- LES TEMPLIERS A
NÎMES ET DANS LE GARD
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- Les Chevaliers de
Nîmes
- Plus de 900 ans
d’histoire en quelques dates.
- avec Philippe Ritter, décembre
2005
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- Concile
de nîmes en 1096, avant le départ de la Croisade.
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- I
- Les origines :
- C’est grâce à
l’élan des croisades que la chevalerie du Moyen-âge va connaître ses
heures de gloire, affirmer sa noblesse dans toute l’Europe, et dessiner
notre monde actuel.
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- En 1095, le pape
Urbain II prêche la 1er
croisade pour la libération du tombeau du Christ, et l’ensemble
jeunesse s’enflamme pour cette « Sainte Cause ». Les
familles nobles délèguent leurs meilleurs membres pour délivrer
Jérusalem avec à leur tête Godefroy de Bouillon.
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- Le 15 juillet
1099, « la ville Sainte » est libérée, et la première
nécessité consiste en l’organisation de lieux de soins et
‘d’ébergement. Au fil du temps les
hôpitaux se protègent contre les réactions des Sarrasins, et bien vite
ils deviendront forteresses. Quand aux « Combattants du
Christ » ils se transformeront en « Moines
Soldats » répondant à des obédiences religieuses différentes
et poursuivant des actions complémentaires.
- L’établissement
des Ordres des Chevaliers que nous connaissons aujourd’hui date de
cette époque. En se croisant et en « épousant les
ordres » ces familles apportaient des donations, des legs, des
« droits d’entrée » ; des dons qui petit à
petit établirent une énorme organisation européenne à la manière d’une
toile d’araignée qui récoltait les fonds nécessaires à l’entretien des
troupes, la construction des hôpitaux, des forteresses et plus tard la
force navale.
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- En 1099, fondation
des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem. Moines bénédictins, ils
suivirent les règles de ST Augustin et gèrent déjà depuis 1050
l’hôpital des pèlerins à Jérusalem. On les appellera les
« Moines Noirs » près du St Sépulcre et garderont
jusqu’à aujourd’hui cette vocation hospitalière.
- Ils porteront plus
tard l’appellation de Chevaliers de RODHES, de CHYPRE,
puis de MALTE. Ils existent encore aujourd’hui.
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- En 1118, neufs
chevaliers francs décident de consacrer leur mission à la cause des
pèlerins en terre sainte. Eux aussi respecteront les règles de St
Augustin et prennent le nom de « Pauvres Chevaliers
du Christ ».
- Le roi de
Jérusalem, Baudoin II,
frère de Godefroy de Bouillon, les héberge dans son palais sur
l’esplanade du temple. Ils deviendront les « Chevaliers
du Temple » : LES TEMPLIERS.
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- Sceau
des Templiers
Sceau
des Hospitaliers
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- Ces deux ordres
majeurs de chevaliers ont laissés dans notre région des traces encore
visibles aujourd’hui. Il ne faut pas les confondre avec les fameux
« Chevaliers des Arènes » qui eux étaient inféodés au
ROI, et militaires avant tout, n’avaient aucune vocation mystique.
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- Issus de ces
croisades on pourrait aussi citer l’Ordre de St Lazare, voué à la
lèpre, l’Ordre de Ste Marie Teutoniques fondé par les Allemands en 1187
et reconnu en 1199, puis l’ordre de St Thomas d’Acre reconnu en 1236
par le pape Grégoire IX. Face aux Sarrasins, ces Ordres de chevaliers
ne purent survivre, mais leur combat a été repris par la suite, par les
Templiers et les Hospitaliers de St Jean.
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- II
- Les Templiers à Nîmes et dans le Gard.
- Avant 1150, les
templiers s’installèrent en Normandie, en Saintonge, en Bretagne et en
Languedoc, puis en Poitou et en Angleterre vers 1152.
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- Notre région est
donc une des plus anciennes provinces de l’Ordre du Temple avec des
Commanderies très puissantes comme Montpellier qui entre 1216 et 1234
supplante Marseille en qualité de « Port Templier ».
- St Gilles, dernier
lieu de rassemblement avant l’embarquement vers la Terre Sainte, et
Nîmes avec une forte concentration de troupes et de biens.
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- A Nîmes, en 1145
un vaste terrain leur avait été donné près de la porte de la Couronne,
au dessous de l’Esplanade (emplacement du Lycée Feuchères)
où ils construisaient leur église en 1151 sous le nom de
« Notre Dame du Temple ». En 1146, Pons de Meynes
donne aux Templiers la moitié des châteaux de Montfrin et de Meynes. Il
leur fit donation du Village de Théziers et de la métairie des Orgues
du Rhône.
- Une charte du
vicomte de Nîmes Bernard Aton V datée de 1151 donne
aux Templiers l’exclusivité de posséder un four à chaux dans la partie
Sud de la ville, entre la porte de la Madeleine et la porte de Rade (actuel
Grand Temple).
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- En 1161, les
templiers de Nîmes reçoivent de Raymond Evêque d’Uzès l’église de St
Martin de Trevils (près
de Monteils).
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- En 1209 ils firent
acquisition de la métairie de Caissargues puis ils deviennent
progressivement possesseurs d’impôts sur Vallabrègues,
Aramon, Le Pin, Bouillargues, St André de Costalbens
(Grézan), St Cézaire,
Bezouce, Marguerittes, Poulx,
St Comes, N.D. de
Bethléem (Rte de St Gilles) etc…
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- Sur les remparts
de la ville, les templiers tenaient une forteresse à l’emplacement
précis actuel du Musée d’archéologie, à l’angle de la rue Poise et du
Boulevard Amiral Courbet. La tour de défense qui surplombait le fossé à
cet endroit portait le nom de « Tour des Templiers »
ou « Tour Cornuts ».
- Relevant de
l’évêque, elle avait été inféodée à des Chevaliers nîmois du nom de
« Cornuti ».
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- Pour donner une
idée de l’importance de l’effectif templier dans la région, il faut de
rapprocher des arrestations de 1307 qui emmenèrent leur condamnation
par Richard, évêque de Nîmes, en Juin 1310 lors du Concile de Nîmes,
puis leur démantèlement en 1312 au concile de Vienne par Philippe le
Bel.
- 33 Templiers
arrêtés à la commanderie d’Alès, 45 à la Commanderie d’Aigues Mortes et
enfermés à la Tour de Constance et 150 à la Commanderie de Nîmes.
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- Sur le seul
département du Gard, on notera la présence des biens templiers recensés
pour le concile de Vienne avec : la Commanderie d’Alès et ses
dépendances d’Allègre, Rochegude,
Peyrolles et
St Maurice de Cazevieille,
la Commanderie de St Roman sur la commune de Cros, la Commanderie du
Mas Dieu (à laval
Pradel)
la Commanderie de Bagard
avec « l’Hospitalet ».
- Vers le Rhône, il
faut retenir les commanderies de Pont St Esprit, St Alexandre, Gaujac et Roquemaure où le 20
avril 1314, le pape Clément V mourut frappé de la « Malédiction
des Templiers » suivant la tradition locale.
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- Philippe
le Bel
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- C’est
sous Philippe le Bel que le Pape Clément V, ancien archevêque de
Bordeaux, s'établit à Avignon en 1309, ses successeurs y resteront
jusqu'en 1376. Le roi
qui est toujours à cours d’argent, va intenter un procès en sorcellerie
aux templiers. Le 10 octobre 1307, tous les Templiers du royaume sont
arrêtés, Jacques de Molay, le grand maître de l’ordre y compris. Leurs
biens et leurs livres de comptes sont confisqués.
- C’est
la que commence une suite d’accidents et de morts brutales des têtes
couronnées du trône de France, ce sera « la malédiction des Templiers ».
- Lorsqu’il
monte sur le bûcher, le grand maître des Templiers, Jacques de Molay,
lance, le 19 mars 1314 : « Clément, juge inique et
cruel bourreau, je t’ajourne à comparaître dans quarante jours, devant
le tribunal du souverain juge ». Quarante jours plus tard, le
pape Clément V meurt à Roquemaure (Gard), et le 29 novembre 1314,
Philippe IV le Bel meurt à son tour.
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- Enfin le Sud de
notre département abritait les Commanderies de Beaucaire, Nîmes, Calvisson, Aubais, Générac,
Montfrin, St Gilles et Aigues Mortes.
- Au concile de
Vienne, en 1312, tous ces biens ont été confisqués, vendus pour
certains, et donnés à l’Ordre des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem.
- C’est ainsi que
Guillaume de Nogaret, destructeur des Templiers acheta de nombreux
biens à Nîmes et dans la Vaunage à cette époque.
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- Christofle
de Baroncelli, Grand Prieur de St Gilles
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- III
- Les chevaliers de Malte à Nîmes.
- Plus anciens que
les Templiers établis en Terre Sainte en 1118, les Hospitaliers de St
Jean de Jérusalem avaient déjà fondé en 1112 à St Gilles un Hôpital
grâce à Bertrand Comte de Toulouse.
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- Bertrand,
(1066-1112),
comte de Toulouse de 1105 à 1112, fils de Raymond IV, comte de Toulouse
et duc de Septimanie et marquis de Provence, comte de Rouergue, comte
de Quercy, comte de Nîmes, comte d'Albi et comte du Gévaudan 1105-1112,
comte de Tripoli 1109-1112. Bertrand laisse le comté de Toulouse à son
frère Alphonse-Jourdain
lors de son départ en croisade.
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- En 1117 ils
avaient acquis St Thomas de Trinquetaille près d’Arles, et
construisaient leur église St Jean Baptiste à Nîmes grâce à Aldebert d'Uzès
et de Posquières, Evêque de Nîmes (1141-1180).
En 1171 ils reçoivent le domaine de Daladel
(près d’Aigues Mortes) puis Canavère en 1202 (près
de St Gilles) et les terres de Luc (près de
Marguerittes) en 1217. On dénombre déjà 22 hospitaliers dans
la commanderie de St Gilles en 1218. La langue de Provence est déjà
bien active dans l’ordre des hospitaliers de St Jean de Jérusalem.
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- A cette époque,
l’ordre était divisé en 8 langues : Provence, Auvergne,
Italie, Angleterre-Bavière-Russie,
Castille-Portugal,
Allemagne, Aragon et France.
- La langue de
Provence est répartie en 2 grands prieurés, Toulouse avec 20
commanderies, et St Gilles avec 54 commanderies, aux quelles il faut
rajouter le baillage de Manosque. Il est à noter aussi que notre langue
de Provence a donné à l’ordre plusieurs Grands Maîtres en
Méditerranée : c'est dire son influence.
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Sceau
des Comtes de Toulouse
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- Grâce aux Comtes
de Toulouse, l’Ordre continue à s’enrichir de nouveaux domaines comme
en 1248 avec St Jean de la Pinède près de Listel à Aigues Mortes.
- Mais suite au
Concile de Vienne en 1311, l’Ordre hérite de la majorité des biens
Templiers et devient plus puissant que le Roi.
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- Porte
de la chapelle des Jésuites à Nîmes - Photo Philippe Ritter.
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- A Nîmes ses biens
sont plus importants que ceux de l’Evêque, mais les « Chevaliers »
restent fidèles à leur vocation première
« l’Hospitalité ». Ils créent à Nîmes l’Hôpital St
Lazare, hors les murs, qui deviendra
plus tard l’Hôpital Ruffi,
aujourd’hui à la place de la Chambre de Commerce, rue de la République.
Ils fondent aussi, « intra-muros », l’Hôpital St Marc
sur l’emplacement de « la Tour du Temple »,
l’actuel Musée d’Archéologie. Il est à noter aussi que ce lieu fut
occupé par le collège des Jésuites qui en construisant leur chapelle
fin XIIe, respectèrent la mémoire des chevaliers de St Jean en
conservant les portes latérales des sacristies et leurs soubassement à
croix de Malte que l’on peut encore contempler aujourd’hui.
- Au XVeme siècle,
la Commanderie de Nîmes souffre de la dépopulation et des maladies,
elle s’éteint doucement et devient membre de la Commanderie de Montfrin
au même titre que Caissargues. Même le Grand Prieuré de St Gilles ne
compte que 2 Hospitaliers.
- Ce n’est que sous
François Ier que l’Ordre retrouve son éclat d’origine avec quelques
nouvelles donations.
- Il est confirmé
dans ses acquisitions précédentes en 1512.
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- Implantation
Commanderies
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- De 1562 à 1621,
les guerres de religions verront la destruction de quelques
Commanderies, le Grand Prieuré de St Gilles s’installera même à Arles
en 1615. (actuellement le musée Réattu occupe
cette ancienne Commanderie)
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- Plus tard, en
1703, ce sont les Camisards qui mettent à mal les maisons de l’ordre
sur l’ensemble de la région. Malgré tout l’ordre renaît de ses cendres
et restaure son patrimoine ; Mais ce redressement n’est que de
courte durée, 1789 verra la fin du Grand Prieuré de St Gilles avec
l’aliénation des Biens Nationaux et la vente de ces domaines en 1792.
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- La collégiale de
St Gilles fut détruite en 1796 par l’acquéreur, qui entrepreneur maçon,
l’utilisera comme « carrière de matériaux ».
L’ancienne Commanderie de Nîmes connaîtra le même sort, à la même
époque.
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- Les restes de
cette Commanderie, partiellement détruite à l’époque de Rohan (1621-1629),
étaient situés au Sud de l’Esplanade, entre l’actuel Lycée Feuchères et
la rue Briçonnet. On retrouve encore aujourd’hui, dans les sous-sols du
lycée technique « Gai Logis » un
puits cathédrale unique en son genre qui ne peut dater de
l’établissement des sœurs de la Miséricorde en ce lieu.
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- IV
- Les Traces du passé. Le Patrimoine aujourd’hui.
- Grâce aux bornages
de 1656 et 1764, grâce à Louis Seguin, géomètre de l’ordre à cette
époque, grâce aux visites de Commanderies des XVIIeme et XVIIIeme
siècle, grâce aux inventaires dressés autour des procès des Templiers
en 1310, ou à l’aliénation des biens Nationaux en 1790, nous avons pu
établir un recensement précis de ce qui reste au XXIeme siècle de ce
patrimoine.
- Près de 150
propriétés bâties ont pu être ainsi retrouvées entre le Gard et la
Lozère. Comme nous l’avons vu, certaines maisons et Commanderies on été
entièrement détruites. Les autres, vendues aux citoyens en 1792 ont
subi des sorts différents, au grès des acquéreurs.
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- Nîmes et St Gilles
n’existent plus, par contre Canavère, Capette, Sylvéréal, Caissargues
ou Aubais ont été rénovés au cours des siècles avec plus ou moins de
réussite. Mais d’autre encore comme Montfrin, Générac, Claire-Farine
près de Beaucaire, ou Lanuéjols près de Meyrueis et le Mas-Dieu près
d’Alès sont restés authentiques. Certes elles méritent restauration
mais leur intérêt, c’est d’être restées en l’état, et de témoigner. Le
trésor est architectural. Nos Templiers et Hospitaliers sont plus
proches des Sisterciens que des Pharaons. On leur doit les fameux
« arc trilosés » (répartiteurs sur les appuis, des descentes de charge)
et surtout « les appareillages
bosselés » tel qu’on les voit encore sur les
remparts d’Aigues-Mortes (dévoiement des
flèches et des jets de pierre en cas d’attaques).
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- Encore
aujourd’hui, avec un œil avisé, on peut contempler ces joyaux
d’architecture. Les bornes d’Argence de Montfrin de Caissargues ou de
Clairefarine, les blasons du Musée Réattu en Arles, de Liviers, Listel,
Canavère et Nages les pierres bosselées de Cavalet ou
Générac et la jarre à huile d’Aigues-Mortes sont toujours là, mais pour
combien de temps ?
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- Les hommes de la
région, aussi ont marqué l’histoire. Gérard Tenque de Martigues est
fondateur de l’Ordre des Hospitaliers de St Jean. Jean de Lavalette
Parisot était Grand Prieur de St Gilles, puis Grand Maître de l’Ordre.
La Capitale de la République actuelle de Malte porte encore le nom de
Lavalette.
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- Et comment ne pas
parler de Pierre Suffren-St Tropez,
commandeur de St Christol en 1771,
près de Sommières puis plus tard Vice Amiral de la flotte et
Ambassadeur de l’Ordre de Malte près le Roi de France. Plus près de
nous, « Lou Marqués »,
le Marquis Folco de Baroncelli
était descendant de Christophe de
Baroncelli-Javon, Grand Prieur de St Gilles en 1699.
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- V
- Que sont devenus ces Ordres ?
- Au grand jour
l’ordre du Temple n’existe plus.
- Il n’en est pas de
même des Chevaliers de Malte. Persécutés à la Révolution Française, ils
ont trouvé refuge auprès du Tsar de Russie Paul Ier qui se proclame de
fait Grand Maître de l’ordre de 1798 à 1801. Entre temps l’île de Malte
était devenue Anglaise et l’ordre s’établit définitivement à Rome
depuis 1831, où il possède toujours un grand Magistère.
- D’ordre militaire
il est devenu état Souverain et se trouve représenté par un ambassadeur
dans tous les pays du monde, y compris le Vatican.
- Depuis 1879 et le
pape Léon XIII, le Grand Maître de l’Ordre de Malte porte le titre de
Cardinal et fait partie intégrante du « Sacré Collège ».
- Depuis 1988, c’est
Andrew Bertie qui occupe cette haute responsabilité. Il est élu à vie,
par les membres de l’ordre.
- Si l’Ordre de
Malte lui-même est très élitiste, il a su s’ouvrir à tous dés 1891 par
la création des Œuvres Hospitalières Françaises de l’Ordre de Malte.
Cette association régie par la loi de 1901 a su préserver cet esprit
hospitalier d’origine par la création de dispensaires, d’hôpitaux, de
laboratoires de recherches scientifiques et de collecte de médicaments.
Elle a instauré la Journée Mondiale des Lépreux, le dernier dimanche de
janvier, et participe à toutes sortes d’œuvres caritatives aux
bénéfices des plus démunis. Elle est présente partout où on l’appelle
et toute son action se résume dans cette phrase de Pasteur, « je ne te demande ni ta race, ni ta religion, mais
dis-moi quelle est ta souffrance ».
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- Aigues Mortes
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Port d’embarquement pour les croisades de St Louis (Louis IX), Aigues
Mortes est aussi un lieu de rassemblement des pèlerins de St Gilles et
St Jacques. On y retrouve les Templiers et les Hospitaliers dès le
XIIIe siècle.
- Autour des remparts et jusqu’au port de St
Gilles ces mêmes Chevaliers de Malte ont su, au cours des siècles,
créer des salins, assécher les marais, créer des canaux, construire des
ponts et des moulins, inventer les coopératives fermières et fonder des
hôpitaux. Ils ont transformé nos terres arides des Cévennes et nos
marécages du Rhône en terres fertiles et rentables. Ils ont créé notre
géographie et notre région. Nous sommes leurs héritiers.
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- Philippe Ritter
- - Vers 1980,
ses premières recherches portent sur la généalogie de sa famille et
l’histoire de sa ville, Nîmes et sa région.
- - Très vite il
remonte au XVeme siècle et trouve dans la famille de sa grand-mère
paternelle des Chevaliers de Malte en Arles, vers 1480.
- - Ses travaux
le mènent aux Archives Départementales du Gard de la Lozère de
l’Hérault et des Bouches du Rhône, puis vers les Archives Municipales
de Nîmes, St Gilles, Arles, Montpellier, Mende et Marseille
- - Les personnes
qu’il rencontre, les inédits qu’il rassemble et les recherches sur le
terrain lui donnent rapidement matières à Conférences, articles de
presse et publications diverses.
- - En plus de 20
ans de passion, il est capable aujourd’hui de nous éclairer sujets
aussi éparses que L’histoire des halles de Nîmes, l’histoire du corps
des sapeurs pompiers de Nîmes où son grand père était chef de corps de
1937 à 1947 et l’inventaire des biens de l’Ordre de Malte sur le Gard
et la Lozère.
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