Topographie du Département du Gard.
Eugène Germer-Durand, 1868
NÎMES
Avertissement : Les extraits donnés dans VOTRE VILLAGE indiquent la situation administrative et l'orthographe de l'année 1868. Ils ne sont pas forcément identiques à ceux de notre époque.

Nîmes, chef-lieu du département.
- Non, Date, (Source)
 
- NMY, (Boudard, Numismatique ibérienne,1856.)
- NEMAY, NAMAΣAT, (De La Saussaye, Numismatique de la Gaule Narbonnaise, 1842)
- COLonia NEMausus (Médailles impériales colonies.)
- NAMAYΣIKABO (inscription celtique du Nymphée de Nîmes)
- NAMAYCATIC, (inscription celtique de Vaison, au musée d'Avignon)
- RES-PVBLICA NEMAVSESIVM, (inscription monument au Nymphée de Nîmes)
- NEMAVSENSES, (inscription de Nîmes passim)
- Nemausum, (Pline Histoire Nat. III, 4)
- NEMAYCOC, (inscription, Ménard, tome VII, 168)
- Némausus, (Pomp, Mela, II, 5)
- Nemausum, (Itin. Ant. Itin. a Gad. Rom. Itin. Hier.)
- Nemausus, (Ausone, Ordo nobiliumUrbium)
- Nemausus Urb,(Grégoire de Tour.)
- Nemausensis ecclesia, 589, (Dom Bouquet, Excerpt. e concil.)
- Nemis seu Nemauso, (Dom Bouquet, Divis. province de Narbonne dum Gothis parebat.)
- Nemausa Civitas, 814,.(Dom Bouquet, Histoire de France, diplom. de Louis le Débonnaire)
- Nemauciacus, (Theodulfi Aurelianrnsis episcopi)
- Nemausus Civitas, 876, (Menard I, preuves page 10, colonne 1)
- Nemosus, 950, (Histoire de Languedoc II, preuves colonne 10)
- Nemausus, Gothiœ urbs, 1084, (Histoire de Languedoc II, preuves colonne 319)
- Nimis, 1090, (Layette du Trésor des chartes I, page 32)
- Civitas Nemausus, 1114, (Ménard I, preuves page 12, colonne 1)
- Nemausensis moneta, 1149, (Layette du Trésor des chartes tome I, page 64)
- Nemse, 1168, (Histoire de Languedoc II, preuves colonne 607)
- Nimes, 1357, (Ménard II, Preuves page 187, colonne 2)
- Nemce, Nimez, 1357, (Ménard II, Preuves page 187, colonne 2)
- Nymes, 1386, (Ménard III, preuves page 89, colonne 1)
- Nysmes, 1426, (Ménard III, preuves page 222, colonne 1)
- Nemse, 1428 (Ménard III, preuves page 228. colonne 1).
- Ecclesia Nemensis, 1511 (premier Missel imprimé de Nîmes, Ménard, IV, note 1, page 5).
- Nymes, 1568, (premier Missel imprimé de Nîmes, Ménard, IV, note 1, preuves page 4)
 
L'évêché de Nîmes, quatrième suffragant de l'archevêché de Narbonne, supprimé en 1791, devint à l'époque de son rétablissement, en 1821, l'un des suffragants de l'archevêché d'Avignon.
 
De 798 (époque de l'adjonction de l'évêché d'Arisitum) jusqu'en 1694 (création de l'évêché d'Alais), le diocèse de Nîmes se composait des onze archiprêtrés suivants :
 
Aimargues, Mais, Anduze, Meyrueis. Mimes, Quissac, Saint-Hippolyte, la Salle, Sommières, Sumène et le Vigan ou Arisitum, et il embrassait les vigueries d'Aiguesmortes, Mais, Anduze, Beaucaire (en partie), Nîmes, Sommières et le Vigan.
 
- Une bulle du 17 mai 1694 en détacha les archiprêtrés d'Alais, Anduze, Meyrueis, Saint-Hippolyte, la Salle, Sumène et le Vigan, pour en former le diocèse d'Alais, et ne lui laissa que quatre archiprêtrés :
 
Aimargues, Nîmes, Quissac et Sommières.
 
- En 1791, Nîmes devint le siège d'un évêché constitutionnel, qui eut les mêmes limites que le département du Gard.
- Par le concordat de 1802. l'évêché de Nîmes fut supprimé et incorporé au diocèse d'Avignon, jusqu'en 1821, époque à laquelle il fut rétabli.
 
La population de Nîmes se composait, en 1384, de 400 feux; en 1722, de 4725 feux et de 18141 habitants; en 1734, de 5844 feux et de 20225 habitants; et en 1789, de 9212 feux.
 
- On y comptait 1738 maisons en 1722; 1967 maisons en 1726.
 
En 892, le comté de Nîmes appartenait aux comtes de Toulouse, dans la maison desquels il devint héréditaire.
 
- La vicomté de Nîmes passa en 956 aux Trencavel; en 1226; elle fut réunie au domaine royal.
 
- La plus ancienne charte qui parle de l'organisation du consulat de Nîmes est de 1144.
 
Nîmes était le siège de la sénéchaussée de Beaucaire et de Nîmes, qui se composait des vigueries suivantes :
 
Aiguesmortes (vicaria Aquarum-Mortuarum),
Alais (vicaria et villa Alesti);
Anduze (vicaria et villa Andusie),
Bagnols (vicaria ressorti BaIneolarum);
Beaucaire (vicaria et villa Bellicadri);
Lunel (vicaria et villa Lunelli),
Nîmes (vicaria et civitas Nemausi),
Roquemaure (vicaria et villa Ruppis-Maurœ),
Saint-André-de-Villeneuve-lez-Avignon (vicaria Sancti-Andree),
Saint-Saturnin-du-Port, aujourd'hui le Pont-Saint-Esprit (vicaria Sancti-Saturnini-de-Portu),
Sommière (vicaria et villa Sumidrii);
Uzès (vicaria et villa Ucecie);
le Vigan et Meyrueis (vicaria et loci Vicani et Mayrosii).
 
Il faut y ajouter :
 
1 - Montpellier (Mons-Pessulanus, baronia et rectoria ejus)
2 - le bailliage de Gévaudan (bajulia Marologii et bailliagium Gaballitani)
3 - le bailliage du Velay (bailliagium Vellaviœ)
4 - enfin le bailliage du Vivarais (bailliagium Vivariense).
 
Nimes fut encore le siège d'un présidial, créé en mars 1551-1552, dont la juridiction s'étendait sur toute la circonscription de la sénéchaussée.
 
- Il y avait de plus une cour royale ordinaire, dont le ressort n'allait pas au delà des limites de la viguerie de Nîmes, et enfin un tribunal particulier connu sous le nom de Conventions royaux, créé en 1272, avec sceau royal et authentique, comme celui du Petit Sceau de Montpellier.
 
En 1790, lors de l'organisation du département du Gard, Nîmes devint le chef-lieu d'un district qui comprenait les cantons :
 
Aiguesmortes, Aimargues, Marguerittes, Nîmes, Saint-Gilles et Vauvert.
 
- Le canton de Nîmes était composé des communes de Bouillargues, Garons, Milhau et Nîmes.
 
Les armoiries de Nîmes étaient, au moyen âge :
 
 
 
« un simple champ de gueules. »
 
En 1516, François Ier accorda aux consuls les armoiries suivantes :
 
 
 
« de gueules, à un taureau d'or passant à dextre. »
 
- En 1535 ,les consuls obtinrent de François Ier de prendre pour blason de la communauté les insignes de la médaille de la colonie romaine. Voici comment elles sont données par l'armorial de 1694 :
 
 
"de gueules, à un palmier de sinople, au tronc duquel est attaché, avec une chaîne d'or, un crocodile passant, aussi de sinople, et une couronne d'or liée d'un ruban de même, posée au premier canton du chef de l'écu."
 
- Gastelier de La Tour les blasonne ainsi :
« de gueules, au palmier de sinople, au crocodile enchaîné et contourné, d'azur, la chaîne d'or en bande, une couronne de laurier, aussi de sinople, attachée à dextre du palmier, avec ces mots, d'or, en abrégé:
COL NEM. »

Ref du texte ci-dessus :  Dictionnaire Topographique du Département du Gard par Eugène Germer-Durand,1868. Pages 150 à 151.
Précision aux adeptes de la science Héraldique : Le texte du blasonnement de Nîmes de Gastelier de La Tour donné dans cette page web est vérifié et fidèle à celui donné par G. D en 1868.  
 
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Les Armoiries de la ville de Nîmes
par J. Igolin, membre de l’Académie de Nîmes, 1938
 
Médaille de la ville de Nîmes - Graveur R. B. Baron - Collection Gérard Taillefer
Descriptif des 2 faces  :
Première face - La Maison Carrée qui fut la première Maison Consulaire de Nîmes au XIIe siècle.
Deuxième face  - en haut, médaille des consuls de Nîmes - en bas premier blason datant du moyen âge "un simple champ de gueules" (rouge).  - à gauche blason octroyé par François Ier en 1516 "de gueules, à un taureau d'or passant à dextre"
- à droite, blason octroyé par François Ier en 1535 "de gueules, au palmier de sinople, au crocodile enchaîné et contourné, d'azur, la chaîne d'or en bande, une couronne de laurier, aussi de sinople, attachée à dextre du palmier, avec ces mots, d'or, en abrégé : COL NEM.
 
Les armoiries de Nîmes actuelles, reproduisent le revers de la médaille antique l'As de Nîmes.
Poldo Albenas reconnaît sous la figure du crocodile, le symbole de l'Égypte enchaînée aux palmes (devenues palmier dans les armoiries) et à la couronne de laurier d'Auguste.
COL NEM étant les mots abrégés de Colonia Nemausensis.

Dom Vaissette et Ménard, dans les planches jointes à leurs histoires, a écrit M. de la Farelle, dans ses « Études historiques sur le Consulat et les Institutions municipales de Nîmes », nous offrent un cachet scellant un acte de 1226, qui était propre à la Communauté de Nîmes. On y voyait empreinte la figure de ses quatre consuls avec ces mots :
 
Sceau de la cité en 1226
 
« SIGILLVM . CONSVLVM . CIVITATIS . NEMAVSI » ; « SCEAU des CONSULS de la VILLE de NIMES » ; ces quatre figures sont debout, elles portent une tunique étroite et serrée par une ceinture au milieu du corps ; ce vêtement ne descend qu'à mi-jambe dansz les deux figures du milieu, et jusqu'à la cheville dans les deux autres. Les deux premières portent par dessus cette tunique une espèce de manteau ou de chape très courte qui leur couvre l'épaule droite, s'attache au-dessus de la poitrine et reste ouverte par devant, les deux dernières, celles à la longue tunique, n'ont point de petit manteau, mais bien une sorte de scapulaire ou large bande d'étoffe qui pend par devant et par derrière, mais plus courte que le premier vêtement.
 
Tel était donc le sceau de Nîmes au XIIIe siècle.
 
Sceau des Consuls des Arènes
 
Le 23 février 1273, Raymond Marc permit aux consuls des Arènes d'avoir un sceau particulier avec cette légende: « Sigillum consulorum nobilium castri Harenarum. »
 
Par lettres patentes, datées de Lyon, avril 1516, le roi François Ier permit à la ville de Nîmes de placer dans le Champ de Gueules de ses Armoiries, un « Taureau d'Or passant ».
 
En 1517, on trouva à Nîmes, la Médaille que la colonie avait autrefois fait frapper en l'honneur d'Auguste et d'Agrippa, portant à l'avers la double effigie d'Auguste et d'Agrippa, et, au revers, un crocodile attaché à une palme, d'où pendent des bandelettes et une couronne de chêne.
 
Le 5 juin 1517, c'est-à-dire peu après la découverte de la médaille précitée, le conseil de ville fut consulté pour savoir s'il n'y aurait pas lieu de remplacer dans les Armoiries de Nîmes, le Taureau d'Or par le revers de la médaille de la colonie. Le conseil décida de ne pas changer les Armoiries de la ville, mais d'y ajouter, toutefois, une Fleur de Lys, ce qui n'eut aucune suite.
 
Le roi François Ier devant honorer Nîmes d'une visite, le conseil de ville décida de lui offrir un Plan en relief, en argent, des arènes, « un colisée ou théâtre d'argent, en tout semblable à celui de Nîmes, appelé les Arènes, avec autant d'arcs, en bas, en haut et entour, autant de colonnes de semblable artifice et toutes architectures qu'il y a aux Arènes, depuis les fondements jusqu'au plus haut, tant dedans que dehors de tout ce qui est dessus terre sans rien omettre du dit édifice etc., etc... portant en outre le revers de la médaille de la colonie romaine », dit le texte du marché passé pour la construction de pareil objet, pour lequel la ville devait donner trente marcs d'argent fin et plus, s'il en était besoin, et donner 5oo livres tournois pour l'exécution du travail.
 
L'objet terminé fut présenté aux consuls et le 24 février 1534, le conseil députa le premier consul, Antoine Arlier, docteur en droit, pour aller offrir au roi, au nom de la ville de Nîmes, le Plan de l'amphithéâtre, en relief et en argent.
 
Le roi reçut avec de grands témoignages de satisfaction le présent de la ville de Nîmes, s'intéressa vivement aux explications qui lui furent données sur la signification du revers de la médaille de la colonie romaine, gravé sur le présent offert.
 
A la suite de cette visite et de ce don, en juin 1535, le roi concéda de nouvelles Armoiries à la ville de Nîmes, par lettres patentes datées de Coucy, dans lesquelles il disait
 
« ... avons octroyé et octroyons, voulons et nous plaît que soit demis et rejeté le thoreau d'or par nous autrefois à eulx concédé en leur ancien champ de gueules, soient dorénavant et à perpétuité ledit coleuvre, à palme enchaîné, et le chapelet de laurier en icelle pensile, et davantage, escrit en lettres antiques majuscules ces deux mots COL. NEM., ladite palme entre lesdits deux mots et pardessus, et le tout ainsi qu'il est contenu en la figure ci-empreinte, laquelle est purement pourtraite et tirée des antiques médailles ledit coleuvre, palme et chapelet, de sinople, comme plus approchant du naturel d'iceulx, la chaîne et lettres d'or, le tout sur l'ancien champ de gueules... »
 
Disons qu'à cette époque on croyait que les mots COL. NEM. signifiaient :
- le Coleuvre de Nîmes, alors qu'ils signifiaient :
- Colonie de Nîmes. « Colonia Nemausensis - au lieu de - Columer Nemausensis ».
 
Ce texte sous les yeux, nous dirons qu'on commet une erreur quand on représente les Armoiries de Nîmes avec un palmier, alors qu'il faut y voir une palme.
 
La palme de nos Armoiries symbolise la victoire d'Actium, remportée par César Octave (puis l'empereur Auguste) sur Antoine, et, le crocodile, l'Egypte vaincue, attachée à une palme.
 
J. Igolen, 1938
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