Inondations à Nîmes

en 1859 

 

 

Histoire de la Ville de Nîmes

Par Adolphe Pieyre, 1886.

 

Le vendredi 3 juin 1859, il réservait à notre ville un véritable désastre. Vers huit heures du matin, une trombe d'eau s'abattait sur Nîmes et son territoire, principalement dans le bassin dont la route d'Uzès occupe le fond. Une masse d'eau, qui fut évaluée à trente-six centimètres tomba pendant quatre heures et descendant de toutes les collines environnantes s'accumula là Calvas. En un clin d’œil, le Cadereau d'Uzès grossit démesurément et devint un véritable fleuve qui s'engouffra dans le faubourg d'Uzès. Les maisons furent envahies par les eaux jusqu’à une hauteur de un mètre et demi, et les rues se changèrent en torrents, charriant des troncs d'arbre, des instruments aratoires, des animaux domestiques.

 

Trois personnes surprises par l'inondation au chemin d'Uzès furent entraînées et roulées jusqu'au chemin d'Avignon ; mais les secours furent immédiatement organisés, et on eut le, bonheur de les retirer vivantes encore. Tout le monde s’y mit. La garnison, les élèves de l'Assomption, de courageux citoyens, dirigés par les autorités, se portèrent sur les lieux et eurent la bonne fortune de sauver tous ces malheureux menacés de périr. II n'y eut à déplorer aucune mort d'homme.

 

L'aspect de ce faubourg populeux était véritablement lamentable et lorsque les eaux se furent retirée on put juger de l'étendue du désastre. Le maire, M. Duplan, prodigua les premiers secours et organisa sur-le-champ une souscription pour venir en aide à ces infortunées victimes.

 

C'était un spectacle assez rare due de voir l'eau arriver en telle abondance dans notre ville au point de compromettre la sécurité de ses habitants ou de détruire leurs biens et leurs outils. On cite ces évènements dans le cours de notre histoire locale, alors qu'au contraire on se plaint à peu près constamment de la sécheresse et qu'on s'efforce de conjurer ce fléau véritable.

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Ménard cite plusieurs inondations semblables, particulièrement le 20 août 1399, en 1403 et le 9 septembre 1557. On connaît à cet égard le quatrain de Nostradamus, dans sa centurie 10, quatrain 6 

Gardon, Nyme, eaux si hault desborderont,

Qu'on cuidera Deucalion renaistre.

Dans le colosse la plupart fuiront

Vesta, sépulcre, feu esteint à paraistre.

 

C'est probablement de cette époque que date le dicton populaire :

Qué Nimé périra pa qué per lis aigua. 

 

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