LE CHEMIN DE FER D'ALAIS
Paulin Talabot, sa vie son œuvre,
par le Baron Ernouf, 1886


Embarcadère de la première gare de Nîmes


à gauche ancien terminal d'Alès/Nîmes

1839, « Le chemin d'Alais, qui donna à Paulin Talabot des droits sérieux au titre de créateur de l'industrie des chemins de fer en France, a été construit dans d'excellentes conditions d'économie. Les types des ouvrages sont très simples, bien que présentant toutes les conditions de solidité désirables, et il est à regretter que ces types n'aient pas toujours été adoptés sur les lignes secondaires du réseau français, ce qui eût évité bien des mécomptes dans les dépenses d'établissement. »
(Notes de M. Dombre.)
 
La première section du chemin de fer d'Alais, celle de Nîmes à Beaucaire, fut livrée à la circulation le 15 juillet 1839, pour l'ouverture de la foire de Beaucaire.
« Cette inauguration, dit le Moniteur, vient d'être faite aux applaudissements d’une foule innombrable, et sans qu'aucun accident ait troublé cette véritable fête. Un convoi de dix-huit voitures, où étaient commodément placées cinq cents personnes, dirigé par MM. les ingénieurs Talabot et Didion, a fait le trajet (24 km) en trente-six minutes, et quarante au retour. Voyageurs et spectateurs ont été dans l'enthousiasme, etc. »
 (Moniteur du 22 juillet.)


NDLR : L'ouverture de la seconde section (Nîmes-Alais) n'eut lieu qu'au mois d'août 1840. Elle avait été retardée par une série de crues du Gardon, qui avaient empêché l'achèvement du principal ouvrage de cette section, le pont de Ners, et faillit même l'emporter pendant l'hiver. Enfin la section d'Alais à la Grand’Combe fut livrée à la circulation en 1841.


Démolition de la gare, terminal de la ligne Nîmes/Alès, fin des années 1970. Photo Yves Manéra

LE PONT DE NERS

après les innondations 2002
 
L'histoire se répète en septembre 2002
 
Cette grande entreprise (la Grand'Combe) a subi de cruelles épreuves, notamment par le contrecoup des événements de 1848. Mais jamais elles n'ont déterminé le moindre sentiment de défaillance de la part des collaborateurs de Paulin Talabot, dont plusieurs y avaient cependant engagé la totalité de leur fortune. Cette confiance persistante leur fait honneur, ainsi qu'à lui.
« Confiée successivement aux mains habiles d'Eugène Gallon, de François Beau et de M. Graffin, son directeur actuel, la Grand'Combe offre depuis plus de quarante ans l'admirable spectacle de la transformation d'un désert aride et sauvage en une ville importante, où règnent le travail; l'activité et l'abondance.
L'établissement de cette ligne a aussi une grande importance, au point de vue administratif, dans l'historique des chemins de fer français. Il s'agissait, dit M. Noblemaire, de faire en grand l'une des premières applications de la loi encore récente du 7 juillet 1833, sur les expropriations... La jurisprudence s'établit, grâce au concours d'un jurisconsulte que le barreau de Nîmes s'honore de compter encore dans ses rangs, M. Fargeon, jeune avocat alors, et intimement associé à la vie, aux joies et aux préoccupations des deux amis.
 (Op. cil., p. 14.)

-oOo-

  • En savoir plus sur l'histoire d'Alès
  • > Alais en Sépia, Cartes postales du début du XXe siècle
  • > Alais par Germer-Durand, 1868
  • > Alais - Son histoire, ses origines, jusqu'au début du XIXe siècle
  • > Le siège de Privas, la paix d'Alais & la soumission du Duc de Rohan chef des Religionnaires en 1629

  • > Contact Webmaster