- Section
tchèque au
- Lycée
Alphonse Daudet de Nîmes
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- Elèves tchécoslovaques du Lycée
de St-Germain-en-Laye, avril 1925 - collection
Gérard Taillefer
-
- En
avril 1925 des élèves tchécoslovaques du Lycée
de St-Germain-en-Laye viennent pour rendre visite à Nîmes,
ville natale d'Ernest Denis, l'un des artisans de la
fondation de la république de Tchécoslovaquie. Pour
marquer cet événement, une photo de groupe sera
réalisée au Jardin de la Fontaine.
-
- Depuis
le mois d'octobre 1924, 12 élèves tchécoslovaques
suivent aussi des cours à Nîmes. C'est la première
année de fonctionnement de la section tchèque au Lycée
de Garçons. Ce dernier accueillera 143 élèves
tchécoslovaques dans la période 1924-1939. Ils
passaient 3 ans à Nîmes pour faire les classes de
seconde, première et terminale.
- Le
but de cette section en France était d'offrir aux élèves
la possibilité de passer le baccalauréat qui leur
permettait de continuer leurs études soit en France soit en
Tchécoslovaquie. Les élèves sont triés
sur le volet et très motivés. Les résultats pour
cette période seront remarquables : soixante-dix pour
cent des élèves auront leur bac avec mention.
- Au
niveau financier, il y avait trois modes de paiement des études ;
le niveau des bourses variant en fonction des revenus de la famille.
- Celles-ci
étaient attribuées par la ville de Nîmes, le
département du Gard ou le Ministère de l'instruction
publique tchécoslovaque. Elles couvraient le logement, la
nourriture, les trajets et bien sûr un peu d'argent de poche.
- Le
rythme de vie était identique à l'internat du
Lycée :lever 6 heures préparation des cours, 4
heures de leçons, petit déjeuner à midi suivi de
4 heures de leçons. Pour les terminales il y avait sur chaque
table une carafe d'eau et une de vin rouge. Pratique locale agréable
pour ces jeunes gens qui n'étaient pas habitués à
cela, ils buvaient le vin pur et en passaient de temps en temps à
leurs plus jeunes compatriotes.
- A
la rentrée de novembre 1938, les 24 élèves
seront accueillis avec émotion en gare de Nîmes par M.
Thauziès, le proviseur et le maire de Nîmes Hubert
Rouger. Les accords de Munich étaient signés et
une partie de la Tchécoslovaquie était évacuée.
Après l'annexion du pays par l'Allemagne nazie en mars 1939,
le conseil Municipal décidera en urgence de voter le maintien
des bourses pour ces enfants "qui ne peuvent, sans risques,
rentrer dans leur pays depuis cette annexion".
- Après
la guerre, le 1er octobre 1946, un premier groupe d'élèves
tchécoslovaques sera affecté à Nîmes, huit
en première qui avaient suivi la seconde à Dijon
l'année précédente et 11 en seconde. Durant
cette période Pavel Halat, ancien de la section « bac
1938 » remplit les fonctions de professeur
tchécoslovaque.
- L'année
1947-1948 fut la dernière pour cette période. Les
élèves rentreront tous chez eux pour les vacances au
printemps 1948. Ils ne savaient pas qu'ils ne reviendraient jamais à
Nîmes pour terminer leur scolarité. Ils réintègreront
d'office leur école secondaire d'origine en Tchécoslovaquie.
Le professeur Pavel Halat, prétextant qu'il devait revenir à
Nîmes pour rechercher ses affaires, restera en France. Par la
suite, il enseignera le Tchèque aux Universités de
Montpellier et de Strasbourg.
- Après
le jumelage Nîmes-Prague en 1967, son comité œuvrera
pour la réouverture la section tchécoslovaque qui
deviendra effective en 1969. Son encadrement sera confié à
Frantisek Hruska, ancien élève du lycée de 1933
à 1936. Cette section comprenait 12 garçons. Ces élèves
étaient boursiers du gouvernement français. En 1971,
les autorités tchécoslovaques vont supprimer de façon
unilatérale le renouvellement des classes et l'année
scolaire 72-73 accueillera la dernière section de terminale.
- En
1972, pour maintenir un lien entre le lycée et la République
tchécoslovaque, des cours de Tchèque seront donnés
au Lycée. Pour que cet enseignement soit validé par une
épreuve au baccalauréat, il a fallu l'accord du
Ministère de l'Éducation. Depuis cette période,
le Lycée Daudet de Nîmes est le seul établissement
scolaire en France, à préparer cette épreuve.
- En
novembre 1989 la révolution de velours met fin à
quarante ans de régime communiste. Une nouvelle section
tchèque de filles sera accueillie à Nîmes. Elle
compte actuellement une douzaine d'élèves. Ils sont
logés dans les locaux du lycée spécialement
aménagés à cet effet. Cet internat n'étant
pas un cloître, les élèves ont un statut
quasiment identique à celui des étudiants des classes
préparatoires.
-oOo-
Historique : Ernest Denis, né à Nîmes en 1849, mort en 1920,
universitaire, historien du peuple tchèque, avait été l' un des artisans de la
création de la république de Tchécoslovaquie ; inauguration de ce monument le 3
octobre 1925 par Painlevé, de Monzie, Steeg, Markovic ; la statue originale
avait été coulée dans le bronze d' un canon autrichien offert par le
gouvernement tchécoslovaque ; touchée par l' ordre de réquisition des métaux
non ferreux, elle fut enlevée le 5 février 1942 ; une copie fut offerte en 1969
par la ville de Prague, signée Spaniel Pradler 1942 Lil Zukov Praha ; une
plaque de bronze sur la face latérale gauche du socle contient une poignée de
terre de la Montagne Blanche
- -oOo-
Œuvres d'Ernest Denis - Documents archives BNF > La guerre, causes immédiates et lointaines, 1915 > La question d'Autriche - Les Slovaques, 1917
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Savoir plus
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Article
Midi Libre du 28 septembre 2008
- > La place d'Assas à Nîmes - Hommage au nîmois Ernest Denis
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