DU CONSULAT NIMOIS
Le
sceau des Consuls, 1226
Médaille
du Docte collège des Consuls de Nîmes en 2006
Gravure
publiée par Ménard
dans son histoire de Nimes au XVIIIe siècle.
Le
Consulat aurait repris l’organisation des cités italiennes qui datent du XIe
siècle, l’organisation du Consulat municipal aurait en premier gagné la
Provence et le Comtat Venaissin, il ne se serait répandu en Languedoc qu’au
cours du XIIe siècle. (Milan 1093, Gênes 1100, Arles 1131, Montpellier 1141,
Nîmes 1144, Narbonne 1148.)
1124
La
Communauté de Nimes, jusqu'alors imprécise, mal connue, apparaît et se
manifeste pour la première fois d'une façon nette en 1124. Cette année-là, elle
achète à son vicomte, Aton IV, pour 4.000 sols melgoriens, l'exemption
perpétuelle des « questes et toltes » exigées quelquefois par ce prince féodal.
On se demande même si la somme précitée fut réellement comptée à Aton IV.
1144
La
communauté de Nîmes avec ses consuls apparaît mentionnée pour la première fois
dans un acte en 1144, toutefois l’origine de cette institution était
certainement antérieure. Malheureusement aucune charte d’établissement de ce
consulat n’est arrivée jusqu’à nous.
Les
premiers consuls nîmois ne sont que les délégués des Comtes de Toulouse établis
par lui pour le temps qui lui plaira.
1207
Le
26 août 1207, les habitants de la ville alliés aux chevaliers des Arènes se
soulèvent contre le Comte Raimond VI affaiblit, il vient d’être excommunié par
le Pape, ils s’emparent de ses droits seigneuriaux et nomment quatre
chevaliers, consuls des Arènes, et quatre bourgeois, consuls de la ville. Le
consulat est établi pour deux ans à partir du jour de la St Michel. (29
septembre)
1208
Le
23 février 1208, le consulat deviendra commun à la cité et au château, ils
seront au nombre de huit et recevront un appointement de cent sols qui leur
sera payé en fin d’exercice, l’élection se fera tous les ans le premier
dimanche de carême.
Les
huit premiers consuls élus de Nîmes sont : Guillaume d’Arène, Guillaume de
Géolon, Pons de Vézénobre, Durant Botzon, Pierre Guiraud, Pierre Rochette
Bertrand d’Arène et Bernard Folatier.
1209
Le
16 février 1209 Raymond VI est présent à Nîmes, il est sous la menace d’une
croisade, il concède le maintien du Consulat de la ville sur la base de 1207.
La
présence de Simon de Montfort dans la région avec ses croisés, assure pour un
temps la garantie de ces accords mais ce dernier ayant été tué au siège de
Toulouse, Nîmes sans protections rentre de nouveau sous la domination des
Comtes toulousains.
Une
charte est passée entre Sancie d’Aragon femme de Raimond VII, le 12 novembre
1218, elle rétablit certaines concessions, dont la reconnaissance des quatre
consuls de la ville à l’exclusion de la noblesse des Arènes.
1225
Le
25 février 1225, les chevaliers des Arènes et les habitants de la cité qui
vivaient en bonne harmonie décident d’un nouveau pacte qui rétablit les accords
de 1207. Cette reprise en main des affaires de la ville est évidemment liée à
la présence dans la région du roi de France Louis VIII, en croisade contre les
Albigeois et le Comte de Toulouse.
1226
Ménard
et dom Vaissette dans les planches jointes à leur histoire nous offrent un
cachet (image ci-jointe) scellant un
acte de 1226 et qui était propre à la communauté de Nîmes. Ce sceau représente
quatre consuls de la ville. Actuellement ce dernier fait parti des ornements
vestimentaires du « Docte Collège des Consuls de Nîmes ».
1243
En
1243, le sénéchal du Roi enlève aux consuls le droit d’élire leurs successeurs,
il garde pour lui-même cette prérogative, par la suite une seconde modification
vient encore affaiblir le Consulat de Nîmes, il est restreint au nombre de
quatre.
1254
En
1254, de retour de sa première croisade Saint-Louis visite Nîmes, il décide
face aux demandes des nîmois de nommer une commission, cette dernière rétablira
le consulat sensiblement sous son ancienne forme.
1272
En
1272 le corps politique nîmois se compose de trois éléments, la noblesse, les
chevaliers des Arènes, la bourgeoisie et enfin la population. Siègent
maintenant à l’Hôtel de Ville, huit consuls et vingt sept conseillers, leur
mode d’élection va varier au cours des ans ainsi que leur pouvoirs.
1390
En
1390, suite à une forte régression économique et démographique, les habitants
de Nîmes obtiennent qu’à l’avenir il n’y aurait plus que quatre consuls et
vingt-huit conseillers élus sans distinction de classe pour une année.
1420
En
1420 ayant pris partie pour les Bourguignons contre le futur roi Charles VII,
la ville fut assiégée et forcée de se rendre, le roi désista les consuls et
priva les habitants de leur consulat, peu après, le 22 avril 1420 il le
rétablit sous la condition que les consuls prêteraient serment d’obéissance et
fidélité au roi.
1631
Un
édit royal de 1631, confirme les dispositions de l’accord signé en 1629 « la
paix de Nîmes », il ordonne que les consuls des villes religionnaires
du Languedoc et de la Guyenne, deviennent mixtes. A Nîmes, le premier et le
troisième consul devant être catholiques, les deuxième et quatrième
protestants.
1678
Sept
ans avant la révocation de l'Edit de Nantes (18 octobre 1685), Louis XIV, pour prévenir toute opposition et toute
division au sein du conseil municipal, provenant du mélange de différentes
opinions dans le conseil, prit, en date du 12 décembre 1678, un arrêt en
conseil d'état décidant qu'à l'avenir, et à partir du 1er janvier suivant, les
protestants seraient exclus du consulat, comme du conseil de ville, et qu'il
n'y serait admis que des catholiques.
En
même temps, l'arrêt nomma pour l'année qui allait commencer des consuls et des
conseillers tous pris parmi les catholiques. Ce fut la fin du mi-partiment du
corps municipal à Nîmes.
1774
Par
les arrêtes du conseil du 27 octobre 1774 et du 11 mai 1775, le premier consul
joint à son titre celui de maire, il est élu pour 4 ans. Le deuxième consul
adjoint à son titre celui de lieutenant de maire, il est élu pour 3 ans. Les
troisième et quatrième consuls sont élus pour 2 ans, l’un d’eux sortant chaque
année et à tour de rôle.
1777
En
1777, une harmonisation du système municipal est mise en place dans les
différentes villes du Languedoc, la communauté nîmoise aura donc deux conseils
politiques, composés de 24 membres chacun et 8 consuls.
1788
Le baron de Marguerittes sera le dernier premier Consul en
1788
1789
En
décembre 1789, abolition légale des municipalités existantes dans chaque ville,
bourg, paroisse et communauté.
1790
Constitution
d’une nouvelle municipalité et élection du maire, Jean Antoine Teissier, baron
de Marguerittes, le 3 février 1790. Dernier Premier Consul il sera aussi le
premier Maire de Nîmes.
Georges
Mathon, Consul de Nîmes, mai 2006
-oOo-
En
Savoir plus
>
Origine
des Consuls de Nîmes
> Le Consulat et les Institutions Municipales Nîmoise, par
Felix de la Farelle 1841 >
Institution
Communale à Nîmes jusqu'en 1789, par J. Igolen
>
Chronologie
historique des Consuls de Nîmes
>
Listes
des Consuls de Nîmes > Le Consulat Nîmois - Histoire de son organistion - Thèse
de Doctorat de Armand Angelras, 1912
>
Article
Midi Libre du 13 février 2005 sur les Consuls de Nîmes
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