Le martyre de Saint-Baudile.

Histoires de Nîmes - Ferdinand PERTUS
III
LE MARTYRE DE SAINT BAUDILE
 
Au temps de la prospérité romaine, l'esprit humain avait évolué. On ne croyait plus guère à la vieille religion gréco-latine. C'est alors que se répandit la doctrine du Christ.
 
La tradition rapporte que la Narbonnaise fut évangélisée par des apôtres même de Jésus, qui débarquèrent en Provence, aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Mais ils ne vinrent pas à Nîmes, et encore au début du IIIème siècle, les chrétiens y étaient-ils très rares. Ils célébraient leur culte en secret.
 
C'est vers cette époque que Baudile a quitté les bords de la Loire, où il est né. Il descend vers la mer, porte la bonne parole aux Nîmois, peuple renommé pour son paganisme. II est en vue de la ville, que nul apôtre n'a visitée. Il coupe court à travers les garrigues, et s'enfonce dans le bois. Les païens célébraient les fêtes du Dieu Pan dans ce même bois. On appelle Baudile, on l'invite à partager l'orgie sacrée. II refuse, et exhorte à une meilleure règle de vie, à suivre la vraie loi divine, et renverse l'autel où fume la victime. Alors, la foule, hurlant, le saisit. On le traîne en un lieu découvert, la hache d'un sacrificateur le décapite. La tête du martyr roule sur Ie roc, puis s'arrête. Le miracle s'accomplit : trois sources percent le rocher aux trois endroits où rebondit la tête.
 
Les païens, surpris, se dispersent interrompant leur fête, et répandent le bruit dans la ville incrédule. Alors, les rares chrétiens se préviennent, et aux derniers rayons du jour, s'assemblent pour rendre au martyr les honneurs funèbres. Puis, portant le cadavre entouré d'un linceul, à mille pas de là, ils vont l'ensevelir.
 
La crypte de Saint Baudile, qui marquerait le lieu où le saint fut martyrisé, se trouve à l'extrémité de la rue des Trois Fontaines et de la rue des Moulins.
 
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