Jean Bansillon

extrait de "La France Protestante de Haag", 1846 - Tome I - Page 224


BANSILLON (JEAN)
, pasteur d'Aigues-Mortes dès 1605. En 1605, il fit paraître à Montpellier : Défense de la Religion réformée contre le libelle appelé Fouët des apostats, publié par N. Aubespin. Quelques années après, il fut, dit-on, accusé d'avoir falsifié un acte d'un colloque de Nismes, et, sur les plaintes des sieurs Malmont et Gautier, suspendu de ses fonctions pour trois mois par le Synode national de Privas. Un libelle attribué par La Monnoye à Henry de Sponde : le Magot Genevois, découvert es arrests du Synode national des Ministres réformez tenu à Privas l'an mil six cens douze,1613, expose différemment celle affaire : " Il fallut enfin, y lit-on, juger l'affaire de Bansillon, contre lequel le capitaine Gautier, gouverneur de Peccais, avoit écrit au Synode des lettres par les quelles il l'accusoit d'avoir affronté de 4000 écus un médecin papiste de Lyon nommé Richardon, lui vendant une recepte pour la terrecture des métaux, la quelle étoit fausse : Item, de travailler tous les jours à l'alchimie, empoisonner plusieurs personnes par ses sublimez, antimoines et autres drogues venimeuses, faire même la fausse monnoie ; mestiers qu'il aurait apris d'un médecin dict Barnaud (NDLR : Barnaud Nicolas), médecin, natif de Crest en Dauphiné, florissait à la fin du XVIe siècle, lequel il avoit retiré en sa maison, etc." L'absurdité d'une pareille accusation saute aux yeux ; aussi le Synode de Tonneins, auquel Bansillon avait été député par la province du Bas-Languedoc, reconnut son innocence et ordonna de rayer des actes du Synode de Privas la censure qui lui avait été infligée. En 1620, Chatillon le chargea de porter au Synode d'Alais l'assurance qu'il s'emploierait de tout son pouvoir, à l'exemple de ses ancêtres, à l'avancement du règne de Jésus-Christ ; nous verrons plus tard comment il tint parole.

Ce fut dans cette même année que le ministre d'Aigues-Mortes publia ses Tableaux de la messe, Nismes, 1620, in-8°, où, selon la déplorable coutume des controversistes de cette époque, il prend trop souvent la violence pour de la force. Ce fut vraisemblablement cet ouvrage qui lui attira des persécutions de la part du gouvernement.


Cependant il était encore ministre d'Aigues-Mortes en 1622 ; à cette époque, Châtillon l'employa à quelques négociations auprès d'une Assemblée générale du Languedoc, dans le but de ressaisir le commandement de la province qui avait été conféré au duc de Rohan. Mais des 1626 il était suspendu de ses fonctions pastorales, comme nous l'apprend un acte du Synode national de Castres qui intercéda en sa faveur auprès de Louis XIII. Le monarque eut égard à cette requête. Bansillon exerçait de nouveau le ministère à Aigues-Mortes en 1637. Le P. Lelong cité comme se trouvant dans la bibliothèque du marquis d'Aubais : Conférence tenue entre le Sieur Véron, prédicateur du roi, et le sieur Bancillon, ministre; ms.

 

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