La Place d'Assas
avec un hommage au nîmois Ernest Denis

extrait de Nîmes au XIXe et XXe siècle.

www.nemausensis.com

La Place d'Assas  après 1902.
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1824
- Cette place nommée communément Place du Lavoir sera baptisée "Place d'Assas" en 1824, ses lavoirs étaient alimentés par les eaux de la Fontaine.
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Les lavoirs sur l'emplacement de la future place d'Assas
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.1856 - La place d'Assas laissée libre par la suppression des lavoirs devait être mise en vente à des particuliers. Cette décision remontait à 1849, la situation financière de la ville s'étant améliorée on décida de conserver cet espace public.
Les lavoirs en remplacement de ceux de la place d'Assas seront créés Boulevard de la République (avenue Jean-Jaurès) et adossés à l'Ouest des bâtiments du Marché aux bœufs (emplacement de l'immeuble Cévennes situé à côté de Pablo Néruda.)

1889 - Un cosmographe, avait été acheté et installé sur l'esplanade suite à l'exposition industrielle qui s'était tenue pendant 4 mois en 1863. En 1890, c'est la place d'Assas qui héritera provisoirement de cet appareil jusqu'en 1902, date ou le monument commémorant les combattants de la guerre de 1870-71 sera installé sur cette même place. Son périple ne s'arrêta pas là, rendez-vous en 1902.

Le 9 mars 1902, monument  de 70 non encore devoilé. (document rare, collection privée)
(On aperçoit le Comosgraphe en avant et à droite du monument)
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En 1902, on érigea place d'Assas, un monument, œuvre de Mercié, commémorant les Combattants de la guerre 1870-71, et les enfants du Gard morts pour la France. Il sera inauguré le 9 mars 1902, peu après, le Cosmographe installé là depuis 1890, gênant la perspective du monument de Mercié sera déplacé sur le plateau du Mont-Duplan. Son voyage ne s'arrêtera pas là, en 1960, il sera déplacé provisoirement dans la cour d'un établissement scolaire voisin (S.E.S.). Il est actuellement dans le bâtiment du planétarium du Mont Duplan.
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Même sort pour le monument commémoratif de 1870-71, en 1986, suite à la construction du parking souterrain, il sera installé place Dugesclin.


Hommage au nîmois Ernest Denis



1922 - Les promeneurs qui longent la place d'Assas du côté de la rue Gaston Boissier peuvent apercevoir une statue en bronze perché sur une colonne de pierre. Peu de gens connaissent son histoire. Ce monument est dédié à Ernest Denis, né à Nîmes en 1849 et décédé le 4 janvier 1921 à Paris. Universitaire, historien du peuple tchèque, Ernest aura été l'un des artisans de la création de la république de Tchécoslovaquie.
Quelque temps après sa disparition, lors de la séance du Conseil municipal du 1er juin 1922, sa ville natale voudra lui rendre hommage.
Par un courrier en date du 5 mai, adressé au Conseil Municipal, M. Émile Reinaud, ancien maire de Nîmes (1892-1900) et Président d'honneur du Comité Ernest Denis de Nîmes, fait une demande à cette assemblée :
"Vous savez que les plus hautes personnalités de la Sorbonne, du Collège de France, de la littérature et de la politique ont donné leur patronage à l’œuvre que nous avons entreprise pour rendre hommage à la valeur intellectuelle, à la haute conscience d'Ernest Denis, aux services rendus par lui chez nous et en dehors de nos frontières, en élevant un monument à sa mémoire."
Dans son discours il signale que le Conseil général du Gard a déjà voté une somme de 5000 fr. Après discussion le Conseil décide d'attribuer une somme de 2000 fr au comité.


Inauguration du monument d'Ernest Denis le 3 octobre 1925

1925 - La statue originale coulée dans le bronze d'un canon autrichien offert par le gouvernement tchécoslovaque, sera inaugurée sur la place d'Assas le 3 octobre 1925, sous la présidence de M. Huber Rouger, maire de Nîmes, en présence de personnalités françaises et tchécoslovaques : Paul Painlevé (président du Conseil), Anatole de Monzie (ministre de l'instruction publique), Théodore Steeg (garde des Sceaux), Jules Michel (secrétaire général de la présidence), Yvan Markovic (ministre de l'instruction publique de Tchécoslovaquie), Palaikovitck (ministre de la Serbie), Stephen Osusky (ministre de Tchécoslovaquie), Louis Vanek (vice maire de Prague), François Zuklin et Pierre Zenkl (conseillers municipaux de Prague)...
Sur la face latérale gauche du socle en pierre de Roquemaillère est insérée une niche, fermée par une plaque de bronze, contenant une poignée de terre de la montagne blanche.
Touchée par l'ordre de réquisition des métaux non ferreux, la statue sera enlevée le 5 février 1942, pour être fondue. Seule restera, la colonne en pierre pour en marquer l'emplacement jusqu'en 1968, date à laquelle la ville Prague offrira à Nîmes une copie à l'identique.


Inauguration de la réplique de la statue en 1968

1968 - En août 1968, une délégation nîmoise, composée de trois personnes, se rendra à Prague avec un véhicule utilitaire pour prendre livraison de la statue. Ils arrivent aux abords d'une ville en émoi : nous sommes le 21 août, des troupes blindées d'un total de 300000 hommes ont envahi la ville la nuit précédente. Le maire de Prague 1 accueillera la délégation et les accompagnera par des chemins détournés sur les lieux ou se trouve le colis bien emballé.

Le retour sera mouvementé, ils seront obligés de passer par des régions non encore envahies par les troupes d'occupation.
La cérémonie d'inauguration se fera quelques semaines plus tard, en octobre 1968, place d'Assas sous la présidence d'Émile Jourdan, maire de Nîmes.

En Savoir plus sur Ernest Denis
> La section tchèque au Lycée Alphonse Daudet de Nîmes



En 1986, la ville de Nîmes confiera au plasticien Martial Raysse, le soin de restructurer cette place, fort heureusement l'emplacement où se trouve le monument d'Ernest Denis gardera toute son intégrité.
> Voir "Message caché de la place d'Assas de Nîmes", Jean-Luc Benel, 1989

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Le square de la Place d'Assas 
Extrait de "Nîmes Autrefois Aujourd'hui de Théodore Picard, 1901

- Il est situé près du Théâtre entre les rues Voltaire et Antonin, sur l'emplacement de la « Font-Novo », et n'offre rien de remarquable. C'est un simple jardin, fermé par une grille, placé entre deux bassins elliptiques. Il a été exécuté aux frais des propriétaires voisins de l'ancien lavoir. Dès 1843, et en diverses circonstances, notamment en 1850, lors de l'érection de la fontaine monumentale de l'Esplanade (fontaine Pradier), dont il fallait assurer le fonctionnement, le Conseil s'était préoccupé de la suppression de ce lavoir, suppression reconnue d'ailleurs nécessaire au point de vue de l'hygiène. Elle fut décidée en 1881, en même temps que celle du lavoir du quai Roussy. On vota à cette fin 20780 fr. Ces deux lavoirs ont été remplacés par ceux de la rue des Bénédictins, du Marché aux bestiaux et de la rue Sainte-Félicité. Le Marché aux fleurs se tient au devant du square, dans l'espace limité à l'est par la rue Voltaire.
C'est sans doute à cause du glorieux souvenir de Closterkamp, évoqué par le fait héroïque de 1760, que le square de la place d'Assas vient d'être choisi pour l'érection dut monument commémoratif, en l'honneur des combattants de 1870-1871. Cette œuvre a été confiée au ciseau du sculpteur Mercier.


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