Saint-Jean-de-Jérusalem

Par l’Abbé Goiffon, 1871.

 

A gauche, le collège Feuchères sur l'emplacement de l'ancien établissement Templier.

 

Cette église avait d'abord appartenu aux Templiers ; elle passa, vers l'an 1312, avec toutes ses dépendances, aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, en vertu de la confiscation qui leur fut adjugée des biens des Templiers, lors de l’abolition de l'Ordre. On trouve bien un acte de 1298 qui nomme l’hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem, à Nimes, mais ce ne fut guère que vingt ans après que les chevaliers de Saint-Jean eurent dans notre ville des possessions considérables. Ce fut, en 1318, que le prévôt de la Cathédrale, le prieur des Frères-Prêcheurs et le gardien des Frères-Mineurs de Nimes, commissaires nommés par le pape Jean XXII, transférèrent irrévocablement, à l'ordre de Saint-Jean, les biens immeubles que les Templiers avaient possédés à Nimes avant leur condamnation.

 

 

Plan de l'Esplanade au XVIIIe Siècle.

 

De diverses reconnaissances et d'un vieux plan conservé dans les archives de la paroisse, il est facile, de conclure que l'ancien sol de l'église et des bâtiments des chevaliers de Saint-Jean était contigu au jardin des Capucins et à celui des Augustins (1), hors de la ville en dessous de l'Esplanade et non loin de la porte de la Couronne. Cet emplacement est donc aujourd'hui occupé par l'Institution de l'Assomption, (ce renseignement date de 1871, c'est actuellement le collège Feuchères)  les maisons voisines et une partie du sol de l'avenue Feuchères. Dans l'arpentage général du territoire minois, de 1606, les propriétés de la commanderie de Saint-Jean furent évaluées à 67 salmées, 10 éminés et trois quarts, soit 45 hectares, 48 ares 51 centiares.

 

(1) Les Augustins n'habitaient  plus là au XVIIIe siècle, cet établissement fut démoli par les protestants en 1567. Quand ils purent rentrer à Nîmes, les Augustins furent d'abord chargés du service divin dans les faubourg des Prêcheurs, après 1670 ils s'établirent auprès de la Maison Carrée qui leur servit d'église jusqu'à la Révolution.

 

Les divers bâtiments de l'Ordre de Saint-Jean furent détruits par les protestants lors des premiers troubles religieux, en 1562. Lorsque le calme fut revenu, ces dévastations devinrent la source d'un long procès entre les chevaliers et les consuls de la religion réformée. Ce différent ne se termina que le 14 mai 1647 par un accord entre les consuls religionnaires et Jean-François Verdelin chevalier de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, en qualité de receveur et d'économe général de l'Ordre au grand prieuré de Saint-Gilles. Par cette transaction, il fut convenu que les consuls payeraient à ce receveur, le jour de la prochaine fête de Saint-Michel la somme de 1596 livres 6 deniers, selon l'évaluation que. les experts avaient faite des dégradations commises par les religionnaires aux deux jardins de l'Ordre, à condition que le chevalier Verdelin ferait approuver et ratifier l'accord par le Grand-Maître de l'Ordre et par son conseil, ainsi que par la Vénérable Langue de Provence. Cet acte nous apprend que les matériaux des bâtiments et murailles des deux jardins avaient été employés par les religionnaires aux bastions et fortifications de la ville; cet acte nous fixe encore parfaitement sur l'emplacement des biens de Saint-Jean, tel que nous l'avons indiqué ci-dessus. Tous ces biens furent révolutionnairement vendus vers 1793.

 

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