L'œuvre d'Antoine Bigot |
. Je n'ai pas la prétention d'écrire une LANGUE, mais un PATOIS, le patois de ma ville natale, l'idiome de nos travailleurs, avec sa rudesse et son harmonie.
J'ai essayé de noter ce bruit qui s'éteint, ce bruit que j'ai entendu autour de mon berceau, qui a séché mes premiers pleurs et provoqué mon premier sourire.
Pour conserver à l'idiome nîmois sa physionomie propre, j'ai écrit, autant que je l'ai pu, comme on prononce, et donné à chaque lettre la valeur qu'elle a dans la langue française. C'est, en définitive, par ceux qui parlent ou qui peuvent parler le français que je puis être lu, ceux qui ne parlent et ne comprennent que le patois ne sachant pas lire.
Et maintenant, va ton chemin, mon pauvre livre...
Je serai heureux, si, sous les dehors familiers du langage des pauvres, tu peux faire briller quelques vérités consolantes; si, en réveillant la gaieté large et. franche de nos aïeux, tu rappelles à la génération présente leur bon, sens et leur droiture, et si, d'un éclat de rire même, tu sais faire surgir pour tous un austère enseignement.
Antoine Bigot
Nîmes, 15 mai 1862.
-O- LA COMPLAINTE DES PRISONNIERES DE LA TOUR DE CONSTANCE > Poésie Patoise d'Antoine BIGOT avec sa traduction
Cette suite est en cours de préparation, bientôt une suite de fables de La Fontaine, traduites, revues et corrigées en langue patoise, par Antoine Bigot ! Lou chaïne et lou rouzé. Lou rinaar et lou Croupatas. Lou loù et lou chin. Lou ra dé vilo et lou ra dé cham. Lou lou et lou rinar. Lou rinar et la cigogno. Lou chival et lou loû. Lou Sabarnaou et lou Banqué. L'ours et li dous Tafataïre. Lou lïoun lou loù et lou rinar. L'ase et si mestre. La tartugo et li dous canar. La lèbre et la tartugo. Lou loù et la cigogno. etc...
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