INONDATIONS DE NÎMES
le 3 octobre 1988
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Rue de la Madeleine

Analyse des conditions des
inondations de Nîmes du 3 octobre 1988

 
La position de l’agglomération nîmoise au confluant des cadereaux (ruisseaux d’écoulement pluvieux des bassins versants), malencontreusement réduits à des portions incongrues par une urbanisation irresponsable, seront le facteur essentiel d’une tragédie dont la mature n’est pas la seule responsable.
Depuis la nuit des temps les responsables de l’urbanisme de la région nîmoise savent que Nîmes est soumise régulièrement (1) à des périodes de précipitations intenses, ces dernières liées à l’épisode cévenol, surviennent le plus souvent en automne.
(1) un proverbe connu de tous nous le rappelle : Qué Nimé périra pa qué per lis aigua. (Que Nîmes périra par les eaux).
 
Dans la période des 3 ou 4 jours précédant la catastrophe du 3 octobre 1988, des précipitations conséquentes, plus de 50mm, ont saturé la terre en eau.
Ce lundi noir, avec un sol ne pouvant plus assurer sa fonction d’éponge, les trombes d’eau qui s’abattent sur Nîmes vont être collectées immédiatement par les cadereaux. Ces derniers, remplacés en zone urbaine par de ridicules tuyaux enfouis, n’assureront plus les fonctions des anciens cadereaux à ciel ouvert, tout cela aggravé par des entrées de collecteurs bouchées par toutes sortes d’objets arrachés aux garrigues. Les eaux vont se répandre dans les rues, boulevards et avenues en les transformant en torrents avec toutes les conséquences que l’on sait.
Pour se faire une idée de la quantité d’eau qui passera dans le centre-ville, voici quelques données réalisées par des organismes officiels (1) : de 4 heures du matin à 12h, c’est de 250 000 à 350 000 m3 par km2 d’eau qui vont s’abattre sur Nîmes et ses bassins versants, avec une pointe en 1h de 70 000 m3…
La quantité globale tombée sur ce territoire sera d’environ 20 000 000 m3. En millimètres, précipitations du 3 octobre : Courbessac 263 ; Kennedy 310,5 ; les Charmilles 182 ; CNARBRL 220 ; Puech du Teil 295 ; Ponge 420.
(1) Sources : météorologie nationale, DDE, CNBRL.

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URBANISATION = INONDATIONS ?



Voici quelques exemples flagrants d’urbanisation irresponsable.
 - Le cadereau ouvert de la route d’Uzès a été progressivement bouché et remplacé par une canalisation sous dimensionnée de façon ridicule. Ce busage malheureux, aggravé par l’infrastructure du chemin de fer, véritable barrage, avec les 2 terminaux des lignes Beaucaire et Alès construits en 1840 et remplacés par la suite par la gare de marchandises, ont contribué à envoyer l'essentiel des eaux pluviales, provenant de Font-Calvas et route d'Uzès, dans le quartier Richelieu. Lire extraits de Pieyre de 1843 à1868
 - Le cadereau de la route d’Alès a été lui aussi progressivement bouché et busé(120 ans plus tard !)  de la même façon que celui d’Uzès avec les mêmes conséquences.
- L’ingénieur Paulin Talabot (1) qui connaissait parfaitement les problèmes hydrauliques a imaginé le viaduc de chemin de fer avec, au niveau de Nîmes, une suite d’arceaux laissant la libre circulation des personnes, des véhicules et bien sûr des eaux pluviales. Au fil des ans, nos responsables successifs se sont empressés de les céder en laissant fermer ces arceaux, ignorant l’étude première de M. Talabot.
(1) C'était un ingénieur du canal de Suez, le seul capable à l'époque de mesurer avec précision la dénivellation entre les deux mers reliées par ce canal, et donc la nécessité d'écluses.
- Lors de la construction de l’autoroute, ses concepteurs ont sous-estimé les volumes d’eaux pluviales liées au phénomène cévenol. Aggravant cette réalisation à minima, en 1988, les quelques conduits sous l'autoroute réservés à cet effet ont été bouchés par une multitude d’objets et des dizaines de voitures. Résultat l’autoroute devenue une véritable digue a provoqué la montée des eaux et noyé les bâtiments et usines situés en amont.
- Autre problème à l'entrée de Nîmes, route d'Avignon juste après le terrain de Courbessac, un mur de près d'un mètre de hauteur séparant les deux voies de circulation sera un véritable barrage pour les eaux pluviales. Résultat, un mètre d'eau sur la route au lieu de quelques centimètres.
- Que dire aussi de ces nombreuses constructions sur la garrigue, réalisées avec permis de construire sans que nos décideurs et administratifs ne se posent la question sur l’effet retardateur qu’avait la garrigue dans son état naturel. Les bassins de rétention réalisés tardivement après 88 aux frais de la collectivité auraient dû être construits immédiatement avec prise en charge financière par les promoteurs au prorata de la surface bâtie. Cela aurait permis de conserver cet indispensable effet retardateur.
- Autre question à poser, un terrain de golf absorbe-t-il autant d’eau à l’hectare que la garrigue ?

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Témoignage

Lundi 3 octobre 1988, il est 6h30 du matin, il a plu toute la nuit, mais cela ne m’inquiète pas, je me prépare pour me rendre à mon travail chemin du Mas de Cheylon. Je sors de mon immeuble, de l’eau coule abondamment dans la rue du Cirque Romain, mais sans plus. Ma voiture est garée rue de l’aqueduc, nom prémonitoire, car 3 heures plus tard toutes les voitures garées dans cette rue, vont être emportées par les flots et s'accumuler les unes sur les autres dans les rues adjacentes.


Angle de la rue Charles Martel et de la rue Pépin le Bref

Au volant de ma petite Renault 5, après avoir descendu la rue du Cirque Romain, j’emprunte la rue de la République, les voitures roulent lentement, et pour cause, plusieurs centimètres d’eau couvrent la chaussée. Arrivé au rond-point de l’avenue Jean-Jaurès j’ai une surprise, un bus est en travers, il a été abandonné par ses passagers et son chauffeur. Je commence à réaliser l’importance des précipitations qui sont en train de nous tomber sur la tête. Arrivé au croisement de la route de Saint-Césaire et de la route de Montpellier, la voiture qui me précède s’arrête elle a le moteur noyé, un véritable torrent débouche des rues adjacentes côté collines, je la contourne, fort heureusement ce véhicule en difficulté me protège des flots, le malheur des uns… plus loin après le pont de chemin de fer, une voiture voit sa roue avant s’enfoncer dans une bouche d’égout, la trappe non verrouillée avait été emportée par la pression d’eau pluviale. 

Arrivé sur mon lieu de travail, je retrouve mes collègues perchés sur les machines, il y avait près de 10 cm d’eau… ils attendaient que cela se termine... à cet instant nul n’aurait pensé que le niveau de l’eau allait monter jusqu’à près de 1,50 m ! Responsable technique, je m’empresse de prendre des mesures pour protéger le matériel électronique, nous le plaçons sur des marches d’escalier, nous y rajoutons les caisses à outils qui contiennent des appareils de mesure. Le patron averti de ce qui se passe déboule dans l’usine, agité, il nous submerge d’ordres « prioritaires » qui ne font qu’ajouter à la panique et à la désorganisation. Désorientés avec toutes ces taches qui venaient d’en haut, nous avons perdu définitivement la maitrise de la sauvegarde de l’essentiel. Exemple : un directeur interroge le responsable pour savoir si les ordinateurs du suivi qualité de production avaient été sauvegardés alors que le local était déjà noyé sous près de 1,50 m d’eau… le personnel démobilisé de son poste par ordre du patron, avait été occupé à colmater les fuites d’une cloison bardage qui laissait rentrer l’eau dans l’usine, mesure dérisoire, car l’usine entourée par les flots sera noyée, les grandes ouvertures réservées aux camions de production laissaient, de l’autre côté, un libre accès à la montée des eaux. Toujours sur ordre, les électriciens seront mobilisés pour démonter les moteurs situés au bas des machines, aucun ne sera sauvé, ils seront moyés avant que le dernier boulon ne soit dévissé. Autre ordre dérisoire, un cadre technique sera sommé d’aller pomper l’eau qui remplissait les sous-sols du service administratif, ils abritaient le système de sauvegarde informatique. Mission impossible, car les moyens mobiles dont il disposait n’auraient pu pomper qu’une infime partie des eaux qui envahissaient le sous-sol, et de plus, où la rejeter ?

Tout au long de la journée des nouvelles alarmantes nous parviennent, une radio libre captée à partir d’un transistor annonce des scènes catastrophiques dans la ville, un car d’écolier aurait été emporté, des personnes ont été aspirées par des égouts. Les jours suivants ces annonces vont empirer, des dizaines de morts dans les voitures plongées dans le canal de la fontaine, des cadavres qui s’empilent à la morgue… "grâce" à cette radiotrottoir devenue radiocaniveau, c’est le début de la RUMEUR de Nîmes. En fait, ce 3 octobre, il n’y a eu que 9 morts avérés, c’est à la fois beaucoup, mais peu pour celui qui a vécu cette catastrophe. Certaines personnes refusent d’intégrer cette réalité et soutiennent encore qu’on nous a caché la vérité « comme à la télé, on ne nous dit pas tout », j’en ai eu la preuve en 2008 lors du vingtième anniversaire des inondations, un commerçant nîmois commentant cet événement, ne voulait pas en démordre. Ce type de rumeur mêmes infondée a la vie dure, il en reste toujours quelque chose !  

Repliés dans les bureaux de l’usine au premier étage, nous assistons à un incroyable spectacle, des bassines vides de plusieurs centaines de litres de capacité empruntent un couloir en flottant et défoncent la porte d’entrée de l’usine. Plus tard nous constaterons que des centaines de palettes de portions individuelles de confitures seront dispersées dans la nature, ces petits pots resteront accrochés aux branches d’une vigne située entre l’autoroute et l’usine. Quelques jours plus tard des ouvriers saisonniers du Mas voisin vont récolter ces fruits pour les ramener chez eux en Espagne. Une machine à emballer les bocaux d’asperges avait été préparée le matin, des rouleaux de film plastique blanc opaque posés sur des dérouleurs  seront emportés par les flots, l’extrémité accrochée à la machine ils se dérouleront sur plusieurs centaines de mètres, voire plusieurs kilomètres. La crue ayant dépassé le niveau de l’autoroute ces derniers se dérouleront bien au de là. C’est avec étonnement que quelques jours plus tard aux actualités, dans une séquence prise en hélicoptère, j’aperçois deux bandes blanches qui traversent l’autoroute au niveau de l’usine, c’était les fameux films rétractables de 50cm de large destinés à fardeler les bocaux d’asperges en barquettes de six.      

En début d’après-midi, la décrue bien amorcée libère tout le personnel de l’usine du piège dans lequel les eaux l’avaient enfermé. Les communications étant coupées, nous avions tous hâte de rejoindre nos proches et nos maisons. Pour ma part, je n’avais qu’une obsession retrouver ma fille dans cette ville sinistrée, j’en étais malade, la rumeur propagée par cette radio libre nous laissait tout supposer. La route couverte de boue, je prends tout de même ma voiture pour m’approcher de la ville, en chemin des scènes de catastrophes se déroulent sous mes yeux, voitures en travers, dans les fossés, détritus en tout genre, vitrines éventrées, et de la boue partout. Je décide par précaution de garer ma voiture sur les hauteurs, ce sera sur la colline située au-dessus du stade Marcel Rouvière. Ma voiture bien garée, je chausse des bottes empruntées à l’usine et me voilà parti tremblant et incertain de ce que j’allais découvrir. Arrivé à l’entrée de la rue de la République, au rond-point du Jean-Jaurès, un cordon de CRS empêche les gens de pénétrer dans la ville. Je présente mes papiers, pour leur prouver que je réside en ville, ils me laissent passer. Ma fille habitant rue Colbert, chez sa maman, de l’autre côté de Nîmes, il m’a fallu traverser tout l’écusson, ou plutôt je le suppose, car en état de transe je n’ai eu aucun souvenir de ce moment de ma vie. Arrivée au pied de son immeuble j’ai le grand plaisir la voir à sa fenêtre, elle assistait au spectacle incroyable qui se déroulait sous ses yeux. Fébrile elle me raconte les événements qu’elle vient de vivre, son départ sous la pluie pour le collège Feuchères, son attente interminable avec d’autres élèves du quartier dans une salle d’étude, les cars scolaires n’étant pas arrivé à destination. L’arrivée d’un adulte proche, envoyé par sa mère qui ne sachant pas ce qui lui était arrivé voulait la récupérer, son retour à la maison au moment le plus fort de la crue avec de l’eau jusqu’à la poitrine. Et bien sûr, ce spectacle vu de la fenêtre de sa chambre au deuxième étage, cette rue, sa rue transformée en torrent, avec des voitures qui descendaient la rue Colbert en flottant, une vieille personne se coinçant la jambe dans une bouche d’égout découverte par la pression de l’eau. Il faudra l’assistance musclée de plusieurs passants pour l’aider à s’en extraire ….  

C’est avec soulagement que je me décide à rentrer chez moi, je m’attendais au pire, il n’en a rien été. Mon appartement situé au rez-de-chaussée, mais en deuxième ligne avait été complètement épargné par les inondations, il était comme je l’avais quitté au petit matin. Je prends mon appareil photo reflex argentique et je commence un tour du quartier et ensuite un tour de ville pour finir la pellicule. Les 17 photos prises à cette occasion figurent en totalité dans cet article. À mon retour à la maison, pas d’électricité, pas de téléphone et pas d’eau potable, le congélateur et le frigo sont hors service. Ma cuisine tout électrique ne me permet pas de cuire ni de réchauffer le moindre plat, heureusement en fouillant mes placards je retrouve mon matériel de camping, réchaud et éclairage au gaz. Il était temps, l’obscurité commençait à gagner. Épuisé je me couche comme les poules et m’endort comme un bienheureux… à l’aube je me fais chauffer mon eau pour le café, en prévision je remplis un thermos. À la recherche de quelques aliments, je découvre dans mes réserves un paquet de madeleines, ce sera l’essentiel de la nourriture solide que j’avalerais au cours des 2 prochains jours, et je retourne à pied récupérer ma voiture pour prendre la direction de l’usine.

Je n’ai pas développé ma visite de Nîmes ville sinistrée, je pense que les photos parlent d’elles-mêmes, quant aux commentaires ils sont, à mon avis, superflus, car tout a été dit. Je continue donc mon vécu personnel. Arrivés à l’usine, il y a très peu de présents, nous nous comptons sur les doigts d’une main (plus de 300 personnes la veille). Sans éclairage les locaux sont sombres. Couverts de boue et garnis d’emballages accrochés aux superstructures, les machines forment avec la pénombre un décor d’apocalypse, s’en est impressionnant. Je n’efforce d’accéder à mon lieu de travail en me déplaçant à travers la montagne d’objets qui encombre les passages. Arrivé sur place c’est le choc, je me pose cette question, y a-t-il quelque chose de récupérable ? 

À moitié convaincu des possibilités d’un redémarrage probable de l’usine, je m’efforce de faire le bilan de la tâche qui nous attendait. En concertation avec les cadres et la direction, nous décidons en premier de débarrasser et nettoyer. Au fur et à mesure de l’arrivée du personnel, il sera employé à ce travail. Dans mon service, je m’efforce de limiter les dégâts en rinçant l’intérieur des armoires électriques, pour éviter que la boue ne sèche, les principaux composants seront changés ultérieurement dans les superstructures assainies. Un vaste mouvement de solidarité va nous aider, les fabriquants de machines vont nous fournir du personnel qualifié pour participer aux révisions. Le tiers du stock de produit finit étant touché, il sera déplacé et trié, la ville nous enverra des engins de nettoyage pour laver les sols, avec plusieurs hectares de stockage ce n’était pas superflu. Pour la production, la grande priorité était la remise en service de la ligne conditionnement bocaux, produit phare, qui devait être présent coute que coute sur les rayons des supermarchés au moment des fêtes, mission accomplie la ligne redémarrera 4 semaines, jour pour jour, après le 3 octobre. Quant aux autres produits, une autre usine du groupe située à Vauvert et équipée pour les conditionner à l’identique doublera ses équipes. Elle contribuera ainsi à fournir sans interruption la grande distribution. La marque sera toujours présente sur les rayons. Dans cette période où la concurrence faisait rage, tous les mauvais coups étaient portés, les commerciaux concurrents annonçaient déjà notre mort.

Avec notre volonté de survivre nous avons fait mentir ce proverbe : 
Qué Nimé périra pa qué per lis aigua. 
(Que Nîmes périra par les eaux).

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LA RUMEUR


Le chiffre officiel et vérifié des décès accidentels survenus à cause des inondations du 3 octobre 1988 à Nîmes et de 9, pourquoi certaines personnes continuent-elles à s’accrocher à la fameuse RUMEUR d’un, soi disant, complot minimisant des chiffres beaucoup plus importants ?
À chaque anniversaire décennal de cette inondation, 1998, 2008, la presse remplie des pages d’études statistiques sur les précipitations, les témoignages, les photos d’archives… quant au volet plus ou moins nébuleux de la RUMEUR, il est traité avec sérieux. Cette dernière étant analysée et dénoncée de façon la plus formelle, car elle a la vie dure, avec le bouche à oreilles auquel s’ajoute de nouveaux moyens de "com", les blogs du net, aux contenus incontrôlés et non vérifiés.
Pourtant, les preuves de la version officielle sont là et deviennent de plus en plus crédibles avec le temps qui passe. Les décideurs d’hier ne sont plus aux commandes, ils n’ont plus aucune influence sur l’information, de plus, elle ne peut pas prétendre à être stratégique, quel intérêt et pour qui ?
Les renseignements donnés par les adeptes de la RUMEUR sont pour le moins subjectifs, rien de concret, moi-même témoin de cette catastrophe, j’ai très bien compris pourquoi il n’y a eu qu'un nombre restreint de morts.
Explications : La montée des eaux n’a été que progressive, elle a duré plusieurs heures. Tout le monde ou presque a pu se mettre à l’abri. Il n’y a pas eu de catastrophe comme la rupture du barrage de Malpasset en 1959, avec l'inondation brutale de Fréjus ou bien de Tsunami, avec cette vague qui emporte tout sur son passage en détruisant des maisons.
Quant aux voitures tombées dans le canal, elles étaient pour la plupart tout simplement stationnées dans les rues en amont, d’autres avaient été abandonnées à cause d’un moteur noyé, leurs occupants les avaient évacué depuis belle lurette.
Autre RUMEUR, les morts accumulés à la morgue, il faut savoir que les services des inhumations ont été interrompus pendant plusieurs jours dans tout le pays nîmois les cimetières étant noyés.
Autre forme, le on dit :"j’ai entendu une dame dire à la boulangerie" ; "il y aurait 40 morts repêchés dans la Fontaine, c’est un ami qui connait un pompier qui me l’a dit" ; "le fils d’une personne qui connait une pharmacienne qui travaille à l’hôpital aurait dit qu’il y a eu 237 morts cette semaine-là, elle tiendrait cette information d’un pompier,." par la suite ce dernier contacté à nié avoir dit ça ; Autre information macabre et fausse donnée par un pompier trop bavard ou voulant se mettre en valeur et faire du sensationnel face à un enquêteur, "50 à 70 morts noyés dans le quartier nord-est du Cadereau". Ces soi-disant noyés n’étaient, après enquête, que des cadavres provenant du cimetière protestant dévasté par les eaux. Le pompier contacté par la suite s’est partiellement rétracté, il a dit n’avoir pas précisé que c’était des noyés, pourquoi a-t-il donné une information partielle à cet enquêteur et pourquoi n’a-t’il pas précisé que c’était des cadavres provenant du cimetière s’il le savait ? Autour du canal de la Fontaine avec encore en source un pompier, un collègue de travail nous distillait tous les jours un feuilleton sur "des noyés repêchés dans leurs voitures". Autre source, un autre pompier toujours sur ce chantier de repêchage de voitures, avait affirmé qu’ils avaient repêché « "un car avec 30 ou 40 passagers à l'intérieur".
Le temps avec sa sérénité nous apporte des preuves, les travaux de repéchage des voitures dans le canal de la Fontaine se sont achevés le 5 octobre, aucun cadavre n'a été retrouvé. Tous les participants à ce sauvetage  étant des témoins, aucuns n'apportent une version différente à la version officelle. N'étant pas dans une dictature comment imaginer qu'ils se seraient pliés à un dictat officiel, désolé mais je connais suffisament les nîmois pour savoir qu'ils n'ont pas l'habitude de la fermer sur commande !
Je pourrai continuer et reprendre point par point tous les détails qui ont été colportés, mais à quoi bon !
Cet évènement a été traumatisant pour ceux qui l'ont vécu, la ville a été profondément défigurée, depuis ce lundi noir, beaucoup de vieux Nîmois s’inquiètent quand ils voient les nuages se déverser sur la ville et le niveau de la fontaine gonfler en léchant les voutes des tunnels du square Antonin.
La réalité est là, neuf morts c'est déjà beaucoup... c'est beaucoup trop, pas besoin d'en rajouter.
En conclusion : Après les inondations une liste de morts a été diffusée, croyez bien que les journaux n’ont pas manqué de vérifier et pointer tous les décès concernant cette période pour s’assurer que tout était correct. Si cela en avait été autrement, ils ne se seraient pas privés de le publier.
Imaginer que ces derniers ont été achetés, ou bien forcés de couvrir un tel mensonge ce n’est tout simplement pas crédible.

Quant aux partisans de la RUMEUR, qu’ils nous en apportent des preuves ou bien qu’ils se taisent à jamais !  


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LA SOLIDARITÉ

Nîmois je me dois de dire un grand merci à tous, la solidarité nationale, des associations, des particuliers, des entreprises, la bienveillance des administrations et des assurances ont été exemplaires.
Les dégâts ont été remboursés largement par les assurances, au niveau des particuliers elles n’ont pas chipoté sur la vétusté supposée des meubles et appareils ménagers, normal les factures avaient subi le même sort. Le remboursement a été réalisé à partir d’une déclaration sur l’honneur au vu des vestiges qui trainaient ça et là et encore…  quelquefois, les experts débordés ont traité les dossiers en série sans se déplacer. Les particuliers honnêtes (certains moins honnêtes en ont même profité) n’ont rien perdu au niveau matériel sauf, les biens et objets que l’on ne peut pas remplacer : meubles anciens et objets de famille, documents, collections, photos de familles et quelquefois un animal de compagnie noyé dans la tourmente, chat, chien, canari, lapin et hamster. Il faut aussi penser à l’instant d’horreur qu’ont pu ressentir ceux qui ont découvert leurs maisons ou appartements saccagés avec les objets, papiers et photos de famille éparpillés dans la rue.
"Ses photos de familles éparpillées, ça et là, dans l’impasse qui menait à sa maison, c’est ce qu’a découvert en premier une collègue de travail quand elle est rentrée chez elle. "
La solidarité alimentaire a joué à plein avec, en premier, distribution d’eau en bouteille dans tous les quartiers, des bénévoles ont frappé à toutes les portes pour demander si des personnes avaient des besoins particuliers, les personnes âgées ne pouvant pas toujours se déplacer dans les rues encombrées. Les personnes ayant un besoin d’électricité à domicile pour raison médicale ont été contactées et dépannées immédiatement.
"Tous les jours des personnes venaient apporter des packs d'eau dans l'immeuble, absent pour raison de travail j'ai dû acheter mon eau dans des boutiques, car buveur d'eau du robinet celle-ci n'était provisoirement plus potable."
L’action du Maire a été sans faille, il a su mettre en œuvre sa qualité de chef d’entreprise : en communication, organisation, gestion de crise. Il a été très bon, sur ce coup là, pour la ville ses habitants et les entreprises. Merci Monsieur Bousquet !

 

Georges Mathon, novembre 2011 

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Rue de la Maison Carrée
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Place de l'Horloge

 

   


Un hélicoptère, réquisitionné dans le cadre du plan ORSEC, s'écrasera en heurtant une ligne haute tension juste après Remoulins. Cet accident fera 2 morts. le pilote et un technicien, deux autres passagers ont été grièvement blessés. 


Photos Georges Mathon, 3 octobre 1988.

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> 15 pages sur les Inondations de Nîmes du 3 octobre 1988

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