EXTRAIT DE LA  SOIE  EN  VIVARAIS 1921

Etude d’histoire et de géographie économique

Par Elie Reynier

Professeur à l’école normale de Privas

Diplômé d’études supérieure d’histoire et de géographie.

La crise séricicole.

 

 

Première partie,

Maladies du ver à soie sous l’ancien régime.

La muscardine - La grasserie - La flacherie

 

La prospérité va s'écrouler brusquement par la convergence de plusieurs causes redoutables

- La maladie des vers à soie.

- La concurrence de l'Orient et surtout de l'Extrême Orient.

- Les changements de la mode et des mœurs.

La plus apparente de ces causes, et qui d'ailleurs a beaucoup contribué au dév­eloppement de certaines des autres, c'est la maladie des vers à soie.

Non que les maladies fussent inconnues auparavant, à maintes reprises au contraire de terribles épidémies avaient anéanti le ver et la précieuse récolte.

 

Ainsi, à la fin du 17e siècle, la maladie des passis, de 1749 à 1756, un fléau de même nature, qui fait monter le prix de fonce de graine jusqu'à un louis (45 à 50 fr aujourd'hui), le Parlement d'Aix engage les sériciculteurs à se pourvoir de graines nouvelles en Espagne ou en Piémont. Trente ans plus tard, nouveaux insuccès, il fallut encore recourir aux graines d'Espagne pour renouveler nos races épuisées.

 

On connaissait, on avait essayé d'étudier et de combattre la maladie des dragées, celle des vers flats, celle des vers gras ou ladres, pour ne citer que les plus importantes. Lutte insuffisante, à l'aide de moyens scientifiques plus que médiocres : mais ces maladies, pour graves qu'elles fussent, avaient un caractère accidentel et, en général, s'éteignaient d'elles-mêmes.

 

- La muscardine, due à un champignon dont les spores se disséminent partout, est éminemment contagieuse, de ces spores naissent des filaments blanchâtres qui envahissent peu à peu les tissus du ver. Mort, celui-ci se durcit, et c'est sa dureté, et la moisissure blanche qui le couvre, qui l'ont fait appeler dragée.

 

- La grasserie, dont les dommages sont relativement faibles, est très anciennement connue (vers gras, ladres, porcs, vaches, jaunes, etc) Les vers gonflent, prennent l'aspect d'un sac plein d'un liquide blanc ou jaune qui détruit tous les organes. Il n'est pas sûr que la maladie soit héréditaire ni même contagieuse.

 

- La flacherie est beaucoup plus grave par son caractère extrêmement contagieux et sans doute héréditaire; elle se propage par les vibrions bacillaires et les ferments en bracelets que renferment les déjections et les vomissements des vers malades, et qui peuvent se reproduire d'une année à l'autre. Les vers, surtout après la 4e mué, deviennent mous, flets (morts-­flats, morts-blancs, tripes, flétris, etc.), la peau flétrie se teinte de rose, le cadavre noircit très vite et dégagé une odeur fétide. La maladie a pour origine la fermentation et la putréfaction de la feuille dans le tube digestif.

 

Elie Reynier, 1921

 .

.

L'industrie de la soie dans la région.
> Origine de l'Industrie de la Soie à Nîmes et dans le monde, par Vincens St-Laurent, 1809
>  Les maladies des vers à soie sous l'ancien régime
> La station séricicole de Montpellier en 1874
> La maladie des vers à soie 1853-1875, achats de graines lointaines
> Les moyens de lutte
> Est-il possible de reconnaître les graines et les vers malades
> La mission de Louis Pasteur
> Qu'est ce que le moulinage - extrait de "Au fil de l'écomusée" de Chirols
.
.
L'industrie textile à Nîmes
> Grizot introduit, à Nîmes, le métier à tisser en 1680

> Histoire de l'industrie textile de la ville de Nîmes par Hector Rivoire, 1853

Passé et Présent de la Classe Ouvrière à Nîmes, étude de Félix De La Farelle, 1863

.

.

.

> Contact Webmaster