C'est grâce à une lettre de l'évêque "gallo-romain"
Sidoine Apollinaire, datée de 472 (SIDOINE, Lettres,
livre III, I, 4), que l’on trouve pour la première fois dans l’histoire citée
l'expression « ma Septimanie ». Sidoine Apollinaire, (Caius Sollius Sidonius Apollinaris) vécu
du 5 Novembre 430 au 21 Août 483.Sidoine a laissé 147 lettres et vingt-quatre poésies qui nous
sont parvenues et qui furent admirés jusqu'à la Renaissance pour la qualité de
la langue latine. On désignait alors par Septimanie, l'ancienne province Gallo-Romaine (Narbonnaise première) occupée par la Septième légion romaine, ce nom pouvant aussi provenir des sept villes qui furent attribuées en garnison à cette légion, savoir : Toulouse, Béziers, Nîmes. Agde, Maguelone, Lodève et Uzès.La province Narbonnaise était la plus importante des 7 provinces romaines, elle fut gouvernée sous les Romains jusqu'à la fin du IVe Siècle par un proconsul, Narbonne devint alors le siège d'un président qui succéda au proconsul. Contrairement à ce que certains prétendent, les sept villes de garnison n'étaient pas toutes, à cette époque, le siège d'un évêché. Magelone ne le sera qu'au VIe siècle. Pour valider leur argumentation les actuels locataires de l'hôtel de Région nous donnent en référence une autre liste de villes pour définir l'ancien territoire de la Septimanie :Elne, Agde, Narbonne, Lodève, Béziers, Maguelone et Nîmes.Ces limites colleraient, d'après eux, beaucoup plus précisément à une réalité géographique que celles des deux anciennes régions "Languedoc et Roussillon".Nous remarquons que, Elne, est proposée en « remplacement » de Toulouse de façon "cavalière". Son évêché ne sera fondé qu’au VIe siècle… bien après le récit de Sidoine Apollinaire. Les deux hypothèses ne sont pas évidentes, les raisons du nombre sept resteront certainement pour toujours une énigme, pous se faire une idée sur ce qu'était la Septimanie dans la tête de Sidoine Apollinaire remontons le cours de l’histoire... tout dépend de l'époque à laquelle nous faisons référence... La Narbonnaise Romaine comprenait bel et bien Toulouse, mais fin 418 ou début 419, les wisigoths alors en Espagne passent les Pyrénées et s'emparent du Toulousain, de l'Agenais, du Bordelais, du Périgord, de la Saintonge, de l'Aunis, de l'Augounois et du Poitou. Plus tard en 462 Narbonne et une grande partie de la Narbonnaise sera cédée aux Wisigoths par l'empereur Severe. La Septimanie Gallo-Romaine est quasiment démembrée en 472, période de la lettre d'Apollinaire. Ce dernier, évêque de Clermont, se trouvait seul dans sa province les autres évêques étant déjà sous la domination Wisigothe.L'année suivante, Clermont est assiégée par les Wisigoths, la ville est défendue par les Bourguignons et ses habitants avec le soutien actif de leur évêque. Sur le point de se rendre ils sont sauvés par le général Ecdice, (fils de l'Empereur Romain Avitus, et par conséquent beau frère de Sidoine Apollinaire), qui trouve le moyen de pénétrer dans la ville à travers les lignes Wisigothes, ces renforts obligeant Euric, leur chef, à lever le siège. En 452 Sidoine Apollinaire, rend visite à Tonance Ferréol ancien Préfet des Gaules probablement natif de Nîmes, des lettres nous narrent des moments passés ; une précision, la région n'est pas encore occupée par les Wisigoths : « Ferreol faisoit sa demeure ordinaire dans une de ses maisons de campagne appellée Prusian (Prusianus), et située sur les bords du Gardon dans le territoire de Nismes. La description qu'en fait Sidoine son allié, et la manière agréable avec laquelle il y fut reçu nous font également connoître la beauté de la situation de ce lieu et la politesse de Ferréol, avec celle des peuples de cette partie de la Narbonnoise qui n'étoit pas encore soûmise aux visigots. Sidoine l'éprouva dans le voiage qu'il fit à Nismes pour y voir cet ancien préfet, et le senateur Apollinaire son parent. L'un et l'autre voulant avoir le plaisir de le loger et de le divertir, le menerent dans leurs maisons de campagne situées aux environs de cette ville :Chacun l'invita tour à tour durant sept jours ; Ferréol dans sa belle maison de Prusian, et Apollinaire dans celle de Voroangus, où ils tàcherent de l'amuser agréablement, tantôt par les jeux et la bonne chère, tantôt par la promenade et le plaisir du bain, et enfin par la lecture et la conversation; et cela avec tant de politesse et une si grande ouverture de coeur, que Sidoine fut charmé des témoignages de leur amitié et des soins qu'ils se donnèrent pour lui faire goûter tous les plaisirs de la campagne. » (Histoire Générale de Languedoc par Dom Vaissette) Vingt ans plus tard Sidoine citera pour la première fois la Septimanie avec nostalgie, cette dernière ne pouvait donc être que Gallo-Romaine et cette région comprenait bien Toulouse !!! Il y aura par la suite la Septimanie Wisigothe (jusqu'à la fin de la période Mérovingienne avec la première invasion Sarrasine vers l'an 720), plus restreinte, elle n’avait plus grand-chose à voir avec son fondement, tout comme notre moderne région Languedoc-Roussillon. Changer un nom pour un autre aussi incertain quant à ses origines n’apporte rien à l’authenticité du label de notre région. (*) NDLR : En conclusion, il est impensable que Sidoine Apollinaire, évêque de Saint Etienne et parent de l'Empereur Romain, ait pu donner un nom à sa région, attribué à ces barbares qu'étaient les Wisigoths. D'après lui la SEPTIMANIE n'était certainement pas Wisigothe ! Georges Mathon, Webmaster Septimanie
: Région côtière située entre Rhône et Pyrénées
« Gard, Hérault, Aude », colonisée au Ie Siècle par les
vétérans de la VIIe légion.Elle fut envahie par les wisigoths au
quatrième siècle qui s'y maintinrent
après la défaite de Vouillé en 507. Les Francs ne soumirent que tardivement le pays
au huitième siècle, qu'il devint un duché, puis le marquisat de Gothie ou de
Septimanie et enfin le Duché de Narbonne au dixième siècle, annexé aux états
de la maison de Toulouse, le Duché de Narbonne.
-oOo- En savoir plus sur la Septimanie> Septimanie - Neustrie - Austrasie > Origine de la Septimanie par Dom Vaissete, 1730 . Extrait des MEMOIRES DE L'HISTOIRE DU LANGUEDOC (pages 33 à 57). Le document original compte 1138 pages, écrit par Pierre Bosc en 1633. (en vieux Français) > Chapitre sur l'origine de la SEPTIMANIE (version PDF) |