LES MINES DE VILLEMAGNE
à St-SAUVEUR-CAMPRIEU

VISITE DES MINES

 

Site industriel situé sur la commune de St-Sauveur-Camprieu.

Organisation : Association Camprieu Découverte.
Georges Mathon, historien, présente les différentes périodes de production, des mines de Villemagne lors d'une conférence/visite.
Rendez-vous en  juillet et août à la Maison du Bois de Camprieu. (visite non encore programé pour 2012)
Conférence débat suivie de la visite du site et de l'ancien village minier.
Pas d'animaux et pas d'enfants en bas âge. Parcours type moyenne randonnée, légèrement dénivelé et hors des sentiers. Durée totale 4h.
Renseignements, inscriptions (obligatoire) : Maison de l'Aigoual : 04 67 82 64 67.

Présentation de la visite


Grâce à des recherches d’archives et collecte d’informations et de documents détenus par les anciens de la région, une reconstitution de l’histoire des mines et du village de Villemagne a pu être effectuée. Vous pourrez la découvrir au cours de cette sortie.
Présentation d’un DVD retraçant l’historique de ces mines à la maison du bois de Camprieu avant la visite.
Les participants chemineront ensuite, accompagnés d’un guide le long du filon, ils découvriront au cours de ce trajet le site minier, les bâtiments et l'ancien village minier de Villemagne.

Le parcours comprend la visite des sites couvrant les 3 périodes d’exploitation : avant la guerre de 1906 à 1914 ; ensuite période de 1920 à 1936 et période 1969 à 1975.
Les visiteurs parcourront le circuit du minerai depuis les puits de mine jusqu’aux laveries de concentration du minerai.
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La Mine de la Serreyrède
(ne fait pas partie de la visite)
En 1906 la Société Civile Anonyme des Mines de la Serreyrède établie une laverie pour traiter le minerai de plomb et accessoirement zinc, les mines sont situées de part et d'autre du col de la Serreyrède. En 1911 achat par la Société Minière et Métallurgique de Villemagne qui l’abandonne et déséquipe le site en 1913.
Mines de la Serreyrède, avant 1906. 

 Première période
antérieure à 1914.(Société Minière et Métallurgique de Villemagne)

Circuit du minerai jusqu’aux usines fonderies. 

(extérieur à la mine)
Arrivée du Minerai en haut de la laverie du Trévezel.
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La laverie du Trévezel (lieu-dit "La Centrale)

Le tracteur à vapeur à la fontaine de Trève, avant 1914. 
Le minerai concentré était convoyé sur la route jusqu’à la gare de Millau, avec l’aide d’un tracteur à vapeur (le trajet sur route durait 9 heures) pour rejoindre les fonderies de Viviez dans l’Aveyron. « Exploitant, Société de la Vieille Montagne »

Le barrage sur le Bramabiau
ENERGIE
Construit en 1911, un barrage sur le Bramabiau alimente une mini centrale hydraulique, ayant des problèmes d’approvisionnement eau en été à cause de la sècheresse et en hiver à cause du gel, il fallait coûte que coûte résoudre ce problème de continuité de production électrique. On y accolera vers les années 1925, une centrale thermique fonctionnant au charbon. En voici une partie, sans l’extension des bâtiments de la chaudière.


En 1927, une ligne HT de 37500 volts alimentera le site depuis Millau. On construira alors ce transformateur sur l’emplacement de l’ancienne laverie. 



Suite à de récents travaux l’ancienne centrale hydraulique est opérationnelle depuis fin 2005, elle est destinée à alimenter le réseau EDF.

Deuxième période
de 1922 à 1936 (Compagnie Nouvelle des Mines de Villemagne)



Action de la Compagnie Nouvelle des Mines de Villemagne.



Laverie de Villemagne

En 1922, la Compagnie nouvelle des Mines de Villemagne, filiale d'un groupe anglais, obtient un permis de recherches.
Celles-ci s'étant avérées positives, l'exploitation commença en 1924.
Une nouvelle laverie étant construite sur le site de Villemagne, on y séparait le sulfure de plomb et de zinc de la gangue. On obtenait ainsi un concentré de galène et un concentré de blende.
Le minerai de plomb était concentré à 70 % et celui de Zinc à 50 %.
Pendant les premières années, on exploita un filon dont la teneur était d’environ 3 % en plomb argentifère et de 5 % en zinc.
À partir de 1930, on se borna à traiter le minerai donnant de 3,5 à 4,5 % de plomb et de 5 à 9 % de zinc.
De 4.300 tonnes en 1925, la production de concentrés passa à 13.800 tonnes en 1930
C'est à partir de 1925, que rentre en fonction le téléphérique. Desservi par 2 câbles aériens, cumulant au total 18 km, ils évacuaient, au rythme de 7 tonnes à l’heure le minerai vers la gare de Sauclières.

Départ du câble, au pied de la laverie de Villemagne


Trajet des deux câbles aériens




Arrivée du câble à Sauclières

Construit en premier il transportera, à partir de la gare, une grande partie du matériel nécessaire aux nouvelles constructions.
Les bons de commande de la mine étaient rédigés avec la mention, livraison gare de Sauclières, quai privé
Par la suite, il transporta le charbon indispensable au fonctionnement de la centrale.
La jonction des deux câbles se faisait au col de la pierre plantée, une plateforme permettait à une équipe d’effectuer le transfert des wagonnets d’un câble à l’autre.
À son arrivée à la gare de Sauclières, une infrastructure sera réalisée pour permettre le transfert du minerai dans les wagons. Depuis la gare de Sauclières, le minerai empruntait la direction de Tournemire, là, le convoi rejoignait la ligne de chemin de fer Béziers Viviez.


La crise économique de 1929, avec le fléchissement des cours des métaux qui s’ensuivit, portera un coup mortel à l’exploitation.
Le volume traité tombera à 2189 tonnes vers 1934 ce sera la fermeture du site et la dissolution de la société.
Sa faillite sera prononcée en 1936.
Lors de la fermeture en 1936, tous les ouvriers sont partis, seuls sont restés : les frères Komitopoulos réfugiés russes d’origine grecque, un juriste géorgien kimitachili aussi réfugié russe ainsi que son gendre de nationalité anglaise Mr Bradbourg.
Tous les équipements modernes étant financés par la mine ne seront plus entretenus et rapidement l’ancienne citée minière subira une longue période de décadence, plus d’eau, une alimentation électrique erratique, plus d’équipements de loisirs et sportifs.
Avec la venue des rapatriés harkis en 1962, ce sera le retour au confort moderne, les finances publiques prennent enfin en charge, l’adduction d’eau ainsi que la mise en service d’un réseau électrique digne de ce nom.
Pour la télévision il faudra attendre la reprise des activités minières par Pennaroya, qui installera un réémetteur, en laissant à la charge des habitants l’entretien des batteries. Un problème nouveau se pose, aujourd’hui, aucun des trois réseaux de téléphones portables ne fonctionne dans la vallée.

 Le Village minier



En final la visite du village minier (plus de 600 mineurs et 2000 à 2500 habitants avec les familles dans les années 1930) permettra de comprendre comment vivaient les diverses communautés, Polonaise, Britannique (des Cornouailles), Espagnole (originaire des Asturies), Russe (ingénieurs russes blancs des mines du Caucase), Algérienne, Portugaise, et Française.
En octobre 1930 l’effectif sera de 612 salariés répartis comme suit, 384 mineurs, 70 ouvriers à la laverie, 20 ouvriers au câble, 108 employés dans divers services et 30 chefs de service. Le personnel se composait en grande majorité d'étrangers, des Italiens, Polonais et Portugais.
Des mineurs spécialistes venant de tout horizon avaient été embauchés, entre autres des Espagnols venant des Asturies ainsi que des Britanniques venants des Cornouailles.
La population d’origine Polonaise a laissé de très bons souvenirs dans Camprieu.
Une ancienne enseignante se souvient des élèves issus de cette population, ils figuraient parmi les plus brillants, quant aux familles elles adoraient faire faire la fête avec des musiques de leur pays, ils n’hésitaient pas à venir à Camprieu pour y donner des aubades.
Ils étaient logés dans deux lotissements (village nègre) qui avec les familles regroupaient plus de 2000 personnes. Chaque nationalité possédait son quartier. En 1934, le village avait un service social, 2 épiceries, une école avec 2 classes, un hôtel, un cinéma, 2 terrains de tennis, une infirmerie, une boulangerie, une scierie...
L'infirmerie  en 1930
Les scieries
 
Les Tennis

Il y avait deux terrains de tennis

 

Troisième Période
(Pennaroya, S.M.M.P.), période 1969-1973

Depuis la mine, le mirerai sera transporté par camion brut d’extraction jusqu’à l’usine de traitement de St Laurent du Minier.

Période intermédiaire
(non exploitation minière)

Arrivée des enfants en colonie au village nègre
En 1936, les maisons seront rachetées par le département. Cette administration les transformera en colonie de vacances de 1936 à 1940.

En lien ce document PDF exclusif  :
Achat  et vente, de 1935 à 1952, des baraquements de Villemagne par le département

Ensuite pendant la guerre de 40, ce seront des chantiers de jeunesses qui l’occuperont. Après la libération des prisonniers Allemands attendront tranquillement leur retour à la vie civile en effectuant des travaux d’entretien forestier.

En 1948, une tentative, qui ne durera qu’une paire d’années, sera faite pour accueillir à Villemagne des jeunes délinquants venants pour l’essentiel de la prison des Baumettes à Marseille.

Et pour finir, en novembre 1962, 75 familles de Harkis viendront affronter les rigueurs d’un climat pour lequel ils n’étaient pas du tout préparés. Plusieurs ethnies étant présentes, et ne pouvant cohabiter on installera les kabyles dans le village rouge. Ils étaient essentiellement originaires des régions d’Orléanville, Mostaganem, Constantine Saïda et Oran. Les enfants des harkis seront scolarisés à Villemagne.

En Conclusion

Les maisons seront vendues à des particuliers au début des années 80. C’est un très joli village composé de nombreuses maisons de type Anglais, construites pour la plupart par la société Anglaise
La Compagnie Nouvelle des Mines de Villemagne, actuellement résidences principales et résidences secondaires. Métal Europe est actuellement (2005) propriétaire du site minier, ce dernier est délabré et abandonné.




Ruines Laverie et centrale hydroélectrique

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