présente LE CHATEAU DUCAL D'UZÈS
Duché et Pairie de France
AVERTISSEMENT aux lecteurs : Ce texte écrit en 1888, comporte des renseignements qui font référence au XIXe siècle. Quand il écrit « au milieu du siècle dernier », il s’agit du milieu du XVIIIe siècle.
Le Duché (1), classé parmi les monuments historiques, se trouve sur le point le plus culminant de la ville et probablement a l'endroit même où les Romains avaient établi leur camp retranché pour soumettre les Volces-Arécomiques, anciens habitants d'Uzès.
(1) Le château ducal fut acheté à la révolution comme bien national par un sieur Olivier, mettre de pension 1 Uzès, qui essaya do se procurer la somme nécessaire pour payer son acquisition en vendant les objets d'art et en démolissant la tour carrés pour en vendre les matériaux. Mais il fut obligé do renoncer à cette seconde opération parce que les pierres, vu la grande hauteur d'où elles tombaient, se brisaient contre le sol. Cette circonstance explique pourquoi le couronnement de la tour à dû être reconstruit. Trompé dans ses espérances, le sieur Olivier se décida à céder le château à quelques pères de famille qui s'associèrent pour offrir au duc d'Uzès de le lui rendre à prix d'achat, quand il voudrait, et en attendant y établir un collège. Le duc racheta son château dès la première année de la Restauration, mais il voulut bien y laisser le collège Jusqu'en 1837, alla de donner à la ville le temps de faire construire le collège actuel. (Note de M. Couderc, ancien principal du collège d'Uzès).
II se compose d'un ensemble de constructions de diverses époques présentant plus particulièrement au dehors l'aspect des fortifications du moyen-âge. C'est un des beaux spécimens de l'architecture militaire de cette époque.
Son aspect est imposant et révèle la puissance de cet ancien et illustre fief qui, autrefois, relevait directement de la grosse tour du Louvre de Paris.
L'ancienne porte du duché, à pont-levis, était jadis plus rapprochée de la tour ronde, dite de la Vigie; que l’on remarque au couchant prés d'une vaste salle d'armes qui s'écroula il y a plusieurs années. Cette tour ressemble aux tours de l'ancienne Bastille de Paris. Elle fut construise par Raymond dit Rascas, seigneur d'Uzès, à la fin du XIIe siècle.
Tour de la Vigie
La porte d'entrée actuelle est plus au levant.
L’entrée du château
Elle est ornée de belles colonnes de granit qui proviennent des exploitations des Alpes Françaises, et elle est surmontée des armoiries du duc d'Uzès qui sont: écartelées au premier et quatrième quartier, partie fascé d'or et de sinople, qui est de Crussol, et d'or à trois chevrons de sable, qui est de Lévis; au deuxième et troisième, d'azur à trois étoiles d'or en pal, qui est de Gordon-Genoilhac, et d'or à trois bandes de gueules, qui est de Galiot Genoilhac ; sur le tout de gueules à trois bandes d'or,qui est d’Uzès. L'écu surmonté d'une couronne ducale et pour cimier une tête de levrette avec deux lions d'or pour support, le tout sur le manteau ducal. La devise est: Ferro non auro.
Les armes de la maison d'Uzès sont à la première salle des croisades. Sous la monarchie légitime, au sacre des rois et au parlement elles passaient avant toutes celles des maisons nobles de France (1).
(1) A la collation des ordres et à la cour, le duc de la Trémoïlle, comme le plus ancien duc de France. avait le pas sur les autres ducs; on le vit notamment au chapitre du Saint-Esprit tenu à Fontainebleau en 1633 ; mais la pairie des la Trémoïlle n’était que la seconde. Comme héritiers de Charlotte d'Aragon, princesse de Tarente, ils avaient en outre, avant 1789. le rang de princes étrangers. Chartrier de Thouars pages 4 et 136. Les la Trémoïlle descendent de Pierre, seigneur de la Trémoïlle qui vivait sous Henri Ier roi de France, vers l’an 1040, et qui était lui-même un fils cadet de Guillaume III, comte de Poitou (Voir Moreri et Chartrier de Thouars. page 3.)
En entrant dans la cour on est frappé de cette imposante tour carrée surmontée de tourelles qui est, sans contredit, la plus ancienne de toutes ces constructions. Elle a été établie sur les débris d'une tour romaine par Bermond, seigneur d'Uzès, qui est un des ancêtres du duc d'Uzès actuel.
Le château Ducal et la Tour Bermonde
Encore aujourd'hui elle s'appelle la tour Bermonde.
L'ancienne tour romaine devait être la résidence de la princesse Dhuoda, Dode ou Duodène (1), cette fille de Charlemagne si lettrée, si aimante, qui mourut en 843, à Uzès, où son cruel époux, le duc Bernard de Septimanie l'avait reléguée, et où elle composa pour son fils Guillaume, devenu plus tard duc d'Aquitaine, Ie liber manualis, ce monument de sagesse chrétienne et de tendresse maternelle (2)
(1) Une fille de Charlemagne à Uzès par l'abbé Azaïs, page 16. (2) Mémoires de l'Académie du Gard, 1867-68, page 107.
La tour Bermonde était donc le donjon primitif des seigneurs d'Uzès, avec ses créneaux, ses meurtrières et ses oubliettes.
Les pièces ou chambres qui s'y trouvent sont toutes voûtées, depuis le rez-de-chaussée jusqu'au plus haut étage. Les escaliers sont en colimaçon et ont des marches étroites et fort élevées. Au fond de cette tour aboutissaient divers souterrains qui sillonnaient la ville en tous sens et mettaient autrefois toutes les portes de la ville en communication avec cette tour, a peu prés imprenable avant l'invention de la poudre à canon (1). Au levant de cette tour se trouve le bâtiment de la vicomté, au nord, celui construit par les ducs d'Uzès, et tout à côté la jolie chapelle é la toiture armoriée qui recouvre le caveau de famille situé au rez-de-chaussée.
(1) Manuscrit Siméon Abausit.
Chaque objet mérite d'être examiné en détail.
Le Bâtiment de la Vicomté - Ce bâtiment s'appelait ainsi parce qu'il servait de logement particulier aux vicomtes d’Uzès. II fut construit par Robert, créé vicomte d'Uzès par Philippe de Valois, en 1328. II est terminé au levant par une tour en pignon octogone dont l'escalier conduit au couchant à un couloir qui mène à la chambre d'honneur de la duchesse d'Uzès, au midi à la salle des archives, qui devait être autrefois la chapelle du château vicomtal, et au levant aux remparts.
Le balcon, qui fait face à la porte d'entrée, a été assez récemment construit avec des colonnes de granit provenant de l'église des Capucins.
Les armes du vicomte d'Uzès reproduites sur la cheminée de la pièce qui est au rez-de-chaussée étaient : de gueules à trois bandes d'or.
Le Bâtiment construit par les Ducs d’Uzès. C'est celui qui se trouve entre la grosse tour carrée au nord et la jolie chapelle à laquelle il est incorpore au midi et entre la cour principale du duché au levant et une autre cour au couchant, sur laquelle s'ouvre la grande salle à manger du duché.
La salle à manger du duché
La belle façade de ce bâtiment, faisant face au levant et ornée de colonnes, de pilastres et de bas-reliefs fut construite au XVIe siècle par le duc Antoine et Louise de Clermont sa femme, sur les dessins dit-on, de Philibert Delorme, architecte du palais des Tuileries. On peut le considérer comme un modèle de l'architecture de la Renaissance.
La façade intérieure
Le grand escalier en voûte qui mène aux divers appartements est d'une construction plus ancienne et rappelle celui du château de Pau. Charles de Crussol et Françoise de Genouilhac, sa femme, le firent construire. Au premier étage, on trouve à gauche le cabinet du duc qui était autrefois la salle des armes (1) transformée aujourd'hui en chambre à coucher, à droite, l'antichambre qui mène d'un côté é la chambre d'Honneur de la duchesse d’Uzès, et de l'autre à la salle de la bibliothèque, puis au fond, au grand salon de réception décoré; des portraits de tous les ducs d'Uzès, savoir :
(1) On y remarquerait entre autres choses une armure complète de chevalier et de son cheval de bataille, le tout en fer finement gravé et doré. Elle avait appartenu à Gaillot de Genouilhac, grand écuyer de France, grand maître d'artillerie sous François Ier, et père de la femme de Charles de Crussol devenue l'héritière de sa maison. Cette armure décore actuellement le château de Bonnelles (Seine et Oise)
1° Antoine de Crussol, (1528-1573) comte de Crussol, chevalier de l'ordre de Saint-Michel, duc d’Uzès (1565), pair de France (1572), marié à Louise de Clermont Tallard, le 10 avril 1556 ; reçut Charles IX et sa cour au château de Saint-Privat; dont il était seigneur suzerain ; fut chargé par la cour de pacifier le Bas-Languedoc, la Provence et le Dauphiné durant les guerres de religion et mourut de ses fatigues au premier siège de la Rochelle.
2° Jacques de Crussol, (1540-1584) frère d'Antoine, né le 20 juin 1540, décédé en 1584, avait épousé en 1568, Françoise de Clermont. Il avait d'abord porté le titre de baron d'Acier, sous lequel il joua un grand rôle, à la tête des protestants, durant les guerres de religion. Rallié à la cour a la mort de son frère, la reine Catherine de Médicis l'opposa avec succès au duc de Montmorency, qui s'était révolté contre l'autorité royale. Lors de la création de l'ordre du Saint-Esprit par Henri III, en 1578, Jacques de Crussol, duc et pair de France, fut le second sur la liste de promotion.
3° Emmanuel Ier de Crussol (1581-1657) épousa en 1601 Claudine d'Ebrard de Saint-Sulpice, fut chevalier et commandeur des ordres du roi en 1619. Par la mort du duc de Montmorency, décapité à Toulouse le 30 octobre 1632, le duc d’Uzès devint le doyen des pairs et prit le titre de premier duc et pair de France. II porta les honneurs (la couronne royale) aux obsèques de Louis VIII.
4° François Ier de Crussol, (1604-1680) né en 1604, mort le 4 juillet 1680, avait épousé: 1° Henriette de la Châtre, et 2° Marguerite d'Apchier. Il assista au siège de Perpignan et contribua à l'annexion du Roussillon à la France en 1642. II figura, avec la duchesse d'Uzès, au mariage du roi Louis XIV avec l'infante Marie Thérèse sur les bords de la Bidassoa, en 1660.
5° Emmanuel II de Crussol, (1642-1692) né en 1642, chevalier des ordres du roi, épousa Julie-Marie de Montausier, alla combattre contre les Turcs en Hongrie. II porta les honneurs pour le roi d'Espagne au mariage de Louise d'Orléans avec le roi Charles II d'Espagne, et devint, en 1674, duc et pair de France par la démission de son père en sa faveur.
6° Louis de Crussol, (1673-1693) né en l673, fut tué â l'âge de vingt ans à la bataille de Nerwinde. Ses titres et dignités passèrent à son frère qui suit.
7° Jean-Charles de Crussol, (1675- 1739) né en 1675, chevalier des ordres du roi, chevalier d'honneur de la reine régente, Anne d'Autriche, épousa: 1 - Anne de Grimaldi,, fille de S. A. S. Louis, prince de Monaco en 1696. 2 - Marguerite de Bullion ; porta les honneurs (la couronne royale) aux funérailles de Louis XIV. Il échangea, en 1721, avec le roi Louis XV, la terre de Lévis pour les droits du roi à Uzès, ce qui augmenta considérablement la puissance des ducs d'Uzès dans notre ville.
8° Charles-Emmanuel de Crussol dit le Bossu, (1707-1762) , né le 11 janvier 1707, décédé en 1762, avait épousé en 1725 Emilie de la Rochefoucauld. Il reçut à la bataille de Parme, en 1731, une terrible blessure qui le rendit bossu, fut député des Etats de la province du Languedoc pour la noblesse en 1729.
9° François-Emmanuel de Crussol (1728-1802) , né à paris le 1er janvier 1728, mort à Paris le 22 mars 1802, prit part à la guerre de sept ans et devint maréchal de camp. Il porta les honneurs la couronne royale aux obsèques de Louis XV. Il émigra, alla se fixer en Angleterre et revint en France en 1801. Il avait épousé Julie-Victorine de Pardaillon d'Antin, fille de Louis d'Antin, duc et pair de France.
10° Marie-François-Emmanuel de Crussol, (1756-1843) né le 30 décembre 1756, épousa en 1777 Emilie de Chastillion. il fut nommé le premier sur la liste des pairs de France a la Restauration, et était décoré des ordres du roi et lieutenant général de ses armées. Il exerça les fonctions de grand maître de la maison de France aux obsèques de Louis XVIII et au sacre de Charles X.
10 (bis). On a omis le portrait d'Adrien-Emmanuel de Crussol, duc de Cussol et député d'Uzès, qui avait épousé Mlle Victurnienne de Mortemart-Rochechouart, parce que étant décédé avant son père, il n'avait pu porter le titre de duc d'Uzès, titre qui passa à son fils qui suit.
11° Géraud-Emmanuel de Crussol, (1808-1872) né é Paris, le 28 janvier 1808, épousa Melle Elisabeth de Talhouët, fut député de la Haute-Marne et du Gard. 12° Jacques Emmanuel de Crussol, (1838-1878) né a Paris le 28 novembre 1838, avait épousé Mlle Anne de Mortemart-Rochechouart. Sorti de Saint-Cyr il servit dans la cavalerie, devint membre du Conseil général du Gard et député d'Uzès. 13° Jacques de Crussol, (1868-1893). 14° Louis Emmanuel de Crussol (1871-1943) 15° Emmanuel Jacques Géraud de Crussol, (1927-1999)
HISTOIRE et TRADITIONS, > LES PERSONNAGES CELEBRES DU GARD
En quittant le salon, on revient dans la salle de la salle de la bibliothèque où se trouve une porte donnant accès à un long corridor servant de dégagement à un grand nombre de chambres et au fond duquel on arrive à l'entrée de la jolie chapelle du style gothique flamboyant. Elle a été restaurée par le duc d'Uzès, bisaïeul du duc actuel et ornée de magnifiques vitraux où l'on remarque les armes du duc d'Uzès et de la duchesse née de Talhouët.
La porte de la chapelle est richement sculptée. La Foi, l'Espérance, la Charité et la Religion y sont symbolisées sous forme de personnages dans quatre panneaux.
La toiture est aiguë et couverte de briques en couleurs jetant au loin des reflets de lumière et dessinant dans de vastes proportions les armoiries des ducs d'Uzès (1).
(1) Une bulle du pape Pie de van 1458, donne pouvoir à Jehan vite d'Uzès, d'avoir un autel portatif où il puisse faire dire la messe et office divin par son propre prêtre. D'un autre côté, le pape Sixte IV en 1472, accorda à Louis de Crussol, à sa femme Jeanne de Lévis et à leurs descendants le droit d'avoir un. autel portatif pour faire célébrer la messe. (Voir les bulles du pape aux Archives du château ducal, cart. 12).
Le second étage du duché est à peu près abandonné. On y remarque une très vaste salle dont la voûte en ogive est très élevée. Les personnes qui visitent le duché ne manquent par d'aller à ce second étage prendre la porte de l'escalier en colimaçon qui conduit au haut de la grosse tour carrée appelée Bermonde et d'où l'on domine tout Uzès qui offre, il faut le reconnaître, pour une petite ville, de remarquables monuments dans son enceinte ou sur son territoire.
C'est d'abord, au midi et en face du duché :
La Tour de l’Horloge jadis donjon des évêques, appartenant aujourd'hui à la ville. (C'est la que siégeait le tribunal de la temporalité de l'évêché)
Et immédiatement après, entièrement caché par ce monument La Tour des Prisons autrefois château du roi, où descendit Louis XIII lors de son entrée à Uzès, durant les guerres de religion (1).
(1) La tour de l'horloge et la tour des prisons faisaient autrefois partie du patrimoine de la maison d'Uzès ainsi qu'on l'a vu dans cette histoire. Il serait. à désirer qu'au lieu d'isoler le duché on le rattachât par le prolongement du rempart du côté du levant au mur d’enceinte de ces deux tours. La rue entre les tours passerait sous une grande porte qu'on établirait dans le nouveau rempart et en faisant disparaître quelques vieilles maisons on rétablirait de ce côté du moins, l'ancien mur d'enceinte du patrimoine primitif de la maison d'Uzès.
Le Château Bérard (plus loin) près lequel on trouve à gauche les restes de l'aqueduc romain qui conduisait à Nîmes les eaux de la fontaine d'Eure d'Uzès en passait sur le Pont du Gard et à droite an milieu d'un bois de pins un temple des druides monument celtique dans lequel on immolait des victimes humaines. Ensuite allant par le regard de droite à gauche.
Le Pavillon Racine surmonté d'un dôme et ombragé d'un alisier deux fois séculaire. C'était autrefois une des tours de la ville. Elle s'appelait Martine, probablement à cause d'un temple de Mars qui s'élevait a l'époque romaine sur l'emplacement de la cathédrale. Suivant la tradition du pays, Racine notre grand poète a habité cette tour transformée en pavillon qui appartenait au chapitre dont l'oncle de Racine, le père Sconin, était le doyen.
Le pavillon Racine
Le Presbytère construit sous l'administration de M. de Labruguière, maire d’Uzès.
La Cathédrale
La Cathédrale, dont la façade est toute récente, (*) dédiée à Saint-Théodorit, martyr prêtre d’Antioche Commencée sous l'épiscopat de Monseigneur Nicolas de Grillet, vers le milieu du XVIIe siècle, la cathédrale fut terminée sous l'épiscopat de Monseigneur d'Adhémar de Grignan. Elle fut bâtie sur l'emplacement d'une ancienne église qui remontait au XIIIe siècle et de laquelle faisait partie le magnifique clocher dit Taris fenestralis, tour fenestrelle qui subsiste encore et qui offre une certaine ressemblance avec la tour de Aise. Sa hauteur est de quarante mètres de la base à son sommet. Elle se compose de six étages de forme circulaire établis sur un soubassement carré et. chaque étage forme une retraite progressive sur l'ordre Inférieur. Elle est classée parmi les monuments historique.
(*) NOTA GM : Ecrit en 1888 cela reste relatif en 2002.
Le Palais Episcopal contigu à la cathédrale. Le rez-de-chaussée de cet immense palais est occupé par le tribunal, le premier, par la sous-préfecture ; au second se trouvent les bureaux.
On remarque à l'extérieur les deux cariatides qui supportent le balcon du premier étage et à l'intérieur dans les salons de la sous-préfecture deux magnifiques cheminées.
Derrière ce palais se trouve la promenade des marronniers décorée de la statue dé l'amiral de Brueys, enfant du pays qui fut tué à Aboukir et dont le nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'étoile à Parts.
En dessous de cette promenade et sur le versant du plateau d'Uzès, de ce côté s'étend jusqu'à la rivière de l’Eure, le beau parc qui appartenait autrefois aux évêques de notre ville et dont le duc d’Uzès a récemment fait l’acquisition. Ses nouvelles allées aux contours si gracieux ont été créées d’après les dessins et sous l’habile direction de M. l’abbé Vidal, prêtre espagnol, aumônier depuis plus de quarante ans de la maison d’Uzès. (1)
(1) M. l’abbé Vidal possède à un haut degré le sentiment de l’art, surtout en musique et en architecture. C’est lui qui a fait restaurer la belle façade de Philibert Delorme du duché d’Uzès. Il a aussi composé divers morceaux de musique, notamment une messe, un stabat, divers cantiques qui ont été chantés dans la cathédrale d’Uzès et ailleurs et dont le style suave et naturel a été fort goûté dans le monde musical.
Plus près du duché presque aux pieds des remparts la crypte dont certains rochers artificiels révèlent l’existence au dehors. C’est un monument chrétien des premiers siècles de l’église creusé à quatre mètres sous le sol. Il se compose d’une nef assez spacieuse et d’un sanctuaire. Dans la nef on remarque l’ancienne entrée des premiers chrétiens, la pierre Atracienne, souvenir des Catacombes de Rome envoyé à l’auteur de cette histoire par S. S. Pie IX, le baptistère avec une figure de Saint Jean-Baptiste, sculptée en demi-relief sur le rocher et diverses niches.
Le sanctuaire offre une figure de Christ de grandeur naturelle, revêtu d’une longue tunique et les bras étendus, tel qu’on le représentait aux premiers siècles de l’Eglise.
La crypte a été classée parmi nos monuments historiques.
La Périne où se trouvait la basilique construite par Saint-Firmin, quatrième évêque d’Uzès de 538 à 553. C’est dans cette basilique que dut être inhumée la princesse Doda, duchesse d'Aquitaine, fille de Charlemagne, qui mourut à Uzès où elle avait été exilée par son époux. C'est là aussi que devaient être les tombeaux des évêques d'Uzès, ainsi que le constate une pierre tombale récemment découverte.
Le Collège communal construit en 1835.
Le collège
Les casernes qui datent du milieu du siècle dernier. Elles peuvent contenir environ 800 hommes.
Les casernes L’Hôtel de ville dont la construction fut terminée en 1773. Une cour intérieure, entourée de galeries ornées d'élégants portiques, donne beaucoup de grâce à ce monument, dont la principale façade est au nord, sur le boulevard. Elle est ornée des armes de la ville qui sont :
fascé d'argent et de gueules de six pièces, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or. L'écu accolé de deux palmes de sinople.
L’ancienne Eglise des capucins - Cette église et le couvent y attenant avaient été construits en 1635 par les capucins, avec les fonds à eux alloués par les ducs d'Uzès sur l'emplacement d'un château fort appelé Lou Castel naou et communiquant avec le duché par un souterrain.
Le Groupe Scolaire, bien vaste bâtiment pour notre pays. (1) (1) NOTA GM : Nous sommes au coeur du conflit entre l’école de la république et l’école privée religieuse. Cet écrivain clérical, certainement respectable, ne peut s’empêcher une remarque désobligeant sur l’école laïque. Les Cathédrales et les châteaux ne sont jamais assez beaux, mais une grande école pour les enfants c’est trop… Le groupe scolaire
Le Carmel que l'on construit en ce moment, grâce aux libéralités de la duchesse d'Uzès, de la comtesse de la Rochette et de quelques autres personnes charitables.
Le temple protestant, autrefois église et couvent des Cordeliers, ou se trouvait le tombeau des seigneurs d'Uzès.
L’Eglise de Saint-Etienne, d’un style grec, construite vers le milieu du siècle dernier par les soins de Mgr Bouyn, soixante-troisième évêque d’Uzès, d'après les plans et devis de M.. Boudon, architecte d'Avignon. La duchesse d'Uzès contribua aux frais de cette construction par un don de 20 000 francs.
En descendant de la haute tour du duché et pour sortir de ce château il faut revenir à la cour d'entrée dans laquelle s'ouvre la porte du caveau qui sert de tombeau de famille. Dans la pièce qui précède le caveau on remarque à droite la pierre tombale en marbre de messire Emmanuel de Crussol, duc d'Uzès, pair de France, baron de Levis et du Florensac, seigneur d'Acier prince de Soyons, chevalier des ordres du roi et chevalier d'honneur de la reine régente Anne d'Autriche.
La pierre tombale est décorée des armes des ducs d'Uzès, entourée du collier des chevaliers du St-Esprit.
En entrant dans le caveau on est frappé de la vue du magnifique Christ en bronze, plus grand que nature, qui domine les pierres tumulaires.
La première pierre en entrant à gauche est celle qui recouvre les cendres de Marie-François-Emmanuel de Crussol, duc d’Uzès, premier pair de France, né à Paris le 31 décembre 1756, et mort à Bonnelles le 6 août 1813.
C'est le même qui a fait construire le caveau actuel et y a fait transporter, en 1825, les cendres de deux de ses ancêtres qui reposaient dans le caveau de l'église du couvent des capucins, fondé par les ducs d'Uzès, qui en avaient été constamment les bienfaiteurs.
Ce sont très haut et très illustre seigneur Mgr Jean-Charles de Crussol, duc d'Uzès, pair de France, prince de Soyons, comte de Crussol et autres places, lieutenant général pour le roi des provinces de Saintonge et Angoumois, chevalier des ordres de Sa Majesté, décédé dans son château d'Uzès le 19 juillet 1739, âgé de 63 ans.
Au dessus, Emmanuel de Crussol, chevalier d’Uzès, marquis de Montsalez, décédé le 22 novembre 1743, à l'âge de trente deux ans, puis toujours à gauche, une grande plaque portant ces mots :
A LA MEMOIRE DE :
Mme Anastasie de Crussol d’Uzès, duchesse de Toursel, née à Paris le 24 juin 1809, morte à Hyères le 18 février 1838, ensevelie â Saint-Symphorien. (Sarthe)
Mme Amable-Emille de Chastillon, duchesse d'Uzès, née à Paris le 3 juillet 1760, morte à Paris le 7 mai 1840, ensevelie au château de Wideville. (Seine-et-Oise)
Mme Célestine de Crussol d'Uzès, marquise de Bougé, née à Paris le 6 janvier 1785, morte à Paris le 5 avril 1886, ensevelie à Moreuil (Somme).
Enfin en face, de gauche, à droite, Magdeleine-Julie-Victorine de Pardailhan de Gondrin d'Antin, duchesse d'Uzès, née à Paris le 1er octobre 1729, morte à Londres le 13 septembre 1799.
François-Emmanuel de Crussol, duc d'Uzès, premier pair de France, né à Paris le 1er janvier 1728, mort à Paris le 22 mars 1802.
Catherine-Victurnienne de Rochechouart de Mortemart, duchesse de Crussol, née à Paris le 4 juin 1776, morte à Paris le 15 juillet 1809.
Adrien-François-Emmanuel de Crussol d'Uzès, duc de Crussol, pair de France, né à Paris le 16 novembre 1778, mort à Marseille le 1er avril 1837.
Jacques-Frédéric de Crussol d’Uzès, élève de l'école navale, né le 1er septembre 1841, décédé à Paris Ie 17 novembre 1859.
Antoinette-Etisabeth-Sophie de Talhouët, duchesse d’Uzès, née à Paris le 15 février 1818, morte à Paris le 16 février 1863.
Armand-Géraud-Victurnien-Emmanuel de Crussol d'Uzès, duc &Uzès, né à Paris le 28 janvier 1808, mort à Paris le 21 mars 1872.
Jacques-Emmanuel de Crussol dUzès, duc d’Uzès, né à Paris le 19 janvier 1840, et mort à Paris le 28 novembre 1878.
Autrefois les seigneurs d'Uzès étaient ensevelis dans l'église du couvent des Cordeliers, située presque en face du temple protestant actuel. Postérieurement leur sépulture fut dans l'église des Capucins d'Uzès (1).
(1) Louise de Clermont duchesse d’Uzès fut sur le point d'acheter la Maison Carrée pour y établir le tombeau des ducs d'Uzès. > article de Ménard sur le site
Après la révolution, et lorsqu'ils rentrèrent en possession de leur duché, qui avait été pris comme bien national et transformé et collège, les ducs ont établi le caveau actuel.
On peut saluer avec respect leurs cendres. Les ducs d'Uzès ont toujours fait tourner au bien du pays leur pouvoir et leur haute influence.
Lionel d'ALBIOUSSE, 1888.
-oOo- Biographie des 9 ducs d'Uzès, sous l'ancien régime > Antoine de Crussol, premier Duc d’Uzès (1528-1573) > Madame de Clermont Tonnerre, épouse d'Antoine de Crussol - Premiere Duchesse d’Uzès > Jacques de Crussol, deuxième Duc d'uzès (1540-1584) > Emmanuel Ier de Crussol, troisième Duc d’Uzès (1570-1657) > François Ier de Crussol, quatrième Duc d’Uzès (1604-1680) > Emmanuel II de Crussol, cinquième Duc d’Uzès (1642-1692) > Louis de Crussol, sixième Duc d'Uzès (1673-1693) > Jean-Charles de Crussol, septième Duc d'Uzès (1675-1739) > Charles-Emmanuel de Crussol, huitième duc d'Uzès (1707-1762) > Les Aventures du Duc d’Uzès « dit le Bossu » > François-Emmanuel de Crussol, neuvième Duc d’Uzès (1728-1802) > Biographie parlementaire des Ducs d’Uzès Le duché d'uzès > Le château et les Ducs d'Uzès > L’origine du Duché-Pairie d’Uzès > De Crussol, Duc d’Uzès sur internet > Biographie de la Duchesse d’Uzès sur internet (1847-1933)
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