IV - La Peyrade. - Le Grau de Croisette.
Il nous reste maintenant à parler d'une construction dont les ruines, qui ont conservé un aspect architectural d'un fort beau caractère, diffèrent essentiellement des vestiges informes et, assez grossiers que l'on retrouve le long du Canal-Viel.
Si l'on s'arrête à moitié chemin entre Aiguesmortes et la mer en suivant le chenal maritime, aujourd'hui rectifié en ligne droite, on retrouve, à une centaine de mètres environ, à gauche de ce chenal, une forte digue en maçonnerie qui porte le nom de La Peyrade, désignation assez vague et généralement employée pour toutes les levées ou chaussées de ceinture si fréquemment construites an milieu des étangs de notre littoral méditerranéen.
Cette Peyrade côtoie l'ancien chenal, qui forme en cet endroit un coude fort brusque et qui a été redressé en 1848 et 1849. Elle est sensiblement tracée en ligne droite et coupe le chenal actuel sous un angle de 45° environ. Du côté de la mer, elle traverse ce chenal et on a retrouvé quelques-uns de ses enrochements sur la rive droite.
Du côté d'Aiguesmortes, elle se perd dans les terres, à 200 mètres environ du point où elle cesse de longer l'ancienne Roubine.
On rencontre beaucoup plus loin encore des débris de matériaux, et des enrochements qui semblent prouver qu'elle se prolongeait à une assez grande distance dans la direction de l'étang de la Ville. La longueur totale de la partie apparente de l'ouvrage est de plus de 600 mètres. Les parties les mieux conservées sont celles du milieu, et se recommandent d'une manière toute particulière à l'attention de l'archéologue et de l'ingénieur.
La digue, orientée dans la direction de l'Est à l'Ouest, présente, sur toute sa face extérieure exposée directement au Sud, et par conséquent à la mer, une ligne de défense formée de pilotis presque jointifs, protégés eux-mêmes par des enrochements d'un fort volume, et dont quelques-uns n'ont pas moins de dix à quinze mètres cubes.
La Peyrade se compose de trois parties rectilignes, et forme ainsi une ligne brisée, dont les deux angles diffèrent peu de 180 degrés, on se rend d'ailleurs difficilement compte des raisons qui ont fait adopter cette disposition, de préférence à un tracé exactement en ligne droite.
La largeur en couronne de l'ouvrage est de huit mètres environ pour les deux parties extrêmes, et de six mètres seulement pour la partie du milieu, qui côtoie le plus directement l'ancien chenal aujourd'hui transformé en pêcherie.
La ligne du mur de quai est continue du côté de la mer, et la différence de largeur de deux mètres est obtenue par un brusque retour de la face intérieure, on voit encore au point m une sorte de pan coupé dont les assises supérieures ont été enlevées, et qui indique assez bien la place d'un escalier de service. Un escalier exactement symétrique devait exister en n, à l'autre extrémité de la partie étroite de la digue, bien que le mur de quai ait complètement disparu en cet endroit.
L'espace compris entre ces deux escaliers formait ainsi une sorte de petit redan où pouvaient stationner les navires à l'abri des vents du large.
La digue est entièrement construite en maçonnerie de moellons de forte dimension, et les murs de quai sont formés de pierres soigneusement taillées en bossage, et dont les arêtes sont assez nettement ciselées.
La plupart de ces matériaux, de même que les blocs d'enrochement destinés à préserver l'ouvrage du choc et du, ressac des vagues, proviennent des environs de Beaucaire, et il est évident que leur transport, n'a pu se faire que par la voie de la descente du Rhône.
Notons aussi que ce n'est pas seulement la face intérieure des murs de quai, mais aussi la face extérieure qui est appareillée avec le même goût et, on peut le dire, avec cette recherche superflue.
En suivant les dernières traces de la Peyrade du côté d'Aiguesmortes, nous avons retrouvé, à peu de distance de l'ancien chenal une pierre triangulaire dont l'existence avait déjà été reconnue, il y a une vingtaine d'années, à l'époque où l'on exécutait les travaux de rectification de la grande Roubine, et qui avait été abandonnée et égarée depuis. Bien que rongée par le temps et par l'air dé la mer, elle a encore conservé d'un côté les armoiries du roi de France, et, de l'autre, une crosse abbatiale, et une ligne dont la courbure semble indiquer le dessin d'une mitre.
Les fleurs de lis et la crosse sont d'ailleurs parfaitement gravées, et il est hors de doute que cette pierre était une des bornes qui furent placées, à l'époque de l'acquisition faite en 1248, par le roi S. Louis, de la ville d'Aiguesmortes et du territoire environnant, qui appartenait alors à l'abbaye de Psalmodi.
Il est naturel de se demander si le point où cette borne a été retrouvée est bien celui de son emplacement primitif au moment de l'acquisition du territoire d'Aiguesmortes.
L'acte de 1248, indique que le territoire cédé au roi de France s'étendait jusqu'à la mer :
- usque ad mare et à mari usgue ad predictam consam dohannini, etc...
Est-ce bien la mer proprement dite qu'il faut entendre ici par ces mots, ou bien doit-on penser qu'il s'agit seulement des étangs qui avaient, à cette époque, une étendue, et une profondeur considérables, et qu'on pouvait, pour cette raison, désigner sous le nom de mer ?
Nous n'hésitons pas à adopter cette dernière interprétation. Nous avons vu plus haut que la plage proprement dite, désignée sous le nom de Boucanet, existait, au XIIIe siècle, très-sensiblement au même endroit ou nous la voyons aujourd'hui.
Nous savons en outre que les moines de Psalmodi, tout en cédant le territoire d'Aiguesmortes, s'étaient réservé le droit de pêche dans les étangs du Repausset, compris entre la Peyrade et la plage de Boucanet, enfin, nous retrouvons souvent cette désignation de mer appliquée à toute la plaine marécageuse d'Aiguesmortes, et l'historien Ménard, qui partage opinion erronée du reculement de la plage depuis les temps historiques, va même jusqu'à affirmer que l'abbaye de Psalmodi était située sur une île de la Méditerranée tandis qu'il est certain que, si les eaux entouraient la petite colline que surmonte ce monastère, c'étaient celles du Rhône mêlée à celles des étangs, aujourd'hui transformés par les limons, soit en pâturages, soit en marais roseliers.
La pierre fruste, qui indiquait la séparation des terres du roi de-celles de l'abbaye de Psalmodi, nous parait donc avoir été retrouvée à peu de distance du point où elle avait, dû être placée à l’origine.
Elle devait vraisemblablement faire partie de la Peyrade elle-même ; car il est très-naturel d'admettre qu'on ait désigné sous le nom de mer un étang assez profond pour nécessiter l'établissement d'une digue protégée par des enrochements de plus de dix mètres cubes, ce qui suppose des fonds de huit à dix mètres au moins.
A quelle époque exacte faut-il faire remonter la construction de la Peyrade?
Cette question est restée jusqu'ici sans solution précise. Ces murs de quai dégradés, mais dont des assises entières sont conservées sur des longueurs de prés de 300 mètres, ces énormes blocs d'enrochements échoués au devant de files de pieux, se rapportaient évidemment à un mode de navigation de l'ancien port d'Aiguesmortes dont on n'a pas donné jusqu'à présent une explication plausible. Certaines cartes locales désignent la Peyrade sous le nom de môle Saint-Louis; cette désignation est vicieuse et provient simplement de la tendance que l'on a à rattacher aux expéditions de la Terre-Sainte toutes les ruines que l'en peut retrouver sur un territoire pour lequel ces expéditions ont été l'événement historique le plus important.
Le manuscrit Esparron; ordinairement si précis dans les détails qu'il donne sur la situation de l'ancien port, ne fournit sur ce point délicat que des indications très vagues :
« On trouve, dit-il, sur le canal de la grande Roubine, à environ un quart de lieue d'Aiguesmortes, un ancien môle bâti très-solidement, formant en cet endroit l'un des côtés de ce canal, dont il change la direction vers l'étang du Repausset, et dirige lui-même de cet étang dans celui qu'on appelle de la Ville. La position de ce môle, dont les deux extrémités sont cachées sous la terre, peut raisonnablement faire penser que l'étang du Repausset a fait autrefois partie de la mer, et que la plage qui sépare aujourd'hui cet étang de la mer doit avoir été formée par les accroissements successifs d'un banc de sable qui, s'étant peu à peu élevé au-dessus de l'eau, est parvenu à former cette séparation, mais que deviendra, dans ce système, l'idée qu'on a dans le pays de l'usage qu'on a fait d'un ancien canal qui y existe encore, qu'on appelle vulgairement le Canal-Viel, et qui conduit dans la partie de cet étang qui se trouve à peu près vis-à-vis l'endroit de la plage qu'on appelle le Grau-Louis ou Grau-de-la-Croizette ? Ce sont des obscurités qui ne peuvent être éclairées que par les actes, et on n'en connaît aucun qui puisse avoir cet effet. »
Cette description contient une erreur qu'il faut tout d'abord relever ; c'est la confusion entre le Grau-Louis et le Grau-de-la-Croisette ou de Croizette, qui sont cependant deux graus parfaitement distincts et séparés par une distance de trois kilomètres environ.
L'auteur du manuscrit Esparron comprend très bien l'impossibilité de rattacher la Peyrade au Canal-Viel ; mais il ne donne aucune explication rationnelle au sujet de la destination de cette ancienne digue, et aucun éclaircissement sur l'époque de sa construction.
Voici comment nous pensons qu'on doit résoudre cette difficulté.
Nous avons établi plus haut que l'itinéraire de Louis avait eu lieu exactement suivant le Canal-Viel, qui se trouve à une distance de trois kilomètres de la Peyrade. Nous irons même plus loin, et nous croyons pouvoir affirmer que la Peyrade n'existait pas du temps de S. Louis, et que cette construction date tout au plus des dernières années du XIIIe Siècle, et vraisemblablement même du commencement du siècle suivant.
Nous savons, en effet, que les travaux que fit exécuter S. Louis, deux années avant son premier départ pour, la Croisade, eurent pour objet le recreusement du port et d'une partie du Canal-Viel.
En dehors de ces travaux d'agrandissement et de curage de l'ancien port, il n'eut le temps que de construire la Tour de Constance, qui occupe vraisemblablement l'emplacement de l'ancienne Tour-Matafère, dont il est question dans le diplôme de Charlemagne, délivré en 791 pour la restauration du monastère de Psalmodi. Une certaine tradition veut que la Tour de Constance remonte à une origine plus ancienne de deux ou trois siècles, et que la tourelle supérieure qui domine la plate-forme de cet ouvrage, ait été seule construite par S. Louis, pour servir de fanal aux navires du port. Cette tradition est évidemment erronée, un bref du Pape Innocent IV, daté de 1246, une lettre du Pape Clément IV, adressée à S. Louis, une charte de 1366, du Roi Charles V, un édit de 1492, du Roi Charles VIII, enfin, des lettres parentes de 1547, du Roi Henri Il, font mention de la grosse forte Tour (quoddam castrum), destinée à protéger les pèlerins, et que le S. Roi avait fait construire à Aiguesmortes, avant de partir pour la Terre-Sainte.
Il est impossible, d'ailleurs, de se méprendre sur la contemporanéité de la Tour de Constance et du petit phare, qui la surmonte. Les nervures ogivales de la Tour de Constance ne permettent pas d'attribuer à cette construction une existence antérieure au XIIIe siècle, et le système d'appareillage de la Tour et du petit phare supérieur sont tellement identiques, qu'il est difficile de ne pas croire qu'ils ont été non-seulement construits à la même époque et avec les mêmes matériaux, mais encore par les mains des même ouvriers.
Il existe, au contraire, une différence considérable entre ce mode de construction et celui des remparts qui, au lieu d'être taillés sur la face entière de leur parement extérieur, sont simplement dégrossis, et dont les arêtes seulement sont relevées par des ciselures. Or, les murs de quai de la Peyrade ont été construits avec des matériaux travaillés identiquement de la même manière que ceux des remparts, non-seulement ils proviennent des mêmes carrières, mais la hauteur des assises est exactement là même, et il est évident que, si les ouvriers qui ont construit la Peyrade n'ont pas été les mêmes que ceux qui ont construit les remparts, ils se sont imposés la tâche de donner aux parements de cette digue le même aspect qu'aux murs d'enceinte d'Aiguesmortes.
On sait que les remparts de la ville ont été construits, en 1272, par le Génois Boccanegra, d'après les ordres de Philippe le Hardi, obéissant, aux vœux de son père, et sous l'impression récente des souvenirs des fortifications de Damiette.
Ne doit-on pas, dès lors, être frappé, après avoir visité d'enceinte de la ville, de retrouver â la Peyrade les mêmes matériaux disposés et taillés, d'après le même appareil, et présentant, entre eux une analogie tellement complète, qu'on doit inévitablement en conclure qu'ils, ont été exécutés sous la même direction et à la même époque ? Il est certain, pour nous, que la construction de la digue de la Peyrade est contemporaine de celle des remparts, ou, tout au moins, qu'elle ne lui est postérieure que de très-peu d'années.Nous avons parlé des enrochements considérables qui défendaient la face de cette digue du côté du, large.
On reconnaît encore que ces blocs proviennent tous des carrières qui côtoient le Rhône, en amont de Beaucaire. Leur transport, depuis le lieu de leur extraction jusqu'au point ils ont été échoués, a dû être effectué par la descente du fleuve, et l'impossibilité absolue de trouver une autre voie de communication à cette époque est à elle seule une preuve irréfutable que la navigation du Rhône devait s'étendre, à cette époque, jusques dans les étangs de la Ville et du Repausset.
Quel était, dès lors, le but qu'on s'était proposé en construisant un ouvrage de cette importance?
Il nous paraît hors de doute que cette digue était un véritable brise-lames jeté en travers de l'étang du Repausset, qui avait alors une profondeur considérable, et dont la navigation par, les vents du large devait être d'autant plus dangereuse, que cette profondeur était fort variable. La navigation avait, lieu à l'abri de ce môle, dont la construction implique nécessairement l'abandon du Canal-Viel. Cet ancien chenal, en effet; avec, ses sinuosités nombreuses et son long développement, devait: être d'un entretien fort dispendieux et presque impossible.
L'absence presque complète de digues défensives le long de ses rives et de môles à l'embouchure du Grau Louis a eu pour conséquence dé permettre aux sables d'envahir le chenal et d'oblitérer la passe après un très-petit nombre d'années. Le Canal-Viel n'était pas très-certainement un canal comme nous l'entendons de nos jours, et les travaux que S. Louis fit exécuter en quelques points de son parcours n'eurent pour résultat que d'améliorer un chenal naturel qui conduisait, à travers les étangs, d'Aiguesmortes à la mer. Le Grau-Louis était alors le seul grau de navigation qui permît aux navires la communication entre la mer et les étangs, et le tracé si défectueux du Canal-Viel n'a sa raison d'être que parce qu'il n'existait pas, à l'époque de S. Louis, d'autre grau situé plus à l'Est, et qui aurait permis d'abréger le parcours d'Aiguesmortes à la mer dans une proportion très-notable.
On peut conclure de là que le Grau-de-Croisette ne devait pas exister à cette époque comme grau navigable, sans quoi, il eût été très-certainement utilisé, mais on est aussi fondé à croire que ce dernier grau a, dû s'ouvrir dans les dernières années du règne S. Louis ou au plus tard au commencement de celui de Philippe III. Le nom de la Croizette ou Croisette ne permet pas de lui attribuer une origine antérieure à l'expédition de la Terre-Sainte, et semble, au contraire, indiquer qu'il s'est formé à l'époque même, au départ des Croisés, ou très peu de temps après. D'un autre côté, si l'auteur du manuscrit Esparron le confond à tort avec le Grau-Louis, cette confusion est un indice de plus que le Grau-de-Croisette était depuis longtemps par la navigation, et que les atterrissements avaient depuis longtemps oblitéré l'entrée du Grau-Louis.
De ce qui précède, il résulte incontestablement, que les remparts de la ville d'Aiguesmortes, la digue de la Peyrade et le Grau-de-Croisette sont exactement de la même époque ; ils n'existaient pas sous Louis IX, à l'époque de l'embarquement des Croisés; ils apparaissent ensemble sous le règne de Philippe III. C'est là un fait très-important à noter, car, si on jette les yeux sur une carte locale, on ne peut s'empêcher de reconnaître que le Grau-de-Croisette et la Peyrade semblent correspondre à un nouveau chenal maritime beaucoup plus direct que le Canal-Viel, et qui aboutit directement, à l'étang de la Ville, vis-à-vis même là ligne de remparts dont la Porte de la Marine occupait le centre.
Il nous paraît dons certain que l'ancien Canal-Viel et le Grau-Louis furent remplacés, dès le XIVe siècle, par un nouveau chenal protégé par la Peyrade, et conduisant au Grau-de-Croisette, de manière à diminuer de plus d'un tiers la durée de la navigation.
La digue de la Peyrade était, pour ainsi dire, la station d'escale des vaisseaux qui entraient par le Grau-de-Croisette, pour pénétrer dans l'étang de la Ville sous les murs d'Aiguesmortes. Le soin minutieux donné aux parements des murs de quai, les vestiges d'escaliers sur la face intérieure de la Peyrade, le retrait de sa partie centrale sont des dispositions qui s'expliquent alors d'elles-mêmes.
Ajoutons une dernière observation qui nous parait digne d'être notée, et qui confirme encore notre opinion sur la destination, ancienne de la Peyrade.
Le littoral d'Aiguesmortes est entièrement formé d'alluvions fluviales, provenant des inondations successives du Rhône, coupées parallèlement au rivage par les cordons d'alluvions marines de l'appareil littoral. On retrouve par conséquent, sur ces dépôts récents, des échantillons très-nombreux des cailloux charriés par le grand fleuve et ses affluents, notamment la variolite de la Durance et des autres vallées des Alpes. Mais c'est seulement à la Peyrade qu'on rencontre des cailloux de serpentine dont la provenance est soit l'île Corse, soit plutôt les Apennins ou les environs de Gênes, en certains endroits, ces cailloux sont tellement nombreux qu'ils constituent de véritables dépôts, qui ne peuvent être considérés comme des apports dus à une cause physique naturelle, et il est hors de doute qu'ils ont été accumulés à la Peyrade par le fait de l'homme, puisque le reste du littoral en est absolument dépourvu. Il nous paraît très-vraisemblable, pour ne pas dire certain, que ces dépôts ne sont autre chose que des restes d'anciens délestages, et qu'ils proviennent du déchargement à la Peyrade des bateaux Génois qui, comme on le sait, ont fréquenté, si assidûment le port d'Aiguesmortes, pendant le XIIIe et le XIVe siècles.
La Peyrade était non-seulement un brise-lames et une sorte de quai de stationnement, mais encore un môle d'abri destiné à protéger la navigation sur le nouveau chenal substitué au Canal-Viel, délaissé à cause des difficultés de son entretien et de la fermeture dé son grau, et cette nouvelle voie de navigation s'est maintenue jusqu'au XVIIIe siècle (1715), époque où, reconnaissant l'instabilité des gratis naturels sur cette partie du littoral, on a ouvert normalement à la plage un grau artificiel, (le Grau-du-Roi) qui est aujourd'hui le seul grau de navigation entre le port de Cette et les embouchures du Rhône.
EN SAVOIR PLUS SUR LA BAIE D'AIGUEMORTES > I - Opinions diverses sur les limites du littoral d'Aiguemortes au XIIIe siècle. > II - L'estuaire du Rhône au moyen-âge. > III - Le port au XIIIe siècle - Le canal-viel et le Grau-Louis. > IV - La Peyrade - Le Grau de Croisette. > V - Carte de la baie d'Aiguesmorte en 1870 et trajet de St Louis. > Le Littoral d'Aiguesmortes de Ch. Lenthéric 1868-69, texte intégral et original PDF > Les conditions de mouillage dans le Golfe d'Aiguesmortes de Lenthéric 1871, texte original PDF Période moderne, création d'une ligne CDF, Nîmes-Le Grau-du-Roi > Le 10 juillet 1909, inauguration du dernier tronçon de Chemin de Fer, Nîmes Le Grau-du-Roi
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