HISTOIRE DE LA VILLE DE NIMES
Livre onzième.
Léon Ménard, 1758.
 
                          
écu de Nîmes, champ de gueule (rouge)                                 un taureau d'or passant à dextre    
 
CXXXI. - Les états de la sénéchaussée de Beaucaire nomment des députés, pour aller présenter les hommages du pays au roi François Ier monté sur le trône. Le juge-mage Jean de Montcalm en est le principal.
 
La France venait de perdre depuis peu le roi Louis XII, prince doux, clément, le véritable père de ses sujets. Il était mort à Paris, le 1er de janvier de l'an 1514 (1515). Comme il ne laissa que des filles, ce fut le comte d'Angoulême, son neveu a la mode de Bretagne, qui lui succéda sous le nom de François ler, âgé de vingt et un ans.
 
Ce prince fut sacré à Reims le 25 du même mois. Aussitôt après son avènement au trône, les états particuliers de la sénéchaussée de Beaucaire s'assemblèrent à Uzès dans ce mois de janvier, pour lui envoyer présenter les hommages de cette sénéchaussée. Ils nommèrent pour cela quelques députés, dont le principal fut Jean de Montcalm, juge-mage, qui fut élu au lieu d'un des consuls de Nîmes.
 
Le sénéchal Jacques de Crussol, vicomte d'Uzès, présida à cette assemblée. La nomination de Jean de Montcalm fut ensuite confirmée par une délibération du conseil de ville de Nîmes, qui se tint à ce sujet le 12 du même mois de janvier.
 
On chargea en même temps cet officier de demander au roi la confirmation des privilèges de la ville. II partit bientôt pour la cour, avec les autres députés de la sénéchaussée de Beaucaire. Ils se joignirent tous a ceux que les deux autres sénéchaussées de Languedoc avaient aussi nommés pour le même objet.
 
CXXXII. - Le roi François Ier confirme les privilèges de la ville de Nîmes. Il lui permet de mettre dans l'écu de ses armes un taureau d'or passant. (An de J.-Ch. 1516.)
 
Le juge-mage Jean de Montcalm s'acquitta avec succès de la commission qu'on lui avait donnée. Le roi François Ier accorda aux habitants de Nîmes la confirmation de tous leurs privilèges, par des lettres données à Paris au mois de février suivant.
 
Sous le contre-scel de ces lettres furent attachées celles que la ville avait obtenu des deux derniers rois, Charles VIII et Louis XII, qui confirmaient les mêmes privilèges, comme étant les plus récentes et les plus étendues.
 
On y joignit aussi une copie des privilèges particuliers, accordés aux habitants à l'instar de ceux des bourgeois de Paris. Le roi, dans ses lettres, donne à la ville de Nîmes les titres honorables de ville épiscopale, de siège royal de la province, et de chef de la sénéchaussée de Beaucaire.
 
François Ier accorda bientôt une nouvelle grâce aux consuls et habitants de Nîmes. II leur permit par des lettres, datées de Lyon, au mois d'avril de l'an 1516, de remplir le champ de gueules, qui formait alors l'écu des armes de la ville, et de mettre désormais dans ce champ un taureau d'or passant.
 
Ces lettres contiennent en même temps des témoignages marqués de l'estime singulière que ce prince avait pour la ville de Nîmes ; témoignages qu'il renouvela souvent durant le cours de son règne. Il l'appelle l'une des principales et anciennes villes de Languedoc et de la province de Narbonne ; renommée par sa propre antiquité, autant que par les anciens édifices qu'elle conservait, et par d'autres marques de son excellence. II lui donne de nouveau les titres de cité capitale d'un évêché, et de siège principal de la sénéchaussée royale de Beaucaire.
 
Les lettres de cette concession ne furent expédiées que quelques mois après. Tristan de Brueis, seigneur de Poulx, alors premier consul de Nîmes, les avait sollicitées pendant le séjour qu'il venait de faire à Paris, où il était allé pour quelque affaire qui regardait les francs-fiefs, mais il ne les avait pas fait expédier. Je vois que dans un conseil de ville, tenu le 15 de mai suivant, il exposa ce qu'il avait fait à ce sujet, et dit que les frais de ces lettres, soit pour les lever, soit pour le secrétaire, et autres qui avaient porté la parole au roi, montaient à trente-huit écus-soleil. Sur quoi on délibéra de charger Pierre Pavée, bourgeois de Nîmes, qui allait à la cour, de les faire expédier et de payer tout ce qu'il faudrait pour cela.
 
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