NÎMES ETAPE DU CHEMIN DE SAINT-JACQUES DE COMPOSTELLE de 1321 à 1568
Basilique de Compostelle
A Nîmes du XIV° au XVI° siècle, plusieurs édifices ont été placées sous l'invocation de St-Jacques, fils de Marie Salomé, apôtre de Jésus-Christ.
Tombes de pèlerins de St Jacques Le creusement du sol opéré place du Chapitre en Septembre Octobre 1939 pour la construction d'un abri souterrain avait donné l'occasion de procéder à une étude intéressante de sépultures. Ces tombes se trouvaient au-dessous des nombreux caveaux et charniers ayant existé sur ce point de la ville au cours du Moyen-Age et plus récemment Il a été vu et rassemblé, surtout fréquentes vers la paroi extérieure de l'entrée-sortie Est, des coquilles dites de Saint-Jacques, portant deux perforations à proximité de leur charnière. II s'agit là, sans erreur possible cette fois, de coquilles ayant été cousues sur des houppelandes de pèlerins, inhumés avec le vêtement traditionnel lors de décès survenus au cours de leur séjour à Nimes. La fréquence de ces coquilles dans une certaine partie de la nécropole donne à penser qu'il existait sur tel point un carré réservé aux pèlerins, si populaires et si nombreux dans le Haut Moyen-Age. Précisons toutefois que la trouvaille des coquilles perforées dans ce carré n'est pas exclusive. Elles ont été, là, plus nombreuses, mieux en place, pouvant provenir d'une même période, mais il en a été trouvé trois autres sur des points différents, au milieu d'ossements entremêlés.
coquille St Jacques percée de 2 trous
Hôpitaux de St Jacques Dès le XIII° siècle nous avions deux hôpitaux pour les pèlerins qu'attiraient St-Gilles et Notre Dame de Vauvert ou qui allaient visiter Saint-Jacques, en Galice. Le premier, l'hôpital Saint-Jacques, domus peregrinorum Nemausi S. Jacobi, était dans la ville tout près de la porte Saint-Antoine, à la place où fut ensuite l'hôtellerie de la Coquille ; il avait été bâti pour les pèlerins sains ; quatre prieurs, dont le premier était prêtre, le régissaient ; il fut supprimé en 1483. L'autre, l'hôpital St-Marc, situé près de la porte des Carmes, recevait les pèlerins sains et malades qui perdaient la santé dans ces voyages de dévotion ; il fut cédé aux consuls au XVI° siècle ; sur son emplacement on construisit ensuite le collège.
Hôtelleries de St Jacques II y eut aussi au XII° siècle, près de la porte d'Espagne (aujourd'hui porte de France) une hôtellerie « spécialement affectée par la dévotion publique a ceux des pèlerins de St-Jacques-de-Compostelle qui venaient de l'Est de la France, de l'Italie et de l'Allemagne ». C'était apparemment, comme tous les logis placés sous le patronage de St-Jacques, une œuvre indépendante des précédentes, une hôtellerie de chante ou tout passant n'ayant ni ami, ni sou, ni maille trouvait a s héberger gratuitement, où les pèlerins et les pauvres trouvaient asile. Il en est question en ce» termes, longtemps après sa disparition, dans un bail « à nouveau sens et inféodation » passe par Antoine Fauquier, bourgeois, à Pierre Roure, menuisier, le 21 avril 1604 :
Une autre hôtellerie où pendait pour enseigne l’image de Saint Jacques était établie hors la porte de la Couronne, à l’angle du chemin de Nîmes à Avignon (rue Notre-Dame) et des fossés de la ville (boulevard Amiral Courbet), sur l’emplacement actuel du square de la couronne, en face le chemin allant au pont de la servie et de la Reynette (petite rue du Louvre) Ce logis St-Jacques est signalé, en 1530, comme hors des murs, près la porte de la Couronne, par tous les actes notariés, etc), et par un « sommaire » que Léon Ménard, conseiller au Présidial, collationna, et par le livre de Prat en 1609.
Place de la Couronne - Plan dressé par Ménard en 1766
Confrérie de St Jacques La confrérie de St-Jacques fut fondée à Nîmes en 1321 pour favoriser les pèlerinages à St-Jacques-de-Compostelle ; elle avait dévié depuis longtemps de son but lorsqu'elle disparut, vers le milieu du XVI° siècle, probablement lors de la troisième guerre civile, entre les catholiques et les religionnaires provoquée par l'édit du roi, du 25 septembre de l’année 1568, dans lequel il était dit qu'il n'y aurait en France d'autre religion que la catholique, et que tous les officiers de justice seraient de cette religion, avec ordre aux ministres de la réforme de sortir du royaume, c'était le principal motif. Malgré toutes les mesures qu'on avait prises pour affermir la paix dans le pays, mesures qui semblaient promettre aux catholiques des temps calmes et heureux, ils ne jouirent pas longtemps de cette tranquillité. Les religionnaires (les réformés) prennent la ville de Nimes et démantèlent tout les symboles de l’église Romaine.
Les pèlerins de St-Jacques-de-Compostelle qui venaient de l'Est de la France, de l'Italie et de l'Allemagne éviteront Nîmes et prendront un autre chemin.
En 1998, l’UNESCO inscrit cinq chemins historiques de Saint-Jacques de Compostelle au patrimoine mondial de l’humanité, et bien sur « la via Némausensis », oubliée depuis plus de quatre siècles n’y figure pas..
- La Via Turonensis: Tours, Bordeaux, Ostabat, St Jean Pied-de-Port, avec deux variantes partant plus au nord: celle de Rouen, Evreux, Chartres, Tours et celle de Paris, Orléans, Poitiers, Tours. - La Via Lemovicensis: Vézelay, Cahors, Ostabat, St Jean Pied-de-Port. - La Via Podiensis: Le Puy, Saugues, Conques, Moissac, St Jean Pied-de-Port. - La Via Tolosona: Arles, Montpellier, Toulouse, Col du Somport. - Le Camino Frances, en Espagne, de Puente la Reina à Saint-Jacques de Compostelle.
Article Némausensis
EN SAVOIR PLUS > Nîmes, une étape oubliée du chemin de Compostelle > Statuts de la Confrérie de Saint-Jacques du 23 juin 1321 > Découverte d'une Nécropole Place du Chapitre > Un Logis de Saint-Jacques à Nîmes > L'Hôpital de Saint-Jacques de Nîmes > L'Hôpital de Saint-Jacques de La Calmette > Témoignage - De Lédenon à St Jacques de Compostelle
|