La
Caserne Montcalm
Construction des Casernes de Nîmes
1695-1700
extrait de «
Histoire de la ville de Nîmes »,
de Léon Ménard,
1755
Tome 6, pages 344-345
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Depuis longtemps les
habitants de Nîmes essuyaient de grandes incommodités par le
logement des troupes qu'on plaçait à leur passage en cette.ville,
dans les maisons des particuliers.
De
sorte que pour s'en affranchir on résolut de construire des
casernes, qui deviendraient désormais la demeure l'habitation
consacrée à l'usage de ces troupes. Mais avant que d'entreprendre
ce bâtiment, on s'attacha à faire un fonds suffisant, qui mît en
état d'en supporter la dépense.
Le
résultat des conférences qu'on tint à ce sujet, fut qu'il fallait
faire trois portions des fonds nécessaires, l'une qui serait
contribuée par le diocèse, l'autre par la ville en corps de
communauté et la troisième par les particuliers sujets au logement,
et qu'on ferait présenter une requête à l'intendant par le
procureur du roi de la ville, au nom de la communauté, soit pour
avoir la permission de faire les emprunts nécessaires, soit pour
faire procéder à l'estimation des pièces de terre qu'on destinait
pour l'emplacement des casernes, soit enfin pour demander que le
diocèse supportât le tiers de la dépense, et cela, sur le
fondement de l'usage qui l'obligeait de contribuer au payement de
l'étape des troupes et des ustensiles.
Le
premier consul s'étant en conséquence rendu à Montpellier, obtint
de l'intendant de Baville le 12 de septembre de l'an 1695. une
ordonnance entièrement favorable à tous ces chefs de demande.
La
communauté eut la permission d'emprunter dix mille livres pour se
mettre en état d'avancer les ouvrages. Quant à l'estimation des
terres destinées à l'emplacement des casernes, elle fut renvoyée
devant le conseiller Malian, après que la ville et les propriétaires
de ces fonds seraient convenus d'experts.
D'un
autre côté, par une ordonnance du même jour, l'intendant fit
l'adjudication de l'entreprise de ce bâtiment, en faveur de celui
qui avait offert de le faire au meilleur marché suivant le devis qui
en avait été dressé le 13 d'août précédent par le célèbre
Daviler, architecte du roi et de Ia province de Languedoc.
Nous
voyons par ce devis que le bâtiment des casernes devait être situé,
comme on l'a en effet exécuté, dans un champ situé hors de la
ville, près de la nouvelle porte qui depuis a pris nom des casernes,
et tout près du chemin royal d'Uzès, ainsi que de la colline des
moulins à vent.
Ce
vaste bâtiment devait former quatre cours, savoir une de la
cavalerie, à la droite ; une de l'infanterie, à la gauche, celle de
l'étape, au milieu, et une autre petite cour de la cavalerie
derrière celle de l'étape ; ces cours environnées et formées par
un corps de logis double et continu de sept toises et demi
d'épaisseur, consistant en un étage au rez de chauffée, destiné
pour les écuries et les casernes et un étage au-dessus pour le
logement des soldats. Il fallait enfin que dans son étendue, le
bâtiment pût contenir un régiment de cavalerie, composé de douze
compagnies, à cinquante maîtres chacune, avec leurs officiers, et
un régiment d'infanterie de treize compagnies, à cinquante-cinq
hommes chacune, avec leurs officiers, et qu'il fût formé de cent
soixante-douze chambres, où pussent loger douze cent
soixante-quatorze hommes, et de trente-sept écuries pour sept cent
soixante-quatre chevaux. On ne différa pas à mettre la main à
l’œuvre. Le bâtiment du quartier de la cavalerie et de l'étape
fut aussitôt commencé ; on le finit dès l'année suivante. Le
reste de l'édifice fut entièrement achevé en 1700.
Observons
que ces casernes sont les plus belles de la province ! on ne
hasarderait rien de dire même du reste de la France, si l'on en
excepte celles de quelques places frontières, telles que celle de
Metz.
-oOo-
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Agrandissement de la place d’armes des Casernes de Nîmes
1734
extrait de «
Histoire de la ville de Nîmes »,
de Léon Ménard,
1755
Tome 6, pages 547-548
Extrait du plan de Ménard 1744
La caserne, implantée dans le quartier des Carmes
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En 1734, on travailla en cette ville à
l’agrandissement de la place d'armes des
casernes.
Un riche particulier, nommé
Salles bourgeois, qui possédait les maisons situées
sur la ligne opposée à la façade
des casernes, concourut avec la ville à cette décoration.
Il fut à ce sujet passé
un traité le 12 de janvier de l'an 1734, entre
les commissaires du conseil de ville et ce particulier. On convint que ce
dernier, pour rendre la place plus grande et plus égale,
et la ligne de ses bâtiments parallèle
avec celle des casernes, céderait de son terrain, du nord au
couchant, dix cannes carrées, et du côté
du levant quatre-vingt-seize cannes, de manière que par-là
cette place aurait partout quinze cannes et demie de largeur ; qu'outre cela,
il ferait démolir le coin d'une de ses maisons dans
la largeur de deux cannes sur dix de longueur, parce qu'elle cachait une des
portes des casernes, quand on venait de la porte de la Couronne ; qu'il ferait à
ses dépens enlever les terres qui seraient
au-dessus du niveau de la place dans le terrain qu'il cédait
; démolir la muraille du fossé
qui allait de la porte dès carmes jusque vis-à-vis
les casernes ; la rebâtir un peu avant le fossé
et combler l'entre-deux, afin de mettre sur une ligne directe le chemin qui
irait la porte des carmes aux casernes.
En considération de ces
clauses, la ville lui céda treize cannes carrées
et quatre pans du terrain public du côté
des fossés pour y avancer son bâtiment
; s'obligea de ne point augmenter l’article de son enclos
dans le cadastre ou registre des impositions publiques, par rapport aux
nouveaux édifices qu'il se proposait d’y
construire, et lui céda tous les droits de treizain qu’elle
pouvait prétendre à raison des maisons
qu'il y avait acquises.
Ces conventions furent autorisées,
le lendemain 13 du mois, par le conseil de ville, et le 14 de juin suivant, par
une ordonnance de l’intendant. Tous les articles en furent
ponctuellement exécutés.
C'est ici l'époque
de la perfection de la place et de l'avenue des casernes, qui avaient jusque-là
demeuré dans une grande irrégularité.
-oOo-
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