Les
Courses de Taureaux à Nîmes
de
1804 à 1820
A.
JOSEPH D’ARBAUD, 1924 "Cette
passion du taureau, dit Théophile Gautier, est commune à tous les
peuples du Midi. Les races Catholiques à langues latines ont gardé
cet artistique goût romain du cirque, objet d'horreur pour les races
saxonnes et protestantes... "Courses
Landaises, Camarguaises, Portugaises, Espagnoles...",
quoi qu'il en soit, le principe est le même, il s'agit de braver un
danger et de jouer avec des cornes menaçantes...." Oduaga-Zolarde,
1854
|
Il est
difficile de savoir depuis quand les courses de taureaux constituent, à
Nîmes et dans les localités voisines, un des spectacles préférés de la
population. Nous n'apportons du reste aucune indication inédite qui
puisse éclairer d'une lumière nouvelle les origines et les modalités
primitives de ce divertissement national des Méridionaux, sport
peut-être aussi ancien que l'élevage même des taureaux dans la région
du Bas Rhône. Nous voudrions simplement, tâche moins ambitieuse, mais
plus aisée, donner quelques renseignements historiques sur les courses
de taureaux dans notre ville de 1804 à 1820 environ, période qui semble
assez mal connue à ce point de vue.
Taureau à la
corde. Clarensac années 50. Collection André Gras.
A la fin du
XVIIIe siècle, et sans nul doute depuis fort longtemps, le peuple de
Nîmes aimait beaucoup la course à la corde ou à la bourgine. Toutes les
fois qu'on amenait aux abattoirs un taureau de Camargue (1), voire un
boeuf paisible, la foule se saisissait de l'animal et lui faisait
parcourir au galop rues et places de la ville, tandis qu'une corde le
maintenait et permettait de l'arrêter s'il devenait dangereux, d'où
course folle, sauts, bousculades, scènes comiques et joie générale, les
coups de corne, les chutes et les étalages renversés constituant le
revers de la médaille.
Lors des
fêtes ou cérémonies publiques, l'on donnait de temps en temps, sur une
place barrée et entourée d'installations de fortune, des courses
libres, des courses de cocarde ou « au mannequin »,
parfois une ferrade. Et déjà ces spectacles avaient leurs ennemis et
leurs détracteurs. En 1778, le conseil de ville nîmois Iui-même jugeait
défavorablement, « ces courses qui occasionnent toujours des
malheurs, qui portent atteinte au bon ordre et à la tranquillité
publique, et qui sont très nuisibles au commerce et aux manufactures,
ayant toujours été proscrites par les officiers municipaux »
(2). En 1788, le Journal de Nîmes publiait également un article hostile
(3).
(1)
Voir sur l'élevage des taureaux de Camargue en 1808 un curieux mémoire
de M. Nesme Desmarets, maire d'Aiguesmortes (archives
départementales du Gard, 12 M 10).
(2)
Archives communales de Nîmes, LL 43, conseil du 24 avril 1718. Il est à
remarquer cependant que les règlements généraux de police municipale
des 14 mai 1760 et 22 avril 1778 sont muets au sujet des courses de
taureaux.
(3)
François Rouvière, Lundis révolutionnaires (Nîmes
1891), page 107.
Durant la
période révolutionnaire, les pouvoirs publics s'inspirèrent de
sentiments identiques : un arrêté de l'administration centrale du Gard,
en date du 20 fructidor an IV (6 septembre 1796),
interdit la célébration des fêtes locales ou « votes
», et prohiba expressément les courses de taureaux dans le département
(1). Cette défense fut renouvelée le 18 fructidor an VIII (5 septembre
1800). Il est, bien difficile de savoir jusqu'à quel point ces
dispositions furent respectées.
(1)
Voici le texte de l'art. 2 de cet arrêté
«
Toutes courses ou combats de taureaux sont interdits dans tout le
ressort du département, même lors de la célébration des fêtes
républicaines ordonnées par la Loi. Il est fait défense aux
propriétaires ou gardiens des dits taureaux de les prêter pour cet
usage. En cas de contravention, il est enjoint aux municipalités de
faire tirer sur les dits taureaux et de les tuer dés qu'ils paraîtront
dans l'arène, sans que les dits propriétaires qui les auront fournis
puissent réclamer aucune indemnité. »
C'est ainsi
que le 19 messidor an XII (8 juillet 1804), à Nîmes,
le peuple rassemblé devant l'abattoir refusa d'obéir aux ordres des
commissaires de police et de se disperser, on bouscula quelques
malheureux gendarmes, les portes furent enfoncées, les boeufs de
Camargue enlevés de force aux bouchers, et la course « à la
bourgine » se déroula par les rites avec ses péripéties
habituelles. Cinq jours après, pareil « désordre »
faillit se renouveler.
L'autorité
s'émut, et le préfet, par deux arrêtés sévères des 24 et 27 messidor (13
et 16 juillet 1804), défendit ce divertissement, qu'il
déclarait « dangereux, indigne d'un siècle et d'un peuple
civilités » ; tout attroupement devant l'abattoir serait
déclaré séditieux, et dispersé au besoin par les armes. De Paris, le 9
thermidor suivant, (28 juillet, 1804), le ministère de la police
générale approuva ces dispositions. II est il présumer que le
Gouvernement impérial eut gan de cause pendant quelques années, les
documents administratifs sont muets à ce sujet (1).
(1)
Le mémoire signalé; plus haut de M. Nesme Desmarets indique qu'en 1808
l'interdiction subsistait toujours Il semble qu'à cette époque on ait
cependant organisé des courses en Camargue (Timon l'Athénien, Des
courses et combats de taureaux dans le Midi de la France, Avignon,
1868, page 49).
Mais toute
législation contraire au vœu public ne peut durer. Un événement
heureux, la naissance du Roi de Rome (20 mars 1811),
fit lever l'interdiction. Dés le 6 avril, une circulaire du ministre de
l'intérieur avait recommandé aux préfets de veiller à ce que l'on
célébrât partout des fêtes solennelles, et au besoin, pour donner à la
joie publique tout son essor, de « renouveler d'anciens
usages chers aux peuples de certaines contrées ».
Le baron
Rolland, préfet du Gard, développant ce principe, écrivit très
justement à tous les maires : « Vous pouvez renouveler les
anciens usages, chers aux habitants de ces contrées, tels que la
course, la lutte, les jeux des taureaux et autres spectacles propres à
donner au peuple cette gaîté qui caractérise les habitants du Midi
».
Aussi
donna-t-on â Nîmes, les 9 et 10 juin 1811, jours désignés pour la fête,
deux courses de taureaux sur la place des Arènes, entourée de barrières
et d'amphithéâtres dressés par les soins des entrepreneurs au sud-est
du monument romain. Le succès fut très vif. Le Journal dut Gard, qui ne
fournit malheureusement aucun détail sur la nature même des courses,
mentionne la présence à chaque journée de 12 à 15000 spectateurs (n'oublions
jamais que le rédacteur était du Midi...).
Le directeur
du théâtre et des spectacles à Nîmes était, alors, depuis 1809,
François Branchu. Fort désireux sans doute de réaliser d'importants
bénéfices, que la scène s'avérait impuissante à lui procurer, il
s'empressa de solliciter une autorisation préfectorale, afin de donner
des courses à Beaucaire pendant la foire.
Le Préfet,
sur l'avis du Maire, refusa, aucune installation de fortune ne lui
paraissant, assez sûre pour éviter tout risque d'accident.
Cette
question du local se posait également, à Nîmes, où l'on manquait d'une
installation permanente pouvant donner place, en toute sécurité, à une
foule considérable de curieux. Il y avait bien l'amphithéâtre, qui
avait vu peut-être aux temps antiques des spectacles du même genre,
mais l'intérieur des Arènes et les arceaux étaient occupés et
habités.
Le dégagement
de ce superbe édifice, demandé par le conseil de ville nîmois le 7
avril 1785, puis par les Etats de Languedoc le 14 février 1786, avait
été décidé par arrêt du Conseil royal en date du 28 août 1786, les
événements des années suivantes n'avaient, pas permis la réalisation de
ce projet. Il fut repris en 1807, et, mis enfin à exécution au
printemps de 1809. On démolit d'abord l'îlot de oraisons situé à l'est
de l'Esplanade, puis on fit, place nette dans l'intérieur du monument
et dans les arceaux. Ce premier travail fut complètement achevé au
début de 1813.
C'est alors
que le baron Rolland, préfet du Gard, dans une lettre au ministre de
l'Intérieur datée du 7 avril, proposa de rendre les Arènes à ce qu'il
croyait, leur antique destination, et d'y donner des courses de
taureaux :
« Le
goût qu'a le public pour la course de taureaux est porté jusqu'à la
fureur dans ce pays et, nulle part il n'existe aucun emplacement aussi
magnifique que celui des Arènes. »
Il estimait
qu'on pouvait, les louer, le produit serait, affecté à la restauration
du monument.
Branchu, que
l'exploitation du théâtre laissait en sérieux déficit, s'empressa de
faire parvenir, le 8 avril 1813, une pétition au préfet :
« Je
désire pendant l'été donner à la ville de Nîmes un spectacle qui de
tout temps fut cher à ses habitants et qu'on petit, appeler le
spectacle du pays, la course des taureaux. »
Le baron
Rolland,
« considérant,
que le projet du sieur Branchu procurera aux habitants de la ville de
Nîmes, ainsi qu'à ceux des communes circonvoisines, un amusement pour
lequel ils ont eu dans tous les temps le goût le plus décidé, et qu'en
lui permettant aux conditions ci-après énoncées d'établir des courses
de taureaux et autres spectacles publics dans les Arènes, cette mesure
sera à la fois utile à la restauration du monument et à l'intérêt des
pauvres »,
lui accorda
par arrêté du 20 avril, l'autorisation de donner, du 1er mai au 30
septembre, dans l'intérieur des Arènes, des courses de taureaux et
autres spectacles, tels que danse de corde, manège, voltige, luttes,
ascensions de ballons.
En revanche,
Branchu s'engageait à payer le droit des pauvres, et à solder sur le
produit, des recettes les frais de divers travaux de restauration et
d'entretien, parmi lesquels la couverture de « l'aqueduc
circulaire intérieur », et l'achèvement, des dix-huit grilles
destinées à fermer les portiques du côté du midi.
Branchu
s'associa immédiatement avec Bastide fils et Paulhan fils. La première
réunion dans les Arènes eut lieu le dimanche 23 mai 1813, après une
publicité soignée, 300 affiches avaient été placées dans les localités
voisines, la veille et le matin de la réunion, quatorze joueurs de
tambourins et de galoubets, instruments que le rédacteur du Journal du
Gard appelle en style noble « hautbois champêtres et petits
tambours », avaient, selon la coutume, parcouru la
ville.
Les taureaux
provenaient de la manade Boissier, au mas d'Anglas. Il y eut, une
course au mannequin et, plusieurs courses de cocarde. Le succès fut
très vif, on compta environ 8000 spectateurs, et la recette atteignit
le chiffre, considérable pour l'époque, de 5600frs pour moins de
2000frs de frais.
Branchu donna
vingt réunions, jusqu'en octobre 1813. Ses programmes comprenaient,
outre les courses de taureaux, des luttes, des exercices d'équitation,
le jeu des trois sauts, et celui du saut sur l'outre ou peau de
bouc :
JOURNAL
DU GARD
samedi
19 juin 1813
« Le
13 juin la course des taureaux fut un peu plus amusante que la lutte.
Elle l'aurait été davantage sans les cruautés exercées contre les
taureaux les plus faibles lorsqu'ils sont, abattus, de la part des
braves dont la prudence est admirable quand l'animal ne parait pas
d'humeur à se laisser bâtonner et couper les oreilles ; elle l'aurait
été encore davantage s'il y avait en des cocardes à enlever, mais
peut-on exiger que les entrepreneurs fassent toujours la dépense des
prix !
Pouvait-on
surtout l'exiger raisonnablement dimanche dernier ?
La
recette dut être si modique, il n'y avait que douze ou quinze mille
spectateurs. Demain, pour varier le spectacle, on donnera encore la
course, des taureaux, et, rien de plus. II y aura un mannequin à
pétards pour exciter l'animal, il y aura deux bureaux à cocarde, et un
prix de 15frs pour chaque cocarde enlevée. Quelle magnificence ! (1) »
|
(1)Voilà
l'article d'un journaliste que le spectacle n’avait pas emballé, ou que
la direction avait bien mal placé !
L'affluence
était si grande que, pour maintenir l'ordre et empêcher les « resquilleurs
» (déjà !) de franchir les grilles, il fallut, sur la demande de la
municipalité, organiser pour chaque réunion un service d'ordre
renforcé, et installer aux Arènes un corps de garde. Un arrêté spécial
du maire, approuvé le 30 juin par le préfet, réglementa en détail la
police du spectacle, l'article 7 est, particulièrement curieux
:
« Il
est aussi défendu aux femmes, aux filles, aux enfants au-dessous de
seize ans accomplis et aux vieillards au-dessus de soixante ans faits
d'entrer pendant la durée des courses de taureaux dans l'enceinte de la
barrière à jour qui entoure l'arène, et à toutes personnes d'entrer
pendant la durée d'un spectacle quelconque avec des gros bâtons ou des
follets dans aucune, partie du monument ; ceux qui seront admis à
entrer dans ladite barrière à jour, pendant les courses de taureaux,
pourront, y entrer avec des cannes ou bâtons minces dits vulgairement
bédigasses ».
Le 11 juillet
1813, un Espagnol figura dans la course « à la manière des
tauréadors » ; il est regrettable que nous n'ayons pu trouver
de plus amples détails sur cet ancêtre des « toreros
» modernes. Le 18, on put encore admirer « les tours
de l'Espagnol et le jeu du mannequin sur pied » : le 15
août, la course d'un « buffle » (sic).
Le jour de la
fête de l'Empereur, la course de taureaux fut donnée gratis devant
20000 spectateurs. M. le comte Pelet, conseiller d'État, en mission
dans les départements méridionaux, y assista, et fut paraît-il, très
satisfait de la beauté du coup d’œil et de l’ordre qui régnait dans
cette immense assemblée.
La saison de
1813 fut donc, particulièrement brillante, et le public nîmois put se
déclarer heureux; les pauvres et les hospices avaient touché pour leur
part, 7200frs.
Branchu
quitta Nîmes cette même année pour aller prendre la direction du 36e
arrondissement théâtral (Landes, Basses et Hautes-Pyrénées), il fut,
remplacé dans le Gard par le sieur Juclié, qui obtint, le 23 septembre
1813, le privilège des Arènes pour l'année 1814, moyennant un loyer de
12000frs et le versement de 20000frs pour le droit des pauvres. Mais
les événements du début de l'année, l'invasion, la chute de Napoléon,
le firent, renoncer à son traité en avril 1814. Daniel Mourier lui
succéda dans ses droits, le 14 mai, pour une période s'étendant
jusqu'au 31 octobre. Le chiffre de la location était maintenu à
12000frs, mais le droit des pauvres réduit à 4000.
Les courses
de taureaux recommencèrent le dimanche 22 mai 1814. En juin,
l'ordonnance rendue le 7 pour l'observation rigoureuse des dimanches et
fêtes vint contrarier l'organisation, le préfet obtint cependant de
Paris de faire donner les courses à partir de midi.
Le 25 août,
jour de la Saint Louis, fête du Roi, l'entrée fut gratuite, et le
spectacle attira 20000 personnes. Mais les bénéfices généraux furent
très inférieurs à ceux que la direction Branchu avait, réalisés en 1813.
Mourier se
vit obligé de suspendre les réunions, il put obtenir une diminution du
chiffre de ses redevances, le prix du loyer fut ramené de 12000 à
8000frs, et le droit, des pauvres de 4.000 à 3000.
En fin de
saison, Monsieur, frère du Roi le futur Charles X, honora de sa visite
auguste la bonne ville de Nîmes. On réquisitionna en toute hâte,
maçons, charpentiers, menuisiers et serruriers pour la toilette des
Arènes, et le 11 octobre, à trois heures de l'après-midi, Monsieur
assista à une ferrade donnée en son honneur dans le célèbre
monument :
JOURNAL
DU GARD
15
octobre 1814
« A
trois heures S. A. se rendit à l'amphithéâtre, vulgairement, appelé les
arènes, où l'on avait préparé un spectacle connu dans ces contrées sous
le nom de ferrade, et qui est dans le genre de ceux qu'on donne à
Madrid. II consiste en des exercices de force et, d'adresse contre des
taureaux sauvages paissant toute l'année dans les marais de la
Camargue. Des tauréadors à cheval et à pied, armés de tridents, luttent
contre ces animaux, les abattent et les tiennent, couchés jusqu'à ce
qu'ils crient été marqués sur la cuisse avec un fer rouge, de la lettre
initiale du nom du propriétaire. Cet exercice parut amuser le Prince,
mais ce qui l'intéressa davantage, ce fut le spectacle de plus de
trente mille personnes réunies dans cette enceinte, et qui, il tous
moments, faisaient éclater la joie que causait sa présence. Nulle part
sans doute on n'a pu offrir à S. A. R. un spectacle pareil parce que
nulle part on ne trouve un local aussi bien disposé ».
|
En 1815, les
circonstances furent encore moins favorables aux divertissements
publics. Pendant les Cent Jours, le 28 mai, François Bastide et
Alexandre Paulhan proposèrent de louer les Arènes ; ils offraient
d'habiller et d'équiper cinquante gardes nationaux, mais demandaient
que le droit des pauvres fût réduit à 50frs par réunion, le bureau de
bienfaisance consulté, réclama 250frs, on ne put s'entendre. Samary
jeune donna quelques courses de taureaux en août et septembre, le 5 de
ce dernier mois, les officiers de la troupe de ligne et de la garde
nationale offrirent ce spectacle au général et aux officiers des
troupes autrichiennes d'occupation.
Ainsi donc,
en dépit, des événements, les courses de taureaux avaient reconquis
droit de cité à Nîmes. On en donna encore en 1816, puis en août et
septembre 1817, et en 1818, sous la direction d'Alexis Sinbre. En 1817,
le prix d'entrée était fixé a 0,50fr !
En 1818, on
vit le 23 août une grande ferrade avec taureaux du Sauvage; le jour de
la Saint Louis, la course eut lieu au bénéfice des pauvres, avec six
taureaux du Sauvage, le 6 septembre, on put assister encore à une
ferrade de dix-huit bêtes. Cette même année 1818, il fut question de
construire à Beaucaire un amphithéâtre en maçonnerie (1).
(1)
En 1813 et 1814, les fermiers des baraques du Champ de Foire avaient
vainement sollicité l'autorisation de donner des courses de taureaux
pendant la foire, dans une enceinte palissadée.
En 1819, la
course traditionnelle de charité eut lieu pour la Saint-Louis. Le 13
juin, le directeur avait fait venir un toréador espagnol, dont le
succès, si l'on en croit le .Journal du Gard, fut très médiocre :
JOURNAL
DU GARD
16
juin 1819
«
Voltaire, consulté par un perruquier poète sur le mérite de ses vers,
lui écrivit pour toute réponse : faites des perruques. Que de
gens à qui l'on pourrait donner un semblable conseil !... Nous pûmes,
dimanche dernier, faire une double application de cet avis salutaire. A
trois heures de l'après-dînée, la foule, bravant la poussière et le
soleil, se précipite dans l'amphithéâtre, pour assister aux exercices
extraordinaires de M. Roque-Montagne, fameux tauréador, et pensionnaire
à ce titre du Roi d'Espagne. Il parait bientôt à cheval, vêtu de soie,
armé d'une pique, fait, trois sauts et ne fait plus rien.
Le
taureau, moins par crainte que par amour de la liberté, cherche à fuir,
il franchit une muraille, et va se tapir dans un coin. Son imprudent
adversaire le suit, et présente sans défense à la corne meurtrière les
flancs du pauvre cheval qui tombe noyé dans son sang. Notre écuyer
démonté prendra-t-il sa revanche ?
II
reparaît à pied, agitant un drapeau rouge, mais il se tient toujours à
une distance respectueuse de l’animal, qu'il fait semblant de
provoquer, et s'il s'approche une seule fois, c'est, pour rouler dans
la poussière au milieu des éclats de rire de la multitude désappointée.
M. Roque-Montagne, rendez-nous notre argent, retournez à Madrid, et
faites des perruques »
|
Le
dimanche 22 août 1819, pendant la course libre, un jeune taureau
poursuivi parvint à monter sur les premiers gradins de l'amphithéâtre,
causant une véritable panique, qui se termina sans accident grave, une
telle surprise est impossible depuis les travaux de restauration.
Dans la
période qui suivit, il semble bien que le goût de la population nîmoise
pour les courses de taureaux diminua légèrement, sans doute, on en
donna encore chaque année, le 9 mai 1823, par exemple Madame, Duchesse
d'Angoulême, de passage à Nîmes, vit aux Arènes une ferrade que
précédèrent des danses du pays. En 1824, un arrêté du Maire de Nîmes
réglementa, le 17 mai, les courses de taureaux et autres spectacles des
Arènes. Mais une certaine hostilité, dont on retrouve la trace dans le
.Journal du Gard du 8 octobre 1823 et du 28 juillet 1827, se manifesta
contre ce divertissement, celui-ci manqua aux fêtes du Roi célébrées de
1820 à 1823; on alla jusqu'à l'interdire un moment à l'automne de cette
même année 1823.
Surtout, et
de plus en plus, d'autres spectacles firent, dans les Arènes, une rude
concurrence aux courses de taureaux, en 1820, après la foire de
Beaucaire, le célèbre Franconi et sa troupe y donnèrent trois
représentations ; en juin 1821, l'écuyer anglais Ducrow y parut à son
tour. En 1828, sous la direction du sieur Belfort, un théâtre d'été, le
Théâtre Olympique, consacré spécialement à la pantomime chevaleresque
et militaire, y fut dressé, où le public put admirer des pièces à grand
spectacle telles que la Mort de Poniatowski, La Forêt noire, Sancho aux
noces de Gamache, etc...
Si nous
voulions rappeler des souvenirs plus proches de l'époque contemporaine,
nous arriverions à l'interdiction totale des courses de taureaux en
1841 (1), puis à leur reprise en 1853, année où les Nîmois virent pour
la première fois une mise à mort à l'espagnole (2), ce fut enfin, en
1863, la venue d'El Tato, qui ouvre la période moderne (3), mais ceci
est une autre histoire.
(1)
Arrêté préfectoral du 19 janvier 1841.
(2)
A. Pieyre, Histoire de la Ville de Nîmes depuis 1830, tome II, pages
226-227.
(3)
A. Pieyre, Histoire de la Ville de Nîmes depuis 1830, tome II, page 332.
H. CHOBAUT.
LE CULTE DE MITHRA
LE MITHRA,
restauration rapide, à la française, à proximité des Arènes de Nîmes
- On
pourrait relier l’importance
du sang versé dans la corrida au culte de Mithra, mais je ne m’y
risquerais pas
de façon certaine.
- L’initiation
au culte de Mithra
se faisait en égorgeant un taureau au-dessus de l’initié dont le visage
se
trouvait baigné de sang.
- Ce
rite solaire était lié à la
fertilité et se déroulait aux solstices et aux équinoxes. C’est une
thématique
riche de sens contenu dans les rites, la religion, la fertilité, le
sexe et le
soleil… la vie quoi !
- La trace de Mithra se retrouve originellement
chez les habitants de
l’Inde et d’Iran. Dans les écrits sacrés de l’Inde antique, les Védas,
il
figure à plusieurs reprises sous le nom de « Mitra » ce qui signifie « Traité
».
- Mithra
est un dieu de lumière
assimilé en Inde, au Soleil. Sous l’influence de Zoroastre « Zarathoustra »
les sacrifices sanglants, comme l’immolation de taureaux, furent
interdits
ainsi que l’usage de l’haoma, produit capiteux, provoquant l’extase. Le
culte
de Mithra était lié au bovidé et le sang du taureau sacrifié, mélangé à
l’haoma
procurait à qui le consommait une force immortelle.
- Dans chaque mithréum (lieu
du culte de Mithra)
orienté vers le Levant pour permettre aux premiers
rayons du soleil d’y pénétrer par une ouverture pratiquée dans la voûte
et de
frapper directement l’effigie du dieu que l’on voit terrasser le
taureau d’un
mouvement du genou, lui tirer la tête en arrière pour l’égorger. La
scène se
déroule dans une grotte qui symbolise la voûte céleste, le cosmos, sur
son bord
on distinguera la représentation du soleil et de la lune.
- L’ornementation
végétale est la
conséquence de la mise à mort du taureau. Son sang qui s’écoule arrose
et
nourrit les blés ; de la queue de l’animal, siège de vertus magiques,
jaillissent également des épis. Un chien et un serpent lèvent la tête
vers la
blessure et cherchent à lécher le sang qui en coule. De ses pinces, un
scorpion
serre les organes génitaux de l’animal mourant. Quelle est donc la
signification de toute cette scène ?
- L’Iran
et Rome ont chacun des
interprétations différentes d’où de nombreuses erreurs Il est clair que
l’acte
de Mithra est créateur.
- La
mort du taureau engendre une
vie nouvelle. C’est là le cœur de tous les mystères antiques, autour
des
problèmes cruciaux de la vie, la mort, la résurrection comme la nature
nous les
montre, dans un cycle toujours répété.
- Ainsi,
la mort paraît se refermer
sur l’homme, mais une ouverture se fait sur l’espace infini et celui-ci
renaît
à une dimension sans limites.
- Passons
maintenant à un bref
historique de la corrida. Tout cela est bref, mais comme je l’ai dit
plus haut,
c’est un premier essai…
- Entre autres, dirons nous. Il n'est pas certain
que seuls les romains
soient à l'origine de la corrida. Les jeux qui se déroulaient dans
leurs arènes
ne comportaient pas que des taureaux, mais aussi des fauves, des
éléphants... des
combats d'animaux étaient organisés. La corrida n'était pas encore née.
- Les
taureaux faisaient l'objet d'attaques non réglées : brûlés avec des
torches,
poursuivis par des molosses, piqués par des taurarii (ancêtre du picador ?)
aidés par des successores. Certains athlètes se risquaient à des
acrobaties,
sautaient à la perche, roulaient dans des paniers sphériques, se
réfugiaient
dans des tourniquets à cloison installés au centre de la piste. La
pompa voyait
défiler les acteurs avant le début des jeux. Ces jeux nommés « venationes »
ont été introduits par Jules César au 1er siècle.
- Des opposants à ces spectacles se sont
manifestés, et notamment l'Eglise, dont certains prélats, venaient
hypocritement assister à ces « divertissements »…
-
- Extraits
des cahiers d'histoire
- NÎMES
AU XIXe et XXe SIECLE
- Sur
les spectacles et la Tauromachie dans les Arènes
-
- avec
Georges Mathon
-
- -oOo-
-
1804, le 8 juillet (19
messidor an XII), à Nîmes, des nîmois rassemblés devant
l'abattoir refusent d'obéir aux ordres des commissaires de police et de
se disperser, on bouscula quelques malheureux gendarmes, les portes
furent enfoncées, des boeufs de Camargue furent enlevés de force aux
bouchers, et la course « à la bourgine » se déroula
par les rites avec ses péripéties habituelles.La bourgine était pratiquée
depuis fort longtemps dans Nîmes et sa région. On aimait beaucoup la
course à la corde ou à la bourgine. Toutes les fois qu'on amenait aux
abattoirs un taureau de Camargue, voire un boeuf paisible, la foule se
saisissait de l'animal et lui faisait parcourir au galop rues et places
de la ville, tandis qu'une corde le maintenait et permettait de
l'arrêter s'il devenait dangereux, d'où course folle, sauts,
bousculades, scènes comiques et joie générale, les coups de corne, les
chutes et les étalages renversés constituant le revers de la médaille.L'autorité s'émut, et le préfet,
par deux arrêtés sévères des 13 et 16 juillet 1804, (24
et 27 messidor) défendit ce divertissement, qu'il déclarait «
dangereux, indigne d'un siècle et d'un peuple
civilités »
Mais toute législation contraire
au vœu public ne peut durer.
-
-
- 1811 - Un événement heureux, la
naissance du Roi de Rome (20 mars 1811), fit lever
l'interdiction de 1804. Dés le 6 avril, une circulaire du ministre de
l'intérieur avait recommandé aux préfets de veiller à ce que l'on
célébrât partout des fêtes solennelles, et au besoin, pour donner à la
joie publique tout son essor, de « renouveler d'anciens
usages chers aux peuples de certaines contrées
-
- 1813, autorisation par le Préfet de
donner, du 1er mai au 30 septembre, dans l'intérieur des Arènes, des
courses de taureaux et autres spectacles, tels que danse de corde,
manège, voltige, luttes, ascensions de ballons.
- Le dimanche 23 mai une course de
taureaux est organisée dans les arènes, sous la direction du sieur
Branchu, directeur de la comédie (théâtre). Des
barrières en bois seront construites pour servir de retraite aux
participants.
- Le dimanche, 6 juin, et
le lundi 7, de Pentecôte, courses de taureaux.
- Le 13 juin grande course de
taureaux et luttes d'hommes, il y aura entre 12 et 15000
spectateurs.
- Le 11 juillet, le sieur
Antonelli Jordani, Espagnol, exerça ses talents face au taureau avec
une cape rouge, il le piquera avec "des flèches et
des lances ". Il n'y aura pas de mise à mort.
- De nombreuses courses de
taureaux et ferrades eurent lieux cette année là dans les arènes, la
clôture se fit le 14 novembre.
-
- 1853, première course de taureaux, à
la manière espagnole et avec mise à mort, dans les Arènes de Nîmes.
- Il n'était pas dit dans le
programme que les taureaux seraient mis à mort, et néanmoins pour
assister à ce spectacle plus de trente mille spectateurs surchargeaient
les gradins de l'Amphithéâtre. Lorsque l'espada s'en alla au pied de la
tribune réservée aux autorités demander la permission de se mesurer
seul à seul avec le taureau, ce fut de toutes parts des
applaudissements, des interpellations, des cris qui exigeaient le
sacrifice. L'autorité s'inclina, et l'animal reçut le coup mortel. Le
signal était donné et la course prenait nettement le caractère espagnol
à la joie de la multitude.
- Mais le deuxième taureau fut
absolument martyrisé par ses exécuteurs. Il fallut le retirer de
l'arène encore vivant et dés lors les autorités interdirent ce genre de
spectacle. Le public lui-même, écœuré de la boucherie à laquelle il
assistait, applaudit à cette décision comme il avait applaudi à
l'annonce de la mise à mort. Ce n'est que bien longtemps après que de
pareilles représentations furent autorisées. Mais un premier essai n'en
laissa pas moins une profonde impression parmi nos concitoyens.
- Ce n’est que 10 ans plus tard,
que les corridas reviendront, les dimanche 10 et jeudi 14 mai 1863, à
l’occasion du Concours Régional Agricole de Nîmes, mais cela est une
autre histoire…
-
- 1860, visite à Nîmes de la grande
duchesse Hélène Paulowna, sœur du grand duc Michel de Russie. La
princesse arriva le samedi 28 juillet et descendit à l'hôtel du
Luxembourg (à cette époque le plus prestigieux hôtel de la
ville, il était situé à l'esplanade à gauche de l'église Ste Perpétue,
il sera démoli en 1954 et remplacé par l'immeuble du même nom.), elle
fut reçut à la gare par les autorités et voulut voir les arènes animées
par un spectacle. Une course de taureaux fut
organisée.
- Des courses de taureaux avaient
été organisées lors des visites :
- - de la Duchesse d’Angoulême en
1824,
- - ainsi que celle du prince Président Louis
Napoléon Bonaparte du 30 septembre 1852.
-
- - Jules
Rostain sera directeur des Arènes de 1864
à 1871, ce fut une période faste pour les
spectacles et pleine d'innovations. En 1864, il donnera 14 courses de
taureaux, à la fin de l'année il met en place des abonnements pour
l'année suivante. En 1867 les courses landaises furent très en honneur,
il fut en outre donné un grand festival musical et orphéonique. En
1868, chaque course comprit une loterie gratuite, en prenant son
billet, chaque spectateur recevait un billet de loterie, laquelle était
tirée à la fin du spectacle et le 26 juillet, pour la première fois,
dans les Arènes, on tira un feu d'artifice. En 1869, on vit un matador
Beaucairois monté sur un vélocipède. En 1870 deux mises à mort furent
données au bénéfice des soldats de l'Armée du Rhin et aux épouses et
mères des mobilisés. En 1871, eurent lieu deux grandes représentations
théâtrales. Le 24 septembre, au cours d'une course libre, un énorme
tonneau de bière, robinet ouvert, fut mis au milieu de la piste, à la
disposition des courageux aficionados.
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- - Le 3 mars 1875,
l'Opéra Comique représentera pour la première fois " Carmen " de Bizet,
d'après la nouvelle de Mérimée. C'est en 1876 que fut levé
l'interdiction qui pesait sur " Les
Huguenots ", Opéra en cinq actes de Meyerbeer, il sera joué
peu après.
- - Le 12 mai 1900,
une représentation de Carmen eut lieu pour la première fois dans les
arènes de Nîmes, après l'opéra, la mise à mort dans les Arènes par un
novillo, Valenciano-Sapin.
- La
sono n'étant pas au point et la mise en scène ayant connu quelques
défaillances cette représentation ne fit pas l'unanimité. La dernière
représentation de Carmen avec une Corrida sera réalisée en 1979 avec,
comme torero, Christian Montcouquiol « Niménio II ».
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- - Une circulaire du 26 septembre 1894, du ministre de l'intérieur interdit la
corrida à Nîmes; Une imposante manifestation mobilise la population,
finalement la ville décide de résister une corrida se déroulera le 14
octobre, avec le soutien et la présence de Frédéric Mistral.
Ce jour là dans l'amphithéâtre ce fut un véritable délire.
- Un commentateur de l'époque Georges Reboul nous
décrit la scène : « Quand il parut, grand, très droit, coiffé de
son feutre immense, la tête haute fière, encadrée de longs cheveux
blancs, nous étions là vingt mille, qui l'accueillîmes par une clameur
inouïe. Très calme, avec une aisance familière, il salua d'un geste
large, empreint de noblesse et de majesté... En cette minute sublime,
Mistral était beau comme le dieu de la Patrie ! »
-
-
- 1920 -
Reprise des corridas interrompues par la guerre de 14-18, le dimanche
23 mai 1920, à l'occasion des fêtes de la Pentecôte.
(dernière
corrida en 1914, le 24 mai, avec 6 taureaux et toréés
par Vincente Martinez, Cocherito et Celita ; une autre le 28 juin, 6
taureaux toréés par Pablo Roméro, F. Martin
Vasquez et Paco Madrid.)
- Lecture
est faite le 30 août 1919 d'une proposition adressée au
Conseil Municipal de Nîmes par l'intermédiaire de M.
Paul Morel, représentant de l'« Union des
Criadores de toros de lidia » :
« ...
de la part de son excellence le Duc de
Veragua, au nom de l'Union
des Eleveurs de toros de combat dont il est le Président, que
cette Société a, dans une de ses dernières
réunions générales, sur la proposition de Don
Manuel Garcia-Aléas, de Colmenar-Viejo, décidé
d'accorder ce qui suit :
- Les
ganaderos de toros bravos d'Espagne, auraient honneur et plaisir
d'offrir aux fins d'une corrida de bienfaisance aux mutilés
aveugles et autres, de la Grande Guerre, 6 toros limpios, tirés
au sort parmi les sociétaires, qui seraient toréés
dans les Arènes de Nîmes, comme étant cette ville
le berceau de l'aficion française et possédant le plus
vaste cirque où il pourrait se faire la plus énorme
recette dans ce charitable but.
Les
toros seront mis à la disposition de la Municipalité
nîmoise en 1920 dès le mois de mai, si cette proposition
est agréée par le Conseil Municipal, qui se chargerait
de l'organisation de cette corrida avec le concours des Sociétés
taurines de la ville, afin de donner plus de développement à
la fête. »
- Cette
proposition sera acceptée à l'unanimité par le
Conseil Municipal.
Cette
initiative marquera la reprise des grands spectacles taurins dans les
Arènes de Nîmes. C'était très certainement
le but recherché par l'U.C.T.L. (Union de Criadores de
Toros de Lidia) qui regroupait tous les élevages d'Espagne
et du Portugal.
- C'est
à cette époque que sera créée l'Union
Taurine Nîmoise, toujours présente, de nos jours,
avec l'actuel président, (2007) Eric Pujante.
L'année
précédente des spectacles taurins avaient eu lieu, dix
capéas, avec des taureaux de Viret, Saurel, Reynaud, Granon,
Lescot et Julien Abel.
- C'est
le 23 mai 1920 que se déroulera dans les Arènes de
Nîmes, la première corrida d'après-guerre.
Sept
bêtes de 6 élevages différents seront estoquées.
Un toro de Manuel Garcia-Aleas par Augustin Garcia ; un toro de
Anastasio Moréno Santamaria par Punteret ; un toro de Antonio
Lopez Plata par Luis Freg ; un toro de Manuel Lozano par José
Garate ; un toro de Alipio Perez Tabernero Sanchon par Saleri II ; un
toro du marquis de Villamarta par Ernesto Pastor ; et enfin, un
novillo sera travaillé par le jeune Mariano Montes.- Il
y aura cinq Capéa, au cours de cette même année
et une corrida le 26 septembre.
L'année
suivante, 1921, une corrida sera organisée le 15 mai au
bénéfice du futur monument aux Morts de la guerre de
14-18.
- La
corrida du 19 juin 1921, sera organisée au bénéfice
des habitants des régions sinistrées par la guerre et
le 31 juillet au bénéfice des veuves de guerre, les
Arènes seront combles, mais le spectacle sera tellement
décevant que la direction sera obligée d'offrir un
taureau supplémentaire que Belmonte consentira à
toréer.
C'est
seulement après cette dernière corrida que les
autorités se manifestèrent en dressant des
procès-verbaux à l'encontre des matadors, des
organisateurs et du président de la course, Gaston Audry.
- L'audience
du tribunal sera fixée pour le 17 novembre 1921. Une
manifestation monstre sera organisée le jour de l'audience. A
sa tête, le Maire, Josias Paut,
son adjoint
Henri Bauquier, s'associeront aussi à la manifestation, la
« Nacioun Gardiano » avec une
centaine
de cavaliers menés par le marquis de Baroncelli-Javon (*) et
l'avocat Bernard de Montaut-Manse, prieur de la confrérie des
gardians.
Arrivé
devant le tribunal ce dernier prendra la parole sur son cheval :
- « Méridionaux,
voici l'heure du Midi ! Notre terre nous appelle, dressons-nous et
courons au secours de son Droit, car elle est notre Mère
adorée et bénie. Exaltons nos tridents et nos coeurs !
Pour la Provence et pour le Languedoc, en avant, mes amis gardians,
mes frères du Midi ! Maudits soient ceux qui renient notre
Patrie méridionale ! Vive notre langue ! Vivent nos courses de
taureaux ! Pour nos libertés, en avant ! »
- Après
cela il revêtira sa robe pour aller plaider contre la SPA,
parti plaignant, qui sera déboutée et condamnée
aux dépens.
(*)
Le marquis Folco de Baroncelli-Javon (1869-1943) fondateur de la
Nacioun Gardiano en 1904, était le dernier descendant de
Christophe de Baroncelli-Javon, Grand Prieur de St Gilles (Ordre de
Malte) en 1699
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-
- Une suite d'articles sur
la Tauromachie
- > Origine des Courses
de Taureaux à Nîmes de 1804 à 1820
- > Origine des corridas en Espagne, texte de 1854
- > Début de la Tauromachie Espagnole en France, texte de 1854
- > Première corrida à Nîmes en 1853
- > Reprise des corridas dans les Arènes de Nîmes, les 10 et 14 mai 1863.
- > Descriptif avec images de la tauromachie, article du milieu
du XIXe siécle
- > L'art tauromachique contemporain à Nîmes
- > Les taureaux des Arènes
- > Le taureau de Camargue
- > Article
Midi Libre du 29 janvier 2006
- > Article Midi Libre du 28 mai 2006
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