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Le projet d'aqueduc du Rhône à
Barcelone est promu depuis 1995 par la compagnie française BRL (Compagnie nationale
d'aménagement de la région du Bas-Rhône et du Languedoc) qui possède
jusqu'en 2056 une concession de l'Etat français sur un droit d'eau du Rhône. Il
prévoit la construction d'une canalisation enterrée destinée à transférer 15
m3/sec (1 300 000 m3/jour) d'Arles à Barcelone.
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Bien que techniquement
concevable, ce projet se caractérise par une abscence de réflexion de fond sur
le mode de développement économique et d'aménagement du territoire qui
l'accompagne. Ainsi, l'incitation au "toujours plus d'eau consommée" et aux
grands travaux conçus comme des fins en soi semble constituer la philosophie
majeure du projet.
Les écologistes catalans
eux-même ont exprimé leur totale opposition au projet qu'il juge inutile. En
effet, une évaluation récente indique que le niveau des fuites dans le réseau
est de l'ordre de 25 %, sans compter les 12 millions de m3 annuels issus des
nappes phréatiques pompés dans le métro barcelonais pour éviter son inondation
et qui sont rejetés à la mer …
Augmenter l'offre d'eau sans s'interroger sur
les conditions d'utilisation de cette ressource qui se raréfie est une
abérration à l'heure où chacun parle du développement durable. Citons à ce sujet
le professeur Pedro Arrojo de l'université de Saragosse : "La facture des
travaux serait sans doute payée, en bonne part, par la Communauté européenne et
les autorités publiques. Et pourquoi ? Pas parce que le citoyen normal nécessite
de l'eau, il n'en manque pas. Mais peut-être pour alimenter plus de toilettes
d'hôtels de la Costa Brava et de parcours de golf. En d'autres termes, il ne
s'agirait pas de solidarité européenne, mais d'argent public au service de
spéculateurs privés."
Aujourd'hui, le projet n'a pas d'existence officiel au
niveau des gouvernements français et espagnols. Le ministère de l'environnement
souligne : "Comme il n'y a pas de demande officielle du gouvernement espagnol,
personne n'instruit le dossier, explique-t-on. Pour lancer un tel projet, il
faudrait un accord intergouvernemental, mais l'Espagne n'a pas fait de demande,
et nous, nous n'avons pas de raison de bouger." L'activisme de la BRL pourrait
cependant faire aboutir le projet …
Voir aussi nos pages sur "plan hydro national"
del'Espagne
DONNEES TECHNIQUES
Les chiffres
Longueur : 330 km de long
(200 km en France, 130 en Espagne) Débit : 15 m3/sec (1 300 000
m3/jour) Tunnel de
4 km sous le Perthus Canalisations de 2,80m de diamètre 5 ou 6 unités de
pompage Consommation d'électricité : 700 millions de kilowatts heures
/an Coût estimé du transfert : 4
F/m3 |
Profil en long
Montpellier Barcelone (document BRL)