LES ARENES DE NÎMES

Par Albin Michel

Nîmes et ses rues, 1876

 


Je n'entreprendrai pas ici de donner une description des Arènes, et je me contenterai de renvoyer le lecteur aux ouvrages spéciaux qui ont été publiés et dont le plus complet est jusqu'à présent celui du savant et regretté M. Auguste Pellet ; on y trouvera les détails les plus minutieux et les plus intéressants. Je me bornerai donc à quelques considérations générales qui donneront une idée de ce qu'était autrefois ce monument avant qu'il eût été dégagé et séparé.

 

Il résulte des diverses études faites sur ce monument que l'empereur Adrien en fut le premier architecte l'an 119 de l'ère chrétienne et Antonin dut le continuer ; son inauguration peut être fixée à l'année 138. Servant successivement aux jeux publics ou abandonné selon les invasions de toute nature qui ont ensanglanté et agité les premières années de l'ère chrétienne, il a résisté à tous les assauts du temps et des hommes.

 

Wamba, roi des Wisigoth assiège Nîmes et s'empare des Arènes.

 

En 472, les Wisigoths étant maîtres de la Narbonnaise entourèrent l'amphithéâtre d'un vaste fossé pour en faire une forteresse dans laquelle ils construisirent quelques maisons ; ils élevèrent du côté de la porte orientale deux tours carrées qui n'ont été démolies qu'en 1809, l'une était plus grande que l'autre. En 1809 on les appelait encore tours wisigothes ; la plus basse a servi de chapelle sous l'invocation de Saint-Martin.

 

Cette nouvelle citadelle fut appelée Castrum Arenarum. Les Sarrazins s'étant emparés de la contrée en 737, Charles Martel, maire du palais, vint les assiéger et essaya de briller le monument ; la couleur noire que l'on remarque du côté dû Nord provient, dit-on, de cette tentative.

 

En 1100, la garde des Arènes fut confiée à des chevaliers qui formaient un ordre spécial ayant ses consuls particuliers et ses privilèges.

 

En 1278, le fossé qui entourait les Arènes fut comblé par ordre de Philippe le Hardi, mais les chevaliers conservèrent la garde des Arènes jusqu’à la fin du XIVe siècle, époque à laquelle fut construit par Charles VII un nouveau château fort à la Porte d'Auguste.  

 

Château de la Porte Auguste construit en 1391

 

Les chevaliers abandonnèrent alors leurs maisons, le peuple s'en empara et l'on vit s'élever pour ainsi dire un village dont la population était au moins de 2,000 âmes. Ces habitations formant ce qu'on appelait le quartier des Arènes, subsistaient encore en 1809, époque à laquelle par les soins de M. d'Alphonse, préfet du Gard, on opéra l'entier déblaiement de l'amphithéâtre. M. Edmond Foulc vient de faire hommage à la ville d'un certain nombre de pierres provenant de la chapelle des Arènes ; ces pierres sculptées an couteau portent des inscriptions, des basons et des scènes de la passion on peut les voir dans le vestibule du Musée Gower où elles ont été provisoirement déposées.

 

Cette chapelle était desservie par un prêtre qui se qualifiait prieur ; ses biens consistaient en une maison dans l'enceinte du monument. Un plan que j'ai trouvé dans les archives de la ville m'a permis de reconstituer l'intérieur des Arènes avec ses rues, ses places, le nom et la profession de la plupart de ses habitants.

 

Après que les fossés des Arènes eurent été comblés, des maisons vinrent se grouper sur cet emplacement et en certains endroits l'espace qui les séparait du monument était tellement étroit que c'est à peine si un tomme pouvait y passer. Il y avait à peu près vis-à-vis l'endroit où finit aujourd'hui la rue ales Arènes l'auberge de la Mule qui servait de corps de garde aux vélites pour surveiller la population interlope vivant dans ces mauvais quartiers, rendez-vous de tous les vagabonds.

 

Du temps de Ménard, cette rue s'appelait rue de l'Hôtellerie. A son extrémité, la rue montait par une rampe jusqu'à la hauteur du premier étage des Arènes. Un escalier de quelques marches permettait de descendre dans la ruelle où se trouvaient la prison et la chapelle des conseillers et le palais de justice, mais l'accès de cette rue n'était possible que pour les piétons.

 

Vis-à-vis la porte latérale actuelle du palais de justice faisant face au couchant, se trouvait une ruelle fermée à ses deux issues par un arceau et conduisant à la salle de la Comédie appartenant à M. Lecointe, gérée en 1788 par un nommé Boissier.

 

Aujourd'hui un vaste boulevard et une grande place entourent le monument et lui permettent ainsi de se dégager dans tonte sa splendeur et de faire l'admiration des étrangers.

 

Les seuls amphithéâtres dont il reste encore des ruines sont après Nîmes ceux de Puzzole, du Colisée de Rome, de Capoue, de Vérone, de Pola, d'Arles, de Pompeï, d'El-Djem et de Taragone; celui de Nîmes est sans contredit le mieux conservé.

 

L'amphithéâtre d'Arles fut probablement construit dans la période de Dioclétien â Constantin, c'est-à-dire de l'an 275 de Jésus-Christ à 337, à une époque de décadence, car si les défauts de construction que présentent les Arènes de Nîmes ne s'y rencontrent pas, d'un autre côté, on n'y voit ras la forme élégante des arcades extérieures; la voûte principale de la galerie du rez-de-chaussée qui est si belle à Nîmes, est remplacée à Arles par un simple plafond et l'ensemble du monument est moins bien conservé, la qualité des matériaux employés étant inférieure. 

La rue neuve des Arènes, ouverte il y a quelques années par M. Eugène Foulc sur des terrains lui appartenant, a porté pendant plusieurs années le nom de cité Foulc, c'est dans cette rue que se trouve le square de la Mandragore (1), proprité de M. Foulc, et l'Hôtel la subdivision militaire.

NDLR : (1) Emplacement actuel du Musée des Beaux-Arts.
 

Albin Michel, 1876

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Les Logis autour des Arènes
Extrait de « Auberges et Logis d'Autrefois à Nîmes », par Jules Igolin, 1938

« À l'époque romaine, a écrit M. F. Rouvière. dans une petite brochure ayant pour titre : « Une Hôtellerie nîmoise au XVe siècle, le logis Saint-Jacques », il y avait sur la Voie Domitienne allant d'Espagne en Italie, des hôtelleries ouvertes pour la commodité des classes pauvres, des marchands et des voyageurs d'affaires, les riches usant de l'hospitalité privée. Le cippe, ou plutôt la pierre tumulaire élevée par Maximus Epaphroditus à son excellent ami Lucius Trebonius Nicephorus Patillus, cabaretier nimois, trouvée dans une maison voisine des Arènes et conservée au Musée épigraphique, est le plus ancien document à la disposition de l'historien local. »

Avant d'énumérer les logis, il est bon que nous disions un mot sur les environs des Arènes au Moyen-Age, car nous allons trouver autour de ce célèbre monument bien des logis situés dans des rues qui n'existent plus ou qui ont changé de nom.
Avant la construction de remparts autour des Arènes, un fossé entourait le monument de tous côtés ; ce fossé fut comblé en 1278, par ordre du roi Philippe-le-Hardi et, dans la suite, des maisons furent construites sur son emplacement. Aucun ordre ne présida à l'édification de ces maisons, les unes furent adossées au monument lui-même, d'autres en certains endroits étaient si rapprochées des Arènes, qu'un homme pouvait à peine y passer.
La rue Régale existait à peu près telle qu'elle est aujourd'hui, mais elle se prolongeait jusqu'à la rue des Arènes actuelle, c'est-à-dire occupait alors la rue de la Violette actuelle.
La rue de la Violette actuelle, qui faisait partie de la rue Régale, d'après ce que nous venons de dire, se prolongeait alors jusque près des remparts dont elle était séparée par la petite Place du « Mulet » ; elle occupait, en outre, toute la rue des Arènes actuelle. La rue des Quatre Jambes, disparue, prolongeait, vers le sud, la rue de la Violette jusqu'à l'impasse des Quatre Jambes, encore en partie existante derrière la Maison d'Arrêt actuelle.
Entre la rue des Quatre Jambes, la rue de la Violette, la Place du Mulet et les Arènes. il y avait tout un pâté de maisons, touchant en partie ce dernier monument, puis une rue étroite, la rue « Basses-Arènes ». Ce pâté de maisons, démoli dans la suite, a servi à créer le boulevard des Arènes situé devant le Café de la Bourse et le restaurant Lisita actuels.
À l'est des Arènes et immédiatement après l'entrée du monument, qui n'était pas celle existant aujourd'hui pour le service des corridas, ou des courses de taureaux, un petit pâté de maisons était accolé au monument et une rue étroite, la rue du Palais, le séparait de ce dernier, qui occupait, avec les prisons attenantes, l'emplacement du Palais de Justice actuel, à peu de chose près.
Complétons les renseignements ci-dessus par les lignes suivantes, extraites de l'ouvrage « Les Rues de Nîmes » d'Albin Michel :
« À peu près à l'endroit où finit aujourd'hui la rue des Arènes se trouvait l'auberge de la Mule qui servait de corps de garde aux « vélites » pour surveiller la population interlope vivant dans ces mauvais quartiers. À son extrémité, la rue montait en rampe jusqu'à la hauteur du premier étage des Arènes. Un escalier de quelques marches permettait de descendre dans la ruelle où se trouvaient la prison, la chapelle des conseillers et le Palais de Justice, mais l'accès de cette rue n'était possible que pour les piétons. »
On voit par ce qui précède combien les alentours des Arènes ont changé d'aspect depuis le Moyen-Age ; si nous ne pouvons pas suivre étape par étape les divers changements qui s'y sont opérés, tout au moins pouvons-nous avoir un aspect général de ce coin de notre ville à cette époque.
Avant d'en venir à nos logis, disons que jadis : hôtellerie, logis et auberge étaient trois mots ayant même signification, celle que nous donnons aujourd'hui au mot « hôtel », pris dans son sens le plus général : maison où l'on trouve à manger et à coucher. Mais c'est le mot « logis » qu'on trouve surtout dans nos anciens titres pour désigner l'hôtel d'autrefois, quel qu'il fût.

En 1351, nous trouvons le logis « le Lion », dans lequel fut passé, cette année-là, un exploit d'ajournement au Parlement de Toulouse, de trois citoyens nîmois.
Vers la même époque, nous relevons le nom du logis de « la Pomme » qui donna asile, le 2 août 1362, aux Espagnols chargés des otages, en vertu du Traité de Clermont du 23 juillet 1362.
Au sujet de l'enseigne de ce logis, nous nous trouvons devant certaines imprécisions du fait que, à cette même époque. il y avait à Nîmes le logis de , « la Pomme Rouge » et celui de la « Pomme d'Or », qui semblent ne faire qu'un avec le premier, tous les trois, étant situés non loin des Arènes et du Marché (la Place du Marché actuel).
En 1523, le logis de la Pomme avait son entrée sur la Place du Marché de l'Huile, encore existante à l'extrémité est de la Place du Marché actuel, en forme de renforcement ; en 1602, il était devenu une des principales hôtelleries de notre ville et s'étendait entre la Place précitée et la rue de la Violette.
En 1364, le maréchal d'Audeneham, logea à la Pomme Rouge, où les consuls allèrent lui offrir, comme présent, six flambeaux de cire et six livres de bougies, ce qui était alors un présent très honorable.
En 1380, Pierre Delmas, député du Sénéchal de Beaucaire, logea à la Pomme.
En 1533, le logis de la Pomme était loué, avec les prés en dépendant, pour la somme de 30 écus d'or, à 40 sous, pièce.
En 1545, alors qu'il était loué à raison de 30 écus par an, son hôte résilia son bail parce que « aulcungs grans affaires lui survenus » ; le propriétaire le loua alors à un autre locataire, ainsi que les prés en dépendant et « certains biens meubles et ustensiles pour la fourniture du dit logis » moyennant une rente annuelle de 30 écus d'or à 45 sous pièce.
En 1550, ce logis paie un cabal de 12 livres.
En 1552, c'est à la Pomme Rouge que descendit l'étudiant Thomas Platters, se rendant à Montpellier y faire ses études de médecine : « cette auberge, a-t-il écrit, est à côté de celle des Arènes, une des plus renommées de la ville » ; ces deux logis étaient en effet situés tout près l'un de l'autre, rue de la Violette.
En 1586, c'est M. de Lecques, maréchal de camp de M. de Montmorency, qui logea à la Pomme et pour le séjour duquel, à cet hôtel, la ville dut payer la somme de 45 livres.
En 1590, ce logis était loué pour la somme de 100 livres.
En 1608, il était des plus fréquentés et il en fut ainsi durant tout le XVIIe siècle.
Le logis de la Pomme figure encore dans nos archives en 1664.


En 1480, nous relevons pour la première fois le nom du logis « Cheval Blanc », dont l'enseigne est encore, après plus de quatre siècles et demi d'existence, celle du Grand Hôtel de la Place des Arènes, enseigne que nous retrouvons bien souvent depuis cette date.
En 1480, ce logis est situé près de l'église Sainte-Eugénie.
En 1505, nous le retrouvons près de la Trésorerie, au même endroit, sans doute, qu'en 1480.
En 1596, il est situé dans la rue Régale, dans la partie de cette rue devenue actuellement la rue de la Violette (voir, à ce propos ce que nous avons écrit précédemment au sujet des maisons avoisinant les Arènes) ; il est encore en cet endroit en 1624, puisqu’à cette date une partie de la maison du sieur Fourcaut, entre le logis du Cheval Blanc et les Arènes, fut abattue pour élargir la rue de la Violette.
Au XVIIIe siècle, le logis du Cheval Blanc se trouve rue de la Carreterie, la rue Jean Reboul actuelle. et occupe l'espace compris entre la rue de la Carreterie, la rue Saint François et la rue Sainte Ursule.
En 1760, son propriétaire, Paul Valarnoux, figure parmi les plus imposés de son quartier.
L'Hôtel du Cheval Blanc peut revendiquer aujourd'hui le titre de « l'hôtellerie la plus ancienne de Nîmes », avec ses quatre siècles et demi d'existence.

Document original réalisé par Corinne Potay - Service Secteur Sauvegardé - Ville de Nîmes. 1995

L'Hôtel du Cheval Blanc est l'un des plus anciens établissements hôteliers nîmois, si ce n'est le plus ancien puisque son enseigne existe depuis plus de cinq siècles. Reconnaissons toutefois qu'il n'a pas toujours été installé à son emplacement actuel.
Cependant ce fait est secondaire si l'on rappelle une règle essentielle pour ce type de commerce du Moyen Age à la fin de l'Ancien Régime : c'est l'enseigne, garante de la réputation qui seule compte alors, et peu importe qu'elle soit déplacée d'un point à l'autre de la ville, car elle se vend avec le droit d'exploiter. Faisant la publicité d'une maison, elle n'est pas seulement un signe de reconnaissance mais aussi le symbole de la renommée du logis auquel elle est attachée. Lorsque cette réputation est bonne, il serait bien sûr tentant pour des fraudeurs de la reproduire pour s'approprier la clientèle du collègue plus talentueux. Donc pour garantir l'exclusivité de son enseigne, chaque hôtelier doit déposer une demande officielle auprès des Consuls, en décrivant précisément l'aspect de son enseigne ; on vérifie, que celle-ci ne plagie pas celle d'un concurrent, et enfin l'autorisation municipale est octroyée après l'acquittement d'une taxe.
Si l'on tient compte de cette caractéristique, on constate qu'il y a à Nîmes, dès 1480, un logis du Cheval Blanc. L'appellation de « logis » est elle aussi importante, car elle souligne le fait que l'établissement a gardé le même profil commercial depuis cette époque.
On distingue en effet soigneusement dès le Moyen Age les différents types d'établissements, en vertu d'un édit proclamé à Nîmes en 1264 qui répertorie quatre catégories de tenanciers :
- les hôteliers gèrent un logis ou hostellerie c'est-à-dire qu'ils fournissent à la fois le coucher et les repas avec nappe et assiette.
- les cabaretiers se contentent de proposer le boire et le manger.
- les taverniers ne fournissent quant à eux que le vin en pichet et la bière, il ne leur est pas permis de vendre de vin en bouteille ni de repas.
- enfin au bas de la hiérarchie apparaissent les marchands de vin en pot ; chez eux, le client apporte son propre pichet, le pose à un guichet en même temps que le paiement, et récupère ensuite le pichet rempli. (1).
(1) J. Mathonet, « Vieilles hostelleries, auberges, logis et tavernes de Nîmes » in Nîmes Uzès Le Gard, n° 11, avril 1980, pp. 5-7.
Appartenant à la première catégorie, le logis du Cheval Blanc est situé en 1480 dans la rue Sainte Eugénie. En 1505, nous le retrouvons à proximité de la Trésorerie du -Roi, c'est-à-dire de l'Hôtel de Ville actuel. Le « compoix », ou cadastre de 1596 indique un nouveau déménagement, cette fois vers l'extrémité sud de la rue Régale, dans le tronçon de celle-ci qui répond de nos jours à l'appellation de rue de la Violette. Le lieu est véritablement « stratégique » pour les hôtelleries, cabarets, tavernes, etc... car à la fois proche de l'une des principales entrées de la ville, la porte Saint-Antoine, et du tribunal, (déjà installé au même emplacement qu'aujourd'hui).
Ce contexte garantissait aux logis, tavernes, cabarets et autres marchands de vin au pichet une clientèle de plaideurs, de chalands, commerçants divers, négociants en grains, agriculteurs les fournissant, et autres voyageurs.
Un document de 1624 montre que le Cheval Blanc était encore alors situé rue de la Violette, il nous permet de le localiser plus précisément: ce texte concerne la démolition partielle de la maison d'un certain sieur Foucaut, afin d'élargir la rue de la Violette; il cite comme confronts du sieur Foucaut d'une part l'amphithéâtre, et d'autre part le logis du Cheval Blanc.
Au XVIIIe siècle, nous retrouvons l'établissement à l'extérieur du rempart urbain, dans la rue Carreterie (aujourd'hui rue Jean Reboul), artère alors très fréquentée car elle menait à la route de Montpellier et au-delà de cette ville vers l'Espagne ; son appellation évoquait les innombrables charrois et véhicules en tous genres qui l'empruntaient. Dans cette rue, le Cheval Blanc occupait l'emplacement situé entre les rues Saint-François et Sainte-Ursule. Son propriétaire était le sieur Valarnoux, il figurait en 1760 parmi les plus imposés de ce quartier, ce qui laisse bien augurer de la prospérité de l'établissement. C'est seulement après la Révolution que l'enseigne du Cheval Blanc va s'installer auprès de l'Amphithéâtre à son emplacement actuel : l'édifice qui l'accueille l'établissement depuis cette époque était situé sur une des parcelles détenues dans ce secteur par la famille Colomb,depuis la fin du XVIIe siècle.
L'HOTEL DU CHEVAL BLANC SUR LA PLACE DES ARENES. Il semble s'être installé dans l'ancienne fabrique Colomb seulement après la Révolution, mais nous ne disposons pas actuellement de document permettant de dater précisément ce changement d'affectation. Les rubriques professionnelles apparaissent dans les Annuaires du Gard seulement dans les années 1840 : c'est donc seulement à partir de cette époque que nous pouvons reconstituer la liste des gérants successifs de l'établissement. Dans les années 1840-1850, il s'agit de Madame veuve Araud. Elle est ensuite remplacée par le sieur Franc auquel succède la veuve Roy. Tavol-Roy, héritier de cette dernière, dirige l'établissement dans les années 1880. Au début du XXe siècle, nous trouvons successivement comme gérants: Monsieur Espanet, vers 1904 puis Aubert vers 1922. Par la suite, vers 1930-1940, le Cheval Blanc est dirigé par un certain J. Stocker qui est aussi désigné comme étant son propriétaire à part entière. Il cédera à la famille Layalle qui l'a conservé jusqu'au début des années 1980.

En 1484, le logis de « la Cloche », installé à l'intérieur des Arènes. Nous savons que cet antique monument a été, jusqu'au commencement du XIXe siècle, habité par une population nombreuse qui atteint près de deux mille âmes à une certaine époque.

En 1497, le logis « Sainte Marthe », au faubourg des Prêcheurs, confrontant le logis du Lévrier et loué 50 livres. En 1620, nous retrouvons ce logis près de la Tour Vinatière, joignant l'enclos des Arènes, au-devant et vis-à-vis du Palais de Justice.

À cette fin du XVe siècle, nous trouvons : Le logis de « la Coquilhe » - la Coquille - avant servi autrefois d'hôpital pour les pèlerins de Saint-Jacques et situé dans l'ancien cimetière de cet hôpital, entre la Porte Saint-Antoine et les Arènes, sur l'emplacement du Café de la Bourse actuel.

En 1537, l'hôtel des « Arènes » payait un cabal de douze livres. Le logis « Les Arènes », situé entre la rue de la Violette et la rue basse des Arènes, c'est-à-dire sur la partie du boulevard actuel des Arènes et au-devant du Café de la Bourse. En 1583. ce logis était loué 40 livres. Durant de longues années, le logis des Arènes jouit d'une grande réputation ; c'est là que logea M. de Châtillon, et sa suite, en 1585, pour lequel la ville paya à son hôte la somme de 31 livres 9 sous 6 deniers. Il est signalé connue un des plus fréquentés en 1654. Il ne disparut qu'après la Révolution, lors du déblaiement des Arènes et des maisons voisines.

En 1553, le logis « les Troys Morons » - les Trois Maures - qui a survécu jusqu'à la fin du XIXe siècle. Ce logis se trouvait en face de l'entrée des Arènes, côté ouest, où on pouvait lire encore son enseigne au n° 8 du boulevard des Arènes il n'y a pas très longtemps ; sa remise, qui abritait au XIXe siècle les Messageries de la Vaunage, a été transformée en garage pour autos et l'on peut encore y voir la série des arceaux de sa voûte massive.
Un plan de Nîmes au XVIIIe siècle, nous montre ce logis formant un îlot limité par la rue de la Carreterie, la rue Jean Reboul, la rue Sainte-Ursule et le boulevard des Arènes. Actuellement la maison occupée jadis par le logis des Trois Maures est à l'un des angles de la rue des Trois Maures, en face l'entrée ouest des Arènes.

1592. - Voici ce que nous lisons à cette date dans « Une Ville au temps jadis » (Nîmes en 1592) du Docteur Puech, concernant les logis : « Nîmes compte vingt-neuf logis dont quatre étaient tenus par des femmes, veuves ou filles. On n'a aucun renseignement sur le nombre des serviteurs qu'ils employaient. Treize logis étaient sans enseigne par raison d'économie, car l'achat d'une enseigne était une dépense.
Les hôtelleries les plus renommées étaient : celles des Trois Couronnes, des Arènes, de la Pomme. Quant aux autres, elles se ressemblaient par la simplicité de l'ameublement et ne différaient que par leur enseigne à image plus ou moins bizarre. »

Dans une « Transaction » de 1614, on lit que les Consuls de Nîmes, en tant que « Recteurs de l'Hôpital Saint-Jacques » avaient joui et possédé de tout temps le logis de la Coquille. En 1651, il fut l'objet de réparations ; il existait encore en 1791. et dut disparaître au commencement du XIXe siècle, lors du déblaiement des Arènes et de leurs abords.

Le logis « le Flascou » - le Flacon - situé à l'intérieur des Arènes. En 1620, il est loué 80 livres et porte l'enseigne du « Flacon d'Argent ».

Un arrêté du 12 décembre 1628. fit défense à tous les hôteliers et cabaretiers, tant au dedans qu'au dehors de la ville, et sous peine de prison, de loger les étrangers, de donner à boire et à manger à qui que ce fut ; les obligea, en outre, d'avoir à abattre leurs enseignes et panneaux, exception faite, toutefois, pour les logis des « Arènes », de la « Pomme », de la « Coquille » et du « Cheval Blanc » qui étaient autorisés à loger les étrangers munis d'un billet délivré par les consuls.

Le logis de « la Rose », situé dans une rue étroite allant de la Porte Saint-Antoine aux Arènes, si étroite, qu'une bête à bât chargée pouvait à peine y passer. En 1680, à la suite d'une requête des habitants des Arènes, ce logis fut démoli ; « cette démolition est de toute urgence, disait-on dans la requête précitée, surtout aux environs de la Saint-Martin, auquel temps on charrie le vin de la campagne pour le placer dans les caves des Arènes, qui sont presque les seules de la ville où il se conserve jusqu'à l'arrière-saison, nonobstant les plus excessives chaleurs » ;

Le logis, « Le Mulet », sur l'emplacement du Café de la Bourse actuel, entre la rue de la Violette et les Arènes. Dans un document du 2 juin 1781, nous lisons : « achat par la ville d'une maison sise derrière le logis du Mulet, qui masquait la porte septentrionale des Arènes, la seule qui soit décorée de quelques ornements ». Disons qu'à cette époque la petite place comprise entre les Arènes, le rempart et les maisons voisines s'appelait la Place du Mulet ; et que la petite et étroite rue reliant cette place à la Porte Saint-Antoine se nommait « la rue du Mulet ». En 1789, ce logis se trouvait rue de la Miséricorde.

Les  Arènes de Nîmes avec NEMAUSENSIS
> L'amphithéâtre de Nîmes par Auguste Pellet, 1838
> Les Arènes, par Alexandre de Mège, 1840
> Les Arènes, rapport de fouilles de Henri Révoil, 1868
> Les Arènes, description de Eugène Germer-Durand, 1868
> Les Arènes, par Albin Michel, 1876
> Chateau des Arènes du Ve au XIIIe siècle Michel Jouve, 1901
> Quelques détails sur les Arènes, par le chanoine François Durand, 1907
> Les Arènes, L'Amphithéâtre par J. Charles Roux, 1908
> Les Arènes, Les souterrains des Arènes, Félix Mazauric, 1910
> Les Arènes, Le rempart et le Château des Arènes, Igolen 1934
> Diaporama des fouilles en 1987
Tour des Arènes à travers un siècle d'iconographies 

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