Charles de Barges

extrait de "La France Protestante de Haag", 1846 - Tome I - Pages 241 à 242

BARGES (CHARLES DE), juge et lieutenant de la ville et du gouvernement de Montpellier. Il présida, en 1562, l'assemblée de Nismes qui choisit Antoine de Crussol pour gouverneur et protecteur du pays (1). Depuis longtemps les protestants avaient jeté les yeux sur le comte pour le mettre à leur tête; mais, quoique mécontent de la marche du gouvernement, il avait jusqu'alors résisté à leurs instances, dans la crainte d'être considéré comme un rebelle.

 
(1) NDLR : Uzès sera élevé en Duché par le roi Charles IX en mai 1565, le Comte Antoine de Crussol deviendra alors Duc d'Uzès. Son frère Jacques deviendra alors Comte de Crussol. Après la mort de son frère en 1573, Jacques héritera du duché et du titre. Pour en arrivé là, les deux frères tous deux protestants, avaient du se convertir à la religion catholique !
 
Afin de dissiper ses inquiétudes à cet égard, l'assemblée arrêta « que les habitants des villes et autres lieux du Languedoc feraient serment d'être fidèles au roi et qu'ils en certifieroient le comte de Crussol dans quinzaine à compter du jour où il aurait accepté le commandement. » Quelques règlements furent faits en outre sur la circulation des monnaies, la taxe des denrées nécessaires à la vie, la mise sur pied d'une garde civique, l'entretien des ministres dont le nombre fut fixé à deux seulement dans les chefs lieux de diocèse, ainsi que sur la levée d'une contribution de 400,000 livres pour les frais de la guerre. L'assemblée qui avait ouvert ses séances le 2 novembre, fut close le 11. Ce jour-là, elle se transporta en corps à Uzès pour prier Crussol d'accepter la charge qu'on lui avait déférée. Ce fut Barges qui porta la parole. Il somma le comte, en présence du prince de Salerne (grand seigneur du royaume de Naples qui avoit embrassé la religion protestante et s'étoit marié à Montpellier dans la maison de Paulin,) d'Odet de Châtillon, de Jean de Saint-Gelais, évêque d'Uzès et d'une foule d'autres personnages de distinction, de céder aux vœux des protestants. Crussol se rendit enfin, mais en imposant quelques conditions que Barges et tous les députés jurèrent d'observer. Le procès-verbal de toute cette négociation, signé par François Arson, notaire royal à Nismes, et Jacques Rossel, notaire royal à Uzès, a été inséré dans les Preuves de l'histoire du Languedoc, où les curieux peuvent le consulter. Nous y reviendrons d'ailleurs à l'article que nous consacrerons à la famille de Crussol.
 

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