Le Baccalauréat de Mistral
Par Marcel COULON
Académie de Nîmes, 1933 
 
Alphonse Daudet et Frédéric Mistral.
 
Élève du collège d'Avignon, Mistral vint passer son baccalauréat à Nimes, parce que le ressort de l'Académie de Nimes comprenait le département de Vaucluse.
 
A cet événement est consacré sous ce titre : Coume passère bacheliè, le chapitre VIII de ses Mémoires. Il y est beaucoup question, il y est surtout question de son séjour à l'Hôtel du Petit Saint-Jean. La date de ce séjour n'y figure point, mais elle nous est en partie donnée par une lettre de Mistral à son maître répétiteur Roumanille datée : Hôtel Petit Saint Jean, Nimes, 18 août 1847. Cette lettre débute ainsi :
 
« Chantons alléluia, monsieur Roumanille, avec les volées des cloches nîmoises .Je suis reçu bachelier !....».
 
L'adolescent, c'est visible, écrit sous le déclenchement de la joie que lui procure sa réussite, qu'il vient d'apprendre. Et en fait, c'est bien le 18 août 1847, qu'il fut reçu. Mais proclamé reçu le 18 août, quand donc avait il subi les épreuves ?
 
Si vous posiez la question à un Nîmois, il vous; renverrait à la plaque que le Comité du Centenaire apposa, en 1930, sur l'emplacement qu'occupait voici encore une dizaine d'années, l'hôtel du Petit Saint-Jean. Et cette plaque renvoie précisément au chapitre VIII des Mémoires éclairé par la lettre de Mistral à Roumanille, en inscrivant au dessous d'un passage de ce chapitre, et comme source de la citation ces mots : Lou Bachelié de Nimes 17-18 août 1847. Rien de plus juste puisque Mistral a été reçu bachelier le 18 et, puisque son récit déclare qu'il fut bachelier le lendemain du jour où, étant arrivé le matin a Nimes, il avait subi, ce matin même, l’épreuve de l'écrit.
 
Le Comité du Centenaire, connaissant la lettre à Roumanille et ajoutant foi au récit des Mémoires, extrêmement affirmatif quant au fait que le candidat a. passé l'écrit la veille et l'oral le lendemain, a libellé son inscription marmorcéenne telle que l'on peut la voir.
 
L'entier récit de Mistral a non seulement pour base, mais pour substance, le fait que l'examen dura deux jours consécutifs. Il montre le candidat se rendant dès son arrivée à l'Hôtel de Ville, où il subit aussitôt la seule épreuve écrite que le baccalauréat, en 1847, comportait : version latine, pour laquelle on lui donna une heure. Une heure et rien qu'une heure ! comme dit Hernani, et voilà notre gaillard libéré bien avant que midi sonne. Son baluchon sous le bras, il erre à la recherche d'un hôtel et fait « peut-être dix fois » le tour de la ville en reluquant les enseignes. Soudain il tombe en arrêt devant celle-ci : Au Petit Saint-Jean. Voilà son affaire : « Saint Jean est, en effet, un saint qui, paraît de chez nous. Saint Jean amène la moisson ; nous avons les feux de Saint Jean, les pommes de Saint Jean.... Et j'entrai au Petit Saint Jean.... ».
 
Hôtel du petit St Jean à Nîmes.
 
La cour était pleine de charrettes bâchées à la mode de Provence et de groupes de Provençales qui babillaient et riaient. Il se glisse dans la salle et s'assied à la grande table garnie « rien que de jardiniers ; maraîchers de Saint Remy, de Château-Renard, de Barbentane qui se connaissent tous, car ils venaient au marché une fois par semaine. Et de quoi parlait-on ? rien que du jardinage ! »
 
Ce midi-là, on parla encore d'un autre sujet. Interrogé par son vis-à-vis sur le pourquoi de sa présence à Nîmes, l'adolescent répond qu'il est venu passer bachelier. Il doit expliquer le sens de ce mot. « On a fait aujourd'hui parmi nous (ajoute-t-il) le premier tirage : mais c'est demain matin que nous passerons à l'étamine ».
 
Oh ! coquin de bon sort ! cria toute la tablée, nous voudrions bien y être pour voir si vous passerez au trou ?... Et que va-t-on demander par exemple voyons ?...
 
La réponse occupe quelques pages, coupées de réparties savoureuses, dont les meilleures proviennent du Remontrant, « un jardinier de Château-Renard qui parlait du gosier » et qui finalement conclut :
 
Et bien camarades savez-vous ce qu'il faut faire ? Quand nous allons a quelque fête, que l'on fait courir les taureaux ou qu’il y a des belles luttes il nous arrive souvent de rester un jour de plus pour voir qui aura la cocarde ou le prix… Nous sommes à Nîmes : voila un gas de Maillane qui demain, matin va passer bachelier. Au lieu de partie ce soir, messieurs, couchons à Nimes et demain nous saurons au moins, si notre Maillannais a passé bachelier.
 
Ça va dirent les autres : de toutes les façons la journée est perdue. Allons, il faut voir la fin !
 
Le lendemain matin, le candidat est reçu et il s'en va par la ville comme porté par les anges. Mais le plus beau, ce sera au Petit Saint Jean.
 
Nos braves jardiniers m'attendaient impatients et, me voyant venir rayonnant à fondre les brumes ils s’écrièrent : Il a passé !
 
Tout le monde sort. Embrassades et poignées de mains. Allocution du Remontrant les yeux humides, la voix claironnante. Farandole. Puis à table : brandade, bouteilles, toasts et chansons.
 
Il y a de cela cinquante-huit ans passé (ajoute Mistral). Toutes les fois que je vais à Nimes et que je vois de loin l'enseigne du Petit Saint-Jean ce moment de ma jeunesse reparaît à mes yeux dans toute sa clarté et je pense avec plaisir à ces braves gens qui, pour la première fois, me firent connaître la bonhomie du peuple et la popularité.
 
Voilà une merveilleuse mise en train pour le futur auteur de Mireille, pour l'apôtre du : Car cantan que per vautre...
Cette farandole, c'est le type avant la lettre de la plus pure des félibrées ; et l'on comprend que le récit de Mistral se soit attaché davantage à l'Hôtel du Petit Saint Jean qu'a l'Hôtel de Ville ! Sur son écrit, en effet, le mémorialiste passe vite....
 
On nous enferma à l'Hôtel de Ville, dans une grande salle nue et la un vieux professeur nous dicta, d'un ton nasillard, une version latine ; après quoi, humant une prise, il nous dit : « Messieurs vous avez une heure pour traduire en français la dictée que je vous ai faite.. Maintenant/débrouillez vous ». Et dare dare, pleins d'ardeur, nous nous mîmes à l'oeuvre ; à coups de dictionnaire le grimoire latin fut épluché ; puis à l'heure sonnante, notre vieux priseur de tabacs ramassa les versions de tous et nous ouvrit la porte en disant : « A demain ! »
…Et sur son oral il ne s'arrête pas longtemps :
Dans une grande salle, devant une grande table chargée d'écritoires de papiers et de livres, il y avait,,, assis gravement, sur leurs chaises cinq fameux professeurs venus exprès de Montpellier,.avec le chaperon bordé d'hermine sur l'épaule et la toque sur la tête. C'était la Faculté des Lettres et voyez le hasard : un d'eux était M Saint-René Taillandier, qui devait quelques ans après devenir le patron, le chaleureux patron de notre langue provençale. Mais à cette époque nous ne nous connaissions pas ! et l'illustre professeur ne se doutait certes pas que le petit campagnard qui bredouillait devant lui deviendrait quelque jour un de ses bons amis.
 
Mais que pensent de tout cela les papiers académiques qui dormaient depuis 1847, aux archives départementales du Gard ?
 
-oOo-
 
Chambre de Mistral, Hôtel du Petit St Jean à Nîmes.
 
Je ne sais pas ce qu'ils en pensent, mais je vois ce qu'ils en disent. Ils disent que le baccalauréat de Mistral n'a pas duré deux jours, mais un, et que notre mémorialiste passa bachelier, pour l'écrit et pour l'oral, durant la seule journée du 18 août 1847.
 
Procès verbal des séances de la Faculté des Lettres de Montpellier au chef lieu de l'Académie de Nimes en août 1847.
- Le 18 août le doyen de la. Faculté des Lettres de Montpellier a dicté une version à vingt cinq candidats qu'il a surveillés avec M Lenthéric professeur à la Faculté des Sciences. MM, les professeurs Germain et Taillandier, désignés par le doyen pour faire partie du jury, l'ont assisté dans la correction des copies.
 
Dix huit candidats ont été admis à subir l'examen, savoir :
 
Suivent les noms de ces heureux dix huit, parmi lesquels celui de Mistral. Le procès-verbal continue en exposant qu'ils ont subi l'examen oral en trois groupes de six : le premier groupe le 18 août à deux heures de l'après-midi ; le second, le 10 à huit heures et demi du matin ; le troisième, le 19, à deux heures.
 
Mistral fait partie du premier groupe avec les jeunes Chamontin, Bourdon, Ely, Cauvy et Couron, ce dernier du collège d'Avignon comme Mistral. Le seul Cauvy fut ajourné les autres obtinrent la mention « assez bien ».
 
C'est l'un des deux originaux lu procès-verbal, et non point une copie, qui se trouve aux Archives. Il est écrit et signé par Le doyen L. Signy. Voilà donc le nom du vieux professeur dont parlent peu révérencieusement les Mémoires, lesquels corroborent le procès-verbal, quant à la présence parmi le jury de ce Saint-René Taillandier, qui devait devenir comme le Sainte-Beuve du Félibrige. Mais Mistral commet une erreur en parlant du jury de cinq membres ; ils n'étaient que quatre.
 
La session comprend 109 candidats partagés en trois fournées : celle des 25 dont Mistral, une de 32 qui passa, l'écrit le 20 août, la dernière réunissant les 52 autres qui passèrent l'écrit le 23. Sur ces 109, quarante furent reçus ; 9 avec la mention « Bien », 31 avec la mention « Assez bien ». Les soixante neuf autres furent ajournés : 48 après la version, 21 après l'examen.
 
Ouverte le 18, la session fut terminée le 25, et, le 31 août, le doyen adressait au ministre un rapport dont le double est au dossier et qui dit :
 
La Faculté n'a qu'à se louer de l'accueil qu'elle a reçu à Nimes. L'Administration académique a été parfaitement bienveillante. Les candidats ont montré une décence, et une docilité qui fait honneur à leurs maîtres.
 
Quand aux examinateurs ils ont été à Nimes ce qu'ils sont a Montpellier. Ils ont encouragé les candidats et les ont mis sur la voie avec une patience telle que ceux qui ont échoue n’ont le droit de se plaindre que d'eux-mêmes. Dans l'appréciation des versions comme dans celle des réponses orales, la mollesse qui abaisse le niveau des études et la rigueur qui s'expose à rejeter les bons élèves ont été évitées avec le même soin.
 
Je joins à ce rapport, monsieur le Ministre le Procès-verbal de nos séances : 2° la liste des ajournés ; 3° trois textes latins avec cent huit copies (le candidat Colombon n'a pas remis la sienne).
 
Le dossier contient encore une lettre du 3 août 1847 par laquelle le sieur Gisclard, proviseur du collège royal d'Avignon, adresse au recteur les certificats d’études et les extraits de naissance des onze (Mistral compris) élèves de son établissement qui doivent se présenter. Il contient une lettre du 14 août 1847 par laquelle l'adjoint au maire de Nimes, le sieur Causse, informe le recteur que les salles de la bibliothèque municipale à l'Hôtel de Ville seront entièrement à la disposition de l'Académie à dater du 18 août pour tout le temps que dureront les examens.
 
Autre chose. Mistral dit qu'arrivant à Nimes (je suppose par le train) il rencontra un gros d'écoliers des environs qui venaient pour le même motif que lui.
 
Ils étaient pour la plupart accompagnés de leurs parents, beaux messieurs et belles dames avec les poches pleines de recommandations : l'un avait une lettre pour M. le Recteur, un autre pour l'Inspecteur, un autre pour le Préfet ; celui-là pour le Grand-Vicaire et tous se rengorgeaient et faisaient sonner le talon avec un petit air de dire : « Nous sommes sûrs de notre affaire ! »
 
Une lettre adressée le 4 août 1847 au recteur de l'Académie de Nimes par le sieur Lesbrot, sous-inspecteur primaire d'Avignon et progéniteur d'un des candidats figure au dossier. Détachons en ce passage :
 
Il a (mon fils), les nerfs extrêmement sensibles, au point qu'il ne peut soutenir la vue d'une arme. La moindre explosion le trouble. Aussi je crains qu'il n'ait pas retiré des expériences de Physique et Chimie tout le fruit qu'il eût pu en, retirer.
 
Je ne sais ce que les épreuves réservèrent au jeune Lesbrot, si peu capable de faire jamais un artilleur. Voyez vous qu'en sortant le nez de sa tabatière le brava doyen qui lui dicta la version ait éternué !
 
-oOo-
 
Lorsque, quelques jours après nos belles fêtes nîmoises du Centenaire, je fus voir ce à quoi nul n'avait songé, si les archives départementales du Gard possédaient des renseignements sur ce baccalauréat dont Mistral nous parlait si peu, ce n'était certes pas dans l'idée que son beau récit pouvait ne pas être véridique. Mais maintenant qu'il ne l'est point, il ne m'en paraît pas moins beau. Qu'y a-t-il cependant, à la base de cette invention de poète ? invention parfaitement consciente, car il ne saurait s'agir d'une erreur de mémoire malgré que cinquante huit ans séparent le mémorialiste du bachelier.  Quelle est la part de réalité, graine de la fleur si fraîche que les Mémoires nous offrent ?
 
Je la crois très faible, en dehors du fait que Mistral déjeuna le 18 août, au Petit Saint Jean, où il me paraît déjà difficile d'admettre qu'il soit tombé par hasard, et comme conduit par la main d'une Providence déjà félibréenne en 1847... Mais enfin, il a déjeuné le 18 août au Petit Saint Jean, auberge naturellement fréquentée, étant placée au débouché de la route d'Avignon, par des Provençaux de sa Provence. Il en a trouvé à table; il les a intéressés à son baccalauréat et quand, vers cinq heures reçu bachelier, il a couru au Petit Saint Jean, ils n'en étaient pas encore partis ; ce n'est pas avant cinq heures du soir que des charretiers se mettront en route, un 18 août partant de Nimes ; et l'août 1847, les gazettes me l'ont assuré, fut entre le 15 et le 20, particulièrement chaud.
 
Ils auront donc joyeusement félicité le triomphateur, et il se pourrait qu'il y ait eu dans la cour du Petit Saint Jean une esquisse de farandole.
 
Mais, voilà ce qui me chiffonne, ou plutôt ce qui me chiffonnerait si, au contraire, cela ne me réjouissait pas dans l’admiration où la naïve gentillesse de l'imagination de Mistral me plonge : le 18 Août 1847 fut un mercredi ; et si les choses se passaient en 1847 comme elles se passent à ma connaissance depuis cinquante ans, le grand marché hebdomadaire nîmois ne se tenait pas les mercredis mais les mardis. Alors, que devient la grande tablée des maraîchers, exposée dans le récit mistralien ? Le mercredi 18 août elle...avait été là la veille.
 
N’est-ce pas pourquoi Mistral, très fixé sur les choses nîmoises et qui passé 1847, a souvent dû déjeuner au Petit Saint Jean, aura donné à la réalité une telle entorse ? N'est-ce pas pourquoi il nous raconte que son baccalauréat, commencé le mardi 17 pour se terminer le lendemain mercredi 18 ?
 
Mensonge touchant, provoqué par son désir de prouver, tout en la justifiant, l'ancienneté de sa foi provençale, ressort de son génie, levier de son œuvre ; mensonge pieux, provoqué par le désir d'enfoncer le plus profondément possible dans le sol de sa jeunesse les racines de son dévouement aux pastre e gènt di mas !
 
Au surplus en donnant ces souvenirs dictés, non pas du tout par le dessein de se mettre en scène, mais par celui de magnifier la Provence, ce puissant Imaginatif a-t-il pris l'engagement solennel, à la manière, par exemple d'un Jean Jacques, de dire servilement la vérité et rien qu'elle ? Parbleu non ! Il a réservé au contraire ses droits et ses devoirs de poète et son livre ne s'intitule pas « Mémoires » tout court, mais Memori e Raconte (mémoires et récits) comme celui de Gœthe : Warheit und Dichtung (vérité et poésie).
 
Ce n'est pas la seule analogie que Mistral, génie ouvert aussi largement à l'imitation de la réalité qu'à la création du rêve, présente avec Gœthe, comme lui folklorique ensemble et olympien.
 
Extrait des Mémoires de l’Académie de Nimes, année 1933-34-35, p 132-140 – Marcel Coulon.
 
Première page de Memori e Raconte de Frédéric Mistral.
MOUN ESPELIDO
 
Au mas dóu Juge
 
Lis Aupiho - La cansoun de Maiano - Mi gènt - Mèste Francés moun paire -
Delaïdo ma maire - Jan dóu Porc - Moun grand Estève - Ma grand Nanoun -
La Fiero de Bèu-Caire - Li flour de glaujo -
 
Autantliuen que me rapelle, vese davans mis iue, au miejour, eilalin, uno bancado de mountagno que, dóu matin au vèspre, si mourre, si calanc, si baus e si valoun, quouro clar, quouro encre, bluiejon en oundado.
 
Es la cadeno dis Aupiho, encenturado d’óulivié coume uno roucaredo grèco, un veritable miradou de glòri e de legèndo. Lou sauvadou de Roumo, Càius Màius (coume nòsti païsan apellon Caius Marius), encaro poupulàri dins touto l’encountrado, es au pèd d’aquéu bàrri qu’esperè li Barbare, darrié li paret de soun camp. E si troufèu vitouriau, à Sant-Roumié sus lis Antico, i’a dous milo an que ié roussejon.
Es au pendis d’aquelo costo que rescountras li tros dóu grand ouide rouman que menavo, à ço que conton, lis aigo de Vau-Cluso dins lis Areno d’Arle: coundu que li gènt noumon Ouide di Sarrasin, pèr-ço-que li Mouracho prenguèron Arle pèr aqui.
 
Es sus li baus d’aquéli colo que li prince Baussen avien soun castelas. Es dins li redoulènci d’aquéli valounado, i Baus, à Roumanin e à Roco-Martino, que tenien Court d’Amour li bèlli castelano dóu tèms di Troubadou.
 
Es à Mount-Majour que dormon, souto li bard di clastro, nòsti rèi arlatan. Es dins aquéli baumo dóu Valoun d’Infèr, de Cordo, que nòsti Fado trèvon. Es souto aquéli rouino, o roumano o baussenco, que jais la Cabro d’Or Moun vilage, Maiano, en avans dis Aupiho, tèn lou mitan dóu plan, uno larg o planuro qu’en memòri, bessai, dóu conse Càius Màius, noumon encaro lou Caiéu.
 
« Quand luchave, me disié lou Pichot Maianen, un vièi luchaire de l’endré, iéu ai proun vanega, au Lengadò coume en Prouvènço... Mai, jamai, dis, ai vist uno plano tant cloto coume aquest terradou. Se, despièi la Durènço jusqu’à la mar, alin, se tiravo uno rego d’araire encandelado, uno enregado de vint lègo, l’aigo, touto souleto, i’anarié au nivèu pendènt ».
 
Emai nòsti vesin nous traton de manjo-granouio, li Maianen, fau dire, soun toujour esta d’avis que i’a ges de païs plus poulit que lou siéu souto la capo dóu soulèu.E tambèn, uno fes que m’avien demanda quàuqui coublet pèr cantadisso, veici li vers que i’aviéu fa:
 
 En 1930 à l'occasion de centenaire de la naissance de Mistral, on inaugure, une plaque à l’angle de la rue Colbert et de la rue Amiral Courbet. Cette plaque dans un texte en Provençal, commémore le passage de F. Mistral dans notre ville.
 
 
 
A cet emplacement existait l’hôtel du Petit Saint Jean démoli en 1920, Mistral y séjournait lors de ses passages dans notre ville. Dans son récit sur son examen au baccalauréat, il décrit largement la vie des clients de cet établissement, il développe beaucoup plus en détail ce lieu plutôt que les détails de son examen.
 
A cet emplacement existait le vieux moulin de M. Calvières, ce dernier sera remplacé par le Moulin du petit St Jean, ensuite l’hôtel du petit St Jean, pour finir en 1920, par le Cinéma Colisée et un hôtel.
 
> Mémoires et Récits, Comment je passai Bachelier
 
Documentation Georges Mathon, 2004.
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