaujus, 700 mètres sont percés en tunnel, les derniers 200 mètres sont réalisés à ciel ouvert. Trois puits, creusés à intervalle, permettront d'évacuer les remblais. Ces derniers seront étendus sur les terrains communaux et sur un chemin, marqués par les lettres A et B sur le plan. Ce plan est publié avec les numéros des parcelles et les noms des propriétaires. M. Bègue, architecte du projet, prévoit six mois pour sa réalisation, en réalité il a fallu 6 ans, dans cette histoire le plus incompétent n'est pas celui que l'on croit. Il est plus facile de réaliser un ouvrage avec une plume plutôt qu'avec une pioche !!! En 1869, les travaux de percement du souterrain de Signargues marquent le pas. Les habitants du village n'ont pas envie de passer un nouvel été sans eau, le 3 février 1869, le directeur des travaux public fait un constat impitoyable. Extrait de sa déclaration, il dénonce le maçon de Rochefort qui a pris l'adjudication des travaux : « Par son manque de prévoyance et son incapacité plusieurs malheurs étaient arrivés dans la galerie, d'abord lui Marquis s'enterra dans un éboulement, et un autre ouvrier eut le même sort et enfin un troisième ouvrier se tuait. C'était alors vers la fin août, personne ne voulait plus travailler dans cette galerie, vu le peu de précaution que Marquis prenait de ses cintres et de ses étançonnements, au point qu'il réduisit son chantier à quatre ouvriers et des plus incapables, qu'il maintenait là, pour que l'on ne puisse pas dire qu'il avait totalement quitté le chantier, enfin M. Marquis était complètement découragé... » Les quelques initiés qui ont visité le tunnel se demandent bien pourquoi il serpente, ce n'était qu'une fantaisie, résultat de l'incompétence du premier maçon. Notre cher directeur des travaux, M. Bègue nous sort alors un nouvel entrepreneur de son chapeau, le nommé Denoos, tous les problèmes devaient être réglés par sa seule compétence. Mais les problèmes s'accumuleront encore et l'eau ne sera pas là cet été et il faudra en passer 6 pour avoir la satisfaction de voir couler abondamment la fontaine. Le délai de réalisation donné dans le cahier de charge était de 6 mois, les travaux dureront 6 ans, bravo à l'architecte M. Bègue d'Uzès, pour des raisons inconnues à ce jour, ce dernier n'a pas suivit les travaux jusqu'a la fin, il a été remplacé par un autre architecte originaire d'Orange. C'est ce dernier qui apportera des modifications en 1874 à la fontaine principale, initialement mal calculé, un dénivelé insuffisant ne permettait pas d'alimenter correctement tous les quartiers du village
Fontaine face à la maison commune En 1821 c'est la fin de grands travaux d'adduction d'eau. Une canalisation des sources de Vaujus au cœur du village est enfin opérationnelle. L'unique fontaine se trouvait alors devant la maison commune. (Un fronton reconstruit en 1834 est encore là pour en marquer l'emplacement, une fontaine moderne sera rajoutée par la municipalité Savonne.) Lors de la visite de réception par l'ingénieur, une intéressante description du réseau nous donne un éclairage neuf sur l'utilité du souterrain de Paterne, ce dernier servait de passage à la conduite tout simplement.
Les puits. En 1830, construction d’une cage en pierre de Castillon, elle a son édicule décoré par une couronne d’où pendent 2 rubans, installation d’un système de pompe, à l’origine la cage était posée sur un soubassement constitué de dalles en pierre froide de Tavel ou de St Gervais, ces dernières dépassaient à l’intérieur du puits, elle favorisaient ainsi le travail pour l’entretien, elle servait aussi de marchepieds à l’extérieur côté levier en permettant le déplacement de l’actionneur (à Lussan la pierre est usée par les déplacements de ce dernier). Le mécanisme de cette pompe est rudimentaire, un levier extérieur actionné à bras par un mouvement pendulaire donne le mouvement à un vilebrequin reposant sur des paliers en bois, il transmet un mouvement alternatif par l’intermédiaire d’une longue tige en bois, qui descend dans le tuyau de puisage fixée à un piston probablement en cuir, ce dernier, situé juste avant le clapet crépine reste toujours immergé, il est donc auto amorçant. (La tige en bois était constituée par une suite de lattes de 3 ou 4 mètres assemblée en chevauchement fixé par des vis ou rivets en laiton, le tuyau de puisage étant toujours plein, la tige n’ajoutait pas du poids au mécanisme, ce système fragile devait être démonté régulièrement avant que la tige ne casse, dans ce cas c’était la catastrophe, il fallait alors sortir la tuyauterie, c’est ce qui est arrivé seulement 5 après sa mise en service) L’eau s’écoule par l’intermédiaire d’un conduit dans une pile en pierre. En 1835, certaines défaillances dans sa construction forcent la commune à réaliser des « réparations extraordinaires » sur la pompe, le concept même de la cage en pierre empêche tout démontage ; pour sortir la tuyauterie il fallait ouvrir la partie supérieure de l’édifice. Seulement 3 ou 4 pompes de ce type auraient été construites, une pompe identique existe encore à Lussan, elle puisait l’eau à 15 mètres de profondeur et fonctionnait encore à une époque récente. Le puits original de Rochefort se trouvait sur la place du lavoir (son emplacement est indiqué sur le plan du projet de construction de ce dernier en 1855), ne fonctionnant plus et gênant l’accès à la filature (actuellement école), la municipalité décide de libérer la place, en 1855 la cage en pierre sera démolie (la pompe n’existait plus à cette date) et reconstruite avec soins sur le puits de Pousqueyras construit en 1831, le puits du lavoir sera comblé.
En 1831, projet de construction d'un puits communal au quartier de Pousqueyras (devant la poste), il sera terminé le 28 septembre 1838. Ce dernier figure déjà sur le cadastre de 1836, (il est devant l’actuelle poste). En 1839, une description du puits communal de Pousqueyras, situé dans la grand’rue nous est donnée à l'occasion de petits travaux. Il possède une margelle surmontée d'une ossature en fer. Cette dernière supporte une poulie. Il est prévu d'ajouter une deuxième poulie. A certaines heures il y a de l'affluence autour de l'unique seau communal, de plus, il est prévu d'installer trois grandes piles pour la lessive. En 1855, la cage en pierre de taille du puits situé place du lavoir, sera démonté et remonté sur ce puits. Ce travail sera réalisé par l’entrepreneur qui construit le lavoir.
Le 5 novembre 1855 est dressé le plan d'une conduite entre l'autre puits (puits couvert en face la maison Roux, comblé dans les années 1980) et un nouveau lavoir en construction. (actuel) Une prise d'eau dans ce puits à trois mètres vingt cinq centimètres de profondeur permettra une alimentation gravitaire. La tranchée à ciel ouvert ou en tunnel, cela au grès de l'entrepreneur, restera ouverte jusqu'au moment de l'épreuve finale de la canalisation à une pression de cinq atmosphères. Le puits de la source à l'époque ouvert sera voûté en pierre de taille et au milieu de cette voûte sera laissé une ouverture de 60 cm carré, fermé par une dalle mobile en pierre dure de 10 centimètres d'épaisseur armée de deux forts anneaux en fer le tout sera recouvert par une chape en béton de quatorze d'épaisseur à quarante centimètres en dessous du sol de la rue. C’est sur ce puit que sera installé une pompe en fonte que les anciens rochefortais ont connus, cette dernière figure sur une carte postale du début du siècle.
Le lavoir Le 5 novembre 1855 est dressé le plan d'une conduite entre l'autre puits (puits couvert en face la maison Roux.) et un nouveau lavoir en construction. (actuel) Une prise d'eau dans ce puits à trois mètres vingt cinq centimètres de profondeur permettra une alimentation gravitaire. La tranchée à ciel ouvert ou en tunnel, cela au grès de l'entrepreneur, restera ouverte jusqu'au moment de l'épreuve finale de la canalisation à une pression de cinq atmosphères. Le puits de la source à l'époque ouvert sera voûté en pierre de taille et au milieu de cette voûte sera laissé une ouverture de 60 cm carré, fermé par une dalle mobile en pierre dure de 10 centimètres d'épaisseur armée de deux forts anneaux en fer le tout sera recouvert par une chape en béton de quatorze d'épaisseur à quarante centimètres en dessous du sol de la rue. En remplacement d'un ancien lavoir, (ce dernier réalisé en 1776 sur adjudication par le sieur Bernard, sous l’administration du premier consul Palejay), un lavoir à deux bassins sera construit, les murs seront en pierre de taille des carrières de Castillon de 45 cm d'épaisseur et 55 cm de hauteur, y compris les pierres de recouvrement qui seront en pierre dure de St Gervais ou de Tavel, taillées en pente et à rebord intérieur. Douze colonnes de l'ordre Paestum supporteront la couverture, décidément on aime le style néo-grec sous le second empire. La toiture de ce lavoir sera supportée par une charpente assemblée en pavillon c'est à dire reposant sur douze colonnes de l'ordre Paestum. Les bois de charpente seront en sapin écaris à visse arrêtées et franches assemblées à tenons et mortaises, boulonnées aux angles et aux pignons. Les fermes maîtresses seront exécutées avec des pièces de bois de 30 cm
Fontaine de la place En 1858, dans un premier projet le Maire Valadier avec son conseil décide d'ériger une statue du Comte Raymond, bienfaiteur de la commune sur la fontaine de la place. Après mûre réflexion M. le Maire a été amené à penser que la demande en autorisation auprès du gouvernement pour l'érection de cette statue entraînerait des longueurs préjudiciables aux habitants manquant d'eau depuis longtemps et désireux de jouir de cette fontaine à brefs délais. Il propose de substituer sur cette fontaine un autre sujet allégorique dont le plan a été dressé par l'architecte Bègue. Malgré cette décision, du 26 septembre 1858, empreinte de sagesse l'administration égale à elle-même y trouvera à redire. La culture et le régionalisme de nos élus, rochefortais, nous surprend agréablement. En 1873 il est décidé de surélever le système de distribution des eaux pour faciliter l'approvisionnement aux différentes bornes fontaines du village. Une colonne en pierre froide de 2,50 m, va être interposée entre la base et le socle fonte de la statue. Dans ce socle un système astucieux de répartition des eaux sera incorporé. Il permet, en outre, de forcer le débit sur un secteur donné du village, en cas d'incendie. En 1875, la municipalité continue à développer le réseau d'eau de la commune, une fontaine sera construite sur la place du Barry, contre la maison de Crousier Luc. Il était prévu de l'installer contre la maison de Fauque Hypolite, ancien maire, mais ce dernier s'y oppose d'une manière formelle, cette disposition plus économique, tuyauterie plus courte et dénivelé plus favorable, permettait une alimentation depuis la fontaine du lavoir, mais avec la position plus élevée de la place du Barry, il faut remonter l'alimentation à la colonne de répartition de l'école des sœurs. Les raisons de la position de l'ancien maire et sa non prise en compte des intérêts de la commune ne peut être jugée à la lecture de ce seul document. Ce dossier nous livre une histoire complexe, cela fera peut-être l'objet d'une autre publication. Dans ce même document un projet de construction d'un abreuvoir elliptique (connu des anciens Rochefortais) est exposé. Cet abreuvoir positionné dans le prolongement du grand axe du lavoir à une distance de 4 ou 5 mètres établira ainsi une certaine symétrie agréable à la vue. Il sera alimenté par les eaux de fuite de la fontaine de la place, son déversoir alimentera le premier bassin du lavoir. Dans ce descriptif il est prévu de démolir un ancien abreuvoir vétuste, de forme diagonale, qui coupe la place du lavoir, pour favoriser la circulation. Le lavadas Tous les anciens de Rochefort se souviennent, la fontaine de l’amour coulait en permanence, le trop plein de son abreuvoir empruntait une rigole souterraine, qui devenait à ciel ouvert à l’angle de la poste et de la grand’rue, elle se jetait dans le lavadas (de la poste) ; le lavadas était un ruisseau qui jusqu’en 1840 marquait la limite Nord du village, il collectait les eaux de sources et de pluies ainsi que celle des fontaines. Il comprenait : la rue Nègre, la rue de la poste, ensuite en souterrain, un petit bout de la petite calade et la rue du lavadas, il débouchait place du lavoir où il alimentait une mare qui servait de lavoir ce lieu était baptisé le lavadas. Avant la mise en service de la première fontaine de la place (1856), la fontaine de la maison commune s’écoulait déjà dans la grand’rue mais sa rigole était située de l’autre côté. Jusqu’aux années 1980, date de réfection de la rue, certaines servitudes existaient encore. (il y avait un pont devant le café du cours)
Les 4 moulins Le 3 avril 1828 la construction d'un troisième moulin à vent est envisagée, le moulin des aires (école Pie XII). A cette date, il y en avait deux autres, le moulin de la roche du Peyron, (il figure sur la carte de Cassini de 1783) route de Saze, construit par le seigneur d’Arpajon en 1553 (à la révolution ce moulin étant seigneurial, il sera très certainement confisqué et revendu comme bien national) et le moulin de la garrigue, construit certainement après la révolution (l’autre moulin, seigneurial, détenant un privilège d’exclusivité). Ces deux moulins ne suffisaient pas à moudre le blé récolté par les Rochefortais, Il fallait faire moudre le grain dans les environs. Avec le soutien du maire, deux Rochefortais, Miraman et Vellay, vont construire cet édifice. Sur la carte de Cassini de 1783, est signalé, quartier du Moulinas une ruine de moulin à vent, construit en pierre, ce moulin etait situé, administrativement, dans la commune de Saze.
Ecoles, filature et château d’en bas En 1825, la chapelle St joseph sera transformée, au premier étage Mairie et au rez-de-chaussée école des garçons. Une partie attenante sera aménagée en logement pour l’instituteur. Création de l’école des sœurs en 1858, avec les sœurs de Besançon (au château) et l’école des frères, en 1869 par les frères des écoles chrétiennes (dans l’ancienne filature attenante, Dibon-Toulouse). Ces derniers remplaceront l’instituteur public dés la rentrée 1869. Les Rochefortais, ne se souviennent plus de l'emplacement de ces écoles, la mémoire collective est amnésique, quand elle le veut bien. Il est des évènements que Rochefort a voulu oublier. André Laget, instituteur laïque, dans son livre sur l'histoire de Rochefort, publié en 1909, fait une impasse surprenante sur cet épisode. Je vous en laisse juge: «La commune possède un cimetière qui devra bientôt être agrandi. Elle possède aussi, comme toutes les communes d'ailleurs, certaines propriétés bâties : Une mairie coquette et spacieuse qui peut loger un fonctionnaire, deux grands immeubles, servant de maisons d'écoles, l'un ancien «château» l'autre ancienne filature de soie...» L'épisode suivant n'a pu passer inaperçu à notre instituteur. Dans les locaux de l'école communale des garçons, le 16 octobre 1881 l'adjudication du mobilier laissé par les frères de la doctrine chrétienne sera réalisée. Avant d'être laïque, les écoles des garçons et des filles, (filature et château) seront école des frères et école des sœurs ! ! ! La date de la construction du château reste pour le moment une inconnue. Sur le cadastre de 1836, M. Toulouse est le propriétaire de cet ensemble. A l’époque révolutionnaire il appartenait à Palejay, il sera confisqué et revendu comme bien national.
Filatures (*) Description de la filature de soie Dibon ou Toulouse. (école des garçons) rue du Lavadas. La Filature de soie autorisée en juin 1841, terminée en 1843 par Isaac Paul époux Dibon dit Toulouse à côté d'une maison de maître appelée le château ; passe en 1859 à Jules Tassel ; arrêt pendant la crise et immeuble cédé à la commune pour l'établissement d'une école en 1872 ; cette transformation entraîne le raccourcissement du bâtiment de l'ancien atelier côté ouest et son élargissement sur la rue. En Février 1852 autorisation pour une chaudière et une machine à vapeur, 36 bassines. Surface bâtie en 128m2, gros œuvre en pierre ; calcaire ; pierre de taille, toiture en tuile creuse,plan rectangulaire régulier, 1 étage carré, charpente en bois apparente, toit à longs pans, escalier intérieur ; escalier tournant ; en maçonnerie, arc plein-cintre ; rectangulaire
Description d’une deuxième filature de soie de Joseph Crouzier construite en 1846 (quartier de la filature, route d’Avignon) pour remplacer un petit atelier qu'il possédait dans le village de Rochefort. (sous le barri, la maison à l’arche) Passe à son fils Joseph, qui interrompt l'activité au moment de la crise et la reprend ensuite jusque vers 1890. 1913 : agrandissement (2e pièce le long de l'atelier) et transformation en fabrique de fruits confits par Jacques Charrol, confiseur à Carpentras, puis par son fils Gilles. Abandon vers 1925 et transformation en hangar agricole puis en porcherie par Ranquet Félicien qui achète en 1934. Bâtiment actuellement inutilisé. Le 8 décembre 1851, autorisation pour une chaudière et une machine à vapeur pour 20 bassines. Ne fonctionne pas en 1871, 37 bassines en chômage en 1891. Description du bâtiment, atelier en rez-de-chaussée ; mur sud en pierre de taille calcaire ; toit en appentis massé devenu à longs pans par le doublement du bâtiment en 1913 ; cheminée circulaire en brique conservée sur 6 m ; côté ouest coconière et maison à un étage carré ; à l' arrière, hangar en appentis couvert en tuile mécanique gros œuvre en calcaire ; pierre de taille ; enduit, couverture en tuile creuse ; tuile mécanique, 1 étage carré, charpente en bois apparente, toit à longs pans ; appenti, arc plein-cintre ; rectangulaire.
(*) Extrait de la base de données Mérimée - Ministère de la Culture et de la Communication - direction de l'Architecture et du Patrimoine.
Les rues et routes - Après 1836 (cadastre Napoléon) et avant 1841, date de la construction de la maison Muller, la grand’rue, sera prolongée jusqu’à la départementale (arrêt de car). Elle se terminait au niveau de la rue Nègre. (réalisation sur la parcelle 84)
- Le contournement de Rochefort par la route Roquemaure/Remoulins est encore en projet en 1855, elle rentrait dans le village à partir du croisement du puit de Férane (quincaillerie Mathon), le chemin existant sur le tracé de la future route de Remoulins s’arrêtait au vieux chemin de Notre-Dame. (le feu rouge) Entre ce dernier point et le puits de Férane il n’y avait que des terres. La route sera réalisée sous le second Empire. Une anecdote, Napoléon III passera et fera une halte à Rochefort, il achètera du tabac au buraliste du village (maison Comiti, parcelle 145).
- Construction du chemin vicinal de Notre Dame en 1863, la construction de cette nouvelle route, fut principalement l'oeuvre de M. Ménigot, sous-préfet d'Uzès. Lors de sa première visite à Notre Dame de Rochefort, le 9 septembre 1862, ce magistrat fut frappé du mauvais état du chemin. Il en parla au Supérieur, de qui il apprit avec étonnement que la commune de Rochefort ayant revendiqué la propriété de la montagne, et ayant obtenu gain de cause devant le tribunal d'Uzès, après un premier échec devant le juge de paix de Villeneuve-lès-Avignon, l'entretien des chemins était l'affaire de la commune. Aussitôt, le sous-préfet conçut le projet de restaurer ce chemin et de le faire classer comme chemin vicinal de Rochefort. Dès le lendemain il en parla chaudement à Villeneuve-lès-Avignon, devant les maires du canton et l'agent-voyer de Roquemaure, disant qu'il voulait que ce chemin fût fait, qu'il s'en occuperait activement, qu'il en parlerait au préfet de Nîmes, et qu'il solliciterait, s'il était besoin, un secours en argent auprès du gouvernement. En même temps, il donna ordre à l'agent-voyer de se transporter, dès le lendemain sur la montagne avec ses cantonniers, le maire de Rochefort et quelqu'un des Pères de Notre-Dame ; de tracer un chemin plus commode que celui qui existait, de lui en envoyer le plan et de le faire afficher et publier dans la localité, suivant les formalités prescrites par la loi. Ce qui fut exactement fait et exécuté ; mais le conseil municipal repoussa ce projet. M. Ménigot s'assura l'appui du préfet du Gard, le baron Dulimbert, et de l'agent voyer en chef du département ; et le 8 janvier 1863, il vint à Notre-Dame, avec les agents-voyers d'Uzès et de Roquemaure. Ces messieurs arrivèrent à 11 heures, déjeunèrent au couvent avec M. de Talode du Grail, le maire et l'adjoint de Rochefort. Ensuite, ils se mirent à parcourir et à étudier presque toute la montagne, pour tracer un chemin qui menât aussi directement et aussi doucement que possible à la chapelle, en partant de la route de Roquemaure à Rochefort. Le plan adopté ce jour-là subit quelque modification l'année suivante, il vint en personne le 2 juillet 1863, annoncer aux Pères le classement du chemin de la montagne comme chemin vicinal D'après les notes du P. Duzellier, alors Supérieur, les travaux de la route coûtèrent environ dix mille francs ; la commune donna 2276 francs, le reste fut fourni par le couvent
- C’est en 1888 que sera réalisé la troisième voie d’accès au Castelas, des maisons seront démolies, la murette est le remblai de la route seront réalisés avec diverses ruines, celles restantes du château et celles résultants de la démolition de plusieurs maisons, (parcelles 146, 147 et 148, entre la maison Comiti et la maison Jacoby, la réfection de la façade de cette dernière est datée « sur l’encadrement de la porte » de 1890). Auparavant le Castelas n’avait que 2 accès, celui du sud ouest et celui du nord ouest. Un local pour la pompe à incendie sera réalisé sur une des parcelles des maisons démolies, la pompe fera sa dernière sortie opérationnelle en 1952, pour éteindre le feu de cheminée de la maison Dubois, ancienne maison Palejay, ensuite elle se couvrira de poussière et ce n’est que quelques décennies plus tard qu’elle sera « dépoussiérée, lustrée, vernie et peinte » pour être présentée à l’intérieur du Castelas
Les cimetières - Des traces d’un ancien cimetière sont signalées par le père Jobert de Notre Dame en 1861 : « il reste d’une ancienne église qu’un petit oratoire, en très mauvais état. Il est situé au pied du coteau, à l’ouest du village. On trouve encore dans ce lieu les fondations de l’église, et les restes du cimetière, où l’on a continué longtemps à enterrer les morts. L’endroit du chemin, où s’arrêtaient les convois funèbres, est connu et désigné sous le nom de la pause », il reste encore présent dans la tradition orale, c’est St Bardou, il était dans le vallon du grand pont à droite, une centaine de mètres au dessus de la route de Remoulins, Un autre très ancien cimetière est à gauche de la route de Remoulins, à la sortie du grand virage du grand pont. - Un cimetière figure sur le cadastre de 1836, il sera désaffecté par la suite, une croix marquera l’emplacement de ce sol sacré, plusieurs cartes postales d’époque, nous la représente avec une fontaine en avant plan, et le Castelas en arrière plan. En 1920, un monument aux morts sera construit, la croix sera placée en retrait à l’angle du terrain. Plus tard, elle sera installée à quelques mètres de là, sur la placette de la vigne réalisée par la municipalité Savonne. - Le cimetière actuel route d’Avignon, figure déjà sur le cadastre de 1836, lors de sa construction, il aura une forme triangulaire, il sera surnommé le chapeau pointu ; dans la mémoire rochefortaise, l’évocation du grand séjour au chapeau pointu, donne toujours un frisson dans le dos. Il sera agrandit plusieurs fois au fil des ans. (1863 et 1933) - Un autre lieu d’inhumation à côté de la vieille église, lors de l’installation d’un système d’illumination, une tombe a été découverte côté nord, à gauche de la porte d’entrée principale. De plus lors des travaux d’installation des réservoirs, (ces derniers aujourd’hui n’existent plus) il a été trouvé plusieurs tombes dans l’aile droite du Castelas. L’histoire de ces tombes n’est pas muette, lors d’une restauration du monument, sous l’ancien régime, un généreux donateur exprime le désir d’être enterré à l’intérieur de l’église. - Sur le territoire de la commune il y a aussi le cimetière de Notre Dame. Créé certainement à la fin du XIIIe siècle, suite à une bulle d’Urbain II qui accordera le droit d’inhumation ou de sépulture à ce sanctuaire. - D’autres sépultures seront trouvées, au dessus de la cave coopérative, à la limite du lotissement, de grandes pierres tombales seront découvertes lors de travaux de défoncements. Une tombe isolée très ancienne sera découverte à l’est de la Rouvière, elle sera fouillée par un archéologue.
Les huit croix La documentation sur les croix a été réalisée par l’association Aïgo I Font.
LA CROIX DES YEUSES (1808) Située route de Tavel en face la Rouvette Les yeuses sont les chênes blancs et derrière se trouvent les "innavail" En occitan : in = dedans - avail = mâte de chênes kermés Soit : dedans une mâte de chênes kermés. Lieu où se serait produit un accident de la famille CHARMASSON en faisant une coupe de bois. LA CROIX DU CASTELAS Située sur le Rocher La croix fût édifiée sous l’administration de M° Toulouse, Maire, en 1817. Lors des Rogations, chaque matin durant une semaine, les villageois allaient en procession pour bénir les terres agricoles. En novembre 1950, un film fût tourné à cet emplacement : Passion - "la vie du Christ". Les acteurs étaient tous Rochefortais, parmi eux ils y avaient deux fils de Vincent GIZARD : l'un qui avait 3 mois faisait le petit jésus, le cadet représentait le Christ portant la croix. LA CROIX DE SAZE (1811) Située sur le rocher Elle fût construite à la demande du consul LAURENT. Voici les inscriptions qu'on peut lire : PIRI LPVE DE SVBVRBIS EREXIT LAUREN LAMA CENS LA CROIX D'ANGELIER Située en face le cimetière. C'est une vieille famille de Rochefort et Tavel où vivent encore aujourd'hui des descendants. Cette croix a été construite à cause d'un accident avec une jardinière dont le cheval se serait emballé. Une personne aurait été mortellement blessée. LA CROIX DE BLAISE Située au chemin du Plan. Ancienne famille rochefortaise. A la mort du père, il y eut un différent entre les deux frères. Après une mauvaise dispute, l'un d'eux aurait blessé mortellement son frère. LA CROIX DU VIEUX CHEMIN DE NOTRE-DAME Située à l’entrée du vieux ch. de Notre Dame Elle fût installée en 1811-1950 pour faire la morale aux enfants de cœurs de l'église. EGO - SUM - VIA Toi qui es le chemin de la vie En occitan : Tu ques siés lou camin ensigno-me la draio Toi qui es le chemin, donne-moi la bonne voie. LA CROIX DES AMANDIERS (1853) Située en face la maison de M. VACARIS Les chevaux d'une diligence se sont emballés dans le virage, celle-ci s'écrasa contre le talus. Les passagers se retrouvèrent éjectés à plusieurs mètres et par miracle, il n'y eut aucun blessé. LA CROIX DU MONUMENT Située sur la placette de la vigne C'est la croix qui était placée dans l'angle du Monument aux morts. Auparavant, à l'emplacement de ce dernier, il y avait un cimetière. Donc, on peut penser que cette croix appartenait au cimetière.
Le patrimoine Forestier
L’expansion dommageable du chêne vert dans notre forêt est cause d’un véritable désastre écologique, cet arbre, trop rustique, à feuille non caduque, ne produit pas l’humus indispensable à la survie d’autres espèces ; il a tué la biodiversité. L’homme avec ses méthodes barbares de déforestation par le feu pour favoriser les pâturages, a stérilisé le sol, le chêne vert lui seul peut survivre. Le micro climat local s’en trouve profondément modifié, pas d’arbres à feuilles caduques, donc pas d’humus pour éponger la pluie, tempérer les inondations et favoriser les fermentations nécessaires à sa transformation en terreau, source de vie pour toutes les plantes. Si vous désirez voir la forêt originale de la région, allez faire un tour à la Valbonne et vous pourrez constater ce qu’était la forêt de Rochefort. Le récit d’un technicien des Eaux et Forêts est explicite : « Dans quelques-uns de ses plus beaux thalwegs, le milieu intérieur de cette forêt (cet à dire l’état hygrométrique) et la flore riche et variée du sous bois d’où s’élancent, à l’assaut des cimes des grands chênes, des lianes vigoureuses, réalise un ensemble dont on ne trouve nul exemple, ici, qu’en montagne. Le hêtre lui-même, essence nettement montagnarde dont la limite inférieure de l’aire d’occupation coïncide assez bien avec le niveau inférieur d’arrêt des brouillards persistants en hiver, soit 800 à 850 mètres pour les Cévennes, s’est perpétué, spontané, dans cette station bas-languedocienne de Valbonne ; et on est là à 100 mètres seulement d’altitude… cette forêt, véritable relique du passé, est le témoins irrécusable d’une végétation forestière brillante, qui dans un passé relativement peu reculé débordait largement tout autour de son aire naturelle. Elle atteste ainsi à la fois la force destructrice et la puissance conservatrice de l’homme. »
Extrait d’une communication de A. Flaugère, Inspecteur des Eaux et Forêts à Nîmes en 1926.
Archéologie
Épipaléolithique - En 1996, la Grange des Merveilles, située sur le tracé du TGV, est venue apporter les premiers éléments depuis les années 1950 sur la période de l’Épipaléolithique, autour de 11 220 ans BP (± 95 ans), qui signe un réchauffement du climat. F. Bazile et C. Monnet-Bazile (1998) - Le gisement épipaléolithique de la Grange des Merveilles II, Rochefort-du-Gard, Gard. Note préliminaire. Bull . So. préhistorique française, t. 95, n° 4, pp. 467- 474, 6 fig.). Néolithique - A proximité de Rochefort, dans la commune de Saze deux grottes seront fouillées par M. Nicolas en 1884. L’une très grande, située entre les rochers néocomiens à leur jonction avec la molasse, est ouverte au midi. M. Nicolas y a recueilli des ossements humains, un foyer de cendres sans silex, deux perçoirs en corne de cerf, une épingle en os brisée, des poteries à dessins sur les bords faits au pouce et à l’ongle. - Une autre (grotte François) est située un peu au nord de la précédente, au bas d’un escarpement rocheux. Fragments nombreux de poterie, sans silex ; deux coquilles perforées, l’une de cardium, l’autre de pétoncle, ensuite, deux morceaux de bronze et une anse en U qui pourraient ne remonter qu’à l’époque romaine. Ces 2 grottes seront occupées à l’époque romaine. - Un habitat du chasséen, néolithique (3500-3000 av. JC) sera trouvé aux Fontaines, route de Tavel par MM. Roudil et Bazile. Les Fouille de 1984 permettront de découvrir un matériel fragmentaire en silex, grattoirs, flèches, perçoirs, burins tessons de céramique, et des fragments d’os. (Réf : 240104 - L’histoire de Rochefort ne s’est pas arrêtée là, cette rubrique fera l’objet d’une mise à jour.)
Documentation Georges Mathon - georges.mathon@laposte.net |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|