La Place des Carmes 8/9
Consécration de l’église Saint-Baudile en 1877
Extrait de "Histoire de la ville de Nîmes" d'Adolphe Pieyre", 1887. 
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Les dix dernières années du second Empire virent continuer l'œuvre de rénovation. Le misérable îlot des Carmes, en face de la porte d'Auguste, était jeté bas, et, sur son emplacement, s'édifiait l'église Saint-Baudile ; deux nouvelles flèches traversaient le ciel de Nîmes.

1877 voyait également l'achèvement d'un édifice commencé depuis longtemps et que la guerre, des procès nombreux et fort longs avaient arrêté (1). L'église Saint-Baudile allait enfin être consacrée au culte. Le 18 octobre on posait sur la façade deux anges, statues dues au ciseau d'un de nos concitoyens, Léopold Morice, et le 22 du même mois, au milieu du fronton, une statue de saint Baudile exécutée par un autre nîmois, Bose. Quelques jours après, le 28 novembre, avait lieu la cérémonie religieuse de la consécration de la nouvelle église.

Ce fut une fête solennelle. Quinze prélats avaient été invités. C'étaient NN. SS. les archevêques d'Avignon et d'Aix. Les évêques de Digne, de Marseille, d'Hébron, de Grenoble, de Montauban, de Montpellier, d'Agen, de Valence, de Fréjus et de Viviers. Deux seulement, les évêques de Digne et de Valence, retenus par de graves devoirs dans leur diocèse, ne purent se rendre à Nîmes pour cette solennité. S. E. le cardinal Caverot, archevêque de Lyon, primat des Gaules, fut le prélat consécrateur. Malgré les graves préoccupations politiques du moment, les fidèles de la ville et surtout ceux de cette populeuse paroisse accoururent en foule pour suivre cette imposante cérémonie.

Quelques semaines plus tard dans la vaste nef récemment ouverte au culte, se pressait aussi une assistance nombreuse. Les régiments d'artillerie venaient d'arriver dans nos murs et la fête de la Sainte Barbe, leur patronne, était célébrée à Saint-Baudile. C'était chose rare de voir à Nîmes une messe militaire avec toute la pompe qu'elle entraîne. Mgr Besson voulut lui-même monter en chaire, dans cette circonstance, et avec cette éloquence remarquable qui le met hors de pair il développa devant un auditoire fait pour le comprendre cette pensée a Militia est vita hominis. Après avoir rappelé en termes émus et chaleureux combien est grande et noble la vie du soldat chrétien, faite d'abnégation, d'obéissance et de sacrifices, il fit l'éloge d'un général de la grande armée, cher à l'artillerie, Drouot, qui eut l'honneur de tirer le dernier coup de canon français sur la terre d'Allemagne.

 

Au dehors et pendant que la musique militaire de l'école prêtait son concours à cette fête, des salves d'artillerie répétées se mêlaient au son des cloches. Le soir, un grand banquet auquel assistaient les autorités civiles et les autorités militaires, eut lieu à l'hôtel Durand.

 

1) Le total général des dépenses s'éleva, d'après le compte arrêté par le Conseil municipal dans sa séance du 22 décembre, à la somme de 4.45.835.000 fr. M. Mondet, l'architecte, reçut à cette occasion un témoignage de félicitation de la part de la municipalité.

 

Images et histoire de la Place des Carmes.

>  I - Le Château de Nîmes, Léon Ménard, 1760
> II - La Porte Auguste, Adolphe Pieyre, 1886
> III - La Porte Auguste, Germer-Durand, 1874
> IV - La Porte Auguste, Albin Michel, 1876
> V - La Porte Auguste, Simon Durand, Henri Durand et Eugène Laval
> VI - La Porte Auguste, Adolphe Pieyre, 1887
> VII - L'église des Carmes en 1856, Adolphe Pieyre, 1887
> VIII - Saint Baudile en 1877, Adolphe Pieyre, 1887

> IX - Construction de la Caserne Montcalm 1695-1700

> X - Histoire de la Porte Auguste de la Révolution jusqu'à nos jours

 

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