Cette rue très-étroite, qui s'appelait autrefois rue de la Jésuiterie,
était fermée à ses deux issues par un arceau ; celui situé au coin de la rue de
la Madeleine s'appelait l'arceau Saint-Etienne ; sous l'autre, donnant sur la
place du Marché, et qui du reste existe encore, se tenait autrefois le marché
aux blés.
Au mois d'août 1781, M. de Merez, premier consul-maire, exposa
au conseil de ville que l'élargissement de la rue Fresque ou de la Juiverie et
la démolition de l'arceau Saint-Etienne, si désirée du public, avait donné lieu
à diverses vérifications ; qu'à cet effet les consuls et commissaires s'étaient
transportés sur les lieux avec les architectes et qu'il résultait de leur
examen que pour donner à cette rue l'élargissement demandé, il convenait de
prolonger sa direction suivant la ligne de façade (les maisons de MM. Lozoran et
Daunant de Sérignac ; que cette ligne coupait une partie des maisons de la
veuve Pourrat, du sieur Mazel, des frères de l'école chrétiens, du sieur Furbis,
et une très-petite partie de l'angle aigu de celle de M. Bousquet, chevalier de
l'ordre militaire de Saint-Louis.
Le conseil s'étant transporté sur les lieux reconnut que ce
tracé était plus convenable, puisqu'il se rapprochait le plus possible de
l'ouverture de la rue de la Boucarié et d'un carrefour à la jonction des rues
Buade, de la Fleur de lys et de la Boucarié ; en conséquence, il adopta ce plan
et chargea le sieur Phéline, subdélégué du département, de fixer les indemnités
revenant aux propriétaires dépossédés.
Malgré cette réparation, cette rue est restée ce qu'elle
était, obscure et sans soleil ; aussi lui a-t-on laissé son ancien nom patois Fresque, ou fraiche, humide.
Albin Michel, 1876
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NDLR : Il y a
deux immeubles remarquables dans cette rue :
- La Maison de l'Avocat du Pauvre.
- L'Hôtel Novi de Caveirac. Nous développons une étude pour chacun de ces immeubles.
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