HISTORIQUE DU SQUARE DU 11 NOVEMBRE
À NÎMES
Extrait de Nîmes au XXe Siècle - www.nemausensis.com
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1888 – Le Square Paul Soleillet
Le buste de Paul Soleillet
Le 11 février 1923, une
commission spéciale s'est déplacée au Jardin de la fontaine pour décider du
futur emplacement du monument de Soleillet.
Ce monument installé
depuis 1888, à l'esplanade sur le square Charles Mourier devait céder la place à un futur monument aux morts
de la guerre. Lors de la discussion du Conseil Municipal, le maire de Nîmes
aura cette phrase savoureuse, "c’était un explorateur, il aimait bien
voyager…"
Frappé par le destin
l'histoire de ce buste ne s'arrêtera pas là, le bronze sera désigné le 2
décembre 1941, sur un ordre de mobilisation des métaux non ferreux, et enlevé
pour être fondu le 5 février 1942 ; une demande de la municipalité pour obtenir
une copie de l' œuvre en pierre fut transmise à Vichy mais resta sans suites.
Dans sa ville natale,
il ne reste que peux de souvenirs de Paul Soleillet, cet explorateur né à
Nîmes, le 29 avril 1842, seulement une copie plâtre dans les caves d'un musée
de la ville, et... des cartes postales qui représentent son buste sur son
emplacement initial.
Soleillet n'est pas à
proprement parler un soldat ; mais la vie de dangers qu'il a mené comme
explorateur le fait l'égal des plus vaillants hommes de guerre. Il peut figurer
à côté d'eux. Il a été l'un des plus remarquables parmi ces hardis voyageurs
qui, à la suite de Livingstone ou de Stanley, s'aventurent dans les régions les
moins connues du continent africain et grâce auxquels la géographie de ces pays
n'a plus de secrets pour nous.
Un biographe
contemporain, V. Ricquet, nous fait, en 1895, une description rigoureuse
de ce personnage méconnu des nîmois.
"Quoique né à
Nîmes, Soleillet fit ses études à Avignon. Un jour, des livres de voyages lui
tombent sous la main. Il les lit et les relit. Sa jeune imagination s'enflamme
à ces lectures ; il ne rêve plus que de courir lui aussi les aventures sur le
continent noir. En attendant, il remporte tous les premiers prix d'histoire et
de géographie.
Il part pour
l'Algérie et la Tunisie qu'il parcourt dans tous les sens, apprenant l'Arabe,
étudiant même le Coran, se familiarisant avec les mœurs, les coutumes, la
civilisation des peuples qu'il visite.
Il se trouve à Tunis
au moment du choléra en 1867. On lui recommande prudemment de retourner en
France. Il hausse les épaules en souriant, reste, fonde des ambulances et
prodigue aux malades des soins dévoués.
Après la guerre de
1870, Soleillet repart pour l'Afrique, il avait réussit à se faire donner par
le ministre une mission pour explorer les régions du Sahara, où jamais un
Européen ne s'était encore aventuré.
Il adopte le costume
arabe, le plus commode pour ces climats, il couche dans son burnous, à la belle
étoile, la tête sur sa selle, vivant de biscuit, de lait et de thé. Il part
avec une faible escorte de quatre hommes, qui n'étaient qu'à demi rassurés, sur
une route semée d'ennemis ; il franchit heureusement les déserts de sable
encore inexplorés, et ouvre de nouvelles voies au commerce.
Grâce à lui, et à
d'autres explorateurs, le chemin de fer transsaharien n'est plus une chimère et
l'on peut entrevoir le moment où il sera une réalité.
Soleillet formait
encore de beaux projets quand la mort, en 1886, est venue le surprendre à un
âge où il aurait pu rendre encore rendre de nombreux services."
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1904 - Le Square Charles Mourier,
Charles Louis Daniel Mourier, né le 26 octobre 1857 à Nîmes. Issu
d’une famille protestante, il fait ses études secondaires au Lycée de Nîmes.
Son baccalauréat en poche, il monte à Paris pour faire une licence en droit. Son
diplôme acquis en 1879, il passe brillamment le Concours
d’auditeur au Conseil d’État en 1880.
Cette même année, nous le retrouvons sous le
gouvernement de Jules Ferry, au service de Jules Cazot, garde des Sceaux. Ce
dernier, gardois originaire d’Alais, était aussi président du Conseil Général
du Gard. Par la suite, Charles, travaillera avec Gambetta.
En 1888, il revient au Conseil d’État
sous le gouvernement Floquet. En 1890, le ministre de la Justice Ferouillat, le
prend comme directeur de Cabinet et en 1896, il siège au Conseil de
surveillance.
En 1898, la politique locale l’intéressant, il
se présente aux élections cantonales dans le Canton de Quissac, il
sera élu.
En 1900, il fut nommé Rapporteur du
Comité d’Admission de l’Installation de la classe, ensuite membre du Jury
international lors de l’exposition universelle. C’est en août, en pleine
exposition, qu’il apprendra sa promotion comme Officier de la
Légion d’honneur.
En 1901, voulant confirmer sa carrière
politique, il se présente aux élections législatives à l’occasion du remplacement
du député de Nîmes, Delon Soubeyran, décédé
en cours de mandat. Arrivé seulement troisième, il se désistera en faveur du
candidat socialiste, Fournié, les
républicains devant à tout prix battre M. de Bernis candidat Conservateur.
Après cet échec, il revient à la
fonction publique, il est nommé au poste de Directeur Général de l’Assistance
Publique , fonction libérée suite au décès de son titulaire le Dr Napiac.
Charle Mourier décèdera prématurément en 1904, il n'avait que 47 ans.
Lors de la délibération
du Conseil Municipal de Nîmes du 29 février 1904, le Square
Paul Soleillet sera renommé Square Charles Mourier.
NDLR :
A ne pas confondre avec
Louis Mourier, homme politique français né le 8 octobre 1873 à Vézénobres
(Gard) et décédé le 20 février 1960 à Paris. Député radical du Gard de 1914 à
1924. Sénateur du Gard de 1939 à 1940. Sous-secrétaire d'Etat à
l'Administration de l'Armée du 12 septembre au 16 novembre 1917 dans le
gouvernement Paul Painlevé. Sous-secrétaire d'Etat au Service de Santé du 5
février 1918 au 20 janvier 1920 dans le gouvernement Georges Clemenceau.
Aimé
Serre dans son ouvrage
sur
les rues de Nîmes a confondu ces deux personnages. Malgré cette erreur, cet
ouvrage reste une référence. Merci à l'auteur d'avoir si bien retracé
l'histoire de la ville à travers ses rues."
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1917 - Le Monument de Louis Marquis
Collection Gérard Taillefer - Cliquer sur l'image pour agrandir
A côté de l'Esplanade, à Nîmes,
en face des Arènes, sur l'emplacement actuel du square du 11 novembre 1918,
s'élevait une stèle érigée le 13 juillet 1917 à la Mémoire de Louis Marquis.
Quel était ce personnage ? Seules quelques lignes déchiffrables sur cette carte
postale nous donnent quelques renseignements.
Nîmes, Monument Mutualiste à la gloire de Louis
Marquis - Chevalier de la Légion d'Honneur - Officier de l'instruction Publique
- Médaille d'or de la Mutualité - Médaille du Musée Social - Président
Fondateur de la Fédération Mutuelle régionale du Midi - Président d'Honneur
de l'Union Départementale des sociétés du Gard et de l'Union de Vaucluse - Décédé
le 25 mai 1913 à l'âge de 67 ans
Monument érigé le 13 juillet 1917
Ce
monument ne restera en place que quelques années. Les archives municipales sont
muettes sur son érection ainsi que sur sa disparition. Aucun document, autre
que cette carte postale, n'est parvenu jusqu'à nous.
Appel aux lecteurs ayant à leur disposition des
renseignements. Qu'ils nous les communiquent, cela contribuera à renseigner
cette fiche. Merci par avance.
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1924 - Le monument aux morts
rebaptisé en 1964 "Square du 11 novembre 1918"
Par un courrier en date
du 11 avril 1923, pa r M. Bournier, Rapporteur de la Commission chargée de la
Construction du Monument aux Morts, s'adresse au Conseil Municipal.
"L'insertion du
projet de monument sur le square Charles Mourier (11 novembre 1918), nécessite
des modifications d'empiètement sur les voies publiques qui l'entourent. Il
faut aussi entourer le monument de plantations décoratives en renforçant ce qui
existe déjà et prévoir le financement de quelques mètres de grilles
supplémentaires pour rallonger celles qui existent déjà et qui avaient été
construites par les élèves de l'Ecole Professionnelle de Nîmes (place de la
Calade) Le Rapporteur précise qu'il faut faire enlever un des arbres indiqués,
"le Magnolia", le seul exemplaire existant à Nîmes, il serait conservé
jusqu'à l'hiver suivant, pour être transplanté avec quelques chances de
reprise, à moins qu'il ne retrouve sa place sur l'emplacement du futur
monument."
Lors de la réunion du
30 avril, la Commission, après étude du courrier du 11 courant, précise :
"qu'il est hors
de question de rétrécir les voies qui bordent le square cela présenterait des
difficultés pour la circulation publique. Que les concurrents au concours du
monument connaissaient les surfaces disponibles à utiliser, ce qui leur
permettait de déterminer convenablement les proportions d'encombrement de leur
projet. Il serait plus rationnel de faire rectifier les dimensions de la
crypte, en gagnant 50 cm de chaque côté, que d'engager des dépenses annexes en
déplaçant les belles plantations qui sont le résultat de longues années
d'attente et de soins."
Historique : Une note préfectorale datée du 18
juillet 1920 invita les communes du Gard à souscrire pour l'érection d'un
monument aux morts du département. Le 15 mai de l'année suivante, une corrida
sera organisée au bénéfice du futur monument aux Morts de la guerre de 14-18.
L'Architecte Henri Castan et le sculpteur Auguste Carli remporteront le
concours lancé par la municipalité. La pose de la première pierre sera réalisée
le 29 avril 1923 après le déplacement du monument commémoratif de Soleillet
vers les jardins de la Fontaine. Ce monument est une crypte enterrée. Un arc de
triomphe forme le portique d'entrée, décoré de chaque côté par des sculptures.
L'entrée est fermée par une porte en fer forgée à deux battants décorés en son
centre d'une épée surmontée d'une couronne de lauriers, c'est une œuvre de Tréchard.
Au centre de la crypte le sol est décoré d'une mosaïque aux tons pastel due à Patrizio
et frères de Marseille.
Quant aux murs de la
crypte, ils sont gravés des noms des 12866 soldats nîmois et gardois tombés
lors des combats de la première guerre mondiale.
Le Monument sera
inauguré solennellement, le 13 octobre 1924, lors de la première visite
officielle en province du Président de la République, Gaston Doumergue,
à Nîmes et à Aigues-Vives dont il est originaire.
Par la suite, en 1952,
les noms des Nîmois et Gardois morts par faits de guerre au cours de la
Deuxième Guerre mondiale seront rajoutés. En 1999, on gravera les noms des 54
nîmois morts en Afrique du Nord.
Le Square Charles Mourier sera renommé « Square du 11 novembre 1918 »
lors de la délibération du Conseil Municipal du 14 septembre 1964.
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Le Monument sera
inauguré solennellement, le 13 octobre 1924, par le Président de la République, Gaston Doumergue
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- > Paul SOLEILLET
- > Louis MARQUIS, président fondateur de la Fédération Mutuelle Régionale
- > Gaston DOUMERGUE et sa visite à Nîmes en octobre 1924
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