Chronologie sur la présence
des Lombards à Nîmes de 1276 à 1441.
 
 
 
 
Première période
L'établissement à Nîmes en 1276 de marchands Italiens, Toscans et Lombards, préalablement établis à Montpellier, qui appartenait alors à Jacques II, roi de Majorque, ( ce dernier vendra ses droits sur la ville et la baronnie de Montpellier au roi de France Philippe VI de Valois, au mois d'Avril de l’an 1349.), fut avantageuse pour les marchands ainsi que pour le commerce nîmois.
Foulques-Chacci, au nom des divers corps de marchands italiens, fit à Paris en février 1277, une série de conventions avec le roi Philippe le Hardi (1270-1285).
Ces conventions comprennent 16 articles, par lesquelles le roi accorde une série de privilèges :
Même protection que les bourgeois de Paris ; les biens des défunts appartiennent à leurs héritiers ; exemption de la garde de la ville ; restriction sur les redevances calculées sur les droits payés par leur anciens possesseurs ; pas d'autres redevances que celles payées à Montpellier ; pas de punition pour cas de simple fornication ; ils pouvaient effectuer le change sans usure ; ils pouvaient avoir des Consuls à Nimes ; les poids et les balances étaient établies semblables à ceux de Montpellier ; l'office de peseur serait nommé par eux-mêmes...
 
Deuxième période
Sous le règne de Louis le Hutin (1314-1316) divers droits onéreux furent appliqués aux Italiens.
Le roi prenait alors quatre deniers par livre sur toutes les marchandises que les Italiens achetaient à la foire de Nîmes, il prenait aussi à cette foire un denier sur chaque pièce d'étoffe qu'achetaient ces Italiens, que, de plus on avait établi des droits sur toutes les marchandises qu'ils emmenaient en France par mer et faisaient débarquer au port d'Aigues-Mortes, ainsi que sur celles qu'ils faisaient sortir du pays par le même port.
Ces mesures étaient en contradiction des conventions passées en 1278 avec Philippe le Hardi, dans les qu’elles il avait été dit qu'ils seraient exempts de toutes sortes d'impositions, et qu'ils ne paieraient d'autres droits pour leurs marchandises dans toute l’étendue de la sénéchaussée, que ceux qu'ils payaient auparavant à Montpellier, où ils avaient d'abord fait leur première résidence. se retranchant uniquement sur leurs privilèges, ils ne tardèrent pas à faire leurs efforts pour se délivrer de ces droits.
Dénonçant leurs conventions avec Philippe la Hardi, ils retournent à Montpellier, qui appartenait alors au roi de Majorque. Mais les habitants de Nîmes les obligèrent, par une ordonnance du sénéchal Pierre de Macherin, du 8 de juin de l'an 1314, à retourner en cette dernière ville, à y faire leur demeure, et y exercer leur commerce.
La plupart obéirent et vinrent reprendre leur demeure à Nîmes.
 
Troisième période
Quelques années après, c'est-à-dire en 1317, ils abandonnèrent encore cette ville, et transportèrent leur commerce hors de la sénéchaussée. Le pays était appauvri par un trafics du port d'Aigues-Mortes extrêmement diminués, depuis que les marchands lombards s'étaient retirés de la sénéchaussée pour aller demeurer ailleurs, et cela à cause d'impositions que le feu roi Louis le Hutin (1314-1316), avait mise sur leurs marchandises.
Philippe le Long (1316-1322) donna alors des ordres pour les contraindre à retourner à Nîmes dans l'espace de quarante jours, et à y continuer leur commerce, ordres qui furent publiés à Montpellier même, de l'autorité de la cour du roi de Majorque, le 13 de novembre de l'an 1321. Etant de nouveau revenus à Nîmes, ils y demeurèrent jusqu'en 1341, date d'un nouveau départ.
 
Quatrième période
Appauvri par ces derniers départs les habitants de Nîmes feront opposition à l'établissement de la gabelle, le 8 janvier 1342.
Le roi de France avait besoin de créer de nouveaux impôts pour financer une grande politique. Le roi de Majorque moins gourmand attirait les marchands dans son petit royaume. Ce "paradis fiscal" convenait fort bien aux marchands italiens,  mais il portait ombrage aux finances du roi de France. Ce dernier, convaincra le petit roi de Majorque à lui vendre ses domaines enclavés dans son royaume en 1349. (voir NOTA)
Philippe II roi de Majorque ayant vendu ses droits sur Montpellier,  certains Lombards n'ayant plus d'avantages à commercer dans cette ville viendront reprendre de façon plus modeste leur commerce à Nîmes jusqu’en 1441, date de leur dernière retraite.
 

NOTA : Le roi de France ne s'acquittera de sa dette que le 13 septembre 1395. Isabelle, héritière du défunt roi de Majorque, reçut pour paiement de cette vente, la somme de cinq mille francs d'or ainsi qu'une rente viagère de douze cens livres sur le château et la châtellenie de Gallargues au diocèse de Nimes, et sur divers autres domaines des environs.

 
Fin de la présence des Lombards
Ils n'avaient plus alors aucun établissement, la propriété de la loge qu’ils avaient fait bâtir (rue des Lombards emplacement du N°15, le Fouillis), se trouvant alors vacante par leur retraite, un procès surgit entre les Consuls de Nîmes et le procureur du roi pour en déterminer le successeur, il se termina par une transaction.
 
Malgré le départ de leurs compatriotes, certains marchands restèrent à Nîmes et y prirent un établissement fixe, ils s'y marièrent, et en devinrent de vrais citoyens, par la suite ils se fondront avec les autres habitants de la ville et participeront comme eux à toutes les affaires de la communauté. Nous retrouvons encore à ce jour (2005) certains patronymes à Nîmes et dans le Gard : Nègre (Nigro), Bauzon (Bossoni), Périni, Nuty (Nuti), Bruneton (Brunetus), Testa.
 
La rue des Lombards actuelle doit son nom officiel à la commission municipale de 1824 qui a attribué la plupart des noms de rues de l'époque. Malgré cela et pendant plusieurs décénies elle conserva auprès des nîmois, ses appelations anciennes, Prêcheurs (l'établissement des frères Prêcheurs était situé à proximité au XIIIe siècle), Lombarderie (ces commerçants et marchands d'origines italienne tenaient boutique dans ce quartier) et "de Marguerittes" (nom du premier maire de Nîmes (1790), le baron de Marguerittes, il habitait dans cette rue à l'époque révolutionnaire.
 
Les rois de France de 1226 à 1461
Philippe III, Le Hardi, règne 1270-1285
Philippe IV, Le bel, règne 1285-1314
Louis X, Le Hutin, règne 1314-1316
Philippe V, Le Long, règne 1316-1322
Charles IV, Le Bel, règne 1322-1328
Philippe VI de Valois, règne 1328-1350
Jean II, Le bon, règne 1350-1364
Charles V, Le sage, règne 1364-1380
Charles VI, Le fou, règne 1380-1422
Charles VII, Le victorieux, règne 1422-1461
 
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> Article Midi libre du 20 février 2005
 

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