- LES
CAHIERS D'HISTOIRE DE NÎMES
- de
1914 à 1920
- par Georges Mathon
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- - Lors de la réunion du Conseil du 2 août 1914, le Maire
indique que la plupart des chefs de famille ayant été
mobilisés, leurs proches se trouvent sans moyens d'existence.
Il y a lieu de prévoir dans quelles mesures l'administration
municipale pourra leur venir en aide. Il pense que le Conseil devrait
voter un crédit de 100 000 fr affecté à
l'organisation de soupes populaires.
- Le
Conseil adresse aussi un appel aux Bourgeois aisés afin de
récolter des dons en argent qui viendraient s'ajouter au
crédit voté.
- Une
commission municipale composée de MM le docteur Lafon de
Trinquelage, Cabiac et des citoyens Astier, Bourelly, Gignoux,
adjoints ; Roustit, Couty, Larguier, Cazalis et Castan Maire, est
chargée de l'organisation de ces soupes populaires.
- Le
9 octobre un rapport sur le fonctionnement des Soupes populaire est
fait au Conseil. En voici le Tableau : "Certains
jours du mois d'août, on a préparé jusqu'à
11000 rations de soupe ; 5500 le matin et autant le soir ; il a fallu
pour cela mobiliser toute une batterie de marmites et porter à
l'ébullition 5 hectolitres d'eau ou l'on faisait cuire 275 kg
de légumes.
- À
l'oeuvre des soupes populaires est venue se greffer en septembre
celle des réfugies. Ces derniers logés dans
l'établissement de l'Assomption, situé avenue
Feuchères, et mis à disposition par la préfecture,
avec un internat et une cuisine collective correspondant exactement
aux besoins, permettront de servir 7700 repas, composés d'une
soupe, d'un ragoût et souvent d'un dessert, le tout
gracieusement accompagné d'un vin du Midi."
- Pour
satisfaire aux besoins des réfugiés fuyant les
territoires envahis par les Allemands, la municipalité a voté
une subvention de 3000 fr. Ils pourront ainsi bénéficier
d'une gratuité de nourriture pendant trois mois.
- Les
hospitalisés de l'Artillerie et du 19e sont transférés
dans des locaux de l'Assomption pour dégager l'hôpital
Ruffi.
- En
février 1915, un constat est fait lors de la réunion du
Conseil Municipal. La visite hebdomadaire des filles soumises ne
pouvant s'effectuer à l'hôpital, par manque de place,
cette visite se fera désormais dans un local de la mairie. Les
filles soumises étant disséminées un peu partout
dans la ville, on ne peut pas exiger d'elles qu'elles se rendent à
la Mairie en voiture, il faudra veiller à ce que la décence
soit observée dans les rues et surtout que les filles
publiques ne profitent pas de la circonstance pour se livrer à
des racolages.
- En
août 1915, l'administration décidera de loger au dépôt
des réfugiés de L'Assomption, vingt militaires en
congés, originaire des régions occupées par
l'ennemi. En conclusion de cette décision, une déclaration
solennelle sera faite :
- "Rien
ne sera négligé pour assurer à nos hôtes
de passage la possibilité d'un repos bien gagné. Nos
braves soldats y trouveront, avec le gîte et le couvert, dans
un milieu bien préparé à les recevoir, toute
l'affection reconnaissante dont nos populations méridionales
sont animées à leur égard."
- De
plus, une indemnité journalière de 50 centimes leur
sera allouée individuellement, comme frais de séjour,
pendant toute la durée de leur congé, et une somme de
dix francs leur sera également remise au moment du départ.
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- 1914,
au début de la guerre, Guillaume Apollinaire fait une demande
d'engagement restée sans suite. Apollinaire rencontre Louise
de Coligny-Chatillon (celle qui sera Lou dans son oeuvre
"Calligrammes"). Elle le rejette. Il tente de nouveau une
démarche pour s'engager. Fructueuse cette fois, le 5 décembre
1914 il rejoint les casernements du 38e d'artillerie de campagne
situés route d'Uzès à Nîmes ; il y
demeura jusqu'à Pâques 1915.
- Deux jours après son
incorporation Louise arrivera à Nîmes, impatient il fera
le mur pour la rejoindre, ils deviennent amant dans une chambre de
l'hôtel du Midi, situé au square de la Couronne.
- La guerre lui inspire de nombreux
poèmes, certains devinrent célèbres. Ces
lettres, parmi les plus belles jamais publiées sur l’amour
fou, seront écrites à Nîmes.
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- Le Tour Magne tournait sur sa
colline laurée
- et dansait lentement lentement
s'obombrait
- et j'aime de t'y aimer cette
Nîmes la Romaine
- où les soldats français
remplacent l'armée prétorienne
- Certaines seront écrites au
coin d'une table, dans sa chambre, à la buvette du camp de
Massillan, au réfectoire de la caserne, au grand café
situé alors sur l'Esplanade, en début d'année
1915 c'est au café Tortoni (actuellement Monoprix) qu'il se
complaira à écrire.
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- Le Tortoni d'ici fait à
Paris la nique
- Il est très bien je
l'aime et c'est assez je crois
- Au nom du Canudo le signe de la
croix
- Est fait par les garçons
comme par la patronne...
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- Ce café situé en
face de l'hôtel du Midi lui permettait d'apercevoir la fenêtre
de la chambre qui avait abrité leur amour.
- Rapidement, Louise s'éloigne,
peut-être lassée par cet amoureux trop lyrique et
bavard, plus cérébral que fougueux. Elle partira pour
Nice le 15 décembre. Désespéré
Apollinaire lui écrira un poème.
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- Je pense à toi mon Lou
ton coeur et ma caserne
- Mes sens sont tes chevaux, ton
souvenir est ma luzerne...
- Quand je suis à cheval
tu trottes près de moi
- Nos 75 sont gracieux comme ton
corps...
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- En permission à Nice pour
48 heures, Guillaume s'aperçoit que Lou s'est détachée
de lui, il la soupçonne infidèle. Dans le train, de
retour vers Nîmes, il fait une rencontre,Madeleine Pagès,
après une longue correspondance amoureuse, ils se fianceront
l'été suivant.
- Envoyé sur le front, le 4
avril 1915, il sera affecté en novembre au 96e régiment
d'infanterie avec le grade de sous-lieutenant. En 1916, blessé
à la tempe par un éclat d'obus, il doit subir une
trépanation. En janvier 1918, il est atteint de congestion
pulmonaire ; ensuite il contractera la grippe espagnole qui
sévit en Europe. Affaibli par sa blessure et ses récentes
maladies, il meurt le 9 novembre 1918, deux jours avant l'armistice.
Sa tombe se trouve au cimetière du Père-Lachaise.
- À l'occasion du 80e
anniversaire de sa mort, la ville de Nîmes rendra hommage au
poète. Une plaque sera apposée, en souvenir, sur la
façade de l'ancien Grand hôtel du Midi et de la poste
situé au square de la Couronne, elle sera dévoilée
le 14 novembre 1998, par le Député Maire Alain Clary.
- Guillaume, Albert, Vladimir,
Apollinaire de Kostrowitzky, plus connu sous son pseudonyme,
Guillaume Apollinaire était né à Rome le 26 août
1880, d'une mère issue de la noblesse polonaise et de père
inconnu. Considéré, comme apatride son engagement lui
permettra d'acquérir la nationalité française.
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- 1915 -
Lors de la séance du 19 février, la Municipalité
approuve un projet de réalisation de gaines d'obus, modèle
1887, suite à une commande de l'État. C'est avec
l'appui de M. Doumergue (d'Aigues Vives) alors Ministre des colonies
que ce projet put aboutir.
- Ce travail serait donné à
un groupement de mécaniciens-constructeurs nîmois, formé
à cette occasion et à l'école pratique
d'Industrie et de Commerce (place de la Calade, actuellement Théâtre
Municipal). Il permettait d'éviter un projet concurrent qui
aurait privé Nîmes d'une activité industrielle.
Les ateliers d'Alais et d'Arles, portaient un projet consistant à
réquisitionner les tours existant dans Nîmes, y compris
ceux de l'école pratique.
- Un des éléments qui
rentrait en faveur du projet nîmois, les élèves
de l'école pratique impliqués, participaient à
l'effort de défense nationale et leur éducation
professionnelle s'en trouverait fortifiée.
- - Après 4 ans de conflit,
l'industrie nîmoise de la chaussure manquant cruellement de
main-d'oeuvre qualifiée, la municipalité décide,
en juin 1918, de créer un nouvel atelier destiné à
former des élèves à la conception et la
réparation de machines-outils pour l'industrie de la
chaussure. Cet atelier serait installé dans une salle du
rez-de-chaussée de l'école pratique.
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- - Le 3 juin 1915, le conseiller
Maisonneuve expose au Conseil, un projet d'acquisition d'un terrain
supplémentaire pour entreposer les ordures ménagères.
Suite à l'arrêt de la vente des fumiers (compost)
consécutif à l'état de guerre, les deux terrains
destinés aux entrepôts d'immondices, situés sur
les chemins de Générac et de Beaucaire vont devenir
insuffisants.
- Il est décidé
l'achat d'un troisième terrain de 21 391m2 et d'une valeur de
9700 fr situé en bordure de la route de Beaucaire appartenant
à M. Joseph Clément, ancien boucher.
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- - Lettre de M.
le Préfet (Louis
Hudelo),
transmise
à M. le Maire (Elie
Castan),
datée 12 août 1915 : "En
prévision d'une hausse possible et de difficultés
éventuelles de transport au début de l'hiver prochain,
il y aurait intérêt à se préoccuper dès
à présent des approvisionnements de charbon nécessaires
aux services publics ...Il conviendrait de prendre dès cet été
des mesures de réduction de l'éclairage des voies
urbaines."
- Suite à ce courrier, la
municipalité s'engage à prendre les mesures suivantes :
- - Décision de passer du 1er
au 20 novembre ou plus tard si le temps le permet le chauffage des
bureaux de l'Hôtel de Ville et des divers services communaux.
- - Arrêter les chauffages le
13 du mois de mars au lieu du 31. Il est décidé en
outre de regrouper les employés non mobilisés dans un
nombre restreint de bureaux. Suppression du charbon accordé à
titre de faveur à divers employés.
- - En ce qui concerne l'éclairage
public au gaz, (*) il est décidé :
- - De ne laisser fonctionner qu'un
seul bec des 233 lanternes à bi-becs.
- - Déposer les 64 lanternes
multiples en les remplaçant par des lanternes simples.
- - Supprimer tous les candélabres
qui sont sur les boulevards, en ne laissant brûler que ceux qui
sont aux divers carrefours des rues adjacentes.
- - Supprimer les
30 lanternes du Jardin de la Fontaine et ne laisser brûler que
les 4 qui permettent d'aller du portail du garde (entrée
Est)
à celui du restaurant (situé
entre la source et le temple).
- - Réduire le nombre de becs
d'éclairage des places de la Comédie et de St Paul et
réduire les heures d'éclairage en fonction de la
saison.
- (*) L'usine
à production de gaz, fonctionnait au charbon. C'est cette
usine, située sur le triangle de la gare qui en a pollué
le sol.
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- Les
effets de la Grande Guerre sur le commerce à Nîmes
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Lors
du recensement de 1911, la ville de Nîmes compte 80 437
habitants. La guerre de 1914 et l’épidémie de grippe
espagnole de 1918 ont décimé la population nîmoise,
qui ne compte, au recensement de 1918, plus que 70 056
habitants. En l’absence des hommes, la natalité est en
régression, et les femmes remplacent leurs maris ou leurs fils
dans les activités commerciales. Aux halles de Nîmes,
plus de la moitié des étals sont tenus par des femmes.
Dans l’industrie aussi, les ateliers du cuir et du textile
emploient plus de 90% de femmes. Par ailleurs, les aliments de base
augmentent considérablement, 28% de plus pour les œufs, 150%
pour le beurre, 75% pour le sucre. Une douzaine d’œufs coûtait
1,10 franc en 1914, contre 7,20 francs en 1918. On distribue des
cartes d’alimentation de février 1918 jusqu’en 1920 pour
gérer les pénuries. Cette idée sera reprise
pendant la seconde guerre, avec les tickets de rationnement. Il
fallut attendre 1921 pour retrouver une situation normale. (Texte
Philippe Ritter)
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- - Trois mois
après la signature de l'Armistice, les nîmois désirent
retrouver rapidement le confort de la Belle Époque, le 2
février 1919, un citoyen, M. Poulhon, se plaint de la
parcimonie avec laquelle le gaz est distribué dans les
maisons, de la mauvaise qualité et de l'état défectueux
de l'éclairage public (qui
fonctionne au gaz de charbon).
Il demande à la Municipalité s'il ne serait pas
possible d'améliorer cette situation.
- Le président
de la Commission de l'éclairage, M. Rivière répond
: "que
le charbon manque à l'usine par la suite de la pénurie
de transport. La commission décide d'ouvrir un registre de
réclamations relatives à l'éclairage tant public
que privé, de façon à permettre de présenter
ses observations avec plus de force. Il précise en outre que
la pression du gaz a été prise aux différentes
heures de la journée et que, si elle n'est pas conforme aux
indications du cahier des charges c'est moins à la mauvaise
volonté de la Compagnie qu'à l'insuffisance des
quantités de charbon dont elle dispose ou à leur
qualité défectueuse que la cause en est due."
- Il est précisé que
la Compagnie espère pouvoir bientôt s'alimenter en
charbon anglais, plus riche en gaz et de bien meilleure qualité.
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- Au cours de la séance du 2 février 1919,
M. Coste demande pour quelles raisons toutes restrictions de courant
électrique ayant été supprimées, la
Compagnie des Tramways n'a pas encore repris l'horaire des marches
des Tramways. Il se plaint que, notamment au boulevard de la
République (Jean-Jaurès),
il faille attendre quelquefois une grosse demi-heure le passage d'une
voiture. M. Maisonneuve adjoint, répond que la plainte de M.
Coste sera transmise à qui de droit et que des explications
seront provoquées sur le retard apporté à la
mise en pratique de l'ancien horaire.
- En septembre
1919 le service s'est amélioré avec passage d'une
voiture toutes les 15 mn. Les voitures étant bondées
aux heures de pointe, la Compagnie des Tramways envisage d'affecter
une quatrième voiture au service de la ligne B (de
la Gare de la Camargue, emplacement de l'actuel Lycée, au Pont
de Justice)
pour améliorer la fréquence (12mn). En raison de la
pénurie de matériel cette solution est retardée,
il est envisagé, d'augmenter la vitesse commerciale, sans
modifier la vitesse réelle des voitures, en en réduisant
le nombre d'arrêts.
- Un avis favorable est donné
à cette proposition, mais il est précisé que
l'arrêt fixe du dépôt des charbons doit-être
maintenu.
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- - En mai
1919,
le préposé en chef de l'Octroi s'adresse au Maire :
- "Depuis
1914, la foire de la Saint-Michel est supprimée - Un arrêté
de M. le Préfet du Gard avait interdit aux débuts de la
guerre, l'installation de baraques foraines.
- Maintenant que la clôture
des hostilités est heureusement intervenue, beaucoup de villes
ont rétabli leurs foires, estimant que les forains, ainsi que
les autres français, avaient le droit d'exercer leurs métiers
ou leurs industries d'avant-guerre.
- L'Ouest de la France, le Centre
et le Sud-Ouest ont depuis quelque temps déjà autorisé
la reprise des fêtes foraines. Dans l'Est, Besançon,
Belfort et même Mulhouse, viennent d'en faire autant. Enfin
dans la région, Marseille a décidé de rétablir
la foire de Saint-Lazare qui se tient sur la Plaine Saint-Michel, du
15 août au 15 septembre ; Béziers a rétabli sa
foire de décembre, et il y a lieu de penser que Montpellier
rétablira celle de novembre.
- Il serait
donc indispensable que le Conseil Municipal prenne une décision,
afin, qu'informés par leurs divers journaux, les forains
puissent, dès maintenant, prendre leurs dispositions pour
organiser leurs tournées."
- Le Conseil adopte la proposition
de rétablir la foire de la St-Michel, une commission est
chargée d'étudier les nouveaux tarifs des places.
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- - Au cours
la séance du 27 juin 1919,
le Préposé en chef de l'Octroi, propose de transporter
au parc à fourrage route d'Avignon, le pont-bascule qui se
trouve dans un local place des arènes. Après sa
fermeture effectuée en août 1914, il ne produit aucune
recette.
- Ce pont était installé
autrefois sur cet emplacement parce qu'il s'y trouvait le marché
aux fourrages et le marché au bois. Il précise aussi
que ce local devenu libre pourra être loué.
- M. Fernand Serret, exploitant un
salon de coiffure pour un loyer mensuel de 125 frs au premier étage
de ce local, désire résilier son contrat. M.M. Grill et
Camroux propriétaire du local mitoyen se portent candidats
pour la location de l'ensemble des locaux. Un bail de 9 ans,
résiliable au grès de chacune des parties avec préavis
de 6 mois à l'expiration de chaque période triennale
(3, 6 et 9 ans) sera conclu pour un loyer mensuel de 400 frs.
- "Ce
local démoli pour faire place au futur projet de l'îlot
Grill, était situé à l'angle de la rue
Alexandre-Ducros. Il servait, dans un passé récent, de
guichet de vente de billets pour les spectacles des Arènes."
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- - Au cours
d'une séance du Conseil Municipal d'été 1919,
une révision de l'arrêté préfectoral
fixant le tarif du transport des chiens sur les voitures du réseau
de tramways est proposée :
- "D'après
cet arrêté, le prix du transport des chiens est
identique au prix payé par le propriétaire dudit chien.
Il s'ensuit que ces animaux paient différent tarifs ou même
rien du tout, selon la personne qui les accompagne ; plein tarif si
c'est un voyageur ordinaire, tarif réduit si c'est un
militaire ou un enfant âgé de moins de 7 ans et rien du
tout si le voyageur est muni d'un libre parcours.
- Il est certain qu'il y a là
une anomalie qu'il est bon de faire disparaître. MM. les
Ingénieurs du Contrôle des Tramways sont de cet avis.
- Proposition
est faite, de modifier cette tarification, les chiens seront admis
sans supplément, à condition qu'ils restent sur la
plateforme avant des voitures quand le nombre des places disponibles
le permettra."
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- Le 9 mai
1919,
la municipalité décidera d'emménager à
Nîmes un centre d'aviation Postale en remplacement du terrain
de Pujaut, on choisira pour cela le terrain de Courbessac
servant de manœuvre à l'artillerie depuis 1874.
- " En
ce qui concerne le terrain de Pujaut son organisation temporaire est
la conséquence de la liaison postale organisée par le
Ministre des Postes et Télégraphes entre Nice et
Avignon, (seul arrêt régional des trains rapides Paris
Marseille) il s’agit donc d’une installation provisoire et non
celle d’un aéroport important. Ce terrain est considéré
au point de vue du réseau général comme point
d’atterrissage de force majeure. "
- L’artillerie cédera à
l’aéronautique le champ de manœuvre de Courbessac d’une
superficie de 45 hectares, le nouveau champ de manœuvre choisi pour
l’artillerie d'une surface de 67 hectares n'appartient seulement
qu'à 3 propriétaires, M. Maroger, propriétaire
du Mas de la Rouvière, Mme Vve Bonnes, propriétaire du
Mas de Calvas et de M. Gros Marchand de vin. Le coût estimé
de ces acquisitions serait d'environ 54 000 fr.
- Lors de la
séance du Conseil du 30 août, coup de tonnerre, le Maire
lit un courrier du Président du syndicat d'initiative du Gard:
"Le
Syndicat d'Initiative très intéressé par l'essai
de transport de courriers par avions qui eut lieu pendant ces mois
passés de Nîmes à Nice avec une régularité
remarquable, regrette vivement d'apprendre que ce service a été
interrompu depuis le 31 juillet sur l'ordre du Ministère des
Travaux publics. Le prétexte invoqué étant le
peu de gain de temps réalisé par l'avion sur le chemin
de fer... Dans le but d'obtenir dans le plus bref délai le
rétablissement du service postal aérien Nîmes-Nice,
une commission est chargée de faire valoir auprès des
autorités les avantages du courrier aérien sur le rail.
Il apparaît en effet que l'avion arrivait à Nice
régulièrement à 9h du matin, alors que le train
postal n'arrive qu'à 14h30. Ce gain de temps de 5h30 tant à
l'aller qu'au retour, permettait ainsi d'obtenir une réponse
le même jour...
"
- Cette mauvaise nouvelle
n'interrompra pas la construction de l'aérogare, cette
dernière sera mise à la disposition de la navigation
aérienne le 19 septembre.
- Les 25 et 26 décembre 1920,
un premier meeting aérien aura lieu sur le terrain d'aviation
de Courbessac, l'aviateur Gibert exécutera sur un monoplan
Blériot ses premiers exercices.
- Lors du Conseil
municipal du 1er juin 1922 le projet départemental
d'allongement des pistes fait l'objet d'une discussion : "Cet
agrandissement se ferait par une emprise du terrain situé au
sud de la route d'Avignon (cette dernière joignait alors
l'ancienne route d'Avignon jusqu'au rond point actuel de la sortie de
l'autoroute), il fallait pour cela dévier la route nationale
plus au Nord, déplacer des canalisations, des lignes
électriques et téléphoniques. Le montant des
dépenses prévues étant de 642 000 frs, la
municipalité n'étant pas en mesure de financer un tel
projet, elle décide de laisser au Conseil Général
le soin de faire l'effort financier nécessaire."
- Au fil des années deux
écoles se développeront, elles formeront des pilotes et
des mécaniciens. En 1926, elle deviendra l’école
auxiliaire de pilotage N° 19.
- Dès la
fin de 1942, la Base est occupée par l’armée
allemande avec un Ergänzungsgruppe, (regroupement
de personnel)
en 1943 le général Allemand Student dirige un groupe
d’entraînement de parachutistes, la base devient alors une
école de pilotage ainsi qu’une école de
parachutistes. De 1954 à 1964 Courbessac deviendra la base
école 726, destinée à la formation initiale des
sous-officiers de l’Armée de l’Air.
- Par la suite, le 1er avril 1965
est créé sur la base de Nîmes, une unité à
vocation particulière pour revaloriser la fonction du fusilier
de l'Air en formant les cadres d'active et les militaires du rang de
tous les Escadrons de Protection des bases FAS.
- Fermeture, en 1996, du centre
formation.
- Après deux ans de fermeture
de la Base de Nîmes Courbessac, création d'une
École nationale de Police suite à un arrêté
du ministère de l'Intérieur en date du 16 juillet 1998,
cette école n'occupera que la partie située au nord de
la route d'Avignon.
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- - Le 26
août 1919,
M. le Directeur des travaux publics, M. Gignoux, adresse le rapport
ci-après :
- "Depuis
de nombreuses années la presse et le public demandent
périodiquement la disparition de l'îlot des cygnes qui
fut construit il y a vingt ans environ, au centre du premier bassin
du canal de la Fontaine....
- Cette construction, présentant
des défauts de construction, endommagée par des
inondations successives, offre à la vue du public un aspect
délabré.
- Le 23
juillet dernier suite à une demande du syndicat d'initiative
de Nîmes et du Gard, désirant la disparition de cet
îlot, un devis de la dépense qu'entraînerait cette
démolition à été établis, elle
s'élève à 4100 francs."
- Après examen de la
question, le Conseil décide que l'îlot aux cygnes doit
disparaître.
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- - Lors de la réunion du
Conseil Municipal du 4 novembre 1919, un état du Sporting Club
de Nîmes (crée en 1901) est fait par son Président
Henri Monnier.
- "En
pleine prospérité en 1914 et possédant un
terrain de sports à la route d'Arles, nous avons dû tout
abandonner pour répondre à l'appel de la mobilisation.
- Devant ce cas de force majeure,
le propriétaire de notre terrain a dû en reprendre
possession ; quant à la clôture en planches qui
entourait notre parc des sports, elle a été, pendant
les années de la guerre, complètement saccagée
et détruite en totalité.
- Malgré nos réclamations
réitérées auprès des autorités
civiles et militaires, nous n'avons pu obtenir aucune indemnité
pour le préjudice causé.
- Démobilisés
depuis mars dernier (1919) mes amis et avons entrepris la
réorganisation de notre société de sports, et
nous venons, à cet effet, de louer un terrain situé 11,
rue Jeu-de-Mail. (rue Jean Bouin depuis 1934)
- Ce terrain clos de murs se
prête admirablement à l'installation d'un parc des
sports et notre programme comprend l'aménagement d'un terrain
de football, cours de tennis, piste de course à pied,
emplacement de sauts, etc., avec pavillons pour vestiaires et
lavabos.
- Pour cela, nous allons avoir
des frais importants... nous venons donc, Monsieur le Maire, vous
demander de nous aider... une allocation de 3000 frs permettrait de
parfaire le chiffre de nos dépenses..."
- Le Conseil tranchera, en votant
une subvention de 2000 frs inscrite au budget 1920.
- Par
la suite, un projet d'amélioration datant de 1929 sera
concrétisé par l'inauguration du 18 octobre 1931 en
présence de Gaston Doumergue, ancien Président de la
République. Suite à des difficultés financières,
le Club sera liquidé en novembre 1935.
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- - 1919
suite .
Lors de la séance du Conseil Municipal du 4 novembre 1919,
l'architecte de la ville, M. Gignoux directeur des Travaux Publics,
présente un devis de travaux de peinture pour les trois
grilles d'entrée du jardin de la Fontaine.
- Ce devis prévoit en plus
des travaux de peinture proprement dits, la dorure sur feuille en or
véritable, des lances, rosettes, rinceaux et ornements divers.
- Il précise que c'est
toujours de cette façon que les travaux de peinture de ces
grilles artistiques en fer forgé ont été faits,
aussi il estime que malgré la dépense que cela
entraînerait, la ville ne peut les exécuter autrement,
en substituant par exemple de l'or faux à l'or véritable,
ou en ne rechampissant d'or qu'une seule face des ornements de ces
grilles.
- Le montant estimatif s'élèverait
à la somme de quatre mille six cent quatre-vingts francs.
- Vu la délicatesse des
ouvrages à faire, il conviendrait, pour garantir la qualité
du travail et les intérêts de la ville, d'autoriser la
mise en concurrence de divers entrepreneurs de peinture sélectionnés
pour leur compétence, afin de traiter l'affaire.
- Cette proposition est approuvée,
le Conseil décide de voter la somme nécessaire de 4680
frs, laquelle sera inscrite au budget 1920.
- Toujours
au sujet du jardin de la Fontaine, M. Thibaut rapporteur de la
commission des objets divers, expose que M. Bosc, avocat à la
Cour d'Appel a offert de vendre à la ville une petite
propriété limitrophe du jardin de la Fontaine sise à
l'ouest du Mas Rouge.
- Une
partie des membres de la Commission s'étant transportée
sur place pour juger à la fois de la valeur intrinsèque
de la propriété dont le prix est de 5000 frs et de
l'intérêt que s'attache la ville à cette
acquisition.
- La
commission approuve cet achat, et précise que cette propriété
permettrait d'offrir, aux promeneurs, une très belle vue sur
les garrigues ainsi que sur le chemin d'Alès.
- Un
petit rappel sur l'évolution de la promenade du jardin de la
Fontaine, agrandie une première fois à partir de 1841,
suite à l'acquisition de plusieurs terrains en 1829, la
démolition de quelques masures et l'achat du Mas Rouge en
1839. Bien connu des Nîmois, cette maison sera jusqu'à
une époque récente l'habitation du gardien de la
Tourmagne. Autres agrandissements, en 1865 et 1867, suite aux
acquisitions des enclos Méjean, Ménard et Féminie.
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- En 1920,
mise en service deux lignes de bus à traction électrique,
desservant toutes les deux le Pont du Gard, la ligne A (22,200
km)
passant par Marguerittes, St Gervasy, Bezouce, St Bonnet et Lafoux et
la ligne B (33,750
km)
par Manduel, Redessan, Jonquières, Comps, Montfrin et
Lafoux.
-
Dix autobus
desservaient ces lignes, ils offraient 27 places assises, la
vitesse moyenne commerciale était de 30 km à l'heure.
Deux moteurs de 20cv alimentés par du courant continu de
500/600 volts fournissaient la force motrice. Les roues étaient
munies de bandages (160mmm
de large et 1030 de diamètre),
les roues motrices arrières étant jumelées.
Trois systèmes de freinage assuraient la sécurité,
un mécanique, un électrique et un pneumatique
Westinghouse. Des remorques de marchandises avec 4 tonnes de charge
utile pouvaient être attelées à la demande. Peu
rentable et lent, ce système ne fonctionnera que quelques
années, il sera remplacé par des bus en 1927.
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- La Société « Félibrenco dé
Nemausa » organise, pour la première fois, au mois
d'Avril 1920 une fête populaire de caractère local « La
Fête printanière de l'Amandier ». Cette
fête ayant lieu, dans le jardin de la Fontaine, de nombreux
éléments poétiques, littéraires,
artistiques et musicaux en constitueront le programme.
(une
carte postale ancienne datant d'avril 1920, représente la fête
de l'amandier à la fontaine de Nîmes. On peut apercevoir
des personnages en tenue traditionnelle tout autour d'un amandier
planté à côté de la statue de Jean Reboul,
un public nombreux occupe tout l'espace libre)
L'amandier
et la font de Nîmes sont étroitement liés à
travers la chanson SE CANTO « A la font de Nîmes
I a un ametlier », (à la fontaine de Nîmes
il y a un amandier). Ce chant nîmois n'est en fait que
l'une des versions d'un ancien chant du Sud de la France.
- Certains
historiens le font remonter à Gaston Phébus qui
l'aurait dédié à son épouse pour se faire
pardonner son comportement volage.
- Au
début des années 2000, l'un des membres du Docte
Collège des Consuls de Nîmes, s'aperçoit, après
une visite au jardin de la Fontaine, qu'il n'y a plus d'amandier !!!
- Après
une intervention auprès de l'administration compétente,
les Consuls se mobilisent. L'un des membres Bernard Pical
pépiniériste faisant parti de la confrérie,
offre un plan d'amandier et solennellement le 9 février 2002,
un amandier sera planté à la font de Nîmes.
- Voici
les premières strophes de Se Canto :
-
A
la font de Nimes - I a un ametlièr - Que fa de flors blancas -
Coma lo papièr
Se
canta, que cante - Canta pas per ièu - Canta per ma mia -
Qu’es al luènh de ieu
-
- - Un courrier daté du 25 février 1920, de M. E.
Reinaud, secrétaire perpétuel de l'Académie de
Nîmes, signale au Conseil Municipal qu'elle désire
occuper l'immeuble qu'elle vient d'acquérir au 16 de la rue
Dorée. Elle rend donc à la ville les trois plus belles
pièces qu'elle occupait au Palais des Beaux Arts (ancien
Évêché, actuellement Musée du Vieux
Nîmes).
- Historique
: En 1912, la Municipalité consciente que l'Académie
logée dans un local étroit et d'accès difficile
au 2eme étage de la rue Dorée, avait mis à sa
disposition, le somptueux salon de l'ancien Évêché
pour ses séances et deux grandes pièces pour ses
bibliothèques.
- Après
la guerre de 14-18, le chanoine Bonnefoi supérieur de St
Stanislas et ancien Président de l'Académie s'est
attaché à recueillir auprès des membres de la
Compagnie les fonds fonds nécessaires pour l'achat d'un local.
C'est un hôtel particulier (au XVIIe siècle, ancien
Hôtel Guiran) situé au 16 de la rue, appartenant à
Mademoiselle Adrienne Michel (fille d'Albin Michel, historien de
Nîmes). L'acte de vente sera passé le 29 novembre 1919.
- C'est
le 7 juin de l'année 1920 que l'Académie sera
officiellement installée lors de l'inauguration présidée
par le Pasteur Trial, Président. Ce bâtiment est encore
à ce jour l'Hôtel de l'Académie.
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-
- -
Reprise des corridas interrompues par la guerre de 14-18, le dimanche
23 mai 1920, à l'occasion des fêtes de la Pentecôte.
- (dernière
corrida en 1914, le 24 mai, avec 6 taureaux et toréés
par Vincente Martinez, Cocherito et Celita ; une autre le 28 juin, 6
taureaux toréés par Pablo Roméro, F. Martin
Vasquez et Paco Madrid.)
- Lecture
est faite le 30 août 1919 d'une proposition adressée au
Conseil Municipal de Nîmes par l'intermédiaire de M.
Paul Morel, représentant de l'« Union des
Criadores de toros de lidia » :
- « ...
de la part de son excellence le Duc de Veragua, au nom de l'Union
des Eleveurs de toros de combat dont il est le Président, que
cette Société a, dans une de ses dernières
réunions générales, sur la proposition de Don
Manuel Garcia-Aléas, de Colmenar-Viejo, décidé
d'accorder ce qui suit :
- Les
ganaderos de toros bravos d'Espagne, auraient honneur et plaisir
d'offrir aux fins d'une corrida de bienfaisance aux mutilés
aveugles et autres, de la Grande Guerre, 6 toros limpios, tirés
au sort parmi les sociétaires, qui seraient toréés
dans les Arènes de Nîmes, comme étant cette ville
le berceau de l'aficion française et possédant le plus
vaste cirque où il pourrait se faire la plus énorme
recette dans ce charitable but.
- Les
toros seront mis à la disposition de la Municipalité
nîmoise en 1920 dès le mois de mai, si cette proposition
est agréée par le Conseil Municipal, qui se chargerait
de l'organisation de cette corrida avec le concours des Sociétés
taurines de la ville, afin de donner plus de développement à
la fête. »
- Cette
proposition sera acceptée à l'unanimité par le
Conseil Municipal.
- Cette
initiative marquera la reprise des grands spectacles taurins dans les
Arènes de Nîmes. C'était très certainement
le but recherché par l'U.C.T.L. (Union de Criadores de
Toros de Lidia) qui regroupait tous les élevages d'Espagne
et du Portugal.
- C'est
à cette époque que sera créée l'Union
Taurine Nîmoise, toujours présente, de nos jours,
avec l'actuel président, (2007) Eric Pujante.
- L'année
précédente des spectacles taurins avaient eu lieu, dix
capéas, avec des taureaux de Viret, Saurel, Reynaud, Granon,
Lescot et Julien Abel.
- C'est
le 23 mai 1920 que se déroulera dans les Arènes de
Nîmes, la première corrida d'après-guerre.
- Sept
bêtes de 6 élevages différents seront estoquées.
Un toro de Manuel Garcia-Aleas par Augustin Garcia ; un toro de
Anastasio Moréno Santamaria par Punteret ; un toro de Antonio
Lopez Plata par Luis Freg ; un toro de Manuel Lozano par José
Garate ; un toro de Alipio Perez Tabernero Sanchon par Saleri II ; un
toro du marquis de Villamarta par Ernesto Pastor ; et enfin, un
novillo sera travaillé par le jeune Mariano Montes.
- Il
y aura cinq Capéa, au cours de cette même année
et une corrida le 26 septembre.
- L'année
suivante, 1921, une corrida sera organisée le 15 mai au
bénéfice du futur monument aux Morts de la guerre de
14-18.
- La
corrida du 19 juin 1921, sera organisée au bénéfice
des habitants des régions sinistrées par la guerre et
le 31 juillet au bénéfice des veuves de guerre, les
Arènes seront combles, mais le spectacle sera tellement
décevant que la direction sera obligée d'offrir un
taureau supplémentaire que Belmonte consentira à
toréer.
- C'est
seulement après cette dernière corrida que les
autorités se manifestèrent en dressant des
procès-verbaux à l'encontre des matadors, des
organisateurs et du président de la course, Gaston Audry.
- L'audience
du tribunal sera fixée pour le 17 novembre 1921. Une
manifestation monstre sera organisée le jour de l'audience. A
sa tête, le Maire, Josias Paut, son adjoint
Henri Bauquier, s'associeront aussi à la manifestation, la
« Nacioun Gardiano » avec une centaine
de cavaliers menés par le marquis de Baroncelli-Javon (*) et
l'avocat Bernard de Montaut-Manse, prieur de la confrérie des
gardians.
-
- Arrivé
devant le tribunal ce dernier prendra la parole sur son cheval :
- « Méridionaux,
voici l'heure du Midi ! Notre terre nous appelle, dressons-nous et
courons au secours de son Droit, car elle est notre Mère
adorée et bénie. Exaltons nos tridents et nos coeurs !
Pour la Provence et pour le Languedoc, en avant, mes amis gardians,
mes frères du Midi ! Maudits soient ceux qui renient notre
Patrie méridionale ! Vive notre langue ! Vivent nos courses de
taureaux ! Pour nos libertés, en avant ! »
- Après
cela il revêtira sa robe pour aller plaider contre la SPA,
parti plaignant, qui sera déboutée et condamnée
aux dépens.
(*)
Le marquis Folco de Baroncelli-Javon (1869-1943) fondateur de la
Nacioun Gardiano en 1904, était le dernier descendant de
Christophe de Baroncelli-Javon, Grand Prieur de St Gilles (Ordre de
Malte) en 1699
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En 1920, la Compagnie Aérienne Française, se
propose de constituer un Album de Photographies Aériennes des
villes les plus pittoresques de la contrée.
- Chaque
vue seraient au format de 50x60, à titre de référence
cette société indique qu'elle a déjà
exécuté des travaux de ce genre pour les villes de
Trouville, Deauville, Le Hâvre, Versailles et Paris. Des vues
dont quelques-unes ont été reproduites par le Journal
l'Illustration, constituant ainsi un moyen des plus frappant
pour faire connaître les beautés d'une ville.
- Il
sera édité sous le patronage de l'Aéro-Club du
Gard et du Syndicat d'Initiative du Gard à Nîmes et
comprendra 24 reproductions de vues prises en Avion. La Municipalité
trouvant ce projet intéressant, la vente dans les Musées
de ces photographies constituant un excellent moyen de propagande
touristique. Elle propose de voter la somme de 1000 fr, les recettes
des ventes permettant de récupérer cette dépense.
-
L'ECOLE
ANTIQUE DE NÎMES
- -
Le 31 août 1920, Max Raphel, le célèbre
architecte nîmois (1863-1943) fait une requête à
M. le Maire de Nîmes, Josias
Paut :
- « J'ai
l'honneur de vous demander de vouloir bien présenter à
votre Conseil Municipal, une requête tendant à obtenir
une subvention de 500 frs, destinée à l'école
Antique de Nîmes... ce concours donné par la ville
permettrait d'obtenir d'autres subventions du Département et
de l'Etat..... cela permettrait d'étendre le champ d'action
pour le plus grand avantage intellectuel pour la Ville au profit de
qui travaillent uniquement les organisateurs de l'École
Antique. »
Après
quelques explications complémentaires sur le but poursuivi par
ladite École et sur les services qu'elle est appelée à
rendre, le Conseil décide de lui allouer une subvention
annuelle de 1000 frs, pour lui fournir les moyens d'éditer des
brochures, comptes-rendus de travaux... qui seraient envoyés
aux Facultés, Universités et autres.-
-
- Historique
-
- Dès 1917, M. Gustave Domjean, adjoint à l'instruction
publique et aux Beaux Arts, projeta la création d'une École
Antique et chargea M. Félix Mazauric, conservateur des Musées
d'Archéologiques, d'arrêter les grandes lignes de cette
création que la guerre fit retarder.
- L'arrivée
simultanée de M. Émile Espérendieu, membre de
l'Institut, à la conservation des Musées archéologiques
et de M. Loye, ancien membre de l'École Française de
Rome, à la Bibliothèque, la nomination de M. Bauquier
comme adjoint au Maire à l'Instruction Publique, engagèrent
en 1920 M. Domjean à mettre à exécution son
projet.
- Après
M. Max Raphel, architecte du département, M. Domjean accepta
la présidence de l'École Antique, il formalisera son
fonctionnement. Après son décès MM. Esperandieu
et M. Bondurand assurèrent la succession.
-
- Programme
-
- L'École Antique, malgré son titre, n'exclura pas de
son programme l'étude du moyen-âge. Les conférences
qu'elle donnera, les visites et les excursions qu'elle organisera se
rapporteront nécessairement aux monuments romains de Nîmes
: Maison-Carrée, Arènes, Tour Magne, Temple de Diane,
Porte Auguste, Porte de France, Pont du Gard. Elles concerneront
aussi, la montagne de Cordes, avec ses allées couvertes,
Montlaurès, Ensérune, où la civilisation
hellénique a laissé de nombreuses traces ; pour le
moyen-âge : Aigues-Mortes et son enceinte, les églises
de Saint-Gilles, de Saint-Trophime d'Arles, de Sénanque ;
Avignon et son Palais des Papes ; la Chartreuse de Villeneuve ; les
Baux ; les Saintes-Maries de la Mer, etc...
Cette
société savante est, toujours, active et dynamique. Les
travaux de certains de ses membres, le Capitaine Louis, Émile
Espérandieu... permettent en outre de documenter le site
internet « nemausensis.com ». -
-
-
-
-
- Le 3 septembre 1920, une demande de dérogation est faite par
l'architecte parisien, Adda, chargé de la construction du
futur immeuble Bloch. Cet immeuble situé à l'angle de
la rue de la couronne et du boulevard Amiral Courbet, avec sa façade
donnant sur l'Esplanade, doit prendre la place d'un ancien immeuble
voué à la démolition.
- Cette
demande concerne des problèmes de hauteur et d'alignement, la
ville prévoyant une hauteur maximale de 11 mètres et
l'architecte demandant une hauteur comprise entre 22 et 25 mètres.
En compensation M; Bloch propose de reculer de façon bénévole
sa nouvelle construction, au niveau de la rue de la couronne, de
1,65m de façon à porter cette rue à 6,50m.
Après
délibération, suite au rapport de l'architecte de la
ville, le Conseil autorise la construction de cet immeuble.-
-
- Historique
du lieu.
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- Le bâtiment est construit sur la ligne des
anciens remparts romains, repris à ce niveau par les remparts
du moyen âge.
- Le
9 Décembre 1776, on constate que la tour et la pièce
occupant le dessus du péristyle entre les deux portes de la
Couronne sont en telle vétusté qu'elles menacent une
ruine très prochaine. « L'on a été
forcé de faire démolir le pourtour des murs construits
en carreaux de pierre de taille de six pouces d'épaisseur sur
une hauteur de dix pieds jusques à l'arasement de la
maçonnerie au-dessous, laquelle à deux pieds
d'épaisseur et qui parait d'une assez bonne construction pour
pouvoir rester dans l'état sans courir risque d'aucun fâcheux
accident. »
- Au
début du XIXe siècle, un premier bâtiment sera
construit sur cet emplacement, il abritera le très célèbre
café-restaurant Peloux. II existait encore une partie de l'un
des piliers de la porte de la Couronne dans cet immeuble.
- Le
1er novembre 1838, les boulevards, les rues, Régale,
Trésorerie, des Marchands, de la Couronne, des Fourbisseurs,
Saint Antoine, de l'Aspic, de la Madeleine, des Lombards, Saint
Castor, de la Curaterie, les places de l'Hôtel de Ville, de la
Salamandre et du Marché allaient être éclairées
au gaz. On accourait pour voir les cafés Peloux, Sant et
Seguin qui les premiers avaient aussi adopté ce mode
d'éclairage. Il venait en remplacement des lampes à
huile qui continuaient à éclairer le reste de la ville,
en attendant leurs changements prochains.
- « Tout
à côté en juin 1896 la première séance
de cinématographe Edison fut réalisée à
Nîmes dans une salle du premier étage du café
le Tortini, son entrée était située place de la
Salamandre. C'est actuellement l'entrée du Monoprix. »
- Par
la suite le café Peloux deviendra le restaurant Durand.
- En
1923, sur ce même emplacement, un magasin de nouveautés
sera construit par M. Edgar Bloch, sur les plans de Charles Adda
architecte parisien, le permis de construire est accordé le 8
avril 1922.
- Le
bâtiment sera par la suite exploité par les Galeries
Barbès, les meubles Renvier, et actuellement le restaurant
Quick.
A
l’origine du bâtiment Bloch, les bureaux se trouvaient dans
les étages, au sous-sol sont installés, une grosse
pompe qui permet de remplir un réservoir caché dans la
coupole supérieure, alimentant le système de sécurité
incendie, ainsi qu’un groupe électrogène de secours
doté d’un énorme moteur diesel monocylindre. (texte
Gérard Taillefer)-
-
-
-
1920
suite - Lors de la réunion du Conseil Municipal du
22 décembre 1920, la question de l'achat de l'ancien
établissement de l'Assomption situé avenue Feuchères
est évoquée.
- M.
le Maire, Josias Paut,
rappelle
qu'il n'a trouvé en ville, malgré ses recherches
actives aucun emplacement autre que l'ancienne Assomption pour y
transférer le Lycée de jeunes filles.
- L'actuel
Lycée de jeunes filles situé dans l'ancien Hôtel
Rivet, à la Grand'Rue (actuellement École des
Beaux-Arts) s'avère trop petit. La direction étant
amenée à refuser des élèves, il devient
urgent de déplacer avenue Feuchères, dans les locaux
immédiatement disponibles, les 4 ou 5 classes où les
jeunes filles sont littéralement entassée.
- L'Etat
ayant désigné, un architecte, M. Augière, qui
sera chargé d'évaluer l'immeuble et présenter un
rapport. La ville de son côté a désigné un
architecte et M. Max Raphel architecte indépendant, est
désigné comme expert.
- M.
Augière évalue l'immeuble à 543575 frs ; M.
l'architecte de la ville arrive au chiffre de 470000 frs, enfin M.
Raphel, le tiers expert, fixe son évaluation à 501691
frs.
- M.
le Maire accepte le chiffre de M. Raphel, qui paraît très
raisonnable, il désire que le Conseil décide de
l'achat.
- Au
cours du débat, plusieurs Conseillers déclarent qu'ils
voteront l'achat de l'immeuble avec réserves, et demandent
qu'on y installe une école Primaire. M. Bauquier fait observer
que dans ce cas, il ne faudrait pas compter sur la participation de
l'État.
- M.
Dugas, s'oppose fermement au projet, il avance pour argument, la loi
de 1901 « qui ferait obstacle à l'acquisition
projetée, et que même sans cela, il reste opposé
à ce projet, guidé par des considérations
d'ordre moral, ce bien représentant le patrimoine de toute une
communauté spoliée par une loi injuste. »
- À
ce moment de la discussion, un vif incident se produit entre MM.
Dugas et Berthézenne.
- Le
calme revenu, la décision est mise au vote.
- Ont
voté pour : MM. Alibert, Berthézenne, Pintard, Thibaut,
Aubert, Ménard, Boudin, Coste, Sabliet, Fabrègue,
Bourrier, Rousset, Bauquier, Lauron, Gignoux, Paut.
- Ont
voté avec réserve quant à l'affectation à
donner à l'immeuble de l'Assomption : MM. Horiot, Roussel,
Montcocol.
- Ont
voté contre : MM. Le Docteur Lafon, Héral, de
Trinquelague, de Bernis, Dugas, Desmonteix. S'est abstenu : Bernodoy.
- La
proposition est adoptée. La décision finale
d'acquisition par voie d'expropriation, au prix fixé, sera
votée lors de la séance de Conseil Municipal du 2 mai
1921.
- Cette
décision mettra un point final à toutes les tentatives
de récupérations des lieux par la communauté de
l'Assomption.
- Le
Lycée de Jeunes Filles de la Grand'Rue sera transféré
avenue Feuchères.
C'est
actuellement le Collège Feuchères.-
-
- Historique
du collège de l'Assomption
-
- En 1843, le père
Emmanuel Joseph-Marie Maurice d'Alzon (1810-1880) prenait en main un
établissement fondé en 1839 et géré par
le curé de la paroisse Sainte-Perpétue, l'Abbé
Goubier.
- Il
commença par recruter les professeurs, MM. Monnier et
Germer-Durand et établit un règlement scolaire.
- En
1848, après avoir fait le siège des ministères,
il finira par obtenir deux ans avant le vote de la loi Falloux (1850)
le plein exercice de la Maison de l'Assomption.
- Le
29 mars 1880, des décrets de Jules Ferry obligeaient les
Congrégations religieuses, non autorisées par la loi, à
cesser leur mission d'éducation. Les frères Augustins
de l'Assomption seront expulsés le 7 décembre, quelques
jours après le décès du Père d'Alzon
survenu le 21 novembre. Des tractations avec l'évêché
de Nîmes permirent au Collège de poursuivre son
existence sous direction diocésaine. Quatre religieux
fictivement sécularisés pouvaient rester à leur
poste.
- Louis
Allemand, succédera au père d'Alzon de 1880 à
1881, ensuite le Père Charles Laurent (1881-1882), le Père
Alexis Dumazer (1882-1894), le Père Joseph Maubon (1894-1899)
et pour terminer, le Père Stéphane Chaboud jusqu'à
la fermeture de l'établissement religieux, en 1909.
- La
façade actuelle sera inaugurée en 1893, à
l'occasion du cinquantenaire de l'établissement.
-
- Le
14 décembre 1920, le Maire de Nîmes Josias
Paut décide d'interdire toutes représentations dans la
ville de Nîmes de la pièce, « Les Maris
Complaisants » dont les dialogues sont jugés, par
lui, contraires aux bonnes moeurs. Cet acte s'appuie sur la loi du 5
avril 1884.
- Ce
Maire radical, professeur de Lycée, ne badine pas avec la
morale. Par cette décision il veut mettre fin aux tentatives
faites par les propriétaires « des cabarets
bourgeois », qui désirent tirer profit de la
frénésie des citoyens marqués par les horreurs
de la guerre.
Maire
de Nîmes depuis le 10 décembre 1919, Josias Paut, avait
succédé à Elie Castan, « l'ouvrier
Galochier » qui a géré la ville pendant
6 années, durée exceptionnelle. Il était en
place depuis le 27 mai 1914, à cause des hostilités.
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Georges
Mathon, mars 2008
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