Analyse des
conditions des
inondations de Nîmes du 3
octobre 1988
La
position de l’agglomération nîmoise au confluant des cadereaux (ruisseaux d’écoulement
pluvieux des bassins versants), malencontreusement réduits à des portions incongrues
par une urbanisation irresponsable, seront le facteur essentiel d’une tragédie
dont la mature n’est pas la seule responsable.
Depuis
la nuit des temps les responsables de l’urbanisme de la région nîmoise savent
que Nîmes est soumise régulièrement (1) à des périodes de précipitations
intenses, ces dernières liées à l’épisode cévenol, surviennent
le plus souvent en automne.(1) un proverbe connu de
tous nous le rappelle : Qué Nimé
périra pa qué per lis aigua. (Que Nîmes périra par les eaux).
Dans la période des 3
ou 4 jours précédant la catastrophe du 3 octobre 1988, des précipitations
conséquentes, plus de 50mm, ont saturé la terre en eau.
Ce lundi noir, avec un
sol ne pouvant plus assurer sa fonction d’éponge, les trombes d’eau qui
s’abattent sur Nîmes vont être collectées immédiatement par les cadereaux. Ces
derniers, remplacés en zone urbaine par de ridicules tuyaux enfouis, n’assureront
plus les fonctions des anciens cadereaux à ciel ouvert, tout cela aggravé
par des entrées de collecteurs bouchées par toutes sortes d’objets arrachés aux
garrigues. Les eaux vont se répandre dans les rues, boulevards et avenues
en les transformant en torrents avec toutes les conséquences que l’on sait.
Pour se faire une idée
de la quantité d’eau qui passera dans le centre-ville, voici quelques données
réalisées par des organismes officiels (1) : de 4 heures du matin à 12h, c’est
de 250 000 à 350 000 m3 par km2 d’eau qui vont s’abattre sur Nîmes et ses bassins
versants, avec une pointe en 1h de 70 000 m3…
La quantité globale
tombée sur ce territoire sera d’environ 20 000 000 m3. En
millimètres, précipitations du 3 octobre : Courbessac
263 ; Kennedy 310,5 ; les Charmilles 182 ; CNARBRL
220 ; Puech du Teil 295 ; Ponge 420.
(1) Sources :
météorologie nationale, DDE, CNBRL.
-oOo-
URBANISATION =
INONDATIONS ?
Voici quelques exemples
flagrants d’urbanisation irresponsable.
- Le
cadereau
ouvert de la route d’Uzès a été progressivement bouché et remplacé par
une
canalisation sous dimensionnée de façon ridicule. Ce busage
malheureux, aggravé par
l’infrastructure du chemin de fer, véritable barrage, avec les 2
terminaux des lignes Beaucaire et Alès construits en
1840 et remplacés par la suite par la gare
de marchandises, ont contribué à envoyer l'essentiel des eaux
pluviales, provenant de Font-Calvas et route d'Uzès, dans le quartier
Richelieu. Lire extraits de Pieyre de 1843 à1868
- Le cadereau de
la route d’Alès a été lui aussi progressivement bouché et busé(120 ans plus tard !) de la même façon
que celui d’Uzès avec les mêmes conséquences.-
L’ingénieur Paulin
Talabot (1) qui connaissait parfaitement les problèmes hydrauliques a
imaginé le viaduc de chemin de fer avec, au niveau de Nîmes, une
suite d’arceaux laissant la libre circulation des personnes,
des véhicules et bien sûr des eaux pluviales. Au fil des ans, nos
responsables successifs se sont empressés de les céder en laissant
fermer
ces arceaux, ignorant l’étude première de M. Talabot. (1) C'était un ingénieur du
canal de Suez, le seul capable à l'époque de mesurer avec précision la dénivellation entre les deux
mers reliées par ce canal, et donc la nécessité d'écluses.
- Lors de la
construction de l’autoroute, ses
concepteurs ont sous-estimé les volumes d’eaux pluviales liées au
phénomène cévenol. Aggravant cette réalisation à minima, en 1988, les
quelques conduits sous l'autoroute réservés à cet effet ont été
bouchés par une
multitude d’objets et des dizaines de voitures. Résultat l’autoroute
devenue
une véritable digue a provoqué la montée des eaux et noyé les
bâtiments et usines situés en amont.
- Autre problème à
l'entrée de Nîmes, route d'Avignon juste après le terrain de Courbessac, un mur de près d'un mètre de
hauteur séparant les deux voies de circulation sera un véritable barrage
pour les eaux pluviales. Résultat, un mètre d'eau sur la route au lieu de
quelques centimètres.
- Que dire aussi
de ces
nombreuses constructions sur la garrigue, réalisées avec permis de
construire sans que nos décideurs et administratifs ne se posent
la question sur
l’effet retardateur qu’avait la garrigue dans son état
naturel. Les bassins de rétention réalisés tardivement après
88 aux frais de la collectivité auraient
dû être construits immédiatement avec prise en charge financière
par les promoteurs au prorata de la surface bâtie. Cela aurait permis
de conserver cet indispensable effet retardateur.
- Autre question à
poser, un terrain de golf absorbe-t-il autant d’eau à l’hectare que la
garrigue ?
-oOo- Témoignage
Lundi 3 octobre 1988, il est 6h30 du matin, il a plu toute la nuit, mais cela ne m’inquiète pas, je me
prépare pour me rendre à mon travail chemin du Mas de Cheylon. Je sors de mon
immeuble, de l’eau coule abondamment dans la rue du Cirque Romain, mais sans
plus. Ma voiture est garée rue de l’aqueduc, nom prémonitoire, car 3 heures
plus tard toutes les voitures garées dans cette rue, vont être emportées par
les flots et s'accumuler les unes sur les autres dans les rues adjacentes. Angle de la rue Charles Martel et de la rue Pépin le Bref Au
volant de ma petite Renault 5, après avoir descendu la rue du Cirque Romain, j’emprunte
la rue de la République, les voitures roulent lentement, et pour cause,
plusieurs centimètres d’eau couvrent la chaussée. Arrivé au rond-point de l’avenue
Jean-Jaurès j’ai une surprise, un bus est en travers, il a été abandonné par
ses passagers et son chauffeur. Je commence à réaliser l’importance des
précipitations qui sont en train de nous tomber sur la tête. Arrivé au
croisement de la route de Saint-Césaire et de la route de Montpellier, la
voiture qui me précède s’arrête elle a le moteur noyé, un véritable torrent débouche
des rues adjacentes côté collines, je la contourne, fort heureusement ce
véhicule en difficulté me protège des flots, le malheur des uns… plus loin
après le pont de chemin de fer, une voiture voit sa roue avant s’enfoncer dans
une bouche d’égout, la trappe non verrouillée avait été emportée par la
pression d’eau pluviale. Arrivé
sur mon lieu de travail, je retrouve mes collègues perchés sur les machines, il
y avait près de 10 cm d’eau… ils attendaient que cela se termine... à cet
instant nul n’aurait pensé que le niveau de l’eau allait monter jusqu’à près de 1,50
m ! Responsable technique, je m’empresse de prendre des mesures pour protéger
le matériel électronique, nous le plaçons sur des marches d’escalier, nous y
rajoutons les caisses à outils qui contiennent des appareils de mesure. Le
patron averti de ce qui se passe déboule dans l’usine, agité, il nous submerge
d’ordres « prioritaires »
qui ne font qu’ajouter à la panique et à la désorganisation. Désorientés
avec toutes
ces taches qui venaient d’en haut, nous avons perdu définitivement la
maitrise
de la sauvegarde de l’essentiel. Exemple : un directeur
interroge le responsable pour savoir si les ordinateurs du suivi qualité
de
production avaient été sauvegardés alors que le local était déjà noyé
sous près
de 1,50 m d’eau… le personnel démobilisé de son poste par ordre du
patron, avait été occupé
à colmater les fuites d’une cloison bardage qui laissait rentrer l’eau
dans l’usine,
mesure dérisoire, car l’usine entourée par les flots sera noyée,
les grandes ouvertures réservées aux camions de production laissaient,
de l’autre
côté, un libre accès à la montée des eaux. Toujours sur ordre, les
électriciens
seront mobilisés pour démonter les moteurs situés au bas des machines,
aucun ne
sera sauvé, ils seront moyés avant que le dernier boulon ne soit
dévissé. Autre ordre dérisoire, un cadre technique sera sommé d’aller
pomper l’eau qui remplissait les sous-sols du
service administratif, ils abritaient le système de sauvegarde
informatique. Mission impossible, car les moyens mobiles dont il
disposait n’auraient pu pomper qu’une
infime partie des eaux qui envahissaient le sous-sol, et de plus, où la
rejeter ?
Tout au long de la journée
des nouvelles alarmantes nous parviennent, une radio libre captée à partir d’un
transistor annonce des scènes catastrophiques dans la ville, un car d’écolier
aurait été emporté, des personnes ont été aspirées par des égouts. Les jours
suivants ces annonces vont empirer, des dizaines de morts dans les voitures
plongées dans le canal de la fontaine, des cadavres qui s’empilent à la morgue…
"grâce" à cette radiotrottoir devenue
radiocaniveau, c’est le début de la RUMEUR de Nîmes. En fait, ce 3 octobre, il
n’y a eu que 9 morts avérés, c’est à la fois beaucoup, mais peu pour celui qui
a vécu cette catastrophe. Certaines personnes refusent d’intégrer cette réalité
et soutiennent encore qu’on nous a caché la vérité « comme à la télé, on ne nous dit pas tout », j’en ai eu la
preuve en 2008 lors du vingtième anniversaire des inondations, un commerçant nîmois commentant
cet événement, ne voulait pas en démordre. Ce type de rumeur mêmes infondée
a la vie dure, il en reste toujours quelque chose !
Repliés
dans les bureaux de l’usine au premier étage, nous assistons à un incroyable
spectacle, des bassines vides de plusieurs centaines de litres de capacité empruntent
un couloir en flottant et défoncent la porte d’entrée de l’usine. Plus tard
nous constaterons que des centaines de palettes de portions individuelles de
confitures seront dispersées dans la nature, ces petits pots resteront accrochés
aux branches d’une vigne située entre l’autoroute et l’usine. Quelques jours plus
tard des ouvriers saisonniers du Mas voisin vont récolter ces fruits pour les ramener
chez eux en Espagne. Une machine à emballer les bocaux d’asperges avait été préparée
le matin, des rouleaux de film plastique blanc opaque posés sur des dérouleurs seront emportés par les flots, l’extrémité
accrochée à la machine ils se dérouleront sur plusieurs centaines de mètres,
voire plusieurs kilomètres. La crue ayant dépassé le niveau de l’autoroute ces
derniers se dérouleront bien au de là. C’est avec étonnement que quelques jours
plus tard aux actualités, dans une séquence prise en hélicoptère, j’aperçois
deux bandes blanches qui traversent l’autoroute au niveau de l’usine, c’était les
fameux films rétractables de 50cm de large destinés à fardeler les bocaux d’asperges
en barquettes de six.
En
début d’après-midi, la décrue bien amorcée libère tout le personnel de l’usine
du piège dans lequel les eaux l’avaient enfermé. Les communications étant
coupées, nous avions tous hâte de rejoindre nos proches et nos maisons. Pour ma
part, je n’avais qu’une obsession retrouver ma fille dans cette ville
sinistrée, j’en étais malade, la rumeur propagée par cette radio libre nous
laissait tout supposer. La route couverte de boue, je prends tout de même ma
voiture pour m’approcher de la ville, en chemin des scènes de catastrophes se
déroulent sous mes yeux, voitures en travers, dans les fossés, détritus en tout
genre, vitrines éventrées, et de la boue partout. Je décide par précaution de garer ma voiture sur les
hauteurs, ce sera sur la colline située au-dessus du stade Marcel Rouvière. Ma
voiture bien garée, je chausse des bottes empruntées à l’usine et me voilà
parti tremblant et incertain de ce que j’allais découvrir. Arrivé à l’entrée de
la rue de la République, au rond-point du Jean-Jaurès, un cordon de CRS empêche
les gens de pénétrer dans la ville. Je présente mes papiers, pour leur prouver
que je réside en ville, ils me laissent passer. Ma fille habitant rue Colbert,
chez sa maman, de l’autre côté de Nîmes, il m’a fallu traverser tout l’écusson,
ou plutôt je le suppose, car en état de transe je n’ai eu aucun souvenir de ce
moment de ma vie. Arrivée au pied de son immeuble j’ai le grand plaisir la voir
à sa fenêtre, elle assistait au spectacle incroyable qui se déroulait sous ses
yeux. Fébrile elle me raconte les événements qu’elle vient de vivre, son départ
sous la pluie pour le collège Feuchères, son attente interminable avec d’autres
élèves du quartier dans une salle d’étude, les cars scolaires n’étant pas
arrivé à destination. L’arrivée d’un adulte proche, envoyé par sa mère qui ne
sachant pas ce qui lui était arrivé voulait la récupérer, son retour à la
maison au moment le plus fort de la crue avec de l’eau jusqu’à la poitrine. Et
bien sûr, ce spectacle vu de la fenêtre de sa chambre au deuxième étage, cette
rue, sa rue transformée en torrent, avec des voitures qui descendaient la rue
Colbert en flottant, une vieille personne se coinçant la jambe dans une bouche
d’égout découverte par la pression de l’eau. Il faudra l’assistance musclée de
plusieurs passants pour l’aider à s’en extraire …. C’est avec soulagement que
je me décide à rentrer chez moi, je m’attendais au pire, il n’en a rien été.
Mon appartement situé au rez-de-chaussée, mais en deuxième ligne avait été
complètement épargné par les inondations, il était comme je l’avais quitté au petit
matin. Je prends mon appareil photo reflex argentique et je commence un tour du
quartier et ensuite un tour de ville pour finir la pellicule. Les 17 photos
prises à cette occasion figurent en totalité dans cet article. À mon retour à la
maison, pas d’électricité, pas de téléphone et pas d’eau potable, le congélateur
et le frigo sont hors service. Ma cuisine tout électrique ne me permet pas de
cuire ni de réchauffer le moindre plat, heureusement en fouillant mes placards
je retrouve mon matériel de camping, réchaud et éclairage au gaz. Il était temps,
l’obscurité commençait à gagner. Épuisé je me couche comme les poules et
m’endort comme un bienheureux… à l’aube je me fais chauffer mon eau pour le
café, en prévision je remplis un thermos. À la recherche de quelques aliments,
je découvre dans mes réserves un paquet de madeleines, ce sera l’essentiel de
la nourriture solide que j’avalerais au cours des 2 prochains jours, et je
retourne à pied récupérer ma voiture pour prendre la direction de l’usine.
Je n’ai pas développé ma
visite de Nîmes ville sinistrée, je pense que les photos parlent d’elles-mêmes,
quant aux commentaires ils sont, à mon avis, superflus, car tout a été dit. Je
continue donc mon vécu personnel. Arrivés à l’usine, il y a très peu de
présents, nous nous comptons sur les doigts d’une main (plus de 300 personnes la
veille). Sans éclairage les locaux sont sombres. Couverts de boue et garnis d’emballages
accrochés aux superstructures, les machines forment avec la pénombre un décor d’apocalypse,
s’en est impressionnant. Je n’efforce d’accéder à mon lieu de travail en me
déplaçant à travers la montagne d’objets qui encombre les passages. Arrivé sur place
c’est le choc, je me pose cette question, y a-t-il quelque chose de récupérable ? À
moitié convaincu des
possibilités d’un redémarrage probable de l’usine, je m’efforce de faire le bilan
de la tâche qui nous attendait. En concertation avec les cadres et la
direction,
nous décidons en premier de débarrasser et nettoyer. Au fur et à mesure
de l’arrivée
du personnel, il sera employé à ce travail. Dans mon service, je
m’efforce de limiter
les dégâts en rinçant l’intérieur des armoires électriques, pour éviter
que la
boue ne sèche, les principaux composants seront changés ultérieurement
dans les
superstructures assainies. Un vaste mouvement de solidarité va nous
aider, les fabriquants de machines vont nous fournir du personnel qualifié pour
participer aux révisions. Le tiers du stock de produit finit étant touché, il sera déplacé
et trié, la ville
nous enverra des engins de nettoyage pour laver les sols, avec
plusieurs
hectares de stockage ce n’était pas superflu. Pour la production, la grande priorité
était la
remise en service de la ligne conditionnement bocaux, produit phare, qui
devait
être présent coute que coute sur les rayons des supermarchés au moment
des
fêtes, mission accomplie la ligne redémarrera 4 semaines, jour pour
jour, après
le 3 octobre. Quant aux autres produits, une autre usine du groupe
située à
Vauvert et équipée pour les conditionner à l’identique doublera ses
équipes.
Elle contribuera ainsi à fournir sans interruption la grande
distribution. La
marque sera toujours présente sur les rayons. Dans cette période où la
concurrence
faisait rage, tous les mauvais coups étaient portés, les commerciaux
concurrents
annonçaient déjà notre mort.
Avec notre volonté de survivre nous avons fait mentir ce proverbe : Qué Nimé
périra pa qué per lis aigua. (Que Nîmes périra par les eaux).
-oOo-
LA
RUMEUR
Le
chiffre officiel et vérifié des décès accidentels survenus à cause des
inondations du 3 octobre 1988 à Nîmes et de 9, pourquoi certaines personnes
continuent-elles à s’accrocher à la fameuse RUMEUR d’un, soi disant, complot
minimisant des chiffres beaucoup plus importants ?
À
chaque anniversaire décennal de cette inondation, 1998, 2008, la presse remplie
des pages d’études statistiques sur les précipitations, les témoignages, les
photos d’archives… quant au volet plus ou moins nébuleux de la RUMEUR, il est
traité avec sérieux. Cette dernière étant analysée et dénoncée de façon la plus
formelle, car elle a la vie dure, avec le bouche à oreilles auquel
s’ajoute de nouveaux moyens de "com", les blogs du net, aux contenus
incontrôlés et non vérifiés.
Pourtant,
les preuves de la version officielle sont là et deviennent de plus en plus
crédibles avec le temps qui passe. Les décideurs d’hier ne sont plus aux
commandes, ils n’ont plus aucune influence sur l’information, de plus, elle ne
peut pas prétendre à être stratégique, quel intérêt et pour qui ?
Les
renseignements donnés par les adeptes de la RUMEUR sont pour le moins
subjectifs, rien de concret, moi-même témoin de cette catastrophe, j’ai très
bien compris pourquoi il n’y a eu qu'un nombre restreint de morts.
Explications :
La montée des eaux n’a été que progressive, elle a duré plusieurs heures. Tout
le monde ou presque a pu se mettre à l’abri. Il n’y a pas eu de catastrophe
comme la rupture du barrage de Malpasset en 1959, avec l'inondation brutale de
Fréjus ou bien de Tsunami, avec cette vague qui emporte tout sur son passage en
détruisant des maisons.
Quant
aux voitures tombées dans le canal, elles étaient pour la plupart tout
simplement stationnées dans les rues en amont, d’autres avaient été abandonnées
à cause d’un moteur noyé, leurs occupants les avaient évacué depuis belle
lurette.
Autre
RUMEUR, les morts accumulés à la morgue, il faut savoir que les services
des inhumations ont été interrompus pendant plusieurs jours dans tout le pays
nîmois les cimetières étant noyés.
Autre forme, le on dit :"j’ai entendu une dame dire à la boulangerie" ;
"il y aurait 40 morts repêchés dans
la Fontaine, c’est un ami qui connait un pompier qui me l’a dit" ; "le fils d’une personne qui connait une pharmacienne
qui travaille à l’hôpital aurait dit qu’il y a eu 237 morts cette semaine-là,
elle tiendrait cette information d’un pompier,." par la suite ce dernier contacté
à nié avoir dit ça ; Autre information macabre et fausse donnée par un
pompier trop bavard ou voulant se mettre en valeur et faire du sensationnel
face à un enquêteur, "50 à 70 morts
noyés dans le quartier nord-est du Cadereau". Ces soi-disant noyés n’étaient,
après enquête, que des cadavres provenant du cimetière protestant dévasté
par les eaux. Le pompier contacté par
la suite s’est partiellement rétracté, il a dit n’avoir pas précisé que c’était des
noyés, pourquoi a-t-il donné une information partielle à cet enquêteur et
pourquoi n’a-t’il pas précisé que c’était des cadavres provenant du cimetière s’il
le savait ? Autour du canal de la Fontaine avec encore en source un
pompier, un collègue de travail nous distillait tous les jours un feuilleton sur
"des noyés repêchés dans leurs
voitures". Autre source, un autre pompier toujours sur ce
chantier de repêchage de voitures, avait affirmé qu’ils avaient repêché « "un car avec 30 ou 40 passagers à l'intérieur".
Le
temps avec sa sérénité nous apporte des preuves, les travaux de
repéchage des voitures dans le canal de la Fontaine se sont achevés le
5 octobre, aucun cadavre n'a été retrouvé. Tous les participants à ce
sauvetage étant des témoins, aucuns n'apportent une version
différente à la version officelle. N'étant pas dans une dictature
comment imaginer qu'ils se seraient pliés à un dictat officiel, désolé
mais je connais suffisament les nîmois pour savoir qu'ils n'ont pas
l'habitude de la fermer sur commande !
Je
pourrai continuer et reprendre point par point tous les détails qui ont été
colportés, mais à quoi bon !
Cet
évènement a été traumatisant pour ceux qui l'ont vécu, la ville a été
profondément défigurée, depuis ce lundi noir, beaucoup de vieux Nîmois
s’inquiètent quand ils voient les nuages se déverser sur la ville et le niveau
de la fontaine gonfler en léchant les voutes des tunnels du square Antonin.
La
réalité est là, neuf morts c'est déjà beaucoup... c'est beaucoup trop, pas
besoin d'en rajouter.
En
conclusion : Après les inondations une liste de morts a été
diffusée, croyez bien que les journaux n’ont pas manqué de vérifier et pointer
tous les décès concernant cette période pour s’assurer que tout était correct.
Si cela en avait été autrement, ils ne se seraient pas privés de le publier.
Imaginer que ces derniers ont été achetés, ou bien forcés de couvrir un tel
mensonge ce n’est tout simplement pas crédible.
Quant
aux partisans de la RUMEUR, qu’ils nous en apportent des preuves ou bien qu’ils se
taisent à jamais !
-oOo-
LA
SOLIDARITÉ
Nîmois
je me dois de dire un
grand merci à tous, la solidarité nationale, des associations, des
particuliers, des entreprises, la bienveillance des administrations et
des
assurances ont été exemplaires.
Les dégâts ont été
remboursés largement par les assurances, au niveau des particuliers elles n’ont
pas chipoté sur la vétusté supposée des meubles et appareils ménagers, normal les factures
avaient subi le même sort. Le remboursement a été
réalisé à partir d’une déclaration sur l’honneur au vu des vestiges qui
trainaient ça et là et encore… quelquefois,
les experts débordés ont traité les dossiers en série sans se déplacer. Les
particuliers honnêtes (certains moins honnêtes en ont même profité) n’ont rien perdu au niveau matériel sauf, les biens et
objets que l’on ne peut pas remplacer : meubles anciens et objets de famille, documents,
collections, photos de familles et quelquefois un animal de compagnie noyé dans
la tourmente, chat, chien, canari, lapin et hamster. Il faut aussi penser
à l’instant d’horreur qu’ont pu ressentir ceux qui ont découvert leurs maisons
ou appartements saccagés avec les objets, papiers et photos de famille éparpillés
dans la rue.
"Ses photos de familles éparpillées,
ça et là, dans l’impasse qui menait à sa maison, c’est ce qu’a découvert en premier une
collègue de travail quand elle est rentrée chez elle.
" La solidarité alimentaire a
joué à plein avec, en premier, distribution d’eau en bouteille dans tous les
quartiers, des bénévoles ont frappé à toutes les portes pour demander si des
personnes avaient des besoins particuliers, les personnes âgées ne pouvant pas
toujours se déplacer dans les rues encombrées. Les personnes ayant un besoin d’électricité
à domicile pour raison médicale ont été contactées et dépannées immédiatement.
"Tous
les jours des personnes venaient apporter des packs d'eau dans
l'immeuble, absent pour raison de travail j'ai dû acheter mon eau dans
des boutiques, car buveur d'eau du robinet celle-ci n'était
provisoirement plus potable." L’action
du Maire a été sans faille, il a su mettre
en œuvre sa qualité de chef d’entreprise : en communication,
organisation,
gestion de crise. Il a été très bon, sur ce coup là, pour la ville ses
habitants et les entreprises. Merci Monsieur Bousquet !
Georges Mathon, novembre 2011 -oOo-
Rue de la Maison Carrée
.
Un
hélicoptère, réquisitionné dans le cadre du plan ORSEC, s'écrasera en
heurtant une ligne
haute tension juste après Remoulins. Cet accident fera 2 morts. le
pilote et un technicien, deux autres passagers ont été grièvement
blessés.
Photos Georges Mathon, 3 octobre 1988.
-oOo- Version imprimable PDF > 15 pages sur les Inondations de Nîmes du 3 octobre 1988
En savoir plus > Témoignage et analyse sur les inondations du 3 octobre 1988 à Nîmes
> Inondation effroyable à Nîmes en 1399 > Inondations à Nîmes en 1859 > Historique des inondations de 1399 à 1755 à Nîmes par Léon Ménard > Historique des inondations de 1843 à 1868 à Nîmes par Adolphe Pieyre
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