EXTRAIT
DE LA SOIE EN
VIVARAIS 1921 Etude d’histoire et de géographie économique Par Elie Reynier Professeur à l’école normale de Privas Diplômé d’études supèrieure d’histoire et de géographie. La crise séricicole. la station séricicole de Montpellier. En 1874 est fondée la station séricicole de
Montpellier, dont la direction est confiée à un élève de Pasteur, M. Maillot.
Chaque année, de 1874 à 1881 au moins, Maillot fait une tournée de
conférences dans les principaux centres séricicoles ; il en fait 3 ou 4 dans
l'Ardèche, et jusqu'à 10 en 1881. A ce moment, l'usage du microscope est
devenu fréquent. De 1873 à 1875, le ministre de l'Agriculture en attribue dix
à autant de sériciculteurs ardéchois, et une quinzaine de communes en
achètent pour leur compte : Bidon, St Marcel d'Ardèche, St Remèze, St
Thomé, Uzer, Rocher, Chirols, St-Didier-sous-Aubenas, les Ollières, St-Julien
en St-Alban, Orgnac, Bessas, Beaulieu... Le Syndicat des filateurs et mouliniers de
Valence propose (1876) de faire faire à l'Ecole normale de Privas un cours de
sériciculture et de micrographie : mais ce cours est déjà fait avec quelque
succès depuis plusieurs années par un des professeurs de l'école ; il n'y a
pas de microscope, le ministre en accorde un l'année suivante. Le 4 mai 1882, au Concours régional agricole
d'Aubenas, l'Ardèche inaugurait une statue d'Olivier de Serres. Pasteur, invité
à cette fête, y fut acclamé de tous. Il reçut une médaille à son effigie, et
un objet d'art qui représentait, les mains chargées de cocons, des génies
autour d'une coupe, un petit microscope à côté d'eux. « Pour nous tous, dit le président du Syndicat
des Filateurs d'Aubenas, vous fûtes le génie secourable dont la magique
intervention conjura le fléau qui nous ruinait. C'est un bienfaiteur que nous
saluons en vous ». « J'éprouve une joie profonde, répondit
Pasteur, à voir mes efforts compris et célébrés avec un élan de sympathie qui
restera dans ma mémoire et dans celle de ma famille comme un glorieux
souvenir... En élevant une statue à Olivier de Serres, l'illustre enfant du
Vivarais, vous donnez à la France un noble exemple. Vous montrez à tous que vous
avez le culte des grands hommes et des grandes oeuvres qu'ils ont accomplies.
Cela, c'est la semence féconde. Vous l'avez recueillie. Puissent vos fils la
voir grandir et fructifier. » Le succès éclatant du grainage Pasteur
apparaît dans ce fait que la France, longtemps tributaire de l'étranger, lui
fournit aujourd'hui une quantité considérable de graine. En 1874, elle
mettait incuber plus de 400 000 cartons japonais et 240 000 onces
indigènes ; en 1876, 80 000 cartons et plus de 500 000 onces ;
maintenant elle exporte jusqu’à 20 000 et même 27 000 kg de graine. Cette
industrie du grainage intéresse surtout le Var, la corse, les Basses-Alpes,
les Pyrénées-Oriantales. Les graineurs italiens, rendant hommage à nos
races de vers, sont venus de plus en plus nombreux installer leurs propres
grainages en France. Et nos graines exportées ont contribué à relever la
sériciculture étrangère, en Espagne, dans le Levant, où elles jouissent d’une
grande faveur. Les graineurs italiens ont conservés des races à cocons vert
venus du Japon ; les Français n’ont reconstitués que des races à cocon
Jaunes. . . L'industrie de la soie dans la région. . > Passé et Présent de la Classe Ouvrière à Nîmes, étude de Félix De La Farelle, 1863 . . . |