Barjac extrait
de "La France Protestante de Haag", 1846 - Tome I - Pages 244 à 249 BARJAC,
nom d'une des plus considérables familles du Languedoc, qui s'était divisée en
plusieurs branches à une époque bien antérieure à la Réforme. Trois de ces
branches, celles de Pierregourde, de Rochegude et de Gasques, ont professé la
religion réformée.
I
- BARJAC-PIERREGOURDE. FRANÇOIS DE BARJAC, seigneur de PIERREGOURDE du chef de sa femme Claudine de La Marelle, était fils de Bernard de Barjac. L'illustration de sa naissance et sans doute aussi les services qu'il avait déjà rendus, décidèrent les Protestants du Midi à lui confier un commandement important dans l'armée que d'Acier conduisit au secours de Condé en 1568. Après avoir traversé le Lyonnais et le Dauphiné, non sans rencontrer de nombreux obstacles qu'elle était heureusement parvenue à surmonter, l'armée était arrivée sur les confins de la Saintonge lorsque le duc de Montpensier résolut de l'attaquer. La division sous les ordres de Mouvans et de Pierregourde était cantonnée dans le village de Messignac, à une distance assez considérable du corps principal. Ce fut sur elle que se concentrèrent tous les efforts des Catholiques. L'attaque fut vive, mais elle fut repoussée après deux heures d'un combat acharné. Les chefs catholiques ayant fait sonner la retraite, allèrent se poster derrière une colline, attendant que les Protestants sortissent de leurs retranchements et s'engageassent dans la plaine où leur infanterie, dépourvue de piques, serait à la merci de la cavalerie. Pierregourde, sans se douter d'ailleurs qu'une embuscade leur était tendue, insistait, pour qu'on ne se mît en route qu'à l'entrée de la nuit, tandis que Mouvans, méprisant les conseils de la prudence, donna l'ordre du départ dans l'espoir qu'avant le retour des Catholiques qu'il supposait être allés chercher des renforts, il pourrait gagner une forêt voisine à l'abri de laquelle il comptait arriver sans encombre à Riberac et rejoindre d'Acier, "Mais, dit Davila, à peine étaient-ils au milieu de la plaine, au sortir de Messignac, que les chefs des royalistes paraissant avec toute leur cavalerie, partagée en plusieurs escadrons, les chargèrent de toutes parts." Pierregourde combattit avec, une extrême valeur, et tomba bientôt percé de coups. "C'était, dit Brantôme, un fort beau et honnête gentilhomme, et de fort bonne grâce et fort vaillant." Les Protestants, selon de Thou, perdirent dans cette affaire plus de mille hommes et dix-sept drapeaux. Au rapport de Castelnau, la perte s'éleva à plus de 5000 hommes de pied et près de 500 chevaux. Le brave Mouvans périt aussi dans ce combat. ISAAC de Barjac remplaça son père à la tête des Protestants du Vivarais. Ayant conclu une trêve avec les Catholiques, au mois de décembre 1575, il porta ses armes dans le Velay. Le 12 avril 1574, il prit, par composition Quintenas, ancienne abbaye de l'ordre de S. Benoît convertie en château-fort, puis il se rendit maître par capitulation du château de Chalançon ; toutefois son principal exploit fut la défense du Poussin, où il commandait avec Rochegude. Il repoussa vaillamment les attaques de Montpensier qui avait dix huit mille hommes et quatorze pièces de canon ; mais les murailles s'étant écroulées subitement, il réussit à tromper la vigilance de l'ennemi, abandonna la ville et se retira à Privas avec la garnison et tous les habitants. Selon toute probabilité, ce dernier embrassa le catholicisme, après s'être soumis au roi Louis XIII, en 1629. Une branche cadette de celte maison, fondée par François de Barjac, frère de Bernard, mais d'un autre lit, portait le nom de LA BLACHE. Ce François épousa, en 1547, Blanche Du Crouzet dont il eut : 1° - BERNARD, qui commanda au Poussin en 1573, et laissa de son mariage avec Anne de Rochefort un fils nommé CLAUDE. Ce dernier épousa, en 1617, Antoinette de Pélissac, qui le rendit père de trois fils : FRANÇOIS, JEAN, et JACQUES. 2° - ANTOINE, seigneur du Bourg, peut-être le même que Du Bourg, qui commandait à l'Isle-Jourdain en 1598 et qui fut chargé de faire exécuter l'édit de Nantes dans le Bas-Languedoc. Il épousa, en 1575, Claude Fonbonne, qui lui donna plusieurs enfants, d'ailleurs inconnus. 3° - FRANÇOIS , père de CHARLES de Barjac, seigneur du Pont. II
- BARJAC-ROCHEGUDE. CHARLES de Barjac, sieur de ROCHEGUDE et de La Baume, s'était déjà signalé par la défense du Poussin et la reprise de Vessaux, lorsqu'il fut mis à la tête des Protestants du Vivarais, en 1575, pendant l'absence du maréchal de Damville et de Saint-Romain. Informé que l'on craignait une entreprise des Catholiques sur Annonay, il se rendit dans cette ville, le 21 janvier 1575, avec 6 à 700 hommes de pied et 200 chevaux, tant catholiques que protestants, qui s'entendaient à merveille, dit dom Vaissette, pour ruiner les églises et massacrer les prêtres. Les Annonéens ne voulurent pas laisser échapper l'occasion de se venger des maux qu'ils avaient eus à souffrir auparavant. Sur leurs instances, et dès le lendemain de son arrivée, Rochegude pilla et brûla Vaucance, Maumeyre, Villeplas, Le Claux, Poulas et plusieurs autres villages dont les habitants s'étaient signalés par leurs cruautés au sac d'Annonay. Après la prise d'Andance et de quelques autres lieux fortifiés, il résolut de réprimer les brigandages du capitaine Erard qui, sous couleur de religion, répandait la terreur dans tout le Bas-Vivarais. C'était un jeune homme du pays de Vernoux "qui, ayant quitté la basoche de Nismes, s'étoit mis à la tête de quatre-vingts hommes de son génie et de sa façon et faisoit des courses dans les villages qu'il chargeoit d'exactions et de contributions." Rochegude parvint à se saisir adroitement de ce misérable qui, se flattant d'échapper cette fois encore, comme il avait déjà échappé deux fois, à la punition de ses crimes, lui offrit une riche rançon. Mais pour toute réponse, il donna l'ordre de le pendre aux créneaux du château de La Mastre, d'où il l'avait délogé; après quoi, il rendit la liberté aux malheureux qu'il y tenait enfermé dans des basses-fosses, pour les rançonner et les torturer de toutes les manières. Sur ces entrefaites, la captivité de La Meausse le rappela à Annonay. Il y conclut, le 19 mars 1575, une trêve avec les Catholiques pour la sûreté des laboureurs et du bétail ; mais à peine cette suspension d'armes était-elle signée, qu'une troupe nombreuse vint le provoquer jusques sous les murs de la ville. Une sortie fut à l'instant ordonnée et l'ennemi vivement repoussé jusqu'à Laprat, où s'engagea une lutte meurtrière. Rochegude "voulant rallier ses troupes, fut frappé malheureusement et par mégarde d'un coup de pistolet" ; transporté à Annonay, il y mourut le 22 mars 1575. Il fut enseveli avec son neveu de Barjac (1) qui expira le même jour d'une blessure reçue au siège d'Andance. (1) Ce neveu ne peut être que le fils de Jean Barjac, qui mourut avant 1691, sans laisser d'héritier; sa femme se nommait Madelaine de Cambis. Les deux partis, nous dit Achille Gamon, le regrettèrent également à cause de ses belles qualités et de son rare mérite. De son mariage avec Marguerite Brueïs, Charles de Barjac laissa un fils, nommé Denys, que nous ne trouvons mentionné nulle part, à moins que ce ne soit lui qui soit cité, sous le simple nom de Barjac, dans les procès verbaux de l'Assemblée de Saumur parmi les députés du Haut-Languedoc. Les Jugements de la Noblesse de cette province, qui ne nous donnent d'ailleurs que des renseignements fort incomplets sur cette famille huguenote, nous apprennent que Denys de Barjac épousa Madelaine d'Audibert de Lussan et qu'il en eut un fils, nommé CÉSAR. D'autres documents nous attestent qu'il fut aussi père de deux filles ; l'une, appelée MARGUERITE, se maria, en 1644, avec Philippe-Guillaume de Laurens, seigneur de Beauregard et baron du S. Empire ; l'autre, qui avait nom ENNEMONDE, fut femme de Charles Bigot, sieur de Montjoux. Charles de Barjac, seigneur de Rochegude, La Baume, Saint-Geniès, etc. épousa, le 18 oct. 1648, Antoinette Hilaire, fille de Jean Hilaire, conseiller en la cour des aides de Montpellier, et d'Antoinette de Pordian-Maureïlhan. Il en eut trois fils. Le plus jeune fut tué sous les drapeaux. L'aîné, arrêté dans la terre de Rochegude à l'époque de la révocation de l'édit de Nantes, fut jeté dans la tour de Constance, d'où il fut transféré à Montpellier et plus tard à Saint-André, près de Salins. Le second, qui se nommait JACQUES, réussit à gagner la Suisse avec son père. Tous leurs biens furent confisqués; mais Ennemonde de Barjac en obtint la restitution, en abjurant la religion réformée. Charles de Barjac mourut à Vevay en 1685. Sa femme, petite fille de l'illustre Calignon, n'eut pas la triste satisfaction de lui fermer les yeux. Après avoir erré longtemps dans les bois sous un costume de paysanne, elle avait fini par être reconnue et avait été enfermée dans un couvent à Nevers. Promesses, menaces, tortures, rien ne put ébranler sa constance. Enfin l'abbesse craignant "qu'elle ne rendît tout le couvent huguenot", supplia l'évêque de la débarrasser de cette hérétique opiniâtre. On la mit dans une litière et on la transporta à Genève, d'où elle alla rejoindre son fils Jacques, le seul enfant qui lui restât. Ce Jacques de Barjac s'est rendu recommandable par le zèle qu'il déploya en toutes circonstances dans l'intérêt des Réfugiés. En 1698, il fut député à Berlin avec Loriol de La Grivelière pour négocier l'établissement dans le Brandebourg des Protestants français qui avaient cherché un asile en Suisse. Dans le seul canton de Berne on n'en comptait pas moins de 6000, et sur ce nombre 2000 étaient privés de tout moyen d'existence. C'étaient pour la plupart des ministres et des gentilshommes sans industrie, ou bien des vieillards, des femmes et des enfants incapables de gagner leur vie par leur travail. La charge était trop lourde, même pour le canton le plus considérable de la Confédération. La Chambre de la direction des réfugiés, qui siégeait à Berne, le sentit, et par un acte, daté du 7 août 1698, elle chargea les deux gentilshommes cités plus haut "de se transporter vers les Cours des princes et états protestants et partout ailleurs où il serait nécessaire, afin de tâcher d'en obtenir les moyens d'établir en des lieux certains les réfugiés qui étaient en ce canton." Cette pièce, rapportée en entier dans l'estimable ouvrage de MM. Erman et Réclam, est signée Hollard, ministre de l'église française de Berne et modérateur de la Chambre de la direction; Couderc, ministre de Meyrueis dans les Cévennes ; Julien, avocat au parlement de Grenoble ; Jean Papon, ancien de Pragelas ; Plante, ci-devant ministre de Clelles en Dauphiné; Duncan, ancien ; Valigné, ancien de Meyrueis ; Roux, de Montpellier ; Mourgues, ancien et secrétaire. Munis de leurs instructions et des lettres de recommandation qui leur furent données par les cantons protestants, au nombre desquels ne figurent cependant ni Genève ni Neuchâtel, les deux députés se rendirent d'abord en Hollande, où se trouvait alors le roi d'Angleterre, qui leur promit sa protection, ainsi que les États-Généraux. Ils passèrent ensuite en Prusse, mais quelque temps après ils se séparèrent. Tandis que son collègue restait à Berlin pour suivre la négociation, Rochegude alla à Cassel, où les Réfugiés avaient déjà formé des établissements florissants. Cette mission eut un succès complet. Plus de 5000 réfugiés acceptèrent le nouvel asile qui leur était offert. Une collecte faite en Angleterre, en Hollande et dans les autres états protestants, par les soins de Maillette de Buy et de Carges, produisit une somme de plus de 76000 risdales qui fut employée, sous la surveillance d'une commission formée de Gustave de Mérian, La Grivelière, Duncan, Drouet, Maillette de Buy, et présidée par Alexandre de Dohna, au soulagement des misères et aux frais d'établissement de ces nouveaux réfugiés. Rochegude, heureux d'avoir si bien réussi, retourna en Suisse. A l'époque des négociations de la paix d'Utrecht, il fut chargé, avec le sieur de Miremont, de se rendre en Hollande pour tâcher d'intéresser les puissances protestantes au sort des Réfugiés. Tous ses efforts échouèrent contre la crainte de prolonger une guerre désastreuse. Rochegude ne se laissa pas décourager. Il se mit à parcourir les principales Cours du Nord pour exciter la commisération des souverains et les engager à intercéder pour tant d'infortunés qui gémissaient dans les cachots ou sur les galères. Ses instances ne furent pas repoussées partout. Charles XII, entre autres, ordonna à son envoyé à la Cour de France de solliciter énergiquement la délivrance de ces victimes du fanatisme ; mais rien ne prouve que Louis XIV ait eu le moindre égard aux représentations du roi de Suède. III
- BARJAC-GASQUES. CHRISTOPHE de Barjac, destiné par sa famille à l'état monastique, avait été reçu comme moine profès dans l'abbaye de Sauve ; mais se sentant peu de vocation pour la vie du cloître, et peut-être aussi, pénétré déjà des idées de la Réforme, il jeta le froc, rentra dans le monde et épousa Isabeau Amalric. Toutefois il ne renonça pas entièrement à la carrière dans laquelle ses parents l'avaient poussé, probablement pour favoriser quelque frère aîné ; car, bien que les Jugements de la Noblesse du Languedoc se taisent à cet égard, nous ne pouvons douter qu'il n'ait eu au moins un frère ; autrement il serait impossible de s'expliquer qui était le colonel de Gasques, que cite Dom Vaissette comme un des lieutenants de Montmorency, en 1585. Il est vrai que l'historien du Languedoc ledit d'origine provençale; mais il faut croire que c'est une erreur, puisque le Dictionnaire de la Noblesse de Provence, ouvrage si complet et si exact, ne fait aucune mention d'une famille de Gasques. Nous trouvons, d'ailleurs, parmi les députés aux synodes de Gap, en 1605, et de Vitré en 1617, un JEAN de Barjac, seigneur de Gasques et ancien de l'église de Saint-Martin, qu'on ne saurait aucunement rattacher, comme on va le voir, à la généalogie de Christophe de Barjac, telle qu'elle nous est donnée dans les Pièces fugitives du marquis d'Aubaïs. Après avoir embrassé la religion protestante, Christophe de Barjac se fit recevoir ministre et fut nommé pasteur au Vigan. En 1574, il fut député à Henri de Condé qui se trouvait alors à Strasbourg, prêt à rentrer en France. En 1582, il fut élu par la province du Languedoc pour son représentant à l'Assemblée politique de Saint-Jeand'Angely. En 1588, il fut envoyé de nouveau, avec Aguillonnet, à celle de La Rochelle. Il fut choisi pour défendre la cause protestante aux conférences de Mantes, en 1595. En 1598, il assista au Synode national de Montpellier, qui le nomma membre de la commission pour la révision de la discipline ecclésiastique. En 1605, il fut député à l'Assemblée de Châtellerault, et en 1607 , au Synode de La Rochelle. Ces missions honorables prouvent suffisamment de quelle estime il jouissait. Les Jugements de la Noblesse du Languedoc ne lui donnent qu'un fils, nommé LÉVI, seigneur de Castelbouc-du-Breuil, qui ne fut pas en moins grande considération auprès des Protestants du Midi. En 1609, il prit part aux travaux du Synode de St.-Maixent, en qualité d'ancien de l'église de Saint-Jean-du-Breuil ; en 1612, il fut député de nouveau à celui de Privas. A cette même époque, outre le Jean de Barjac, seigneur de Gasques, cité plus haut, vivait un autre JEAN de Barjac, seigneur de Villeneuve et ancien de l'église du Vigan, que nous trouvons parmi les députés du Languedoc à l'Assemblée politique de Nismes, en 1615, et au Synode de Vitré en 1617. En l'absence d'autre indication plus précise, nous ne pouvons décider si ce dernier appartenait à la branche de Gasques ou à une autre branche dont il ne serait pas fait mention dans les Jugements de la Noblesse. Une question également difficile à résoudre, c'est celle de savoir lequel de Lévi ou de Jean de Barjac présida l'assemblée tenue à Alais pendant le siège de La Rochelle. Nous pensons cependant avoir des raisons suffisantes pour admettre que ce fut Jean, seigneur de Gasques et ancien de St.-Martin. Car, si le président de cette assemblée n'est désigné dans les actes Mss. (Bibliothèque Royale, fonds Béthune 9544) que sous le nom de Gasques, ces mêmes actes nous apprennent qu'il fut député par le colloque de St.-Germain dans lequel se trouvait l'église de St.-Martin. Il est fort probable aussi que ce Jean est le même personnage que celui dont parle Dom Vaissette, comme servant sous les ordres de Rohan en 1628. Nous croyons devoir entrer dans quelques détails sur l'Assemblée d'Alais, les actes n'en ayant jamais été publiés, à notre connaissance. Elle s'ouvrit le 9 mars 1628. Le bureau était occupé par Gasques, président, Bony, adjoint, Dumas et Montrichard, secrétaires. Dupuy, envoyé de Rohan, exposa les motifs qui avaient engagé le duc à la convoquer. Il s'âgissait d'organiser la milice, de régler la répartition des deniers ecclésiastiques et de pourvoir aux fortifications de Florac. L'assemblée désira que Rohan se présentât en personne, et en attendant son arrivée, elle ordonna à toutes les églises d'envoyer sous quinzaine leur adhésion au serment d'union ; puis elle décréta l'établissement d'une caisse spéciale sur laquelle seraient payées les pensions accordées à tous ceux qui seraient blessés au service de la cause protestante. Sur le rapport de la commission pour le règlement de la milice, l'assemblée ordonna la levée d'un régiment de 3000 hommes, laissant à Rohan le choix des officiers. Le lendemain, 11e jour du mois, il fut arrêté que les bénéfices seraient mis aux enchères. Dans la séance du 12, tenue en présence de Rohan, on nomma le Conseil de la province, qui fut composé, pour la première fois, de deux gentilshommes et d'un député du tiers, mais sous la réserve expresse qu'à l'expiration de leurs fonctions, qui ne devaient durer que quatre mois, ils seraient remplacés par un gentilhomme et deux membres du tiers-état. Le choix de l'assemblée tomba sur les sieurs de Mazaribal et de La Roque, et sur Montgros (1). (1) Parmi les députés qui prirent part aux travaux de cette assemblée, nous distinguons, en outre, pour la noblesse : Saint-Jean, de Crozet, Méjanes, Grénan, Grenier, Valescure, Valette, Sérignac, La Rivière, Des Alries, Des Prats, S. Julhez, Saint-Bonnet, Rousset, Mercier, d'Assas, de Sainte-Croix, de Montault, de Fontanilles ; pour le clergé : Courault, Horté, Reboutier, Guérin, Imbert,Estienne, Aymard, Chavanon, Daulet, Barne, Boussac, de Falquerolles, de La Caste, Guichard, Surville, Soleil, Robert, de La Combe,Berlié, Thubert, Abram de S. Loup, Guillaume, Villars, Lezay, Vignolle, Jean Gilli, La Faye, Blanc, Guisard, Barjon, Deyrolles, Baran, Fontier, Rossel, Des Essars, Courger (Corrigis, selon Aymon), Pauleture (Paul Tur), Guyon ; pour le tiers : Romaride, La Farelle, Soubeyran, Rimbal, Saint Rocque , La Taulle, Claude Damasnoir, Pages, le capitaine Jean Bernard, Du Verdier, Bellay, Féronnière, Brouzet, le bailli Saurin, Villard, Masbernard, Mourgue, Louis de La Carière, Pessière, Tessonnières, La Bessière, Thérond, Badier, Civil, Servier, Jean André, Coudere, Foussières, Bragaze, Gualhard, Pile, Alcais, Dusault, La Bastide, Férier, etc., etc. Le lendemain, on étendit au temporel des ecclésiastiques la résolution prise au sujet des bénéfices, et dans la séance du mardi 14 mars, on décida de les adjuger en bloc sur la mise à prix de 55000 livres offertes par le sieur de Connac. Le 16, des pleins-pouvoirs furent accordés à Rohan pour qu'il pourvût, selon les circonstances, à l'entretien et à la répartition des troupes dans les garnisons. En même temps, afin de prévenir les vexations aux quelles les mesures qu'il jugerait nécessaires, pouvaient exposer les habitants des villes, l'assemblée déclara solennellement que dans le cas où le gouvernement les inquiéterait, la province entière ferait sa cause de la leur. Elle décida, en outre, de prendre à son service un ingénieur habile, nommé Combil. La séance du lendemain fut consacrée à l'adjudication de la ferme des bénéfices, qui fut accordée à Angon au prix de 10800 livres seulement, un grand nombre de bénéfices ayant été retirés des enchères. Enfin, l'assemblée se sépara en décrétant que l'on n'accepterait aucun traité sans la participation du roi d'Angleterre, de Rohan, de La Rochelle et de toutes les églises, et en ordonnant aux pasteurs « de faire lecture à leurs églises et exposition du présent article, et obliger tous les particuliers de leurs troupeaux de prester le même serment, et poursuivre les refusans selon la discipline par toutes censures ecclésiastiques. " C'était, il faut l'avouer, introduire une singulière confusion entre le temporel et le spirituel. Lévi de Barjac avait épousé, en 1395, Catherine de Capluc. Il en eut quatre fils : 1 ° ANNIBAL , marié, en 1629, avec Diane Caladon, qui le rendit père d'ANNIBAL, seigneur de Cadenous ; ce dernier s'unit à Mone Dortes ; 2° LÉVI, qui épousa , en 1632, Jeanne de Tauriac et en eut LÉVI, seigneur de Castelbouc-du-Breuil, lequel prit pour femme Marguerite de Rosel ; 3° DENIS ; 4° JEAN, seigneur de Castelbouc et de Monteson , marié, en 1649, à Jeanne de Gabriac. Cette famille professait encore le protestantisme à la révocation de l'édit de Nantes. Benoît mentionne un de Gasques parmi les persécutés pour cause de religion. Pour compléter nos renseignements sur la famille de Barjac, il ne nous reste plus à parler que de FÉLIX de Barjac, sénéchal de Valentinois, qui ne nous est connu d'ailleurs que par quelques détails contenus dans Regnier de La Planche et dans Chorier. L'historien du Dauphiné raconte que par suite de la connivence de l'évêque, Jean de Montluc, et du sénéchal, l'audace des Réformés s'accrut à tel point, qu'en 1560, ils osèrent, au nombre de plus de cinq mille, célébrer publiquement la Cène le jour de Pâques dans l'église des Cordeliers de Valence. Rien ne nous indique à laquelle des trois branches de Barjac appartenait GABRIEL de Barjac , l'auteur d'un livre intitulé : Introductio in artem jesuiticam, in eorum gratiam qui hujus artis mysteriis initiati aut initiandi sunt, Genev.,1599, in-8°. extrait du Dictionnaire des Familles Françaises, anciennes ou notables à la fin du XIXe siècles, T2, 1904. par Gustave Chaix d'Est-Ange (1863-1923) BARJAC (de). Armes : écartelé aux 1. et 4 d'azur à une chèvre
(aliàs à un mouton) rampante d'or; aux 2 et 3 partis de gueules à un lévrier
rampant d'argent, contourné, et d'azur au dauphin d'or, au chef cousu de
gueules chargé de trois étoiles d'or.
La famille de Barjac appartient à la noblesse du Languedoc. Elle paraît avoir eu pour berceau la paroisse de Barjac située à six lieues au nord d'Uzès et y est demeurée possessionnée jusqu'à nos jours. Elle a pour premier auteur connu Raymond de Barjac, Sgr de Rochegude, mentionné dans un titre du 28 avril 1199. Pierre de Barjac, chevalier, fut un troubadour renommé au XIIIe siècle. La souche s'est partagée au moyen âge en un certain nombre de branches dont on ne connaît pas le point de jonction et dont quatre subsistaient lors de la grande recherche des faux nobles commencée en 1666.
La branche des seigneurs de la Baume portait : d'azur au bélier effaré d'or, accolé de même ; elle recueillit au XVIIe siècle la seigneurie de Rochegude par héritage d'un membre de la branche précédente, fut maintenue dans sa noblesse le 19 septembre '1668 par jugement de M. de Bezons après avoir prouvé sa filiation depuis Louis de Barjac qui épousa Claude de la Baume et dont le fils Barthélemy se maria le 31 janvier 1536, se réfugia en Suisse lors de la révocation de l'édit de Nantes et paraît s'y être éteinte dans la première moitié du XVIIIe siècle. La branche des seigneurs du Bousquet et de Vals en Vivarais portait les-mêmes armoiries que celle des seigneurs de Rochegude, fut maintenue noble le 26 mars 1670 par jugement de M. de Bezons et s'éteignit, semble-t-il, peu de temps après. Barjac-Pierregourde - La seule branche qui se soit perpétuée jusqu'à nos jours remonte par filiation à Gilbert de Barjac qui se présenta au ban et à l'arrière-ban le 13 août 1513 et qui épousa d'abord Catherine du Rochain de Ruissas, puis le 8 janvier 1509 Isabeau de la Blache. La descendance de son fils du premier lit, Bernard, s'éteignit avec Jean-Annet de Barjac, connu sous le titre de marquis de Pierregourde, mestre de camp d'infanterie en 1642, qui fut maintenu dans sa noblesse le 4 janvier 1669 par jugement de M. de Bezons et qui ne laissa de son mariage en 1620 avec Marguerite d'Urre qu'une fille mariée au comte de Maugiron. François de Barjac, Sgr dudit lieu, né de la seconde union, épousa le 20 mai 1547 Blanche du Crouzet ; il en eut plusieurs fils dont trois, Bernard, marié le 31 octobre 1578 à Anne de Rochefort, Antoine, Sgr du Bourg, marié en 1575 à Claude de Fontbonne, et François, furent les auteurs de trois rameaux. Les représentants de ces trois rameaux furent maintenus nobles le 4 janvier 1669 par jugement de M. de Bezons. Le troisième s'éteignit peu de temps après ; mais les deux premiers se sont perpétués jusqu'à nos jours. Claude de Barjac, chef du rameau aîné, Sgr de Barjac, chevalier de Saint-Louis, ancien capitaine de cavalerie, prit part en 1789 aux assemblées de la noblesse du Haut-Vivarais ; son fils unique, Claude, marié en 1802 à sa cousine Lucie de Barjac, fut père de Jules de Barjac qui a laissé une nombreuse postérité de son mariage en 1831 avec Mlle de Barrin. Randon de Barjac, chef du rameau cadet, connu sous le titre de comte, fut colonel de cavalerie et maitre d'hôtel du roi Louis XVI ; il laissa deux fils dont l'aîné alla faire souche à la Nouvelle-Orléans et dont le cadet, Randon, comte de Barjac, continua en France la descendance de ce rameau. Claude-Joseph de Barjac, né au diocèse de Valence en 1770, avait fait en 1787 ses preuves de noblesse devant Chérin pour être promu au grade de sous-lieutenant. La famille de Barjac a fourni de nombreux officiers. En savoir plus sur Protestantisme à Nîmes > Début de la réforme à Nîmes en 1532 > Liste des Pasteurs de l'église Réformée à Nîmes de 1559 à 1792 > La rue de la Madeleine, berceau du Protestantisme à Nîmes > Description de la rue de la Madeleine > La vie de Jean Cavalier, 1681-1740 > Situation des oeuvres de l'église réformée nîmoise en 1911 > Contact Webmaster |