Vindomagus, situé au milieu du pays des Volces Arecomiques, tenoit le second rang parmi les villes de ces peuples. On conjecture que c'est la même que la ville d'Usez d'autres prétendent cependant que le Vigan, situé dans l'ancien diocèse de Nismes, et aujourd'hui dans celui d'Alais, est l'ancien Vindomagus, on y trouve en effet en creusant, d'anciens monuments. Quoiqu'il en soit, la ville d'Usez ne nous est connuë que par les anciennes notices qui lui donnent le nom d'Ucecia et de Castrum Uceciense. Elle avoit sous les Romains un college de sevirs Augustales.
Les lieux suivans, dont nous allons parler, se trouvant compris dans le pays des Volces Arecomiques, étoient sans doute du nombre des vingt-quatre villes ou bourgs qui dépendoient de la république de Nismes.
Le premier est Ugernum. Ce que Strabon rapporte de ce lieu, joint aux distances marquées dans les itineraires, fait conjecturer que c'est la ville de Beaucaire, ou plutôt l'isle de Gernica, la Vergne, que formoit autrefois le Rhône entre Beaucaire et Tarascon. On peut ajouter que Grégoire de Tours n'appelle sans doute ce lieu Ugernum Arelatense Castrum qu'à cause de sa situation dans le diocèse d'Arles, d'où dépend encore aujourd'hui Beaucaire : mais d'autres prétendent que la situation de cette derniere ville, ni celle de l'isle Gernica on Gervica ne peuvent convenir à celle d'Ugernum, qui, suivant la table de Peutinger, étoit éloignée de quelques milles du Rhône, et que tout ce qu'il y a de certain. C'est que ce château étoit situé à la droite de ce fleuve, entre les villes de Nismes et d'Arles.
Ambrussum est sans doute le lieu d'Ambroix qui subsiste encore aujourd'hui entre Nisme et Substantion, dans la distance marquée par les anciens itineraires. Les Romains y avoient construit un pont sur le Vidourle, que César appelle Pons Ambrussi. Ce pont subsiste encore à un quart de lieuë de Galargues : de cinq arcades qui le soûtenoient, il en reste encore quatre du côté du nord qui ont échappé aux injures du temps, la cinquième du côté de Montpellier est abattuë.
Lates, Castellion Latara, étoit un château situé dans une isle formée par la petite rivière de Lez, Ledum flumen vers son embouchure dans l'étang de Tau, qu'un ancien auteur appelle Tacrum, et qu'on nomme aujourd'hui l'étang de Pérols. Ce château éloigné d'un peu plus d'une lieuë ait midi de Montpellier, prit dans la suite le nom de Palude, la palu, à cause de sa situation. Il est à présent ruiné.
Substantion, Sextantio ou Sestantio, dont tous les itineraires font mention, étoit autrefois une ville considerable, comme il paroît par les anciens monumens qu'on y découvre. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un village ruiné, qui n'a rien d'agréable que si situation sur une colline voisine de la rivière de Lez. Ce lieu situé à une lieuë ou environ au nord de Montpellier a été honoré du siège épiscopal de Maguelone pendant trois cens ans, et a donné son nom à des seigneurs qui prirent ensuite. le titre de comtes de Melgueil ou Mauguio
Forum Domitii, dont on à lieu de croire que Cn. Domitius Ahenobarbus fut le fondateur, nous paroit après M. de Valois, et conformément aux distances marquées dans les itineraires, avoir été situé dans l'endroit qu'on appelle aujourd'hui Frontignan , et non pas dans celui de, Fabregues, comme le prétend Gariel. Maguelonne, Magalona nu Civitas Magalonensium autrefois une ville épiscopale située dans une isle entourée d'un étang qui porte son nom pas, comme veut M. de Valois, dans une, presqu'isle environnée de la tuer. Ce n'est que dans les notices les moins anciennes qu'il en est fait mention. On pourroit la mettre au nombre des colonies Phocéennes, si , comme l'insinuë le même M. de Valois, Etienne de Bysance en avoit fait mention sous le nom d'Alone, mais cela n'est pas certain. Charles Martel après en avoir chassé les Sarazins, la fit raser, parce qu'elle favorisait les courses de ces infideles, ce qui occasionna la translation du siege épiscopal à Substantion. Le diocése de Maguelonne on de Montpellier étoit peut-être anciennement occupé par les peuples dont il est fait mention dans Pline et dans les tables de Peutinger sous le nom d'Umbranici , lesquels avoient l'usage du droit Latin.
On peut joindre aux Arecomiques les Anatiliens leurs voisins, qu'on conjecture avec assez de vraisemblance avoir habité le pays situé entre les embouchures du Rhône jusques vers Aiguemortes en deçà de ce fleuve, ainsi la ville d'Arles pouvoit être comprise parmi ces peuples. La ville d'Anatilia dont il est parlé dans Pline, prit peut-être son nom de ces peuples. On croit que cette ancienne ville est la même que le château de Mornas situé sur le Rhône entre le Pont Saint-Esprit et Orange. Quant aux anciennes villes de Rhodes et d'Héraclée, dont nous avons déjà fait mention en parlant des colonies Phocéennes de la Province, comme elles étoient situées, à ce qu'il paroit, sur le bord occidental du Rhône et vers son embouchûre, on peut les placer dans l'étendue du pays des Anatiliens, ou peut-être de Volces Arecomiques. Pline, au temps duquel on ne voioit aucun vestige de ces deux villes, met en effet celle d'Heraclée vers l'emboûchure du Rhône. Quelquesuns ont prétendu sur l'autorité d'une inscription Supposée, qu'elle étoit située à l'endroit où l'on voit aujourd'hui la ville de saint Gilles.
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