LES CAHIERS D'HISTOIRE DE NÎMES
NÎMES À LA BELLE ÉPOQUE 1900-1914
par Georges Mathon  
 
La gare de St Césaire avant l'électrification (1907) - Carte postale ancienne - Collection privée
 
- En 1900, le 21 février, délibération du Conseil Municipal de Nîmes - « Le hameau de St Césaire voit chaque jour augmenter l'importance de son commerce et le trafic fait par la gare a pris une telle extension que nous pouvons affirmer qu'il a triplé dans ces dernières années.
Nous avons le personnel d'une gare importante et notre quai couvert correspond à une gare de petit trafic d'où de nombreuses erreurs, pertes, fausses directions...
Si l'on ajoute à cela les nombreux petits accidents occasionnés par cet encombrement, le temps perdu à la recherche des colis impossibles à découvrir entassés qu'ils sont.
St Césaire reçoit la plus grande partie des bestiaux destinés à Nîmes notamment les mardi, mercredi et jeudi, la gare voit arriver 25 ou 30 wagons à bœufs. Le quai découvert étant trop petit pour une telle affluence, puisqu'il ne peut recevoir que 5 ou 6 wagons, les manoeuvres sont longues, pénibles, difficiles et dangereuses.
De plus, les boeufs débarqués parcourent dans tous les sens les quais encombrant, salissant et détériorant les marchandises, menaçant dans leur irritation les employés de la compagnie.
La gare possédant une vaste étendue de terrain disponible cela permettrait à la compagnie de faire promptement les modifications et les agrandissements nécessaires sans trop de grandes dépenses. »
La commission propose d'émettre un avis favorable à ce projet et ce dernier sera approuvé par le Préfet le 29 août 1901.
Après leurs arrivés les bœufs, étaient convoyés, à la manière d'une abrivado, jusqu'au marché aux boeufs situé au boulevard Jean-Jaurès, quelquefois l'un d'entre eux s'échappait. Nous savons par un témoignage, que, dans les années 1950, un énorme bœuf ayant pris la poudre d'escampette, sur la route de St Césaire à Nîmes, a sauté sur une 4cv Renault et l'a écrasé.
Le marché aux bœufs de Nîmes avait une importance régionale. Les bœufs achetés, pour alimenter la région d'Arles, étaient acheminés à pied jusqu'à la Gare de la Camargue situé au bas du Jean-Jaurés, la ligne Nîmes Camargue, ayant été mise en service au cours de l'année 1901.
Un ancien nous témoigne cette anecdote, les veaux faisaient partie du marché, les maquignons payaient spécialement une personne pour gaver ces animaux pendant la nuit juste avant la pesée du matin, un sur-poids artificiel augmentant à bon compte le prix de la bête.
 
Inauguration de la Statue de Daudet au square de la couronne - Photo collection Philippe Ritter
 
- Le dimanche 8 avril 1900, inauguration de la statue d'Alphonse Daudet au square de la Couronne. Le sculpteur Alexandre Falguière malade n’avait pu terminer son œuvre, la main gauche n'était qu'ébauchée.
Pourquoi cette précipitation municipale ? Le maire, Emile Reinaud arrivant en fin de mandat ne se représentait pas. Ne voulant pas laisser à une autre équipe municipale l’honneur de cette inauguration, il maintiendra la date initiale.
« Le sculpteur Falguière, avait voulu, malgré son état de santé précaire, venir lui-même présider à l'installation de son oeuvre et se rendre compte des finitions à lui apporter. Son état s'aggrava rapidement et l'obligea à repartir précipitamment à Paris. La nouvelle de sa mort, survenue le 19 avril 1900, à la suite d'une grave opération, arrivera quelques jours après les cérémonies d'inauguration de la statue. » 
C'est un élève de Falguière, M. Bloch, qui achèvera la statue de Daudet. M. Bloch sera par la suite un sculpteur de renom. Il était temps, le 19 mai 1900, M. Crouzet est élu Maire de Nîmes, il succède ainsi à Reinaud.
Ce square est à la jonction de la rue Notre-Dame et du Boulevard Amiral-Courbet. De forme rectangulaire, avec platanes en bordure, il était orné d’un bassin qui fut d’abord elliptique, et d’où s’élançait au centre, un magnifique jet d’eau. C’est ce dernier qui sera remplacé par la statue de d’Alphonse Daudet.
Ce square, dont le projet d’érection remonte à 1858, a été établi sur l’emplacement d’un ancien cimetière catholique situé en face de la porte de la Couronne. Ce nom lui vient d’une hôtellerie à l’enseigne de la Couronne., qui était en dehors de la ville.
Dans les archives communales, il est question de la démolition d’un îlot de maisons et de l’élargissement de la place de la Couronne, devenue le point d’arrivage de nombreux services de voitures. Plus tard, on planta des arbres en bordure autour de cette place, dans le milieu était marqué une simple fontaine abreuvoir. Enfin en 1859, le jardin fut créé et entouré d’une grille.
A cette époque, à l’est du square, la recette principale des Poste et Télégraphe était logée (en location de 1884 à 1923) dans la maison Guibal, située à gauche de l’Hôtel du Midi et de la Poste .
 
Présentation de Carmen dans les Arènes le 12 mai 1901 - Photo collection privée
 
- Le 12 mai 1900, une représentation de Carmen eut lieu pour la première fois dans les arènes de Nîmes, après l'opéra, la mise à mort par un novillo, Valenciano-Sapin.
Le son n'étant pas à la hauteur des attentes du public et la mise en scène ayant connu quelques défaillances cette représentation ne fit pas l'unanimité.
 
Carmen dans les Arènes avec Niménio II, le 26 juillet 1979 - Photo Michel Pradel, collection Alain Montcouquiol
 
Ce genre de spectacle perdurera jusqu'en juillet 1979 avec la participation de Niméno II. (Christian Montcouquiol)
 
- Le 8 juin 1900, installation à la Maison Carrée d'un contrôleur de ronde, d'autres postes pourraient être établis et contrôlés pendant la nuit par un agent préposé à la surveillance sur d'autres points jugés utiles. Il est prévu aussi, l'installation de deux lampadaires illuminant l'escalier d'accès du monument. Un crédit de 200 frs est voté.
(ce contrôleur, situé à environ un mètre du sol, est encore présent à droite de la porte d'entrée de la Maison Carrée)
 
VALLERAUGUE - Statue bronze du Général Perrier - Carte postale collection G. Mathon.
Cette statue a été fondue sous l'occupation, 1942, et remplacée récemment par une statue en pierre.
 
- Réunion du Conseil Municipal du 3 août 1900, décision de donner le nom de Général Perrier, à la rue de la banque, mal dénommée, puisque la Banque de France (actuellement Maison de l'emploi) a son entrée côté rue de l'horloge.
De nombreuses personnes relayées par la presse locale avaient exprimé le désir de baptiser cette rue de la ville du nom du Général Perrier.
Biographie du général Perrier (1833-1888).
A sa sortie de l'école polytechnique, François Perrier, devient élève de l'Ecole d'état-major. Il dirigea à l'École supérieure de Guerre l'instruction scientifique de l'Armée, et réorganisa le Service géographique du Ministère de la Guerre. Perrier fut chargé en 1870 de commencer les opérations de révision de la méridienne, Après avoir contribué à faire entrer en 1871 la France dans l'Association géodésique internationale, Perrier représenta le Service géographique français aux sessions générales de cette Association. II s'est rendu célèbre en créant des méthodes nouvelles, en perfectionnant les instruments de mesure, en faisant plusieurs triangulations. On doit à Perrier l'organisation de l'Observatoire géodésique de Montsouris et celle d'un Observatoire météorologique sur le dôme de l'Aigoual, montagne qui domine Valleraugue, sa ville natale. Membre, puis président du Conseil général du Gard. (1883-1888). Membre du bureau des Longitudes (1873). Chef du Service géodésique au Ministère de la Guerre, (1879) et en 1886 général de brigade.
 
- En 1901, le 1er juin, le fumier se trouvant sans valeur, à cause de la mévente des vins et du marasme qui paralyse toutes les affaires en général, l'adjudication de l'entreprise du fumier du marché aux bestiaux n'a pas trouvée d'acquéreurs, la ville se retrouve obligée de faire procéder à ses frais au balayage et à l'enlèvement du fumier.
 
- Le 23 octobre, délibération sur la construction d'un lavoir public au quartier de la Croix-de-fer, sur un terrain de 2951 m2, appartenant aux hospices, situé à côté du groupe scolaire de la rue Bonfa.
Un premier projet prévoit un lavoir de 120 places, avec 2 bassins, une couverture en tuiles plates de Marseille. L'entrée est prévue rue Bonfa, à gauche 4 pièces pour le gardien, à droite une buanderie ainsi que des cabinets d'aisances.
Après discutions le projet sera réduit à 80 places et la maison du gardien supprimée. Ce lavoir sera réalisé et fonctionnera jusqu'au début des années 1950.
Démoli, il sera remplacé par un immeuble, et le local du Comité de Quartier.
 
Eolienes et lavoir de Marguerittes - Carte Postale ancienne - Collection privée.
 
- Le 30 octobre, adduction d'eau du hameau de Courbessac. Un premier projet d'un montant évalué à 60000frs, comprenant une conduite de 120mm, branché sur la grande conduite de 800mm de la ville branchée au point kilométrique 15700, de la route d'Avignon, un moulin, système américain, Stel Quen,(éolienne sur une tour métallique) un réservoir de 500 m3, une conduite de distribution avec vannes, robinets, bornes-fontaines ainsi qu'une fontaine avec abreuvoir sur la place de l'église.
Un autre projet présenté par M. Sigalon comme moins coûteux consistant à amener l'eau depuis la porte d'Alais élevée avec des machines à vapeur est rejeté. Il générerait des frais de fonctionnement et d'entretien trop important.
À fin de prendre une décision définitive pour l'adoption du premier projet, une seule recommandation est faite, celle de s'assurer auprès des communes de St Gervasy et de Marguerittes de la durée de chômage du moulin à vent (St Gervasy-Marguerittes) par rapport au vent. Ce moulin étant à peu près dans la même zone que Courbessac.
Si le chômage eut été trop long, il aurait fallu alors donner au réservoir à construire à Courbessac de plus grandes dimensions.
MM. les Maires de St Gervasy et de Marguerittes consultés, ont déclaré que le chômage, du moulin à vent en usage pour l'élévation des eaux dans leur commune, n'a jamais excédé 48 heures.
Le réservoir projeté sur le point haut du quartier Fontille Courbessac devant contenir 500 mètres cubes, soit une provision d'eau pour 10 jours, ce projet est définitivement adopté le 22 novembre 1901.
 
Sporting Club de Nîmes, 1901-1937.
 
- Création en 1901 du Sporting-Club de Nîmes. Cette société développera plusieurs sections : Football-Association, Tennis, Sports Athlétiques, Natation, Préparation Militaire.
Son terrain d'honneur sera situé route d'Arles jusqu'en 1914, ensuite il déménagera rue du jeu de Mail. (cette rue prendra le nom de Jean Bouin en 1934, qui donnera son nom au stade). Un projet d'amélioration datant de 1929 sera concrétisé par l'inauguration du 18 octobre 1931 en présence de Gaston Doumergue, ancien Président de la République. (1)
Suite à des difficultés financières, le Club sera liquidé en novembre 1935.
Reprise du foot à objectif professionnel à Nîmes l'année suivante, saison 1936-37, par l'association Sportive Nîmes Olympique qui se portera acquéreur du terrain, par adjudication, le 7 février 1938 pour la somme de 60100 F.
En 1955, vu les difficultés d'entretien pour la société qui le gère, la ville manque de terrains de sport, ce stade attire un grand nombre de spectateurs, c'est une source de profits pour le commerce local, la ville se doit de faire un effort pour le conserver, elle le rachète pour la somme de 27 500 000 F.
(1) Gaston Doumergue (1863-1937), né et décédé à Aigues-Vives, avait terminé son mandat de Président de la République le 13 juin 1931, ancien Sénateur et Président du Sénat (1923-1924), il sera par la suite, en 1934, Président du Conseil. A ce jour, il a été le seul Président de la République de confession Protestante.
 
Place d'Assas - Monument Commémoratif aux combattants de 1870-71 - Carte Postale Ancienne - Collection G. Taillefer.
 
- En 1902 - On érigea place d'Assas, un monument, œuvre de Mercié, commémorant les Combattants de la guerre 1870-71, et les enfants du Gard morts pour la France. Il sera inauguré le 9 mars 1902, peu après, le Cosmographe installé là depuis 1890, gênant la perspective du monument de Mercié sera déplacé sur le plateau du Mont-Duplan. Son voyage ne s'arrêtera pas là, en 1960, il sera déplacé provisoirement dans la cour d'un établissement scolaire voisin (S.E.S.). Il est actuellement dans le bâtiment du planétarium du Mont Duplan. Même sort pour le monument commémoratif de 1870-71, en 1986, suite à la construction du parking souterrain, il sera installé place Dugesclin.
 
- Dans sa séance du 7 février 1902, le Conseil Municipal débat d'un vote de 100 000 fr pour la construction d'une maternité. Elle sera construite sur les terrains libres de l'hospice d'humanité (emplacement du futur hôpital Gaston Doumergue, rue Hoche). M. Allard, architecte des hospices est chargé de ce projet, ce dernier facturera ses honoraires au taux réduit de 2,5 %.(5% le taux normal)
Un Conseiller, M. Arnaud, s'élève contre le choix de l'architecte, il déclare que ce dernier est déplorable au point de vue politique, car tout le monde sait qu'il est conservateur. (La municipalité est républicaine).
M. le Maire répliquant dit qu'en l'espèce la chose peut être tolérée, il n'en est pas de même pour les employés municipaux qui, eux doivent être de sincères républicains.
La commission des hospices ne voit pas M. Allard mais seulement l'architecte. Il est l'architecte des hospices et a réalisé plusieurs projets de maternité.
En conséquence, le Conseil adopte le projet de construction de maternité, dressé par M. Allard, et invite l'Administration à faire les démarches pour obtenir une subvention de l'État, du Conseil général et du Pari mutuel.
 
L'Hôtel Rivet, ancienne Collège de filles - Carte Postale ancienne - Collection G. Taillefer.
 
- Même séance, (7 février 1902), l'architecte de la Ville, M. Canbécédes présente, au Conseil Municipal, un projet concernant le Collège de filles, situé grand'rue (ancien Hôtel Rivet - actuellement école des Beaux-Arts).
Ce projet consistant à faire table rase de l'ancienne chapelle avec les parties qui lui sont contiguës et de supprimer le magasin communal. La cour du collège aurait alors 750 m2 de superficie, ce projet comprend en outre la construction d'un préau.
Le Conseil adopte ces conclusions.
 
La Gare et les voitures de place - Carte Postale ancienne - Collection Philippe Ritter.
 
- Séance du Conseil Municipal du 17 nov 1902, pétition des loueurs de voitures de place, (taxi hippomobile) qui exposent que jusqu'à présent l'autorité municipale a délivré à n'importe qu'elle époque de l'année à toutes les personnes qui en faisaient la demande, l'autorisation d'exercer ce métier leur laissant faire une concurrence déloyale par ces mêmes personnes qui prennent des numéros dans la bonne saison pour les abandonner dans la mauvaise, cela au détriment de la ville.
Les places étant allouées par trimestre, la commission des finances décide de fixer à un prix plus élevé la redevance à payer pendant la bonne saison, soit 18 fr par trimestre, du 1er avril au 30 septembre et la ramener à 12 fr par trimestre du 1er octobre au 31 mars. Ainsi, la redevance annuelle ne sera pas augmentée.
 
- M. Louis Aubert directeur de l'entreprise des Arènes écrit une lettre, en date du 7 février 1902, au Conseil Municipal :
« La malheureuse campagne tauromachique de l'année précédente, dont les recettes n'ont pas permis de couvrir les dépenses considérables engagées, le malaise général qui pèse sur les affaires dans tout la contrée, le peu d'empressement du public à assister à un spectacle déjà usé... me contraignent à demander la bienveillance du Conseil Municipal. »
Il demande la possibilité d'appliquer le cahier de charge avec plus de souplesse ainsi qu'un allègement des redevances.
 
 
La cour de récréation de l'Ancien établissement de l'Assomption, avenue Feuchères  - Carte Postale Ancienne - Collection privée.
 
- A la demande du Préfet du Gard, Paul Maitrot de Varenne, suite à la loi de 1901, le sort de la Congrégation des soeurs de Charité dites de Besançon est débattu au Conseil Municipal lors de la séance du 22 mai 1902.
Il s'agit des soeurs en service, à la maison de retraite rue Guiran, à l'Evêché, à l'Institution de l'Assomption et à l'Orphelinat, ancienne route d'Arles.
La congrégation des Dames de Besançon dont le siège est rue de la Faïence, était autorisée par décret du 31 juillet 1855, elle demande l'autorisation pour six de ses succursales :
Les religieuses qui habitent au collège de l'assomption où ces dames sont : l'une directrice de l'Ecole préparatoire et les autres au nombre six, gardiennes, lingères, infirmières et cuisinières. La même congrégation demande l'autorisation pour les soeurs qui sont à l'évêché. Il y a au service de l'évêché cinq religieuses qui sont cuisinières ou employées ou employées aux travaux matériels.
La congrégation des Dames de Besançon demande l'autorisation pour une maison de retraite située rue Guiran, dans une maison appartenant à M. le Chanoine François Chapot. Dans cette maison, il y a quatre religieuses ; deux font l'école à des petits enfants et deux sont occupés à des travaux matériels. Cette Congrégation possède aussi un établissement, ancienne route d'Arles, affecté à un orphelinat où il y a 98 orphelins. Enfin, cette congrégation a une école enfantine, rue Baudin ainsi qu'une école, rue de l'Abattoir, appelée St-François-de-Sales.
Le Conseil vote un avis défavorable au maintien des soeurs dans ces établissements, mais en ce qui concerne l'orphelinat situé ancienne route d'Arles une discussion s'engage. M. Goulard, signale que la ville étant dépourvue d'orphelinat laïque, on ne doit pas refuser l'autorisation à cet établissement, il propose un amendement favorable et temporaire en attendant la création d'un orphelinat laïque qui ne saurait tarder.
M. Pieyre fait remarquer que l'autorisation dont il s'agit n'est pas demandée pour un temps déterminée ; une fois qu'elle sera accordée, il n'y aura plus à y revenir. La question de la création d'un orphelinat laïque est à l'étude et ne tardera pas à aboutir.
L'amendement Goulard mis aux voix est rejeté.
 
Chapelle des Jésuites, grand'rue - Carte Postale - Collection privée.
 
- Conseil Municipal, séance du 28 mai 1902, les cours de solfège créés, précédemment, par la municipalité ont lieu dans la Chapelle de l'Ancien Lycée (chapelle des Jésuites, grand'rue) ayant réussi au-delà des prévisions, on est obligé de refuser des élèves. Proposition est faite de doubler le nombre de ces cours en les faisant donner dans les écoles après les heures de classe, soit, 4 groupes avec deux heures de leçon par semaine pour les garçons et pour les filles.
Le Conseil décide de voter une somme de 1000 fr par an, qui, ajoutée à la somme de 800 fr déjà inscrite au budget, permettra de rétribuer quatre professeurs à 4 heures par semaine et à 100 fr par heure, soit 1600 fr, plus 200 fr, qui seront payés à un professeur qui réunira deux heures par semaine les élèves les plus capables des différents cours de garçons et filles pour leur apprendre des chants d'ensemble, des chants nationaux qui leur permettent de se faire entendre soit aux fêtes scolaires, soit aux fêtes nationales.
 
- Le 17 novembre 1902, la commission du théâtre décide de refaire le décor de Norma temple Grec, ce dernier datant de 1793 est complètement détruit. La dépense s'élèvera à 3800 frs.
 
Hospice d'Humanité, route d'Uzès - Carte postale - Collection privée
 
- En 1903, la commission administrative de l'Hôpital de Nîmes décidait de créer une Ecole d'Infirmière et l'installait dans les locaux de l'Hospice d'Humanité, route d'Uzès. C'était une des premières Ecoles d'Infirmières en France. En 1923, l'Ecole était transférée rue de Bouillargues dans « L'Ancien Prieuré des Dames de l'Assomption. » Ces locaux accueillirent jusqu'en 1945 des promotions d'une vingtaine d'élèves. Dès la libération, chaque rentrée scolaire vit s'accroître le nombre de postulantes qui passa rapidement de 30 à 80 en 1er année.
L'école devenue vétuste et étroite, la commission administrative décida d'en construire une nouvelle. Un emplacement fut trouvé, rue Kleber, sur un terrain situé à la limite de la ville et des garrigues.
Les travaux commencés le 1er juillet 1958, furent achevés le 30 septembre 1960. C'est l'architecte nîmois Henri Floutier qui fut chargé de sa conception. C'est ce dernier qui réalisa, en 1934, la maison des anciens combattants, rue des Chassaintes.
 
Intérieur de la Maison Carrée en 1900 - Carte postale - Collection G. Taillefer.
 
- Le 13 février 1903, à la suite d'un vol aux collections du Médailler de Marseille, la commission archéologique a estimé qu'il y avait lieu, la nuit, d'assurer plus efficacement la garde du musée des médailles de la ville située dans la maison carrée.
La situation présentant un réel caractère d'urgence la commission décide que le gardien de jour, couchera dans la maison carrée, son traitement sera augmenté de 400 frs l'an.
Le lit, aménagé à l'intérieur, sera parfaitement dissimulé dans la journée.
Cette situation perdurait encore dans les années 1940.
 
- Dans une réunion du Conseil Municipal datée du 8 avril 1903, le chef de l'Octroi, décrit dans un rapport, la décadence des foires en général, et notamment la foire de la St-Michel, à Nîmes.
Selon lui les raisons sont multiples, la crise économique du Midi, la facilité des déplacements avec le chemin de fer, ce nouveau moyen de transport étant aussi utilisé pour les marchandises, les foires ne sont plus des lieux exclusifs de transactions. Pour preuve la disparition de la Foire de Beaucaire.
Avec son déplacement en 1881, du centre ville au Boulevard de la République, (Jean-Jaurès) la foire fut assez florissante et la vaste avenue fut couverte pendant plusieurs semaines, de foules joyeuses et bruyantes. La foire devait rentrer en décadence, par suite de vices nombreux dans son organisation ; l'établissement des tramways, en obligeant de réduire l'allée des promeneurs à 10 mètres de largeur, devait vouer cette foire à la ruine ; un manque de rigueur à l'inscription, avec l'absence de versements d'acomptes, favorise des réservations fantaisistes, c'est ce qui explique ces vastes espaces restés déserts pendant tout où partie de la foire. Après discutions la mise en place d'un droit d'arrhes proportionnel à la surface est adopté et étude sera faite pour remédier au rétrécissement des allées par les Tramways.
 
Le Jacquemard, face à l'Hôtel de Ville - Photo G. Mathon
 
- Le 1er juillet 1903, un bail est passé avec, MM Coste et Pantel, les propriétaires de l'immeuble situé face à l'Hôtel de Ville, au N° 6, pour la location de l'horloge dite « Jacquemard » placée sur leur immeuble. Ces messieurs demandent une somme de 100 F par an, pour cette location, fonctionnement et entretien à charge de la ville.
Cette somme n'étant pas exagérée étant donné l'incommodité qui résultera pour le locataire éventuel de la pièce qui précède celle où est placé le mécanisme, du passage quotidien de l'horloger municipal, et de plus la difficulté pour ces messieurs de louer cette pièce.
D'après une inscription portée sur le fronton de l'immeuble, le Jacquemard daterait de 1880.
C'est M. Berger, locataire et horloger officiel de la Compagnie de Chemin de fer qui l'aurait installé, l'heure donnée par le Jacquemard servant de référence pour le départ des trains.
Précédemment, l'immeuble aurait appartenu à l'oncle d'Alphonse Daudet probable modèle de Tartarin de Tarascon.
Au début des années 1990, lors d'une restauration de l'immeuble, le Jacquemard est déposé, les experts pensent que même restauré, l'objet, très fragilisé, se conservera très mal. L'idée a germé de réaliser une double opération, réaliser une copie du Jacquemard et la mettre en place, conserver l'original au Musée du Vieux Nîmes en demandant son classement et sa restauration. Ce travail sera réalisé, en 1994, par les établissements Poitevin de St Privat-des-Vieux.
Étant dans une propriété privée et inscrit à l'inventaire du patrimoine, une nouvelle convention sera passée entre la ville et le propriétaire, l'original sera cédé par ce dernier à la ville. Il est à ce jour (2007), toujours en attente d'une restauration.
 
Le monument d'Antoine Bigot au jardin de la Fontaine - Carte Postale Ancienne - Collection privée.
 
- Le 26 juillet 1903, inauguration, au jardin de la Fontaine, côté entrée Est, de la statue du fabuliste nîmois Antoine Bigot, elle est l’œuvre du statuaire Charpentier. Bigot, né et mort à Nîmes (1825-1897), membre de l’Académie de Nîmes, est connu pour ses fables populaires.
Ce poète nîmois, aimait à écrire en patois. Ce n’était pas un puriste, il se voulait tout simplement authentique. Il mêlât allègrement à ses récit les mots du parlé nîmois, ce patois du peuple qu’il affectionnait et qui donnaient toute sa force au récit. Car pour un méridional la langue de Molière est bien fade avec l’accent de Nîmes.
« Qué voudrien nou faïre creire - Qu'un poilo es uno sartan - Et qué cé qu'és négre és blan - Foutraou ! nou fan la moralo - Nou disoun qué la Cigalo Déou pa canta diii l'éstïou... - Sacrébïou ! »
 
- Suite à une pétition du 30 juillet 1903, d'un certain nombre d'habitants du hameau de St-Cézaire qui demande l'établissement d'un passage à niveau sur la ligne de chemin de fer Nîmes Montpellier, au droit de l'ancien chemin de Nîmes à St Cézaire (actuel avenue Georges Dayan), aboutissant au cimetière communal protestant.
On désirait ainsi éviter le stationnement des convois funèbres au passage à niveau de la route départementale n°4 (actuel chemin du mas de Cheylon) fréquemment fermé non seulement par le passage des trains, mais surtout par les manœuvres qui s'effectuent dans la gare de St-Césaire aux abords de laquelle il est situé.
Cette demande est rejetée par l'Administration de la compagnie, mais elle précise qu'une consigne formelle sera donnée à la gare pour que la durée des fermetures des barrières du passage à niveau actuel n'excède pas 10 minutes...
 
Le Marché Saint-Charles - Carte Postale Ancienne - Collection privée
 
- En octobre 1903, couverture avec une charpente métallique et des tôles ondulées du marché de gros  St Charles (fruits et légumes). La structure longeait le Boulevard Gambetta. Le marché était ouvert tous les matins jusqu'à midi, à 7h de novembre à mars ; à 6h en avril, septembre et octobre ; à 5h de mai à août.
Avant sa couverture, la place paraissant trop petite, une étude est réalisée, les commerçants ayant une préférence marquée à mettre leurs marchandises du côté du Boulevard Gambetta en laissant libre le côté Nord de la place. Un placier sera désigné pour distribuer les emplacements.
Au début des années 1960, le marché de gros sera déplacé au nouveau marché-gare, route de Montpellier, et la structure métallique sera revendue à un particulier. De 1884 à 1960, le marché Saint-Charles alimentera en fruits, légumes et primeurs, les halles centrales ainsi que les épiceries de la ville et des villages environnants.
Cette place portera plusieurs noms, place St Jean au XVIIIe siècle, ensuite place de l'allée au début du XIXe siècle.
L'allée étant composée à l'époque du Grand Cours et du Petit Cours, qui deviendront  le Boulevard Gambetta en 1883, sous l'administration du maire Républicain Ali Margarot.
La place avait reçu la première fontaine publique en 1824, cette dernière étant alimentée par le Nymphée du Jardin de la Fontaine. L’eau non potable, était réservée aux animaux, au ménage et à la toilette.
 
Sémiramis aux Arènes au début du XXe S - Carte Postale collection Gérard Taillefer
 
- En 1904, première représentation de Sémiramis aux Arènes de Nîmes le 24 juillet, l'auteur Joséphin Péladan fut acclamé par tous les spectateurs debout. Ce spectacle prévu à l'origine pour le 19 juin il dut être reporté une première fois au 29 juillet par manque de préparation, mais cette date correspondant à un jour d'élection, il fut décidé de l'avancer de 5 jours.
Le décor reproduisait exactement un sanctuaires célèbres de l'Assyrie, Le Zigourat d'Ourou.
Péladan né à Lyon avait des attaches gardoises, son père étant originaire du Vigan et sa mère de Nîmes. Nul n'étant prophète dans son pays, de nombreux adversaires s'opposèrent à l'auteur et à son oeuvre.
La représentation de Sémiramis réalisé par « le Comité des Intérêts régionaux » ayant donné un déficit total 8853,20 fr, le Comité abandonne les décors du spectacle au bénéfice de la ville et le Conseil Municipal alloue à ce même Comité la somme de 8853,20 fr pour combler son déficit.
 
- En juin 1904, une plainte de certains propriétaires de la place de de la Salamandre est déposée au sujet d'un pylône disgracieux établi sur cette place pour soutenir les fils téléphoniques. Un autre propriétaire de l'immeuble sis au numéro 10, proteste contre cette plainte et espère que le Conseil maintiendra le pylône en question, il tient absolument à voir disparaître les fils téléphoniques fixés sur sa maison, créant une servitude insupportable, les employés des téléphones étant constamment obligés de circuler sur la toiture.
La municipalité ayant donné l'autorisation nécessaire de l'installation d'un pylône, par une lettre datée du 25 février 1904, constate que cet emplacement crée une gêne certaine pour la circulation, il est aussi d'un effet des plus disgracieux et enlaidit la place de la Salamandre, il n'était absolument pas nécessaire de l'installer sur le point où il se trouve.
Le Conseil proteste énergiquement contre le travail fourni par l'administration des Postes et Télégraphes, et demande l'enlèvement de ce pylône.
 
- Le 3 août 1904, suite à une pétition par laquelle les habitants du quartier de la porte d'Alès, habitués du Lavoir du puits Couchoux, ont exposé le mauvais état de ce lavoir et sollicite sa réparation.
L'architecte de la ville M. Cambacédès, s'étant rendu sur les lieux et ayant reconnu le bien fondé de cette demande, dresse un devis s'élevant à la somme de 1824 francs pour le remettre dans un état convenable. Le travaux seront exécutés de telle façon que pendant leur exécution, il y ait toujours un bassin à la disposition des laveuses.
 
- Le 14 novembre 1904, comme chaque année à pareille époque, le Conseil Municipal vote un crédit pour la création de chantiers communaux, en vue d'assurer du travail aux ouvriers atteints par le chômage. Les orages du mois d'août dernier ayant occasionné des dégâts considérables aux chemins des garrigues, il y a lieu d'organiser, au plus-tôt, des chantiers en vue d'améliorer leur viabilité.
Le vote d'une crédit de 6300 F, permettant d'occuper 60 ouvriers pour une durée de 42 jours est proposé. Certains Conseillers trouvent ce crédit insuffisant, M. Blachère propose une somme de 10 000 f qui permettrait d'occuper 80 à 100 ouvriers, M. Coutelier propose 60 000 f.
Monsieur le Maire, le Docteur Crouzet, apprécie les sentiments généreux auxquels il s'associe, mais il faut compter avec les ressources, après discussion, un vote rejette l'amendement de M. Coutelier et approuve celui de M. Blachère.
« Le docteur Gaston Crouzet, maire de Nîmes du 20 mai 1900 au 17 mai 1908, représente à Nîmes une forme de radicalisme modéré. L'électorat nîmois glissant progressivement à gauche la rupture de ce consensus deviendra inéluctable, avec l'élection en 1908 de 24 conseillers SFIO et apparentés, sur les 36 à pourvoir. »
 
Le groupe "Vers l'Amour" au Jardin de la Fontaine - Carte postale ancienne - Collection privée
 
- L'État ayant accordé, en 1904, le groupe en marbre « Vers l'Amour » du sculpteur, Jean Escoula (1851-1911) à la ville de Nîmes pour la décoration de la promenade de la Fontaine, la Municipalité étudie l'emplacement idéal.
Le 9 décembre, une discutions s'engage, la Commission des Travaux publics et la Commission des Beaux Arts, sont d'accord pour l'installer au centre de l'espace libre situé à l'Est de la grande Allée. M. Maruéjol (Conseiller Municipal), trouvant ce monument délicat et mièvre, quoique joli, le verrait plutôt dans la verdure, dans un bosquet, de préférence vers la source il ajoute : « la où les commissions voudraient le placer il serait trop loin des regards (à l'époque la pelouse était interdite au public) et en quelque sorte noyé par le soleil. » M. le Maire, Gaston Crouzet, signale que les Commissions ayant prévu de mettre la statue sur un socle provisoire, une fois l'installation faite le Conseil pourra se rendre compte, si l'emplacement est bon. Cette statue est actuellement à l'emplacement proposé par les commissions, c'est à dire, au centre de la pelouse située à droite de l'allée centrale.
Les 4 statues, qui se trouvent de part et d'autre de cette allée, ne sont que des copies, les originales, attribuées à Nicolas-Sébastien Adam (1705-1778), ont été déposées, après restauration au Musée des Beaux-Arts en 2000. Ces dernières sont des sculptures en marbre provenant du Château de la Mosson transportées en 1747 dans les jardins de la Fontaine. Elles représentent, en premier à droite à partir de l'entrée principale du jardin de la Fontaine, SYVAIN (en partie satyre en partie humain, symbolise la nature sauvage), à gauche ENDYMION, (selon la mythologie fils de Zeus) en second à droite FLORE (divinité de tout ce qui fleurit) et à gauche DIANE (copie d'une statue du château de Versailles sculptée par Martin Desjardin en 1680).
 
L'Esplanade, avec les chaises - Carte Postale ancienne - Collection Philippe Ritter
 
- En 1905, le 9 janvier, M. Jolivet, adjudicataire de l'entreprise de location des chaises sur les promenades publiques, se plaint que depuis l'été des personnes ont pris l'habitude de s'installer chaque jour sur les promenades publiques et notamment sur l'Esplanade, munies de chaises et fauteuils mobiles, cette situation étant contraire à ses intérêts et à ses droits. Il demande en conséquence que des mesures soient prises pour faire cesser cet abus.
La commission municipale présidée par le maire, le Dr Crouzet, décide le rejet de cette demande, des abus ayant été commis par M. Jolivet, en percevant des prix supérieurs à ceux indiqués dans le contrat d'adjudication.
 
Le Casino ou Théâtre d'été (salle du Viaduc, actuel Sergent Triaire) - Carte Postale Ancienne - Collection Philippe Ritter
 
- Le 24 février, un membre du Conseil Municipal, M. Castanet, constate que les jeux de hasard et autres tripots jouissent dans la ville de Nîmes d'une liberté presque complète. Il propose de faire cesser ce scandaleux état de choses en appliquant immédiatement et d'une façon formelle la loi du 10 avril 1834, qui frappe de peines correctionnelles la tenue des jeux de hasard.
M. le Maire dit que les jeux sur la voie publique sont supprimés. Ils seront tolérés quelques jours, avant et après la période des Rameaux.
Ces jeux étant tolérés un peu partout, leur interdiction totale dans les établissements publics porterait un préjudice à la ville au profit des villes voisines. Il faut les maintenir dans certains établissements comme le Casino ou l'Éden, ces deux établissements vivant de ces jeux. (1)
(1) Ces deux établissements n'existent plus : Le Casino était situé boulevard Sergent Triaire au niveau de l'actuelle rue Guillemette, à l'emplacement de l'Éden se trouve, rue J. B. Godin, un établissement Évangéliste.
 
Immeuble de l'ancienne école de Massillan, actuellement siège de la radio locale RFN - Photo G.M.
 
- Séance du Conseil Municipal de 24 février 1905, les habitants du quartier de Massillan demandent la création d'une école.
La loi du 20 mars 1883 porte à l'article 8, les disposions suivantes : Toute commune est tenue de pourvoir à l'établissement de Maisons d'école au chef-lieu et dans les hameaux ou centre de population éloignée du dit chef-lieu ou distants les uns des autres de trois kilomètres, et réunissant un effectif de vingt enfants d'âge scolaire.
Il y a à Massillan quarante enfants en âge de recevoir l'instruction, parmi lesquels trente environ iraient en classe régulièrement.
La création d'une classe mixte semble pleinement justifiée, un dossier est présenté avec une offre de local vaste et qui remplirait après l'exécution de certaines réparations toutes les conditions exigées par les règlements scolaire.
Au surplus, la partie de l'immeuble réservée à l'habitation de l'instituteur, forme un logement très convenable.
Le devis des travaux à exécuter à l'immeuble de M. Guin, s'élève à la somme de 1091 fr.
L'école ouvrira le 1er octobre 1905, mais l'académie n'ayant pas donné son accord l'instituteur sera rétribué par la commune.
L'école n'ayant que 3 élèves, fermera à la fin de l'année scolaire 1909-1910, le bail consenti le 11 juillet 1905, sera résilié le 23 juin 1910.
Précédemment, dans sa séance du 7 mars 1907, le Conseil Municipal avait statué sur une pétition des habitants des quartiers des Trois Ponts, du Mont Cavalier et de la Gazelle tendant à la création d'une école mixte au centre de ces quartiers.
« ...l'éloignement des écoles de Massillan et du Mont Duplan, situées l'une et l'autre à trois kilomètres, cette distance est beaucoup trop grande pour être effectuée par des jeunes enfants
Le Conseil émit un vote favorable de principe, et décide d'étudier la question de savoir s'il n'y aurait pas lieu, en même temps de supprimer l'école de Massillan, dont le nombre d'élèves diminuait peu à peu. L'effectif de l'école étant de vingt élèves à ses débuts n'est plus que de cinq en 1907.
Décision est prise de fermer l'école de Massillan et ouvrir celle de la Gazelle au 1er octobre 1910. Mme veuve Martin, propriétaire d'une maison sis route d'Uzès (quartier de la Gazelle), louerait son immeuble à la ville au prix de 500 frs par an. Le 27 août 1910, le Conseil Municipal décide de l'acquisition de l'immeuble destiné à l'école de la Gazelle au prix de 10 000 fr, cette décision sera approuvée par le Préfet le 25 janvier 1911.
Elle comptera à peine 30 élèves lors de son ouverture en octobre 1910 et 52 en 1911. L'année suivante, 1 janvier 1912, création d'une deuxième classe avec une deuxième institutrice. Elle recevra une indemnité de de 200 frs. Cette école était située sur l'emplacement actuel de la maternelle de la Gazelle.
En fin des années 50, l’école de Massillan rouvrira dans la maison Guin. Elle accueillera 75 enfants partagés en 4 classes en 1962, 13 ans plus tard, en 1975, l'école est désertée, il n'y a plus que 6 élèves, c'est la fermeture définitive.
Le bâtiment de l'ancienne école de Massillan est actuellement le siège de la radio locale, RFN.
 
- La loi de finances du 22 avril 1905 institue un régime qui doit permettre à tout bouilleur de cru de jouir de son privilège, sans ouvrir son domicile aux vérifications du service.
Ce régime repose essentiellement sur l'établissement, dans chaque commune, d'un ou plusieurs ateliers de distillation.
Pour Nîmes, ces emplacements sont : à St-Césaire, la place publique ; à Courbessac, la place publique, près de l'église ; à Nîmes, le lavoir du chemin de Générac. Quant aux jours et heures de leur fonctionnement, dans l'atelier du lavoir de Générac, et celui de St-Césaire, tous les jours, le dimanche excepté, de 6 h du matin à 6 h du soir. Pour l'atelier de Courbessac, les lundi, mardi et mercredi de 6 h du matin à 6 h du soir.
« Chaque viticulteur avait le droit de distiller pour son propre compte 1000 degrés d'alcool pur, soit 20 litres à 50° ; c'était le privilège du bouilleur de cru.
Ce privilège était héréditaire ; il a été supprimé en 1960 sauf pour ceux qui le détenaient alors avec la possibilité de le transmettre à leur conjoint. Le bouilleur de cru et le distillateur auraient tôt ou tard disparu du paysage de nos campagnes, mais en 2002 une nouvelle loi abroge dès 2007 tout privilège ayant trait à cette tradition. »
 
Portail entrée ancienne poudrière, rue porte Cancière - Photo Collection privée.
 
- Le 15 mai 1905, décision finale du déplacement de la poudrière civile. Cette dernière était au préalable située dans le quartier de la porte d'Alès (21, rue porte Cancière) (*). Suite à de multiples pétitions des habitants du quartier, qui redoutaient une catastrophe, la poudrière n'étant plus gardée la nuit depuis l'année 1880, le Conseil Municipal décide de l'éloigner des habitations. Un premier projet, daté de 1899, prévoyait son installation à l'Est de la ville, dans la carrière, la Françoise (actuellement dans l'enceinte de l'école de police de Courbessac), à 500 mètres environ de la poudrière militaire, mais l'autorité militaire, appelée à émettre son avis, a estimé que pour faciliter la garde du nouveau magasin à poudre et permettre au poste de la poudrière militaire d'y fournir une sentinelle, il convenait de la construire sur un point plus rapproché de celle-ci.
La poudrière civile, sera installée sur un terrain militaire du champ de manoeuvre (au Nord-Est de l'actuel terrain d'aviation de Courbessac) avec toutes les conditions de sécurité requises, protection contre l'humidité, des explosions... un merlon sera construit, les locaux seront munis de doubles et solides fermetures. Ce bâtiment sera réquisitionné, en 1942, par les troupes d'occupation et détruit par faits de guerre en août 1944.
(*) L'appellation rue porte Cancière date de 1895, au préalable on l'appelait communément chemin de la Poudrière. A ne pas confondre avec la rue de la Poudrière, qui tient son nom de la proximité d'une autre poudrière construite au XVIIe siècle, à l'époque des guerres de religions.
 
Le Menhir de Courbessac - Photo G.Mathon
 
- En 1906, une communication de Félix Mazauric, conservateur du musée archéologique de 1906 à 1918 (géologue et spéléologue réputé), bouscule la hiérarchie de l'ancienneté des monuments nîmois, en décrivant certes de façon sommaire, mais irréfutable, un menhir appelé à ses débuts « de la poudrière », (à cause de la proximité d'une poudrière) toutefois l'appellation « de la Clause », non du lieu serait plus exacte, aujourd'hui il est appelé communément « Menhir de Courbessac ».
Ce dernier sera reconnu et classé comme monument historique le 24 septembre 1936. Sa hauteur de 2,17 le classe dans la série des petits monolithes gardois. Avec un âge estimé de 4500 ans, il est le plus ancien des monuments nîmois. Il est situé en bordure de la route d'Avignon, à la hauteur des pistes de l'aérodrome, en face l'ancienne carrière.
 
Le Lycée de Garçon - Carte Postale ancienne - Collection privée
 
- Conseil Municipal du 9 juin 1906, débat sur l'installation de bains douches au Lycée de Garçons de Nîmes, situé boulevard Victor Hugo, et datant de 1886.
Lecture d'un courrier de M. Boudier proviseur, adressé à M. le Maire en date du 23 mai dernier, signalant que le lycée de Nîmes n'était toujours pas doté de bains-douches, alors que plus trente lycées en sont déjà pourvus en France.
L'architecte de la ville, M. Cambécédes, fait remarquer « que le lycée de Nîmes passe à juste raison, pour un des plus beaux, des mieux compris et des plus sains, comme la municipalité tient à l'honneur de conserver son renom de beauté et de le maintenir au premier rang, il espère que la ville consentira au financement de cette installation »
Le projet est prêt à être exécuté pour que l'installation soit faite en août prochain (rentrée 1906). Le devis s'élève à la somme de 3041,85 F, la ville prendra le quart de cette somme à sa charge, ainsi que la fourniture de l'eau nécessaire au fonctionnement, l'État prendra les trois quarts restants. Ce projet sera adopté par le Conseil lors de la séance.
Voici un extrait du règlement intérieur du Lycée, en 1886 : « Santé - La propreté est également l'objet d'une attention constante : les bains de pieds sont obligatoires pour tous les élèves ; ils sont donnés tous les quinze jours. Les bains entiers se prennent au dehors par abonnements, aux frais des familles, et en été les bains froids sont pris dans une maison de campagne du Lycée, où est établi un bassin de natation. Cette maison, connue sous le nom de Mas-de-Ville, leur offre, l'été, des ombrages épais, et tout le Lycée y trouve facilement un abri agréable et précieux au moment où les chaleurs rendent les promenades sur les routes pénibles et insalubres. L'espace permet d'y être encore séparés en grands, petits et moyens, sans qu'il y ait de confusion ni de gène. » - Fort heureusement les règles d'hygiène et de confort ont évolués !!!
 
- Un arrêté du Maire daté du 20 juin 1906, interdit les feux dits de la « St-Jean ». Les années précédentes cette coutume avait provoqué des dégâts importants à des propriétés privées, des citoyens de la commune de Nîmes ont eu à regretter plusieurs accidents occasionnés par l'explosion de fusées, pétards, serpenteaux, etc... qu'on à l'habitude de tirer les jours de réjouissances populaires.
Cette pratique nocturne, remontait aux temps les plus anciens. Elle consistait à fêter le jour le plus long et la nuit la plus courte de l'année. Les jeunes allaient chercher avec des charretons, des fagots de sarments de vigne pour allumer un feu sur une place. Les garçons entraînaient leurs belles pour sauter le feu en couple. C'était une sorte de promesse pour l'avenir. Cette tradition, perdure encore de nos jours, dans certains villages gardois.
 
Le Monument de Henri Révoil au jardin de la Fontaine, inauguré le 12 novembre 1906 - Photo ancienne collection privée
 
- Le lundi 12 novembre 1906, à 14 heures, inauguration au jardin de la Fontaine dans un carré situé à l'angle Est, du monument de Henri Revoil (1822-1900). A la demande de la famille c'est une cérémonie intime et discrète qui marquera cet évènement.
Parmi ces membres figurait Paul Révoil, son fils, ambassadeur à Berne.
La vie de l'architecte Henri Révoil est marquée par l'importance de ses travaux exécutés de 1850 à 1900 : Restauration des Arènes de Nîmes ; Temple de Diane ; Arènes d'Arles ; Abbaye de Montmajour ; Saint-Trophime d'Arles ; église de Cruas ; église de Saint-Gilles ; Pont Saint-Bénézet à Avignon ; Palais des Papes ; remparts d'Avignon ; Château de Tarascon ainsi que d'autres travaux à la cathédrale de Nîmes, Montpellier, à Notre Dame de la Garde de Marseille, Petit séminaire d'Aix ; églises de Mourillon, Pont-du-Las, Saint-Jean-du-Var, Toulon, Draguignan, Aimargues, Marguerittes, Manduel, Bessèges, Saint-Ambroix, Rochebelle, Salvetat, Ganges, Olonzac, N.-D. de la Sède, Boulbon etc... et réalisation du tombeau de Mgr Cart à Nîmes...
Le buste de Révoil est en bronze. Il repose sur un socle agrémenté, par l'architecte Ballu, d'une statue assise de 3/4 réalisée d'après une sculpture ancienne dite vierge de Beaucaire.
Au début des années 1940, les besoins en métaux se feront pressants, le buste bronze sera classé comme métaux non ferreux le 2 décembre 1941, enlevé et fondu, par ordre de récupération le 5 février 1942.
 
Ancien Palais Episcopal - Carte postale Ancienne - Photo collection privée
 
- Le 13 décembre 1906, l'évêque de Nîmes, Mgr Beguinot est expulsé du Palais Épiscopal (actuel Musée du Vieux Nîmes). Il se rend solennellement en procession entouré de fidèles dans son nouvel évêché, situé au 2 rue Robert.
Cette mesure est la conséquence de la loi du 9 décembre 1905, sur la séparation des Églises et de l'État.
Ce bâtiment restitué par la loi au Département, fera l'objet d'âpres négociations entre le Préfet, M. Trinquelage, et la ville qui désire l'acheter. Le Conseil Municipal a de nombreux projets pour ce bâtiment, Musée, Conservatoire de Musique, école des Beaux Arts, salles de réunions pour les sociétés savantes, laboratoire Municipal du côté de la place du Chapitre.
Le département vendra à l'État la chapelle épiscopale construite au XVIIIe siècle sur les plans de l'architecte Dardalhion. Avec sa démolition une nouvelle rue sera dégagée, elle mettra en communication la Place aux herbes et la Place du Chapitre. La porte d'entrée de l'évêché située sur la place aux herbes sera démolie. Une grille, isolant la cours d'entrée du bâtiment du nouveau passage sera établi. Dans cette grille, une porte sera situé au point milieu de la largeur de la cour.
Ce sera par un acte passé dans l'étude de M. Verdier, notaire, les 1er et 2 juillet 1910 que le département vendra à la ville de Nîmes pour la somme de 270 000 F, l'ancien Palais Épiscopal.
« Historique du bâtiment : Après l'achat de deux maisons en 1681, des plans seront établis par Alexis de la Feuille de Merville avec un devis de 52 350 livres. Les travaux furent confiés à l'architecte nîmois Jacques Cubizol, futur réalisateur de la Citadelle, Fort Vauban.
Quand Mgr Séguier prendra possession de son palais épiscopal, le 29 septembre 1685, il n'était pas complètement terminé, il manquait des portes et des fenêtres.
Suite à la suppression des cultes par la convention, le palais sera vendu comme bien national le 6 février 1793, pour la somme de 101 000 livres, à un commissionnaire en marchandises, M. Pierre Chabanel. Celui-ci le revendit à son tour, le 30 décembre 1807, au département qui désirait en faire une préfecture. C'est le Préfet d'Alphonse qui en prendra possession.
Par la suite, après l'achat de l'hôtel Rivet par le Conseil Général (actuelle école des Beaux Arts) pour y installer la préfecture, par ordonnance royale, l'ancien Palais épiscopal sera remis à la disposition de l'évêque, Mgr Chaffoy, le 3 avril 1822. »
 
Le Musée des Beaux-Arts - Carte Postale Ancienne - Collection privée
 
- En 1907 fin de la construction commencée en 1903 d'un musée des Beaux-Arts, rue Cité Foulc, sur l'emplacement du square de la Mandragore. C'est à Max Raphel (1863-1943) que fut confié le projet de sa construction suite à un concours qui eut lieu en 1902. « le projet de M. Raphel se recommandait par la simplicité de son plan et par le groupement des services autour d’un hall central ; par le système d’éclairage spécialement étudié et projeté, au moyen d’écrans mobiles placés entre le plafond en verre et le châssis, et qui prendraient jour par la toiture : ce qui, avec le caractère de simplicité et de grandeur - mais sans trop de recherche monumentale imprimée aux façades, a dû plaire au Jury ». C’est un bâtiment moderne qui se cache sous un habillage décoratif : sculptures ornementales, ferronneries, stucs et mosaïques ; mais le métal et le verre des charpentes et des verrières, les planchers de béton et d’acier, sont autant d’innovations techniques à l’aube du XXe siècle.
C'est le 13 août 1883, que, le Conseil municipal décida de l’emplacement, de l’achat du square de la Mandragore au propriétaire Edmond Foulc (donnant son nom à la rue Cité Foulc) et de l’acceptation du projet. La construction est envisagée à l’économie, mais les évènements modifient le projet qui devient définitif par la découverte d’une somptueuse mosaïque romaine dite d’Admète, de 9,50 m sur 6,50 m qui sera scellée au sein du bâtiment.
Ce musée héritera des collections accumulées depuis la création du Musée de la Maison carrée en 1823, avec de nombreuses acquisitions ainsi que des dons conséquents, qui enrichirent rapidement ses collections, ces dernières comprenaient, bien sûr, la fabuleuse collection Gower. (Renseignements donnés par Pascal Trarieux, Attaché de conservation du Musée des beaux-arts.)
 
Vestibule Lycée de Filles - Carte postale - Collection Gérard Taillefer
 
- Le 1er janvier 1907, le collège de jeunes filles de Nîmes, situé Grand-Rue, dans l'immeuble de l'ancienne Préfecture (actuellement école des Beaux Arts) est transformé en Lycée de Filles.
Le nouvel établissement recevra des externes libres et des internes surveillés, il comprend des classes enfantines et des primaires destinées à préparer les élèves pour les classes secondaires, et 5 années d'études secondaires.
La ville s'engage à faire exécuter tous les travaux d'appropriation ou d'agrandissement nécessaire à son développement, l'État participera pour moitié dans ces dépenses.
Les dépenses annuelles du Lycée incombent à l'État, l'entretien et la réparation des bâtiments sont à la charge de la ville.
Le lycée restera dans cet immeuble jusqu'en 1921, date à laquelle il s'installera dans l'ancien établissement de l'assomption, avenue Feuchères.
Historique du bâtiment de la Grand-Rue : C'est en 1822 que le Conseil Général décida, avec l'accord du Préfet, l'acquisition de la maison Rivet (actuelle école des Beaux Arts), avec ses meubles pour y installer la Préfecture.
Après l'emménagement de la Préfecture, en 1860, dans l'immeuble actuel de l'avenue Feuchères, l'hôtel Rivet sera occupé par les soeurs de Saint-Vincent de Paul, avec la création d'un dortoir pour les religieuses au deuxième étage, d'un dortoir pour 60 orphelines, dans l'ancien emplacement des archives, d'une chapelle au premier étage et la construction de bassins de lavage au rez-de-chaussée, elles y resteront jusqu'en 1899, date de la création du Collège.
C'est avec un siècle de retard sur les garçons que l'État prend en main l'instruction des filles.
Le Lycée impérial de garçons fondé à Nîmes en 1803, sera organisé sur le modèle militaire, les élèves portent l'uniforme et leur bataillon figurent dans les revues et cérémonies officielles. Une discipline dure s'impose aux élèves... comme aux maîtres.
 
Carnaval 1907, le char des Pompiers, 1er prix - Photo collection Ritter
 
- Les 10, 11 et 12 février 1907, avec cette Cavalcade, sa Majesté Carnaval prendra la suite des fêtes de charité de 1877, 1894 et 1904.
Il faut savoir que depuis 1904, la Fête de Charité se déroulait sur 3 jours, dimanche, lundi et Mardi-Gras. Ces fêtes réalisées en plein air au mois février étaient un pari risqué, en effet contrairement à Nice ce mois-là est souvent le plus rigoureux de l’hiver, mais comme par miracle le beau temps sera aussi de la fête.
La semaine précédente, la météo n’était pas de la fête, une tempête s’abattit sur la région et provoquât de nombreux dégâts.
De nombreux organismes participèrent à cette cavalcade - Les militaires avec leurs fanfares et leurs chars - Le char de la morue à la brandade (Raymond) - Le char de la société de Gymnastique - Le char du Trésor - Les Sapeurs-Pompiers avec un énorme crocodile en carton-pâte, réalisé d’après la maquette de Charles Adolphe Ritter. (cette dernière ayant été réalisée en 1889 représentait la ville de Nîmes à l’exposition universelle de Paris) - Le Char Raphaël (maison Horvilleur) - Le char Rabelais (Cataclets) - Le char des travailleurs Français - Le char de Carnaval.
Le premier prix sera donné à la musique des pompiers de Nîmes avec leur fabuleux Crocodile, ce sera un vase de Sèvres offert par le Président de la République. Le 1er second prix de 800 frs sera  attribué au char Rabelais. Le char des travailleurs Français obtiendra le 2ème second prix de 600 frs.
 
Manifestation viticole à Nîmes le 2 juin 1907, délégation de Clarensac - Photo collection J. Allier
 
- Le maire de Nîmes, le Docteur Crouzet, en accord avec le Comité d’action viticole organise à Nîmes la manifestation du 2 juin 1907.
Les délégations seront réunies par cantons et par ordre alphabétique de cantons. Le drapeau national sera le seul admis dans le cortège. Les musiques sont exclues de la manifestation, seuls seront admis les clairons et les tambours.
Le défilé commencera à 1h30 de l’après-midi au lieu de rassemblement, Boulevard de la République (avenue Jean-Jaurès), il suivra le quai de la Fontaine, le boulevard Gambetta, boulevard Amiral Courbet, le tour de l’Esplanade, la place des Arènes, le boulevard Victor Hugo, Alphonse Daudet, le quai sud de la Fontaine et redescendra le Boulevard de la république (Jean-Jaurès).
La population de Nîmes est appelée à pavoiser.
Dès l’aube, des véhicules envahissent la ville, il fait un temps radieux, la ville est pavoisée, les étaux des halles sont pris d’assaut, ainsi que les boulangeries et les boucheries… les plus aisés déjeunent au restaurant.
À partir de midi la circulation des tramways et bloquée, toute la circulation est interrompue, on rentre les chaises et les tables des terrasses de café, dans la rue des manifestants s’échangent des bouteilles de vin de leur pays, des banderoles émergent au dessus des têtes, les forains installés sur l’avenue ne sont pas en reste, ils affichent aussi leur solidarité aux vignerons, le réputé marchand de chichi et de sucreries nîmois « Mignon » affiche « Le raisin pour le vin, le sucre pour les berlingots »... Une des principales revendications des viticulteurs étant l'abolition du sucrage du vin, cette mesure étant une des causes, par la fraude qu'elle induit, de la surproduction de vin.
Cette manifestation fut un grand succès pour les organisateurs, la participation fut estimée entre 200000 et 300000 selon les diverses sources.
 
Le Presbytère, rue St Castor - Carte Postale Ancienne - Collection privée
 
- Le 2 juillet 1907, un bail est passé entre les soussignés : M. le Dr Crouzet, maire de la ville de Nîmes, agissant en vertu d'une délibération du Conseil Municipal d'une part et M. Victor Michel, Curé de la Cathédrale de Nîmes. Il est stipulé dans ce bail : Le Dr Crouzet donne à loyer à M. Michel au nom de la commune de Nîmes, une maison située, rue St Castor, numéro 9, avec toutes ses dépendances, le tout constituant le presbytère de l'église cathédrale de Nîmes. La durée du bail est fixée à neuf ans, à partir du 1er octobre 1907. Le prix du bail est fixé à la somme de cinq cents francs par an.
« La loi du 9 décembre 1905, sur la séparation des Églises et de l'État a eu pour conséquence de rendre libres certains immeubles. Une circulaire du Préfet du Gard, (Paul Maitrot de Varenne) datée du 10 décembre 1906, invite les communes propriétaires d'un Presbytère à décider de l’emploi provisoire de cet immeuble. Certaines communes les loueront aux plus offrants par adjudication. »
 
- Le 9 novembre 1907, les fortes pluies de la nuit de vendredi à samedi ont encore une fois fait monter les eaux de la Fontaine à son maximum. Les sources voisines ont également atteint le maximum celle de la Gaffone par où surgit le trop-plein de la Fontaine donnant en plein de la façon la plus curieuse. L'eau jaillissait de toutes failles du rocher et formait ensuite une véritable petite rivière qui allait grossir le Cadereau de la route d'Alès (extrais Le Petit Méridional.).
Quelques années plus tard le journal l'Éclair nous rapporte, le 25 juin 1915, des trombes d'eau sont tombées principalement sur la région nord de la ville, mais cette fois il y a eu cette particularité que ses chutes d'eau ont été à peu près aussi considérable dans la région du Cadereau d'Alès que dans celle du Cadereau d'Uzès. Le volume d'eau ou la violence des chutes ont envahi les grandes artères accédant à la ville et cela avec une rapidité si grande que ceux qui ont été surpris par les eaux ont eu de la peine à éviter d'être entraînés. Aux Trois Ponts, les ravages de l'eau ont été très violents on pouvait voir des murs entiers renversés d'un seul bloc. À partir de cet endroit la masse d'eau a produit des dégâts le long du lit du Cadereau où la plupart des murs ont été démolis et sur la route d'Uzès qui a été ravinée et décharnée sur une grande longueur. En face de la caserne d'Artillerie, l'eau s'élevait à un mètre aux rez-de-chaussée.... Au Cadereau d'Alès, la trombe d'eau a atteint le niveau du pont traversant l'avenue de la plate forme (rue F. Roosevelt) et bien que le pont ait une hauteur de quatre mètres a débordé sur la route descendant cette avenue puis le quai de la Fontaine. La masse d'eau passant sous le pont du Cadereau a suivi le lit de ce torrent, démolissant grand nombre de murs riverains. Au pont de l'Abattoir, la masse d'eau ne pouvant s'engouffrer sous la voûte a débordé sur le chemin atteignant bientôt une hauteur énorme. Les rez-de-chaussée du quai du Cadereau ont été envahis et ont eu à souffrir de grands dégâts.
 
- En 1908, le 12 février, à l'occasion d'une maison de tolérance au quartier des 3 ponts (Villa Diane) M. le Docteur médecin du Dispensaire et des prisons, Charles Perrier, demande une augmentation de traitement de 200 F. par an. Le nouvel appointement sera fixé à 2000 F par an.
 
Le Crédit Municipal, rue Alexandre Ducros (1908-2000) - Photo Archives Municipales.
 
- Le 20 juin 1908, décision d'acquérir l'immeuble Douzil, situé rue St Léonce moyennant le prix de 50 000 F, en vue de la construction du nouveau Mont de Piété.
« Historique : création, le 24 février 1829, création du Mont de Piété de la Ville de Nîmes à la suite d'une ordonnance royale en date du 6 mars 1828. Il était alors logé dans un bureau situé place de la Bouquerie. Pendant près d'un siècle, cet établissement fonctionnera avec les règles établies à sa fondation. Ce n'est qu'en 1918, qu'intervint une réforme, l'établissement changea de nom et devint le Crédit Municipal.
Sous l'ancien régime, l'évêque, Cortois de Balore, initia la création du Mont-de-Piété. Ce n’était pas la première création d’un tel établissement, Mgr Séguier en avait créé un à la fin du XVIIe siècle, mais cette institution ne lui survit pas.
« Un règlement intérieur daté de l'année 1853, nous indique que ses bureaux sont ouverts au public tous les jours de la semaine, les dimanches et fêtes exceptés, depuis huit du matin jusqu'à trois heures, du Ier avril au Ier octobre, et depuis neuf heures du matin jusqu'à trois heures, du 1er octobre au 1er avril. »
Le mont de piété sera transféré au 3eme étage d’un corps de bâtiment de l’Hospice d’Humanité, rue des Innocents, cette dernière sera rebaptisée rue Gergonne en 1884. Suite à la transformation de ce bâtiment en Lycée de Garçons (Daudet), le Mont de Piété sera transféré dans l’ancienne maison de la Providence, rue porte de France, (actuellement parking) les frères de la doctrine qui l'occupaient ayant été expulsés en1881, suite à la loi Ferry.
Il déménagera en 1908, dans un local acquis et emménagé, 6 rue Alexandre Ducros, appelée alors rue Saint-Léonce.
Actuellement il occupe depuis mai 2000 l'ancien immeuble de la Caisse d'Épargne, rue Guizot, cette dernière l'ayant libéré quelques années plus tôt, à l'occasion du réaménagement du quartier suite à la construction de la coupole des halles. »
 
- Le Conseil Municipal adopte le 16 juillet 1908, des mesures permettant d'aménager provisoirement les locaux de l'ancien Grand Séminaire, situé du des Chassaintes (actuellement Archives Départementales), en vue d'accueillir le 40e régiment en octobre prochain.
Cela consiste en fermeture en planches, de locaux réservés, installation de lavabos, distribution d'eau, éclairage, pose de serrures, nettoiement et déblaiement divers, installation de cuisine, location de marmites et fourniture de paille de couchage. Le devis 1130 fr, dressé par l'architecte de la ville, Cambécédes, est adopté.
 
- Lors de sa séance du 25 juillet 1908, le Conseil Municipal de Nîmes approuve la délibération de la Commission administrative des Hôpitaux de Nîmes :
« Le domaine de l'Hôpital à Rodilhan étant libre à partir du 31 juillet, il y a possibilité de créer une laiterie. Cette création serait de nature à assurer aux pensionnaires des Hôpitaux un lait pur et sans mélange. Ce lait serait de qualité supérieure, étant données les mesures spéciales dont les vaches seront l'objet au point de vue sanitaire. Une mise de fond de 36 426 fr pour transformer la propriété, installer une laiterie et frais de culture, serait amortie dans un délai maximum de 8 années.
La création de cette laiterie permettrait en outre assurer l'approvisionnement régulier en lait sans à subir les difficultés de fournitures que nous avons subi par le passé.»
Le Domaine de Rodilhan se trouvait à environ 4 kilomètres de Nîmes, au sud du hameau de Rodilhan commune de Bouillargues (*). Cette propriété était composée de deux bâtisses en bon état et d'environ 30 hectares de terrain.
(*) Le hameau de Rodilhan est devenu commune en 1961.
 
- Une lettre du Préfet est lue à la séance du Conseil Municipal du 30 mai 1908. C'est une réponse du Ministre de la guerre, au sujet d'une délibération en date du 13 novembre 1907 dans laquelle le Conseil Municipal de Nîmes a demandé que la population civile soit autorisée à chasser dans la partie dite « de Courbessac » du Champ de tir des Garrigues.
Par dépêche du 28 mars, M. le Ministre informe que l'affermage du droit de chasse à des personnes étrangères à l'armée, a été interdit d'une manière générale pour tous les champs de tir de l'artillerie, par décision du 5 janvier 1906. Il ajoute que le droit de chasse est actuellement affermé aux officiers de la garnison de Nîmes.
En réponse à ce courrier, le maire précise qu'il n'est pas question d'affermage à la société des chasseurs du Gard, mais tout simplement de la liberté de chasse accordée à tous les chasseurs de la commune dans la région où l'artillerie n'a jamais effectué de tirs. En conséquence, le conseil émet le voeu que le droit de chasse sur la partie du champ de tir qui est au levant de la route d'Uzès et qui s'étend jusqu'au hameau de Courbessac, soit libre pour tous les chasseurs de la commune en règle avec la loi.
 
Monument de Bernard Lazare, au jardin de la Fontaine - Carte Postale Ancienne - Collection privée
 
- le 4 octobre 1908, inauguration d’un monument consacré à la mémoire de Bernard Lazare.
Ce dernier, journaliste parisien né à Nîmes, prendra le premier en 1896 la défense du capitaine Dreyfus. Après son décès en 1903, une souscription sera ouverte pour lui ériger un monument dans sa ville natale. Il sera édifié à l’entrée est du jardin de la Fontaine. Quelques mois plus tard, le 14 juillet 1909, une main inconnue, cassa à coups de marteau le nez de Bernard Lazare. Par la suite, la statue profanée sera connue à Nîmes sous le nom de « Desnasa ». Cette dernière, fut démontée pendant l’occupation allemande. Les restes du monument, conservés dans un entrepôt, seront, après la guerre de 40, incorporés dans la construction de la pyramide des héros et martyrs du combat pour la liberté, boulevard Jean-Jaurès.
 
- Avec l'approbation informelle et secrète d'une majorité des Conseillers Municipaux, le Maire de la Commune, M. Jules Pieyre, avait acheté par adjudication un immeuble ayant servi de collège aux Jésuites situé à l'angle de la rue Colbert et de la rue Notre Dame.
Au cours de la séance du 21 octobre 1908, il demande le vote du Conseil confirmant cet achat, il déclare que grâce au secret de cette enchère cela a permis de substantielles économies, ce vaste immeuble payé précédemment 120 000 fr par les Jésuites, reviendra seulement, en comptant les frais à 55 120 fr.
L'opposition, représentée par M. Cabiac, demande comment un Maire peut acheter un immeuble pour le compte de la commune sans autorisation préalable du Conseil, il conteste à M. Pieyre le droit d'agir ainsi.
Le Maire, répond qu'il avait pris au préalable l'avis d'une majorité de Conseillers, et que, s'il n'en avait pas parlé à tous, c'est par crainte que le secret ne soit pas gardé, dans ce dernier cas l'immeuble aurait été payé à un prix très supérieur. Il précise que cet achat étant lié à une close de ratification du Conseil, laisse ce dernier libre de le confirmer ou non. Après mise aux voix, cet achat est confirmé par le Conseil.
Historique : C'est dans cet immeuble que sera logée la Caserne des Sapeurs Pompiers, détruite lors du bombardement du 27 mai 1944.
 
Camp d'instruction militaire de Massillan - Carte Postale - Collection privée
 
- En 1909, le 10 février, la municipalité déclare qu'elle est disposée à faire tous les sacrifices nécessaires en faveur d'un projet de création d'un camp d'instruction militaire à Massillan.
M. le Maire, Jules Pieyre, ajoute que la ville propose de faire parvenir au moyen d'une nouvelle canalisation, l'eau filtrée jusqu'au champ de tir de Massillan. Par ce projet, la ville assure l'alimentation gratuite en eau potable de toutes les troupes en quantité égale à ce qu'elle fournit déjà aux troupes de la garnison, si l'État consent à installer à Massillan un camp d'instruction avec casernement et minimum de troupes.
La Municipalité espère que les sacrifices considérables qu'elle s'impose seront pris en considération par le Département de la Guerre.
En réponse à cette délibération, le Ministre de la Guerre fit connaître par dépêche à M. le Préfet du Gard qu'il avait transmis ce voeu à la connaissance de M. le Général Commandant le 15e corps d'armée.
Dans une délibération du 30 juin, le Conseil précise :
Le champ de tir de Massillan peut-être facilement agrandi, entouré comme il l'est d'un nombre considérable d'hectares de garrigues ou de landes incultes, impropres à toute culture, d'un rapport à peu près nul, dont l'acquisition pourrait être faite dans d'excellentes conditions. Son étendue pourrait être prolongée de plusieurs kilomètres dans toutes les directions.
La situation exceptionnelle des terrains qui par leurs nombreux accidents, obstacles, mamelons, etc... se prêtent à tous les genres de manoeuvres.
L'air particulièrement sec de notre région et l'extrême perméabilité du sol qui le débarrasse rapidement de toute humidité, permettent aux troupes de camper toute l'année, sans avoir à redouter les intempéries si préjudiciables à la santé des hommes, alors que dans nombre d'autres corps, le stationnement dans les camps est nécessairement limité à quelques mois.
 
* - Lors de la réunion du 23 avril 1909, le Conseil Municipal accorde une subvention à la commission des fêtes de la Placette, pour l'organisation des fêtes de printemps des 15 et 16 mai.
Avec au programme, le samedi, retraite aux Flambeaux dans le quartier, grand bal sur la placette, dimanche matin à dix heures, concert instrumental par une musique, apéritif d'honneur auquel seront invités les membres du Comité d'honneur. Concours de balcons et fenêtres fleuris. Après-midi, distribution en musique des prix décernés par un jury. Distribution de fleurs aux dames et demoiselles, fête enfantine, goûter aux enfants, bal, apéritif et le soir grand bal.
Deux mois plus tard, la fête du 14 juillet sera organisée autour du thème "République Sociale". Ces festivités jugées, excessivement politisées, provoqueront un changement de Préfet, Maitrot de Varenne, et l'invalidation du Maire, Marius Valette.
 
Les voitures de Place, Maison Carrée de Nîmes (taxi hippomobile)  - Photo Ancienne - Collection privée
 
- 1910, un règlement municipal en date du 3 février 1910, nous donne un nouvel aperçu de la profession de cochers de voitures de place, (taxi hippomobile).
Extrait du règlement.
Les voitures stationneront sur les points suivants : Boulevard Amiral Courbet (square de la Couronne) - Boulevard Gambetta (bureau de poste annexe, St Charles) - Boulevard Victor Hugo (Maison Carrée) - Boulevard des Arènes (Café de la grande Bourse) - Gare des voyageurs (gare chemin de fer).
Les cochers devront avoir 18 ans au moins et un certificat d'aptitude délivré par un expert désigné par le Maire.
Il est défendu aux cochers : de lutter de vitesse entre eux - d'offrir par la parole ou par gestes leurs voitures au public - de racoler les passants - de fumer, lorsqu'il y aura un voyageur dans la voiture - de couper les convois funèbres.
Les cochers allumeront les lanternes dès la chute du jour.
Les cochers ne seront pas tenus de recevoir dans leurs voitures des voyageurs en état d'ivresse, sauf le cas de réquisition de la part des agents de l'autorité.
Les horaires de stationnements obligatoires sont de 6 heures du matin en été (1er avril au 30 septembre) jusqu'à 9 heures du soir et 7 heures du matin en hiver (1er octobre au 31 mars) jusqu'à 9 heure du soir.
Faute de se conformer à ces horaires de présence, le permis de stationner sera retiré au propriétaire des voitures.
Le tarif des courses à l'intérieur de la ville, jusqu'aux limites de l'octroi est fixé, pour 4 voyageurs au plus, de jour à 1 fr la course, l'heure 2 fr, de nuit à 1,50 la course, l'heure 3 fr.
Au-delà du rayon de l'octroi, les voyageurs traiteront le prix de la course de grè à grè avec les cochers
Un inspecteur des voitures de place aura pour mission de veiller à la stricte observation de ce règlement.
 
Sapeurs Pompiers de Nîmes - Concours d'Avignon le 15 août 1910  - Photo, collection Philippe Ritter
 
1910 - Plusieurs changements de Maires provoqueront la désorganisation de l'administration Municipale, Le maire Jules Pieyre élu le 17 mai 1908, sera invalidé (il était fonctionnaire de l'État, cela était considéré comme incompatible avec la fonction de Maire) et remplacé le 6 juin 1909 par le premier adjoint Marius Valette. Ce dernier sera lui-même invalidé pour avoir voulu donner un caractère excessivement socialiste à la fête nationale du 14 juillet 1909. Hubert Rouger assurera l'intérim jusqu'à l'été 1910. Élu député il démissionnera de ses fonctions de Maire pour laisser la place au premier adjoint Charles Vauriot qui conduira la municipalité jusqu'à l'élection partielle d'octobre qui rétablira l'ancien Maire, Marius Valette.
Un courrier en date du 5 août 1910 nous donne un exemple de cette désorganisation, le Commandant des Sapeurs-Pompiers de Nîmes, Randon de Grolier, fait savoir qu'il ne lui a pas été possible de toucher la somme de deux cents francs accordée, suite à sa demande écrite du 23 juin dernier.
Cette somme était destinée à couvrir les frais liés à la participation, le 15 août prochain, du Corps des Sapeurs-Pompiers de Nîmes au concours de pompes à Avignon.
En attendant l'attribution de cette somme et considérant l'engagement moral contracté auprès des 30 sapeurs-pompiers qui travaillent depuis deux mois en vue du concours, le Commandant fera l'avance lui-même des fonds nécessaires.
La décision de verser la somme de deux cents francs, sera prise lors de la réunion du Conseil Municipal du 27 août.
 
En 1911 - Une mesure d'ordre municipale concernant la circulation, à l'occasion de la fête foraine installée sur la partie Est Gambetta, datée du 24 février 1911, nous donne un aperçu de la vie nîmoise.
Du 27 février au 10 avril, il est interdit aux voitures et charrettes autres que celles des forains de stationner sur la place des Carmes, (place Gabriel Péri) sur les boulevards Gambetta, Amiral-Courbet et des Casernes (boulevard Etienne Saintenac).
Les charrettes de foin et de bois pourront stationner dans la rue Condé, du côté des maisons et aux abords des poids publics.
Les marchands de vieilles ferrailles (brocante) actuellement (1911) installés boulevard Amiral-Courbet, contre l'église (St Baudile côté porte Auguste), pourront étaler leurs marchandises, soit sur la place du Château, soit au plan Vacher.
Les diligences, qui stationnent actuellement sur la place des Carmes, devront stationner sur la place de l'Écluse.
Lors de la traversée de l'espace du champ de foire, les véhicules de toute sorte devront marcher au pas, les Tramways électriques, devront ralentir leur marche, et le watman (conducteur) devra constamment faire retentir l'alarme.
Les convois funèbres autres que ceux provenant des églises St Charles, St Baudile, devront éviter de passer dans les rues occupées par les installations foraines.
 
- Une récente décision de la Municipalité, jugée trop restrictive par M. Alix, directeur du Casino de Nîmes (*), met en difficulté les finances de son établissement. Depuis la suppression des petits jeux qui l'aidaient à vivre et à faire vivre, rien que dans le Casino un personnel de quatre-vingt-sept personnes sans compter les fournisseurs de la ville et le don de 300 fr fait chaque mois au bureau de bienfaisance.
N'ayant plus cette ressource, il se voit obligé de supprimer l'orchestre, composé des premiers solistes du Grand Théâtre et des professeurs du Conservatoire qui trouvaient là un sérieux appoint à leur traitement. Tous les jeudis était organisée, en matinée, une séance de cinématographe gratuite destinée aux enfants pauvres des écoles et aux vieillards des hospices.
Insensible à ses arguments, le Conseil, considérant que le Casino de Nîmes est un établissement privé, repousse la demande.
(*) Le Casino était situé Boulevard Sergent Triaire, à l'angle de la rue Guillemette.
 
Orphelinat Municipal, au pont de justice - Document Archives Municipales
 
- En vue de réaliser un Orphelinat laïque, le Conseil Municipal décide, lors de la séance du 31 mars 1911, d'acquérir l'immeuble de Madame veuve Sabatier, pour la somme globale de 32 000.
Cette propriété sise chemin d'Avignon, près du Pont de Justice, d'une superficie d'environ 9000 mètres carrés comprenant un bâtiment principal, bâti à rez-de-chaussée et un premier étage d'une surface de 850 mètres carrés environ. Deux remises, un grenier à foin, un grand hangar, diverses annexes bâties, débarras, dépendances, poulaillers...
Un jardin potager dont la face sud longe le petit chemin de Nîmes à Marguerittes, un verger et un jardin d'agrément dont la face nord longe la route nationale dite route d'Avignon, une cour et un terrain labourable...
 
- Dans un rapport en date 14 mars 1911, le chef des Gardes champêtres municipaux, soumet au Conseil la proposition suivante :
« Création d'une brigade de gardes champêtres cyclistes destinée à rendre plus efficace la surveillance du terroir et des chasses communales. »
Cette brigade étant plus spécifiquement affectée à la chasse, le conseil décide, dans un premier temps, de l'achat de 4 bicyclettes et vote à cet effet une somme de 250 fr.
 
Premier meeting aérien à Courbessac en 1920 - Carte Postale ancienne - Collection Philippe Ritter
 
- Journées d'aviation des 16, 17, 18 et 20 juillet 1911 à l'hippodrome des Courbiers, avec le concours d'aviateurs réputés : M. Aubrun, sur appareil Deperdussin, monoplan, M. J. Daillens sur appareil sommer, biplan, Melle J. Herveu, sur appareil Blériot, monoplan. L'organisateur M. Sauze sollicite auprès du Conseil Municipal, une subvention destinée à la création de prix attribués aux aviateurs, ces prix devant être décernés par une commission nommée par l'aéro-club du Gard. À cette occasion une subvention de 1000 frs sera votée par le Conseil Municipal.
 
Le Grau-du-Roi, la maison Rédarès en 1936 - Photo collection Philippe Ritter
 
- En 1912, un groupe de nîmois, parmi lesquels un grand nombre de médecins, a pris l'initiative de la création, au Grau-du-Roi, d'un petit hôpital marin, afin de recevoir et de traiter des malades, des enfants surtout, atteints de tuberculoses osseuses ou articulaires. Un manque d'établissements spéciaux à Nîmes et dans le département, ont suggéré l'idée de cette création.
Il était reconnu, à cette époque, qu'une cure de soleil et d'air marin avait une influence prépondérante sur la guérison de ces malades.
Les malades indigents seraient hospitalisés au tarif de l'aide médicale, un complément de ressources serait dégagé grâce aux bénéfices réalisés sur les pensions des malades payants.
Il reste le problème du financement pour la création de cet hôpital, aménagement de la maison Rédarès, (ancien Casino), matériel, fonds de roulement, cet établissement devant comporter 30 lits, et serait ouvert toute l'année.
Une souscription privée a permis de trouver une partie de la somme nécessaire, une demande est faite aux pouvoirs publics. Lors de sa réunion en date du 27 mars 1912, le Conseil Municipal de Nîmes décide d'accorder une subvention.
Le montant de cette dernière fera l'objet d'âpres débats... la commission des finances propose une somme de 500 frs, le Conseiller Rigal trouvant insuffisant cette subvention propose 5000 frs, Aubry plus modeste propose 1000 frs.
Le Maire, Marius Valette (1910-1914), déclare avoir rencontré pour cette affaire le docteur Fabre, principal acteur du projet et se range sur la proposition de 1000 frs de M. Aubry. Le conseil repousse cet amendement et vote la somme de 500 frs proposée par la commission des finances.
Ce projet privé n'aura pas un grand avenir, c'est seulement en 1932, qu'un ensemble sanitaire hospitalier de type sanatorium sera créé rive droite du Grau du Roi, sur un terrain de 12,6 hectares, face à la mer sur la plage du Boucanet. C'est actuellement une annexe du CHU de Nîmes
 
Le Grand Théâtre de Nîmes - Carte Postale Ancienne - Collection privée.
 
- Dans sa séance du 28 août 1912, le Conseil Municipal décide de l'installation du Conseil des Prud'hommes dans les Anciens locaux du Conservatoire (aile Nord du Grand Théâtre, côté rue Molière). Lors de l'incendie du 27 octobre 1952, les archives prud'hommales seront préservées grâce à l'épaisseur du mur de séparation. Après cela ils s'installeront rue Notre-Dame à l'angle de la rue Colbert. Actuellement ils sont logés rue Porte de France.
Historique : C'est en 1807, qu'un décret impérial, autorisa l'établissement d'un Conseil de Prud'homme dans la ville de Nîmes. Une ordonnance du 2 février 1820 portera le Conseil des Prud'hommes de Nîmes à 9 membres titulaires et 2 suppléants soit 6 fabricants et 5 chefs d'atelier. Suite à l'agrandissement de l'Hôtel de ville en 1836, les salles des Prud'hommes avaient été aménagées au deuxième étage.
 
- Le 12 novembre 1912, le Docteur Delon, Directeur du bureau de d'hygiène, s'adresse à la Municipalité. Il fait une remarque au sujet des maladies contagieuses qui sévissent dans le milieu scolaire.
Malgré la désinfection des classes pendant les grandes vacances, le nombre des maladies est encore considérable, il fallut combattre des foyers de rougeole, de scarlatine, de varicelle, d'oreillons, il rappelle aussi l'épidémie importante qui avait sévi, il y de cela une douzaine d'années, forçant la fermeture temporaire de certaines écoles.
Il propose d'ajouter aux mesures déjà prises la désinfection des livres scolaires, ces derniers circulent de mains en mains. Il serait bon, chaque année pendant les grandes vacances, les passer à l'étuve. On recommencerait aussi à chaque petite épidémie partielle.
Il faudrait pour cela acquérir une étuve spéciale livres, ces derniers ne pouvant pas être exposés à la vapeur d'eau. Le principe de fonctionnement est simple, il faut un appareil pesant 80 kgs, démontable et transportable avec l'aide d'un petit chariot. Son rendement serait suffisant pour traiter aisément les 20000 volumes scolaire des classes. Il faudra aussi prévoir le produit nécessaire au fonctionnement de la machine, le méthoxyl.
Le Conseil vote un budget de 1000 frs pour ces achats.
 
Ramassage des ordures à Nîmes avant 1913 - Photo montage G. Mathon.
 
- En 1913, un sujet important pour l'administration est à l'ordre du jour, la modernisation de l'enlèvement des immondices.
Divers procédés sont étudiés et déjà utilisés dans certaines villes, en Autriche (Solingen), où les ordures sont recueillies dans des récipients cylindriques en fer étamé, de 125 litres, ces récipients collectés par deux hommes sont chargés sur un chariot pouvant en contenir 44, et remplacés par un vide, arrivées à destination ces emballages sont vidés, nettoyés. Le collecteur d'ordure passe tous les jours.
Ce système est déployé au Havre, à Furth en Bavière, toutefois le volume des conteneurs est plus réduit.
A New-York le système est beaucoup plus évolué, dans chaque maison on exige trois récipients, l'un pour les restes de cuisine ; l'autre pour les cendres et poussières, le dernier pour les papiers et chiffons.
A ce niveau de son exposé, M. Leydet, secrétaire général de la Préfecture précise qu'à Paris un système de collecte appliqué depuis trente ans fonctionne mal, ce sont des "poubelles" collectées par des tombereaux, ces derniers ne sont jamais fermés, les récipients (poubelles) sont détériorés, beaucoup ont perdu leur couvercle. Les engins de collecte ne montrant pas l'exemple il est impossible d'appliquer des procès-verbaux pour mauvaise tenue de récipients aux particuliers.
Après ces comparaisons des différents procédés de collecte des ordures, une régie sera donnée en adjudication :
- Les premiers récipients seront fournis, en cas de détérioration leurs remplacements seront à la charge de l'usager.
- L'adjudicataire fournira la matériel et les chevaux, les ouvriers de la ville en place dans l'ancien système (tombeliers), assureront la main d'oeuvre.
- Les véhicules de collectes seront hermétiquement clos.
- Les tournées de ramassage se feront tous les jours, même le dimanche, le personnel assurant ce service par rotation.
- Le service de balayage sera assuré par le personnel Municipal, comme par le passé.
 
Station de pompage de Comps - Document Archives Municipales
 
- En 1913, mise en service, de la nouvelle installation de pompage de Comps. Ce chantier fut initié le 30 juillet 1908, car l'ancienne galerie se colmatait peu à peu. Un projet qui consistait dans le forage d'un certain nombre de puits filtrants de 40 centimètres de diamètre, atteignant chacun une profondeur de dix mètres et reliés les uns aux autres par un grand tuyau collecteur, servant de récipient général fut réalisé.
La différence entre l'ancienne et la nouvelle captation peut se résumer ainsi. L'ancienne distribuait l'eau superficielle, venue du fleuve à travers le gravier, eau de qualité moyenne, mais pas toujours irréprochable au point de vue bactériologique. La Nouvelle puise, à seize mètres au-dessous de la surface du sol, dans une nappe souterraine, des masses liquides toujours jaillissantes et renouvelées, parfaites comme composition chimique et pures de tout germe microbien pathogène.
 
* - Le 3 février 1913, un projet d'extension de la canalisation des eaux du Rhône aux Garrigues et au camp d'instruction militaire Massillan est approuvé.
Ce projet dressé par M. Bonfort, ingénieur architecte à Nîmes, comportait la construction d'une usine de relèvement au réservoir Bonfa, l'établissement d'une conduite de refoulement alimentant un réservoir construit à la Rouvière, ayant un débit de 3000 mètres cubes en 15 heures, et se prolongeant jusqu'à la limite du champ de tir dans un réservoir de 500 mètres cubes, destiné à l'alimentation des troupes du camp de Massillan. Ce dernier réservoir étant à la charge de l'administration de la guerre. Une canalisation de refoulement capable de débiter en 15 heures 1000 mètres cubes sera prolongée jusqu'au Belvédère.
Le volume prévisionnel de 3000 mètres cubes en 15 heures est porté à 6000, pour permettre d'alimenter les mazets situés dans le bassin de la Rouvière. Cette dernière modification entraînant un supplément de 71000 fr, le total de la dépense est porté à 332452,26 fr.
 
La grotte des fées - Photo G. Mathon
 
- En 1914, lors de la séance du Conseil Municipal du 14 février, le président du Syndicat d'initiative; L. Boyer, signale l'action de personnes peu scrupuleuses qui enlèvent des stalagmites et stalactites. Pour y remédier il préconise l'installation d'une porte en fer. Le syndicat n'ayant que des maigres ressources il demande une aide de la municipalité pour cette réalisation.
Le Conservateur des Musées archéologiques, Félix Mazauric, approuve cette demande en argumentant dans ce sens : "La grotte en question est très visitée par le public nîmois, elle constitue en quelque sorte une leçon de choses pour les élèves des écoles qui s'y rendent en groupes, accompagnés de leurs professeurs. Elle peut aussi devenir un terrain d'expérience, fort utile au Musée et aux naturalistes, pour l'étude des faunes cavernicoles."
Une subvention de 200 fr est accordée au Syndicat d'Initiative pour la réalisation de ces travaux.
La grotte des fées (la baoume di Fado) est située  au nord de la route de Sauve, derrière Castanet, sur les pentes du Serre du Buis qui descendent vers le Cadereau de Vacquerolles. On peut s'y rendre facilement par le chemin qui suit le Cadereau. Il s'amorce à la route d'Alès et longe le mur du cimetière protestant ; après avoir parcouru celui-ci sur une longueur de 1500 mètres, on aperçoit, à gauche, à mi-hauteur de la colline, l'entrée de la grotte formant une large tache noire sur le paysage environnant. Au bas entre la route et la colline une place publique a été récemment aménagée.
Ce lieu est chargé d'histoire : C'est dans cette grotte que la communauté protestante tenait des assemblées secrètes au début du XVIIIe siècle. Un certain soir du 14 janvier 1720 une assemblée, trahie par un chasseur, est encerclée par les troupes de la citadelle. Plus de 50 personnes seront faites prisonnières. Certaines seront traînées de prisons en prisons ou se retrouveront emprisonnés à la Tour de Constance d'Aigues-Mortes, d'autres finiront leurs vies aux galères.
 
Hameau de Courbessac, l'église - Carte Postale Ancienne - Collection privée.
 
- En ce début du XXe siècle, les équipements collectifs se développent, aussi, dans les deux Hameaux de Nîmes, St-Césaire et Courbessac. En mars, par une pétition les habitants de Courbessac demandent l'installation de l'éclairage électrique, cette requête étant selon eux pleinement justifiée, le système actuel, des plus primitifs, est insuffisant, les jours de mauvais temps les lampes à pétrole installées ne peuvent pas fonctionner. Dès la tombée de la nuit, le hameau se trouve donc dans une complète obscurité.
Ils font aussi remarquer que le hameau de St-Cézaire est équipé depuis octobre 1911 d'un éclairage électrique. Le Maire favorable à cette demande, promet de faire hâter une étude pour permettre au Conseil de statuer lors de la prochaine séance.
Dans cette même délibération, le Conseil Municipal de Nîmes décidera de l'extension du système d'éclairage électrique du hameau de St-Césaire, dix lampes supplémentaires seront installées.
La société nîmoise d'éclairage et de force motrice recevra une redevance annuelle de 10 francs par lampe, un avenant au contrat datant de 1911 est signé, il expirera en 1922.
A l'ordre du jour de cette séance de mars 1914, création de postes d'adjoints spéciaux dans les hameaux de St-Cézaires et Courbessac.
« Considérant que ces hameaux sont situés respectivement à 4 km et 5,6 km de l'agglomération (Hôtel-de-Ville).
Considérant que cette distance rend difficiles les rapports administratifs entre les hameaux et ladite agglomération principale, rapports qui se multiplient au fur et à mesure de la mise en application des nouvelles lois sociales.
Considérant de plus que la stricte application des arrêtés de police de l'observation desquels dépend le bon ordre et la sécurité publique ne peut être assurée dans ces hameaux faute de surveillance véritablement effectuée
 
Les anciens bains douches et le bassin de Natation Bérard, rue Notre Dame - Photo G. Mathon
 
- Le 27 février 1914, une commission du Conseil Municipal décide, dans un Comité secret de se porter acquéreur des deux établissements Bérard mit en vente par la Société des bains et lavoirs de Nîmes.
Il y a quelques mois, plusieurs tentatives d'adjudication par lots séparés, sur une base de prix plus élevée n'eurent aucun résultat. Ces ventes comprenant aussi la reprise par l'adjudicataire de charges contractées avec la ville par un traité signé en 1876, d'une durée de 50 ans.
Par le passé les administrations municipales qui se sont succédé à l'Hôtel de Ville ont étudié cette question d'acquisition des établissements Bérard, mais les exigences du Conseil d'Administration de cette société ont été telles que l'on n'a jamais pu arriver à résoudre équitablement cette question.
En 1911, la ville avait proposé de payer 200000 fr pour l'achat de ces immeubles, mais la Société des Bains ne voulant pas descendre en dessous de 300000 fr l'affaire ne fut pas conclue.
Au début de l'année 1914, les affaires de la Société des Bains s'étant dégradées, la municipalité espère l'acquérir pour la somme de 80000 fr.
C'était une très bonne affaire, l'établissement de la rue Notre Dame comportait, un lavoir de 120 places avec étendage, un service d'hydrothérapie, un bassin de natation, une buanderie blanchisserie, deux logements, le tout avec une surface au sol de 7925 m2.
L'immeuble de la rue St Mathieu comportait, un lavoir de 78 places, un établissement d'hydrothérapie, un logement et diverses pièces, sur une surface au sol de 910 m2.
Une commission sera nommée pour régler l'affaire de la blanchisserie, reprise avec les immeubles. Elle occupait 10 personnes et lavait le linge du Lycée de garçons (Alphonse Daudet) ainsi que celui de divers clients, notamment les hôtels du Cheval Blanc, d'Europe et de Provence, de France... Cette industrie s'avérant trop onéreuse pour la ville, les contrats ne seront pas reconduits, le personnel licencié et les chaudières revendues. La ville cessera ce type d'exploitation industrielle le 1er janvier 1916.
L'achat de ses établissements sera finalisé le 10 mai de l'année courante, le bassin Bérard sera le premier bassin de natation municipal de la ville.
 
La base aérienne de Courbessac en 1923 - Photo collection privée
 
- En mars 1914, une commission municipale est chargée d'étudier l'organisation d'une halte d'atterrissage pour avions. À l'ordre du jour le choix du terrain.
L'emplacement choisi se trouve situé au nord du champ de manoeuvre de l'artillerie de Courbessac au niveau de la route d'Avignon.
Un premier hangar serait à construire sur un terrain appartenant à la ville, un problème se pose, le ministère de la guerre en détient l'usufruit indéfini.
En août, le début de la guerre de 14 retardera ce projet. Ce sera seulement en 1919, par une décision en date du 9 mai 1919, que la municipalité décidera d'emménager à Nîmes un centre d'aviation Postale en remplacement du terrain de Pujaut, on choisira pour cela le terrain de Courbessac servant de manœuvre à l'artillerie depuis 1874.
" En ce qui concerne le terrain de Pujaut son organisation temporaire est la conséquence de la liaison postale organisée par le Ministre des Postes et Télégraphes entre Nice et Avignon, (seul arrêt régional des trains rapides Paris Marseille) il s’agit donc d’une installation provisoire et non celle d’un aéroport important. Ce terrain est considéré au point de vue du réseau général comme point d’atterrissage de force majeure. "
L’artillerie cèdera à l’aéronautique le champ de manœuvre de Courbessac d’une superficie de 45 hectares, le nouveau champ de manœuvre choisi pour l’artillerie aura une surface de 67 hectares.
L'aérogare sera réalisée à partir du 30 juillet 1919 et le 19 septembre il sera mis à la disposition de la navigation aérienne.
Les 25 et 26 décembre 1920, un premier meeting aérien aura lieu sur le terrain d'aviation de Courbessac, l'aviateur Gibert exécutera sur un monoplan Blériot ses premiers exercices.
Au fil des années deux écoles se développeront, elles formeront des pilotes et des mécaniciens. En 1926, elle deviendra l’école auxiliaire de pilotage N° 19.
Dès la fin de 1942, la Base est occupée par l’armée allemande avec un Ergänzungsgruppe, (regroupement de personnel) en 1943 le général Allemand Student dirige un groupe d’entraînement de parachutistes, la base devient alors une école de pilotage ainsi qu’une école de parachutistes. De 1954 à 1964 Courbessac deviendra la base école 726, destinée à la formation initiale des sous-officiers de l’Armée de l’Air.
Par la suite, le 1er avril 1965 est créé sur la base de Nîmes, une unité à vocation particulière pour revaloriser la fonction du fusilier de l'Air en formant les cadres d'active et les militaires du rang de tous les Escadrons de Protection des bases FAS.
Fermeture, en 1996, du centre formation.
Après deux ans de fermeture de la Base de Nîmes Courbessac, création d'une École nationale de Police suite à un arrêté du ministère de l'Intérieur en date du 16 juillet 1998, cette école n'occupera que la partie située au nord de la route d'Avignon.
 
Electro Bus de la ligne Pont du Gard - Photo collection privée
 
- Le 2 mai 1914, le Directeur du Service de la voirie adresse un rapport au Maire, suite à un voeu approuvé par une délibération du Conseil Municipal datant de 1912 et prévoyant la création d'une ligne de tramways électrique de Nîmes au Pont du Gard, avec arrêt dans tous les villages qui se trouvent sur le parcours.
Cette affaire en était restée là, mais l'extension du réseau des tramways étant, de nouveau, à l'ordre du jour, ce projet, relancé, fera l'objet d'une demande à la Compagnie des Tramways qui étudiera cette question. La guerre de 14 retardera ce projet qui verra son aboutissement seulement en 1920, avec la mise en service deux lignes de bus à traction électrique, desservant toutes les deux le Pont du Gard, la ligne A (22,200 km) passant par Marguerittes, St Gervasy, Bezouce, St Bonnet et Lafoux et la ligne B (33,750 km)  par Manduel, Redessan, Jonquières, Comps, Montfrin et Lafoux.
Dix autobus desservaient ces lignes, ils offraient 27 places assises, la vitesse moyenne commerciale était de 30 km à l'heure. Deux moteurs de 20cv alimentés par du courant continu de 500/600 volts fournissaient la force motrice. Les roues étaient munies de bandages (160mmm de large et 1030 de diamètre), les roues motrices arrières étant jumelées. Trois systèmes de freinage assuraient la sécurité, un mécanique, un électrique et un pneumatique Westinghouse. Des remorques de marchandises avec 4 tonnes de charge utile pouvaient être attelées à la demande. Peu rentable et lent, ce système ne fonctionnera que quelques années, il sera remplacé par des bus en 1927.
 
Présentation du régiment au drapeau au camp des garrigues de Massillan - Carte Postale Ancienne - Collection privée
 
- Le 12 mai 1914, M. le chef du Bureau militaire fait un rapport au citoyen Maire, Marius Valette, pour l'inviter à prendre les mesures nécessaires pour assurer le logement des troupes de passage venant exécuter au camp des garrigues, soit des exercices de tir, soit des écoles à feu.
Liste des régiments et dates : 40° régiment d'infanterie (Alais et Uzès), 900 hommes environ, le 28 avril - 55° régiment d'artillerie (Orange), 1076 hommes et 642 chevaux, du 23 mai au 7 juin - 54° régiment d'artillerie (Lyon), 1389 hommes et 1000 chevaux, du 24 juin au 3 juillet - 2° régiment d'artillerie (Grenoble), 1095 hommes et 625 chevaux, du 4 au 14 juillet - 6° régiment d'artillerie (valence), 1169 hommes et 575 chevaux, du 6 au 23 août.
La caserne des passagers (rue de la Casernette) n'offrant que 325 places, d'autres locaux seront mis à disposition : Un immeuble municipal de 120 places, situé rue Colbert - un local appartenant à M. Lamouroux au Planas, 120 places - l'ancien local des tramways route d'Arles appartenant à la Compagnie PLM de 140 places - un local propriété de M. Grégoire, rue Charlemagne, 350 places - le local de M. Bastide, rue de Générac, 110 places et le local Flaissier 4, rue de Combret, 70 places.
Les événements vont se précipiter, le 27 mai M. Elie Castan remplacera le Maire Valette pour la durée de la guerre de 14, jusqu'au 20 septembre 1919. Le 1er août, la mobilisation est décrétée en France. Situé à l'arrière du conflit, la ville Nîmes va s'organiser et participer à l'effort de guerre avec tous les moyens dont elle dispose. Nous allons en relater certains évènements dans les articles qui vont suivre.
 
Georges Mathon, octobre 2007
 
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> NIMES AU XIXe - Les cahiers d'histoire, 1800-1899  (texte et photo)
> NIMES AU XIXe - Les cahiers d'histoire  (texte à imprimer)
> NIMES À LA BELLE ÉPOQUE, 1900-1914  (texte et photos)
> NIMES AU XXe - 1914-1920   (texte et photos)
> NIMES AU XXe - Les cahiers d'histoire   (texte intégral à imprimer, en cours d'écriture)
 
EN SAVOIR PLUS
> Liste des Maires de Nîmes de 1790 à nos jours.
> Liste des évêques de Nîmes.
> Liste des Préfets du Gard de 1800 à 1938
 
PHOTOS ANCIENNES DE NIMES EN HAUTE DEFINITION
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