Familles Arnaud

extrait de "La France Protestante de Haag", 1846 - Tome I - Pages 127 à 128

 

ARNAUD (BERNARD), seigneur de LA CASSAGNE, fut un des premiers parmi les notables habitants de Nismes qui se déclara pour la réforme.
En 1562, il fut nommé membre d'un conseil chargé de prendre soin de la police et de veiller aux besoins de l'église.
En 1568, lorsque le vicomte de Joyeuse voulut mettre garnison dans la ville, il fut député avec François Barrière, seigneur de Nages, et Pierre de Monteils , avocat au présidial, pour lui faire des représentations ; mais ils ne purent rien obtenir. Déjà la réaction marchait tête levée, lorsqu'éclata la troisième guerre civile, qui fut souillée à Nismes par le massacre de la Michelade (30 septembre 1567). Arnaud fut compris dans la sentence, rendue à ce sujet par le parlement de Toulouse. Ce fut évidemment dans la crainte de perdre la vie au milieu des troubles qui agitaient le pays, qu'il fit son testament le 6 septembre 1568, si toutefois le Dictionnaire de la Noblesse ne commet pas une erreur de date ; car ni l'âge ni la maladie ne lui faisaient prévoir une fin prochaine. En 1570, il fut élu second consul, et trois ans plus tard, pendant le siège qu'eut à soutenir Nismes, on lui confia le commandement d'un des quartiers de la ville, charge dont il ne se démit qu'en 1576, à la conclusion de la paix.
Il avait épousé, le 18 mai 1556, Marguerite Choisinet. Il en eut un fils nommé DANIEL, qui fut honoré de la dignité de premier consul en 1595, et qui prit pour femme, la même année, 8 décembre, Anne Boileau. Le temps de ses fonctions étant expiré, il fut chargé de diverses missions dans l'intérêt de Nismes. Son fils PAUL fut à son tour élu premier consul en 1629.
Partisan zélé du duc de Rohan, en faveur duquel il avait contribué à faire déclarer Nismes en 1625, il resta fidèle à la fortune de ce chef illustre jusqu'à la conclusion de la paix de 1629.
Son attachement à la réforme le rendit longtemps suspect. En 1632, le marquis marquis de La Force voulut le faire sortir de Nismes, mais la ville s'y opposa et dans une assemblée, convoquée à ce sujet par les consuls, le 30 juillet, on prit une délibération portant "que MM. les consuls rendront témoignage que les sieurs de La Cassagne, de Vestrie, de Fourniguet et Gattigues sont gentilshommes d'honneur ; qu'on n'a jamais connu par leurs actions et desportemens qu'ils soient autres que bons serviteurs du roi, et d'ailleurs qu'ils sont des plus nobles familles de la ville, attouchans de parenté ou alliance au reste des principaux habitans, tellement que cette compagnie juge que leur sortie hors la ville seroit préjudiciable au service du roi".
En 1658, lorsque les Espagnols investirent Leucate, Arnaud s'empressa de prendre les armes. Il fut nommé capitaine de chevau-légers par commission du 12 février 1638, et se signala parmi les plus braves. Quatre ans plus tard, le 14 juin 1642, il fut promu au grade de mestre-de-camp d'un régiment de cavalerie, et en 1643, il obtint une pension de 2,000 livres. Il testa le 5 septembre 1647. Il avait épousé le 25 mars 1627, Louise Troupel qui l'avait rendu père de CLAUDE Arnaud, marié, le 24 novembre 1659, avec Marthe Favier.

 
Jacques Arnaud, seigneur de Saint-Bonnet, qui appartenait également à l'Église protestante, était d'une autre famille que les précédents. Par son testament du 10 août 1622, il institua pour son héritière universelle Jeanne Bastide, fille de Jean Bastide, premier consul d'Uzès, et de Claude Gazagne, qu'il avait épousée en 1599 et dont il avait eu plusieurs enfants qui rentrèrent dans le giron de l'Église romaine.
 
Etienne Arnaud, pasteur du Désert, qui souffrit le martyre en 1718.
Arnaud fut un des cinq pasteurs qui les premiers assistèrent Antoine Court dans l'œuvre difficile qu'il avait entreprise de réorganiser les églises du midi après l'extermination des Camisards. Les actes auxquels il prit part, trouveront naturellement leur place dans la notice que nous donnerons à Court. Nous y renverrons le lecteur. Etienne Arnaud, « jeune ministre plein d'espérance, » fut le premier de ces cinq pasteurs qui paya de sa vie son dévouement à sa foi; il fut pendu à Alais le 22 janvier 1718. C'est par cet acte que l'intendant Basville couronna sa carrière administrative dans le Languedoc.
 
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